Jardin de juin

Photo : Le jaune de mon jardin sauvage (juin 2021).
Je n’ai pas le cœur à cuisiner les grandes feuilles amères cette année. J’ai besoin de m’envelopper de douceur.

 

Comme je vous l’annonçais dans mon premier article de l’année (relisez-le, j’ai tout donné pour celui-là ; mes prochains articles ne seront que succédanés à faible densité nutritionnelle !), je vous propose de célébrer les 3 ans d’existence de mon blog par un rappel des articles parus le même mois pour chaque année écoulée.

 

Quand je pense juin, je pense jardin, soleil, abeilles, couleur des fleurs et petites robes.

Mais cette année je me sens lourde dans ma petite robe.
On dirait que je ne rentre plus dedans.

Je ne sais pas comment vous naviguez, vous, dans ce tourbillon de vaccination massive, le masque obligatoire, le couvre-feu, les tests salivaires à l’école, le repli, les interdictions et les règles. Même celles que l’on se pose à soi-même, je trouve que c’est dur. Je ne m’habitue pas.
On me dit :

– C’est parce que tu n’acceptes pas.

Mais comment ? Comment je peux agir sciemment CONTRE ce que je crois alors que je travaille tellement à m’aligner AVEC ce que je ressens ? (et déjà c’est pas évident)

Ça fait que j’ai de gros problèmes de conformité en ce moment (au sens de : plusse que d’habitude).
C’est compliqué, ça me crée beaucoup de doutes et d’insécurité (bis).

Et pendant que je partage avec vous l’extrémité émergée des affres de mon intérieur intérieur, d’autres vantent les mérites des « faux livres » pour la déco de leur intérieur extérieur (vu que d’intérieur intérieur je ne suis pas sûre qu’elles soient pourvues).
Merci à mon pote Arnaud de m’avoir informée qu’il existe quelque part quelqu’un qui vit dans un univers parallèle au mien sans que jamais ils ne se rencontrent.

Cliquez sur le lien ci-dessous pour découvrir vous aussi cet étonnant principe de la parallèle. Gardez bien en tête que ça se passe en ce moment, sur notre planète.

https://www.instagram.com/tv/CKMCkAYHZ8H/?utm_source=ig_embed

 

Ça y est ? T’as cliqué ? T’as vu ?
Maintenant dis-moi : C’EST QUOI LA VIE DE CETTE MEUF-LÀ ???

Le vide abyssal, le néant total… Et cette fille qu’on appelle « une influenceuse » influencerait des gens ? Pour de vrai ? MAIS QUI ???
Qui sont les gens qui pourraient être influencés par la vacuité ? Comment ? Pourquoi ?
Explique-moi parce que je ne comprends pas.
Et Victor Hugo que j’ai choisi pour mon poème de juin, je t’en parle même pas. Le gars préfère être mort que voir et entendre ça.
Un arbre dans les bois plutôt qu’un simili d’âme sur Insta.

 

T’imagine pas Victor. L’inanité du monde de l’image. T’imagine pas.

 

Je ne vous fais pas l’intello qui a lu tout Victor Hugo, mais puisque je sais maintenant qu’il y en a qui n’ont pas peur de triper sur des faux livres Chanel, je crois que je peux finalement assumer ma part de petite brune à lunettes du premier rang.
Peut-être que c’est pas pire.

Dire que la poésie est une lumière sur mon chemin.
Qu’elle n’est pas fuite devant la réalité
Mais au contraire tout ce qu’il nous reste de vérité.
Et que Victor Hugo me fait du bien.

Alors je t’emmerde maddyburciaga
J’ai dû chercher ton nom sur Internet car pour moi tu n’existes pas !

 

 

 

Victor Hugo, Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent… (1848)
Paru dans Les Châtiments, Livre IV, 9 (1852)

Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent ; ce sont
Ceux dont un dessein ferme emplit l’âme et le front,
Ceux qui d’un haut destin gravissent l’âpre cime,
Ceux qui marchent pensifs, épris d’un but sublime,
Ayant devant les yeux sans cesse, nuit et jour,
Ou quelque saint labeur ou quelque grand amour.
C’est le prophète saint prosterné devant l’arche,
C’est le travailleur, pâtre, ouvrier, patriarche ;
Ceux dont le cœur est bon, ceux dont les jours sont pleins,
Ceux-là vivent, Seigneur ! les autres, je les plains.
Car de son vague ennui le néant les enivre,
Car le plus lourd fardeau, c’est d’exister sans vivre.
Inutiles, épars, ils traînent ici-bas
Le sombre accablement d’être en ne pensant pas.
Ils s’appellent vulgus, plebs, la tourbe, la foule.
Ils sont ce qui murmure, applaudit, siffle, coule,
Bat des mains, foule aux pieds, bâille, dit oui, dit non,
N’a jamais de figure et n’a jamais de nom ;
Troupeau qui va, revient, juge, absout, délibère,
Détruit, prêt à Marat comme prêt à Tibère,
Foule triste, joyeuse, habits dorés, bras nus,
Pêle-mêle, et poussée aux gouffres inconnus.
Ils sont les passants froids, sans but, sans nœud, sans âge ;
Le bas du genre humain qui s’écroule en nuage ;
Ceux qu’on ne connaît pas, ceux qu’on ne compte pas,
Ceux qui perdent les mots, les volontés, les pas.
L’ombre obscure autour d’eux se prolonge et recule ;
Ils n’ont du plein midi qu’un lointain crépuscule,
Car, jetant au hasard les cris, les voix, le bruit,
Ils errent près du bord sinistre de la nuit.

Quoi, ne point aimer ! suivre une morne carrière,
Sans un songe en avant, sans un deuil en arrière !
Quoi ! marcher devant soi sans savoir où l’on va !
Rire de Jupiter sans croire à Jéhova !
Regarder sans respect l’astre, la fleur, la femme !

Toujours vouloir le corps, ne jamais chercher l’âme !
Pour de vains résultats faire de vains efforts !
N’attendre rien d’en haut ! ciel ! oublier les morts !
Oh non, je ne suis point de ceux-là ! grands, prospères,
Fiers, puissants, ou cachés dans d’immondes repaires,
Je les fuis, et je crains leurs sentiers détestés ;
Et j’aimerais mieux être, ô fourmis des cités,
Tourbe, foule, hommes faux, cœurs morts, races déchues
Un arbre dans les bois qu’une âme en vos cohues !

∼∼∼∼∼

En juin 2018, c’était… des articles qui racontent les enfants

 

1er juin 2018 : Menjar a Mallorca (Manger à Majorque)

 

6 juin 2018 : J’ai faim, moi, maman !

 

8 juin 2018 : Majorque façon guide

 

13 juin 2018 : Un jour je serai un grand cuisinier… (article du Marcass’)

 

15 juin 2018 : Eh mais les scones, c’est trop bon quoi ! (2) (article du Marcass’)

 

19 juin 2018 : Mon rêve de foot (article du Grand Lièvre)

 

23 juin 2018 : Adéu Mallorca ! (Au revoir Majorque)

 

26 juin 2018 : La Coupe du Monde dans mes toilettes

 

29 juin 2018 : L’école à la maison

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En juin 2019, c’était… le Japon, puis Hong Kong.

 

3 juin : Konnichiwa Nihon ! (Bienvenue au Japon)

 

5 juin : Ma gourmandise absolue

 

8 juin : Paix et sérénité (article de la Petite Souris)

 

10 juin : Alouette, je te plumerai…

 

11 juin : Ce qu’on fera et ce qui sera fait

 

13 juin : Dans les onsen (article du Marcass’)

 

15 juin : Le pays des manga (article du Grand Lièvre)

 

17 juin : Chez Marcel Poteau

 

19 juin : En moins d’une seconde

 

21 juin : Sayonara Nihon ! (Au revoir Japon)

 

23 juin : Japon façon guide

 

25 juin : Douzième arrêt : Hong Kong

 

28 juin : 5,3,2,1,0 ! (article de la Petite Souris)

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En juin 2020, c’était… des questionnements.

 

1er juin 2020 : Demain que j’attends

 

4 juin 2020 : Ma vie en Gaspésie (par Eloi)

 

8 juin 2020 : Mon poing levé

 

12 juin 2020 : Il y a un an… au Japon (partie 2)

 

16 juin 2020 : Allô Sigmund ?

 

19 juin 2020 : METS TES LUNETTES !

 

23 juin 2020 : Pourquoi tu m’aimes ?

 

27 juin 2020 : Il y a un an… à Hong Kong et Singapour

 

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Et vous, que vous inspire juin ?

Cliquez sur la petite enveloppe dans la barre de droite (ou à la fin de l’article si vous lisez sur votre téléphone portable) et envoyez-moi vos suggestions de poèmes ou de chansons pour juillet : c’est peut-être le ou la vôtre que je choisirai !

 

 

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