Eating in Australia

Photo : Dans notre campement de Narooma, au sud de Sydney (Australie, novembre 2018).

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Alors d’abord, clairement, tu viens pas en Australie pour manger. Comme au Canada.
Tu viens pour les grands espaces (comme au Canada). Le calme, la nature (comme au Canada). Les animaux sauvages. La wildlife (comme au Canada). Tu viens parce que les gens sont gentils surtout (comme au Canada). Enfin moi. Nan parce que les animaux, ça va hein.

L’Australie est un jeune pays qui n’a pas de tradition culinaire.

Parfait, je me dis, comme ça on rate rien de passer notre vie à manger des pâtes et des sandwiches au Vegemite dans le campervan !

À l’époque de la colonisation, les cuisines anglo-saxonnes (anglaise, écossaise, irlandaise) dominaient. Puis vinrent celles des autres immigrations (italienne, grecque, française, juive, asiatique…), qui se sont installées côte à côte dans les quartiers de leurs communautés.
Dans les grandes villes, on peut donc trouver de tout : à Melbourne, nous avons mangé de très bons bols de ramen fumantes et des bentos à l’anguille et au kara-age délicieux.

Mais, dans les petites bourgades où nous nous arrêtons la plupart du temps, il n’y a le plus souvent qu’une bakery qui vend des sausages rolls, des meat pies, des muffins et des donuts.
Pas de restaurant, juste un petit café qui vend des snacks à emporter (avec aussi des koalas en peluche, des boomerangs et des graines à oiseaux).

 
Ce que manger veut dire

Dans l’avion qui nous emmenait en Australie pour la première fois de notre vie, j’ai lu sur mon guide : c’est le pays du barbecue.
Fair enough j’ai pensé, qu’ils grillent donc de la saucisse et du travers de porc au barbecue, nous on mangera des pâtes, et les babi arrêteront de nous saouler que c’est trop comme si ou pas assez comme ça.

Sauf que. On ne parle pas juste de griller de la saucisse ici – quand bien même ce serait du boudin des Landes sur un Weber.

Le barbecue en Australie, c’est une institution.
À tous les repas, tous les jours, toute l’année.
Dans les cuisines des campements, il n’y a même pas de four, rarement des plaques électriques ou à gaz, ce qu’on trouve toujours, ce sont d’immenses surfaces en inox avec une espèce de coffre-fort en dessous. Voilà, ce sont leurs barbecues.
Il n’y a qu’à allumer le gaz en dessous apparemment (mais moi ça c’est comme déboucher une bouteille de vin, c’est pas mon job), jeter les aliments sur la fameuse plaque en inox qui chauffe fort pour bien saisir, et quand c’est fini, un coup de pschiiit avec le produit qu’on trouve partout et qui flingue quatre années de la vie de tes poumons, et c’est bon, allez au dodo !

 

Ça c’est dehors dans un parc à Robe, à côté de jeux extérieurs pour les enfants. À la campagne, en centre ville, partout partout il y a des barbecues publics en libre accès.

 

Parce que voilà aussi le truc qui nous scotche, nous, avec notre rythme latino : les gens mangent hyper tôt.
18h-18h30 max, c’est l’heure du dîner australien.

La première fois qu’on a vu ça, on venait d’entrer dans le seul resto de la plage pour prendre un café. C’était un samedi, 18h. D’accord, c’était peut-être plus tout à fait l’heure du café mais quand même, de là à voir arriver des familles entières s’attabler pour un burger…

Les babi n’en revenaient pas non plus : « Quoi, ils vont manger maintenant ? Mais c’est même pas la nuit !!! ».

C’est vrai, c’est même pas la nuit. Et les rares restos qu’on a croisés ensuite sur la route proposent tous leurs menus entre 17h et 20h.

Le plus drôle était la free saucisse party organisée dans un campement un vendredi à 17h. C’est une fête conviviale autour des plaques de barbecue destinée à favoriser le rapprochement entre les campeurs. Les babi étaient dehors avec leur pomme et leurs biscuits Anzac (lire plus loin) du goûter quand ils ont été invités par des Australiens à venir partager leurs saucisses du dîner !
Parce que, même dans les campements où on s’arrête pour dormir, il arrive que la camp kitchen ferme ses portes à 20h30 au plus tard et qu’on se retrouve à finir de manger à cinq dans le cametard (elle est pour toi celle-là, Monsieur Tro… j’aime bien ce mot en -ard tu vois 😉 ).

 
Viande, viande et reviande !

Forcément, qui dit barbecue dit viande. Même si j’ai vu que les Australiens font tout cuire sur les plaques de barbecue : les saucisses et toutes les viandes d’accord, mais aussi les poissons entiers et les légumes coupés en gros morceaux à l’arrache… J’ai vu griller des quartiers de tomates et des tronçons de courgettes évidées (mais ça m’a pas donné vraiment envie).

 

Au Queen Victoria Market, le plus grand marché de Melbourne (Australie, novembre 2018). La viande de kangourou et les saucisses de kangourou sont très répandues en Australie.

 

Enfin quand même, ce qui passe le plus souvent sur le gril, c’est la viande. Pas ce qu’on fait nous, mais ce qu’on voit de ce que font les autres . Et ce que je sens aussi, quand j’arrive dans un camp kitchen, parce que je déteste l’odeur de la viande crue ou cuite comme ça sans rien (mijotée dans un bœuf bourguignon c’est différent, mais on ne parle pas de cuisine là, on parle de barbecue…).

Et d’abord, le kangourou, très consommé en Australie. C’est une viande rouge, riche en protéines et pauvres en graisses, qui se mange rare, c’est-à-dire bleue. Bleue c’est quasiment crue, vient de me rappeler papa Écureuil pour la énième fois en ajoutant que je lui casse les… rouleaux à lui poser encore la même question parce que j’oublie tout le temps la réponse.
(Bleu c’est presque cru, bleu c’est presque cru, Bleu c’est presque… c’est…)

À part le kangourou, ici ils vendent aussi de l’émeu et du crocodile. L’émeu est surtout exporté apparemment (où ? je ne sais pas), et le crocodile est une viande blanche dont on m’a dit que le meilleur morceau est la queue.

Bon. Je vous raconte tout ça mais je n’ai rien goûté alors je ne devrais même pas en parler.

Je sais bien que la viande c’est la force. Mais moi j’ai déjà la force en moi. J’ai pas besoin de la viande. Si je manque de fer, généralement je suce des clous et je bois du sang de loup-garou…

 
Côté sucré

Je ne sais plus si je l’ai déjà dit quelque part ou si vous l’avez supposé, déduit, mais le salé australien est fade fade fade : une saucisse enroulée dans de la pâte feuilletée, et c’est pesé, salut. Pas d’épices, ni oignon, ni ail, pas de petite mijote, rien du tout. La misère.
Et le sucré australien est sucré sucré sucré. Donc les babi – les nôtres – ne le mangent pas non plus…

 

Les biscuits Anzac

« Anzac » signifie « Australian and New Zealand Army Corps ».
Ces biscuits font référence à ceux que préparaient les femmes des combattants de la première guerre mondiale, qui étaient riches en énergie et se conservaient longtemps.
Ils sont composés de flocons d’avoine, mélasse et noix de coco.

 

C’est pas pour crâner, surtout que ça fait longtemps que je n’en ai pas fait, mais clairement, les Anzac que je prépare moi sont meilleurs. De loin. Parce que moins sucrés. À la maison, les babi les dévorent, là ils en ont croqué un pour goûter, n’ont pas aimé, et en ont mâchouillé quelques autres du bout des lèvres quand ils mouraient de faim (parce que je ne vais certainement pas jeter ceux-là pour acheter d’autres biscuits qu’ils risquent fort de ne pas plus aimer de toute façon).

 

Le banana bread

C’est pas du pain hein ! C’est un gâteau à la banane, du genre très « mouillé » comme j’aime moi mais pas papa Écureuil, auquel on peut ajouter du miel, des noix, des graines…

 

Ce banana bread était aux graines de chia. Chouch et moi on a bien aimé.

 

La Pavlova

La Pavlova est une énorme meringue en forme de moule à manqué, très épaisse, recouverte de crème fouettée et de fruits. C’est une recette inventée dans les années 1920 en l’honneur de la grande danseuse russe Anna Pavlova, mais on ne sait pas si la création en revient à l’Australie ou à la Nouvelle-Zélande qui, tous deux, la revendiquent. Ce dessert est en effet très populaire dans les deux pays, où il est particulièrement associé à la période de Noël.

Je n’en ai pas acheté parce que je suis presque sûre que les babi ne vont pas aimer, et que c’est quand même très gros pour juste papa Écureuil et moi… surtout que j’aime pas la meringue !

Néanmoins, depuis que je sais que la spécificité de la Pavlova est d’être croustillante à l’extérieure et moelleuse à l’intérieur, j’ai quand même très envie de goûter. À défaut de figues, je tenterais bien aux fruits rouges. Et si c’est pas en Australie, alors pourquoi pas à Noël… avec peut-être des kiwis en plus… si c’est en Nouvelle-Zélande !  🙂

 

Le Lamington

Le Lamington, du nom d’un gouverneur du Queensland de la fin du XIXe siècle, est un gâteau traditionnel australien apparu à la même époque dans le Queensland. De forme carrée ou rectangulaire, c’est un gâteau « éponge » – typiquement ce que j’appelle moi « le gâteau de la kermesse de l’école » – recouvert d’un glaçage au chocolat et saupoudré de miettes de noix de coco séchée et râpée.

Pour Bounty lovers uniquement. Pour la chouette.

En plus le Lamington est tellement typique de l’Australie que, depuis dix ans, le 21 juillet a été promu National Lamington Day.

 

On trouve aussi du Lamington prédécoupé en étroits rectangles : des Lamington fingers comme ici, plus faciles à, manger avec les doigts.

 

Et à part ça, dans toutes les boulangeries et grandes surfaces s’étalent de gros donuts et cupcakes de toutes les couleurs, recouverts de bonbons vermicelles… Ben non, en fait. Même pour goûter ? Non. Franchement non.

 

Note sur la pêche Melba

J’ai appris que si la pêche Melba, créée à la fin du XIXe siècle par Auguste Escoffier, porte ce nom, c’est en hommage à la chanteuse d’opéra australienne, Nellie Melba, après qu’Escoffier l’a entendue chanter. Pour ceux qui n’en ont jamais mangé, la pêche Melba se compose d’une demi-pêche pochée, avec de la glace à la vanille et un coulis de framboise.
Dans cette catégorie de desserts, et toujours du grand Auguste Escoffier, je préfère de loin la poire Belle Hélène, aussi nommée du nom d’un opéra. Enfin je crois. À vérifier. On peut être un éminent cuisinier et amateur d’opéra. Ou de jolies femmes. Ou pas. Bref.

 
Et boire !

La bière

Papa Écureuil aurait pu poursuivre sa tournée mondiale des bières, surtout qu’ici en Australie c’est un peu la boisson nationale, mais non. Il a choisi de boire du vin avec moi plutôt…  🙂
Les Australiens boivent 100 litres de bière par an et par personne (et 30 litres de vin). À titre de comparaison, les Français sont à 40 litres de bière (mais 60 litres de vin !).
Je vous donne quelques marques de bières australiennes parce que j’aime pas la bière mais quand même je suis sympa : Foster’s, Coopers, Victoria Bitter, ou encore XXXX (on prononce « Fourex »).

 

Le vin

J’aime le vin puissant. Ici il est à 14% et le goût est prononcé. Donc je l’aime. Surtout après deux mois sans alcool ou presque, en 24/24 avec les babi. Et parfait pour oublier les pâtes.
Mickaël trouve que c’est hyper pratique quand même le bouchon qui se dévisse. Moi j’aime pas.

J’aime trop entendre le bruit du bouchon quand il ouvre une bouteille à la maison pendant que les babi finissent de dîner, et c’est comme le signal que ça va être bientôt notre temps à nous.

Mais revenons au vin. En deux cents ans, l’Australie est devenue le 5e pays producteur de vins au monde.
La région des New South Wales est plus réputée pour ses vins blancs, charpentés et légers – mais moi j’aime pas le vin blanc, ni le vin sucré, ni le vin léger…
La région du Victoria, où on trouve la plus grande concentration de vignobles au km², comprend la Barossa Valley (pour la syrah) ou la Yarra Valley (au nord-est de Melbourne), qui produisent du pinot noir, du pinot gris, du chardonnay, du cabernet sauvignon.
Les deux régions d’Australie du Sud et d’Australie-Occidentale (domaine de Margaret River), produisent des cabernets et des chardonnays, mais aussi du merlot, du pinot noir, du sauvignon, de la syrah…
Enfin, le vin est aussi cultivé sur l’île de Tasmanie (sauvignon blanc et pinot noir notamment).

 

On boit souvent du Shiraz parce que c’est ce qu’on trouve le plus. Et qu’on l’aime. Même si les verres, bon. C’est ce qu’on a à disposition dans le camion.

 

Le café

Il paraît que les Australiens en consomment énormément et qu’on trouve des baristas (des sortes de sommeliers du café) dans toutes les villes. Au point qu’à Sydney et Melbourne, qui se disputent  le titre de « capitale australienne du café », il y a même des écoles reconnues qui proposent des formations pour devenir barista !

Ouais bah… nous avec les trois babi et le gros campervan, on rentre pas dans les cafés.

Alors on continue à boire du Nescafé pas bon en grains, juste parce qu’il en faut pour le matin.
Et ça va hein.

 

*****

 

Et vous, connaissez-vous une spécialité australienne à manger ? Quelque chose qui est bon ?

Ou préférez-vous, comme nous, boire l’Australie qui s’exporte ?…

 

 

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