Menjar a Mallorca

 

Exceptionnellement, et assez bizarrement je dois dire, je n’avais pas d’attentes culinaires particulières en partant en vacances cette fois-ci.
Pas de glace que je veuille absolument goûter, pas de spécialité que je ne puisse pas rater.

À Majorque, j’imaginais une gastronomie conviviale à base de tapas, produits de la mer et légumes du soleil. Et c’est à peu près ça.
Avec du citron tant qu’on veut – même si les gens nous regardent avec des grands yeux, la Petite Souris et moi, quand ils nous voient croquer le citron comme ça, quartier par quartier, comme une orange.

 

Du sucré…

La chouette surprise, c’est que les amandes (ametlla) de Majorque sont super bonnes.
Et j’ai mangé une glace aux amandes torréfiées délicieuse à Palma, chez le glacier Can Miquel. C’est dans le centre-ville, sur une minuscule perpendiculaire à la grande artère commerciale (av. Rei Jaume III, là où j’ai acheté mes nouvelles baskets).

Bien m’en a pris car, à part cette toute première glace aux amandes, les cuillères que j’ai glanées par la suite sur les glaces des babi étaient trop sucrées et pas mal chimiques.

L’œil de la Petite Souris :
« Ma préférée, c’est la glace à la noisette. On dit « nocciola » en italien. J’en ai trouvé à Majorque mais franchement c’était moins bon qu’en Sardaigne ou dans les Pouilles. C’est parce que l’Italie c’est le meilleur pays pour les glaces et les noisettes. Aussi pour les pâtes et les pizzas. Pour tout en fait ! »

J’ai été déçue aussi par le lait d’amande artisanal que l’on trouve chez certains glaciers : le mien est carrément meilleur ! 🙂
C’est tout de suite ce qu’ont dit les babi après la première gorgée, et j’avoue ça m’a fait plaisir parce que c’est pas comme s’ils aimaient tout ce que je cuisine, loin (loin) s’en faut !

 

Attention ici, j’ai une transition de malade pour passer du sucré au salé…

La grande spécialité sucrée majorquine, c’est l’ensaïmada : une sorte de brioche en forme de spirale, nature ou avec une crème pâtissière un peu figée pas très bonne.

Et à Fornalutx, un joli petit village dans le nord-ouest de l’île, dans une espèce de mini boulangerie mini épicerie mais pas vraiment boulangerie ni épicerie, on a trouvé des ensaïmadas dont la moitié est garnie aux fruits, et l’autre moitié… à la sobrassada (c’est un peu comme de la saucisse mais molle, continuez à lire, je vais y venir).
La dame qui les vend est adorable et nous explique que comme ça tu as tout ton repas deux-en-un, le plat + le dessert.
Ouais… Je ne suis pas convaincue par le concept…

 

… au salé !

Et donc maintenant vous voulez savoir : c’est quoi la sobrassada ?
Eh ben ça ressemble à un gros saucisson mais dedans c’est rouge comme du chorizo parce que c’est relevé au paprika. Et surtout c’est mou, donc ça peut s’étaler sur des tartines.
Papa Écureuil a trouvé ça bon. Moi j’aime pas la charcuterie donc évidemment je n’ai pas été conquise, mais je préfère quand même ça que du saucisson. Au moins ça fait pas des boulettes de gras dans ta bouche.

Surtout, découvrir cette sobrassada m’a rappelé que je n’ai toujours pas trouvé de nduja et ça c’est un gros problème parce que j’ai deux recettes avec de la nduja dedans à tester, et personne ne connaît.
Même pas le pote Giorgio de mon beau-frère qui est napolitain (Giorgio, pas mon beau-frère).

Ok, la nduja est une spécialité de Calabre, pas de Campanie, mais bon quand même ! Non ?

Comment je fais moi avec mes deux recettes ?
Quelqu’un part à Reggio de Calabre, genre bientôt ? Et pourrait me rapporter 100 g de nduja, gagnant ainsi ma reconnaissance éternelle ?
Ou à Amsterdam ? Ben peut-être y’a une communauté calabraise immigrée importante là-bas, je sais pas…

 

Une autre spécialité de Majorque, c’est le pa amb oli : ça veut dire « pain à l’huile ».
C’est bon hein, évidemment, vous pouvez le faire chez vous : du vrai pain, de la très bonne huile d’olive, quelques tours de moulin à poivre, une pincée de fleur de sel, un verre de vin, et c’est assurément une belle soirée qui commence.

Ce que j’ai pas aimé, c’est qu’on me dise partout que c’est du pain noir (marqué « schwarzbrot » sur les devantures, affiches et menus des restos), aspergé d’huile d’olive avec de la purée de tomates dessus.
L’huile d’olive et la tomate d’accord, mais on n’a JAMAIS vu du pain noir.
Je veux dire, j’adore le pain noir, mes papilles frémissent à la simple évocation de pumpernickel ou de vollkornbrot, mais voilà, on n’est pas à Stuttgart non plus. Quoique. On s’y croirait.

 

Et pour boire ?

L’espresso à Majorque est bon, et ça c’est important.

Certains soirs j’ai goûté du vin rouge, Papa Écureuil du vin blanc, mais rien de transcendant. Plutôt pas terrible même, je dirais. Après, il faut se rappeler qu’on était bloqués à la finca le soir en mode famille-babi, c’est pas comme si on était partis à Ibiza faire la fête quoi…

*****

Et vous, la gastronomie majorquine, ça vous émoustille ?
Des recettes à partager ?
La paella de votre abuelita bien-aimée ?