Photo : La Petite Souris enjoys son tout premier bagel* à Montréal (Canada, septembre 2011).
Vous vous souvenez du 101e dalmatien, le tout petit qui réclame tout le temps : « Mais j’ai faim, moi, maman ! » ?
Eh ben c’est Chouch. Ou Lu. Ou la Petite Souris.
Parfois alternativement, parfois tous en même temps.
On a trois 101e dalmatiens.
Autour de nous, on connaît pourtant des enfants qui sont nourris avec trois coquillettes et demie. Même à dix ans. Good for their parents.
Mais pas les nôtres.
Les nôtres en vacances, ils éclatent la paella avec moules, gambas, poulpes et autres encornets ; ils nous jettent vaguement trois grains de riz et deux lanières de poivrons qui ne leur reviennent pas, et c’est bon (comme dirait le Marcass’).
Et pareil à la maison. Je double les quantités que je prépare pour Papa Écureuil et moi, je compte comme si on était quatre adultes en espérant qu’il en reste un peu, même un tout petit peu, pour moi, le lendemain midi, parce que quand même ils ont tous moins de neuf ans, mais non. Jamais.
Des fois on sort à peine de table qu’ils me demandent déjà ce que je vais cuisiner pour le dîner. Ou bien, les jours d’école, c’est le matin pour le soir. Et le soir pour le lendemain. Surtout le Marcass’, qui n’oublie jamais de me raconter par le menu ce qu’il a mangé à la cantine.
Et tous les week-ends (ou presque), Papa Écureuil et moi on essaye de les feinter pour leur faire sauter le goûter parce qu’on se lève tard, je vais courir tard, ensuite on cuisine beaucoup et le déjeuner n’est prêt que encore plus tard, puis, en prenant le café à 15h+, on se dit « viens ce soir on les couche tôt** ». Ce qui implique de les faire dîner tôt. Et rend donc absolument incompatible le goûter tardif de 17h30-18h. Alors on bricole, on essaye de combiner bain + jeux ou petit dessin animé pour leur faire oublier que c’est…
L’HEURE… DU… GOÛ-TER !
Mais si, par malheur pour nous, ils se rendent compte qu’ils n’ont pas « eu leur goûter » AVANT qu’ils soient déjà assis à table pour le dîner, on peut être sûr et certain qu’ils montent un front de révolution. Parfois même, ils s’insurgent alors qu’ils n’ont pas vu l’heure passer et qu’ils sont justement déjà assis devant leur bol de soupe (de mounette).
C’est pas juste ! Tu te rends compte, on n’a même pas goûté ! En plus ce matin on n’a eu que trois tartines chacun et papa avait dit qu’on pourrait avoir de la purée d’amandes complètes au goûter, en fait il veut la garder tout pour lui… Et maman elle dit qu’on doit manger des fruits et elle veut même pas nous donner une pomme parce qu’il est trop tard. C’est quoi une pomme, franchement ! Maintenant on a faim, on meurt de faim et on est obligés d’attendre, moi j’ai mal au ventre tellement j’ai faim !
Voilà comment ça se passe chez nous. Et je ne parle même pas des récriminations que j’entends parce que je ne fais jamais assez de pâtes, et est-ce qu’on peut avoir encore des anchois, et pourquoi tu n’achètes pas l’Ossau-Iraty par deux et le crottin de Chavignol par quatre.
« Mais maman t’as vu comment c’est minuscule un crottin de Chavignol ?! »
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* A l’époque, le bagel était dit « maison » quand je le garnissais moi-même. Maintenant si c’est dit « maison », c’est que j’ai aussi préparé les pains, faut pas déconner. La pâte, le façonnage, la cuisson en deux temps : le pochage trente secondes à une minute de chaque côté dans l’eau bouillante, l’égouttage, puis le passage au four. Avant de, enfin, les couper en deux et les garnir. C’est long, c’est relou. Ouais. Mais c’est bon. (Mais pas trop souvent, hein.)
** Vous aussi vous pratiquez le « viens ce soir on les couche tôt » ?
Et ça marche ? Avec les devoirs faits, l’estomac rempli, le pipi vidé et les dents brossées ?
Si oui, cliquez sur l’enveloppe à droite et racontez-moi comment vous faites parce que nous, on n’arrive jamais à se retrouver juste entre adultes avant 21h04… 🙁
