I did it ! (sans Vegemite)

Photo : Sur la route de Sydney à Cape Solander (Australie, novembre 2018).

 

… et sans buter un cycliste !

Aujourd’hui, pour notre première vraie journée de road-trip, c’est moi qui ai conduit le gros campervan. All the time, mec.

J’avais peur bien sûr, parce que je vous ai dit six mètres de long mais en réalité c’est plutôt huit mètres de long et trois mètres cinquante de haut. J’avais peur mais justement je voulais affronter tout de suite – le meilleur moment c’est maintenant, le courage, tout ça…

Et puis les babi avaient vu que j’étais tendue quand on a pris le campervan, je ne suis pas quelqu’un qui cache ses émotions. Même quand je sais qu’il faudrait. Et je ne veux pas leur donner des leçons que je n’applique pas pour moi. En général, sur tout. Sur la peur.

Ok Lulu, tu as peur parce qu’on va arriver en retard à ton cours de natation [à l’école ça marche aussi, c’est déjà arrivé plein de fois…]. Quand tu as peur, demande-toi : c’est quoi le pire du pire qui peut t’arriver, et qu’est-ce qu’il se passera alors, qu’est-ce que ça te fera. Qu’est-ce qui peut t’arriver de pire si on est en retard à la piscine ?

 

Une affiche sur laquelle je suis tombée la semaine dernière en me baladant toute seule sur une plage de l’île de Gili Air. Évidemment ça m’a parlé, je sais quel est mon choix.

 

Le Grand Lièvre, qui préfère retenir les trucs importants que je lui dis plutôt que les choses qui le gonflent comme par exemple va te laver les mains avant de manger (elles sont noires et pleines de sable), me rassure ce matin :

« T’inquiète pas maman, si t’as peur. Le pire du pire qui peut nous arriver, c’est qu’on peut mourir, voilà c’est tout ! ».

Tout de suite, je me suis sentie reboostée !

À la fois flippée par toutes ces premières fois – la première fois que je conduis à gauche, la première fois que je conduis avec le volant à droite, la première fois que je conduis une automatique, et surtout, la première fois que je conduis un truc aussi énorme, en dehors d’un 44 tonnes que j’ai fait avancer de trois mètres sur un parking – et en même temps, dans mon élément, parce que dans l’inconfort, le défi, le challenge à relever.

Et je l’ai fait !

Souvent je voudrais maîtriser mieux mes émotions, mes colères, mes chagrins, tout ce qui me déborde, devant les babi. Tout le temps même. Je voudrais leur épargner certaines failles qu’ils n’auraient pas besoin de voir. Mais je suis comme ça.
Et ce soir je me dis que s’ils grandissent avec une maman pas parfaite, au moins ils apprennent à ne pas s’auto-limiter par la peur. À y aller quand même. Au charbon, comme disait ma grand-mère.

Oser.
Chanter fort alors que tu as une voix de merde.
Danser pour toi sans (trop) t’occuper de savoir si ton corps est dans le rythme.
Dire aux autres sincèrement ce que tu aimes chez eux, quitte à ce qu’ils te prennent pour une dingue parce que tu dis des trucs qui ne se disent pas. Am I right, Nick ?
Te raser la tête même si personne ne le fait, personne ne trouve ça beau.
Et conduire ce p… de camtouche, comme dit papa Écureuil.

 

Dans un petit warung calme et paisible qu’on a beaucoup aimé, perdu au milieu des rizières, à mille lieues des rues surchargées de touristes d’Ubud (Bali, novembre 2018). Quand j’ai vu cette bannière pendre du plafond, je l’ai traduite aux babi et je leur ai dit : voilà, c’est ça. C’est exactement ça.

 

Parce que maintenant : I am the one ! (who did it.)

Bon, ok j’ai commencé par prendre le premier rond-point à l’envers. Mickaël me dit « à droite », je prends à droite. Mais à droite tout de suite, à la française. Donc en sens inverse de la circulation, avec le gros campervan. Ok. Mais bon, ça arrive en France aussi, non ? Se retrouver sur une voie à l’envers avec les autos qui arrivent en face… Par exemple quand tu ne dors plus tellement la nuit… Ou que tu es très amoureuse… Ou, je veux dire, les deux en même temps, ça peut arriver une fois non ?…

Mais I am the one quoi !

Bon, ok, j’ai (un peu) éclaté le rétro de gauche sur un poteau. Mais c’est parce qu’on arrivait sur un tout petit pont, au milieu du Royal National Park, et c’était marqué qu’on ne peut passer qu’à un camion à la fois, et il y a deux autos qui arrivent en face et qui s’en foutent de ce qui est marqué, alors moi j’ai eu peur et j’ai serré à gauche. J’ai bien bien serré à gauche.
Ça va, ça arrive. En plus le campervan est large et ton volant est à droite, donc la gauche c’est loin.

I am the one.

En sortant du Royal National Park et de ses routes étroites qui montent et qui descendent, j’ai suivi la Grand Pacific Drive jusqu’à Bulli. Le long de l’océan Pacifique, ça fait quelque chose de magique, y’a rien à faire qu’à rêver-ééé avec ton mec à côté qui passe son temps à te répéter « attention t’es un p’tit peu trop à gauche » et « ralentis un peu mon amour… ».

En arrivant au campement, enfin, on s’est dit : ce soir on ouvre notre première bouteille de vin australien. Et puis finalement on est allés faire un tour sur la plage et on a mangé des burgers dans le petit café juste devant. C’est dur de se remettre à cuisiner.

 

Notre pique-nique de ce midi : de l’avocat super bon, houmous et alfalfa dans les sandwiches. À croquer comme ça, j’ai acheté ce qu’ils appellent « crunchy combo » (à gauche sur la photo) : un mélange de grosses graines germées (pois chiches, haricots mungo, soja vert et autres graines que je n’ai pas identifiées). C’était bon, ça me fait du bien de remanger des graines germées !

 

Ah oui, à propos de cuisine, vous vous demandez ce qu’est le Vegemite du titre de mon article ?
Eh bien, le Vegemite est une pâte à tartiner typiquement australienne très consommée ici : on en a vu des rayonnages entiers dans les supermarchés. À base de levure de bière, elle a été inventée en 1923 par un médecin du pays pour vitaminer les enfants.

Vitamine B1 pour améliorer les fonctions cérébrales, vitamine B2 pour rééquilibrer le système nerveux, vitamine B3 pour soutenir l’énergie, et folates pour combattre la fatigue physique et psychique.

Évidemment je voulais goûter et je voulais que les babi goûtent. Hum… De couleur sombre presque noire, un peu salée, mais surtout terriblement amère, mon avis est qu’elle n’est pas près de concurrencer le Nutella sur le plan international !
Le Marcass’ a grimacé :
– Mais c’est des olives là-dedans ou quoi ??

Du coup, Papa Écureuil a proposé qu’on essaye façon tapenade, sur une bruschetta avec des tomates ou de l’avocat la prochaine fois. Il me connaît bien, il sait que je ne vais certainement pas jeter le pot avant d’être allée au bout de ses possibilités…

 

Ouais bon, c’est pas bon. Vraiment vraiment pas bon. Surtout le matin, c’est violent. Et pourtant on aime la levure maltée chez nous…

 

Néanmoins, si quelqu’un connaît le Vegemite et a des suggestions à me faire pour utiliser l’intégralité du pot moins cinq quarts de cuillère à café, ça pourrait nous aider à gagner du temps et éviter des expériences gustatives désagréables comme ce matin !  😉

 

 

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