Notre semaine à Sydney, Australie

Photo : Vue de Sydney depuis un bateau de transports publics (comme le métro à Paris un peu…).

 

À part la journée que nous avons décidé de passer à Melbourne, nos deux road trips en Australie, d’abord sur la côte sud-est en novembre dernier, puis sur la côte nord-est depuis mi-janvier, n’étaient pas propices à la visite de grandes villes. En camion, c’est trop galère pour se garer donc il faut stationner loin, repérer les bus, souvent marcher longtemps EN PLUSSE de la journée passée à arpenter les rues du centre-ville… et c’est ce qui coince, parfois, avec les enfants de moins de neuf ans.

Les nôtres sont assez résistants pourtant (sinon je les pile), mais je sais que c’est pas encore demain qu’on les emmènera à New York. Ils sont juste trop jeunes je pense. Pour l’instant ce qu’ils aiment, c’est marcher en forêt, ramasser des trucs et des bâtons, courir dans l’herbe ou sur la plage, se balader tout seuls dans les campements sans craindre les autos…

Pour toutes ces raisons, nos arrêts dans des petites villes de province étaient bien mieux adaptés à la vie au grand air qui plaît aux babi.

Mais bon. On voyage pour nous aussi… Mickaël vivait à Paris avant d’être un Papa Écureuil, et on adorait ça. Marcher dans les rues la nuit. Boire des verres, puis encore d’autres verres. Revoir des vieux films américains des années 50 dans des petits cinés indé. Dîner dans des restos étrangers tout petits et hyper bons.

 

Oui c’est du vin italien qui vient de loin quand on le boit sur un balcon à Sydney, devant l’arbre où vont et viennent les chauve-souris. Oui mais il est bon, a dit Mickaël. That’s it.

 

Notre semaine à Sydney n’a pas été ça. Du tout. Forcément puisque, en fait, on a trois enfants.
Mais j’ai aimé vivre dans la grande ville. Dans un appartement du centre de Sydney, pas trop loin du Jardin botanique royal et à 25 minutes à pied du port de Circular Quay, d’où partent tous les bateaux qui desservent la ville et ses environs.

Avec 5,25 millions d’habitants sur un peu plus de 12 300 km2, Sydney est la ville la plus peuplée d’Australie.

Je marche dans Sydney et je pense : ça fait longtemps que j’ai pas vu un film récent. J’ai déjà dit ça un jour, un 27 mai 2006. Je m’en souviens parce que quelqu’un qui écrit bien l’a noté devant moi dans son petit carnet et l’a utilisé des années plus tard dans L’homme qui n’avait pas de chat. (Une pépite, je vous recommande. Surtout le chapitre 37.)
Eh ben je le redis, dans ma tête. Et personne le note.

 

Balade au petit soir dans le Jardin botanique royal de Sydney.

 

Un jour sur deux, à partir de 17 heures, on va se balader dans les Jardins botaniques royaux. C’est calme et ombragé. Il y a plein d’ibis d’Australie et d’autres oiseaux. Des chauve-souris. Des gens aussi, qui se donnent rendez-vous, qui revivent après la chaleur suffocante de la journée, qui marchent ensemble. Le long de la promenade avec, tout le long, cette vue dégagée extraordinaire sur Harbour Bridge et sur l’Opéra de Sydney.

La chance que j’ai d’être ici, dans ce parc si paisible et si vert. À croiser tous ces coureurs torse-nu, taillés, qui me rappellent que je n’ai pas couru depuis le début du voyage. Parce que.

Et puis la vraie vie, en dehors des bureaux des gratte-ciel aussi. À fréquenter les squares de jeux où je m’ennuie toujours à mourir parce qu’on a des enfants, tout près des bancs où les employés viennent déjeuner le midi. Explorer le Jardin chinois, encore en fête du Nouvel An chinois qui a eu lieu le mardi 5 février cette année, le jour où nous sommes arrivés à Sydney.
C’est l’année du Cochon, et les babi ont kiffé parce qu’il y avait une sorte de cache-cache dans le Jardin pour retrouver les douze signes chinois. Mais bon, c’était pas dans le noir et chacun cherchait pour soi, j’ai moins aimé…

 

On dirait qu’on est dans le 13e à Paris mais en fait non parce qu’ici il y a des iguanes géants dont un qui m’a léché le pied !!! C’est le Jardin chinois de Sydney.

 

Déambuler dans Chinatown et savourer le soir un curry vert thaï parfaitement cuisiné qui me rappelle que manger ça peut aussi être beaucoup de plaisir, pas que pour se nourrir – comme ça se pratique le reste du temps en Nouvelle-Zélande et en Australie.

Et puis Bondi Beach, cette immense plage de sable blanc sur les rives de la mer de Tasman.

Un matin on prend le bus 333 sous 35° pour aller à Bondi. En anglais on dit Bondaï, mais nous on n’en a pas marre de dire move ton body, fais bonder les bondits
C’est bondé Bondi le dimanche mais tant mieux, je remplis mes yeux des corps presque nus qui m’entourent. Les vagues sont magnifiques et les courants puissants. Les sauveteurs font le job ici, ils balancent un coup de sifflet dès que tu t’éloignes un peu trop du bord. Plus loin, c’est pour les surfeurs. Et avant, tu peux pas nager vraiment, encore moins avec des enfants. Mais c’est beau.
Quand on est trop chargés de soleil, on quitte la plage et on suit un petit moment le sentier côtier à flanc de falaise qui va de Bondi à Coogee et qui offre une vue spectaculaire.

 

Il y a du monde, c’est dimanche… mais la plage est grande et le sable chaud.

 

Le lendemain matin, nouvelle aube, nouveau paysage : on loue une auto pour aller voir les Blue Mountains, à deux heures de route du centre de Sydney. C’est moi qui conduis parce que Mickaël n’a pas eu son passeport international (qui seul reconnaît les vrais pilotes). Mais je ne vais pas revenir là-dessus, c’est un sujet sensible…

Papa Écureuil dit : « Ah c’est cool, on a une hybride ! ».

J’ai détesté. L’auto qui fait aucun bruit quand tu démarres (en appuyant sur un bouton en plus), mais qui ensuite n’arrête pas de biper à chaque fois que tu dépasses un tout petit peu la limitation de vitesse. Je dis pas 20 km/h au-dessus, je dis : un tout petit peu. Ou quand tu t’approches d’un trottoir, toi tu sais que tu vas pas toucher mais le truc, il bipe quand même. Si tu démarres avant d’avoir attaché ta ceinture, pareil, alors que c’est bon pitain, tu VAS le faire !!! Ça me rend dingue.
Et puis moi j’aime pas les caméras de recul genre je sais pas me garer toute seule comme une grande avec mes rétros. Je fais comme j’ai appris. À l’ancienne. Et j’ai bien appris, et j’aime conduire et me garer, et je le fais bien. Je veux pas de cette caméra pourrie qu’on peut même pas débrancher et que je regarde surtout pas. Merde.

Mais sinon les Blue Mountains, c’est beau.

 

Blue Mountains. Les forêts d’eucalyptus prennent une coloration bleutée qui donne leur nom à ces montagnes.

 

Enfin aujourd’hui, pour notre dernière journée à Sydney : Manly Beach.
Manly est un quartier du nord-est de Sydney, il faut prendre le bateau depuis le port de Circular Quay pour y aller. On traverse la baie de Sydney, on passe devant Admiralty House et Kirribilli House, respectivement résidence officielle du gouverneur général  et résidence secondaire du Premier ministre d’Australie.

« Ça devrait te plaire à toi, MAN-LY, comme quartier… », a dit Papa Écureuil.

Oui, ça m’a plu. As a man. Mais 38° à l’ombre quand même. Des vagues de ouf encore, et des courants violents comme à Bondi. Bien trop violents pour que les babi puissent jouer au bord dans les rouleaux. Violents comme : ils t’arrachent ton maillot. Je sais bien que le mien est fatigué parce que, à l’époque où il a été fabriqué, l’auto hybride n’avait pas encore été inventée. Mais quand même. Violents.

 

Manly Beach. Je me baigne mais les vagues sont puissantes, et Papa Écureuil veille que les babi survivent à l’Australie…

 

Alors, rien que je n’ai pas aimé à Sydney ?
Si. La journée au Taronga Zoo. J’ai détesté.
Mais je pouvais pas laisser Mickaël en galère tout seul, déjà qu’à l’Aquarium d’Auckland
Et on avait promis au Marcass’, il y a trois mois, que si on n’arrivait pas à voir des wombats en pleine nature en Australie, on irait au zoo de Sydney. Et je ne crois pas qu’il se soit passé une seule journée, depuis mi-novembre, sans qu’il demande : c’est dans combien de jours qu’on va aller au zoo de Sydney ?

Donc, la toute première chose qu’on a faite en arrivant à Sydney, c’est aller dans ce p… de zoo. Pour moi, ça revenait à eat that frog.

En rentrant, Papa Écureuil a insisté : « Mais si t’étais obligée de retenir UN bon moment de la journée ? ».
Penser positif c’est important. En voyage, mais pas que. Alors j’ai réfléchi et finalement j’en ai trouvé deux : à l’instant exact où on a quitté le zoo, éprouver le soulagement que la corvée soit derrière moi ; et puis sur le bateau, quand on rentrait, la vue exceptionnelle sur Sydney.

 

La vue sur Sydney depuis le zoo de Taronga. Les différentes baies, les gratte-ciel et l’Opéra à l’architecture en forme de voiles sur la droite.

 

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Et vous, connaissez-vous Sydney ?

Préférez-vous vivre dans une grande ville de lumière (j’ai besoin de toi), ou dans une petite bourgade de campagne ou de montagne tranquille la nuit, un peu plus près des étoiles ?