Qui sont les tourdumondistes ?

Photo : Nos baluches pour partir.
On a des grands, nous. Qui voyagent avec Uno et Dobble mais sans doudous…

 
J-6

Je ne vous cache pas que l’ambiance est ultra tendue à la maison. Les babi sont à cran, papa Écureuil dans le stress de tout ce qu’on n’a pas fait avant de partir, et moi personnellement je suis au bout du rouleau.
Au bout de ma vie, comme disent les ados du collège.
Au bout de cette vie-là en tout cas, ouais.

Tout ce qui vient dans ma tête en ce moment, c’est ça.
(Clique sur le petit triangle. Attends un peu la 25seconde que ça démarre. Voi–là. C’est–bien).

Piste audio : Queen, I want to break free, album « The Works », 1984

 

Pourtant j’aime pas Queen en vrai. Jamais. J’ai jamais aimé Queen.
Contrairement à tous mes potes qui ne comprennent pas comment c’est possible. Que j’aime pas Queen. Moi non plus je comprends pas, je suis même désolée les gars (et les girls). Mais des fois, les gens que tu aimes aiment des trucs que en fait toi t’aimes pas. Queen, Bashung, les bulots, la bavette, la bière. Ça fait chier, mais enfin c’est comme ça. Je fais pas exprès.

Néanmoins, parce que j’aimerais quand même donner de l’espoir à tous ceux qui, eux aussi, se désolent depuis des années de ne pas aimer Queen (parce qu’il y en a forcément, je veux dire, je peux pas être toujours seule au monde), regardez cette vidéo.

Alors ? C’est bon, non ? Sûr que vous ne passerez plus jamais l’aspirateur de la même façon !  😉

Un autre truc qui peut aider (enfin qui m’a aidée moi), c’est si vous avez regardé et aimé la série Sherlock sur Netflix. Quand Moriarty descend de son hélico. Une scène de ouf. Évidemment si vous n’avez pas vu la série, ça va moins vous faire trembler, mais justement, regardez-la. Et aimez-la. Surtout la saison 2 avec Irene Adler. Parce que brainy is the new sexy.

 

Extrait vidéo : Sherlock, saison 4, épisode 3. Quand Moriarty descend de son hélico.

 
Qui sont les tourdumondistes ?

Bon mais sinon, le vrai sujet de l’article d’aujourd’hui, à part hurler que j’en peux plus qu’on me demande mille fois par jour « alors vous êtes prêts ? », et que I JUST WANT TO BREAK FREE, c’est de vous proposer un petit tour des tourdumondistes. Pas nous, mais les vrais, ceux qui l’ont déjà fait.
En infographie, pour que ça vous parle tout de suite et que ça préserve vos yeux et vos neurones pour lire mes articles à moi, surtout quand ils sont longs.

Voici le lien à cliquer dans un nouvel onglet :
https://www.tourdumondiste.com/statistiques-tour-du-monde

 

Où l’on découvre que l’on fait partie des petits 9% de tourdumondistes qui sont des familles.
C’est pas beaucoup, ouais, mais en même temps c’est sûr que c’est plus facile de tourdumonder à deux. Pas forcément en couple mais entre adultes au moins. Plutôt qu’avec des boulets qui ont tout le temps faim et qui, en plus, ont perdu une tong, oublié leur sac à dos dans la salle d’embarquement, commencé à faire pipi « un p’tit peu » dans leur pantalon, renversé la bouteille d’eau sur le seul paquet de chips, et qui demandent toutes les trois minutes et vingt-quatre secondes quand est-ce qu’on arrive ?

MAIS… on n’est pas les seuls ! Et là il faut quand même que je vous raconte ce qui m’arrive il y a tout juste cinq jours…

… quand, par un entrelacs complètement dingue et improbable mais beau de pensées et de constellations qui s’alignent les unes avec les autres, je m’aperçois que mon tout premier amoureux de la maternelle, mais vraiment le tout premier tout premier, avant même Pierre D. qui est resté mon amoureux de toute la primaire, mais là non, je vous parle de celui d’encore avant, en petite et moyenne section de maternelle, eh ben cet amoureux, il est parti faire le tour du monde en famille en tandem !

Il s’appelle Antoine Rozwadowski. Les mêmes initiales que moi.
Je vous laisse vérifier sur Internet même, si vous ne me croyez pas…
Non mais est-ce que c’est pas un truc de fou malade qu’il me vienne l’idée de taper son nom dans Google, là, le 20 septembre, à dix jours de notre départ à nous, alors que je n’ai plus jamais eu de nouvelles de ce garçon depuis la fin de la moyenne section, quand mes parents se sont séparés et que j’ai donc dû quitter cette petite école ??

Si, je vous le dis, c’est un truc de fou.
Ça fait cinq jours et j’ai encore du mal à m’en remettre même.
L’Asie, l’Amérique du Sud, l’Afrique. En famille. En tandem. Et j’ai même trouvé une photo de lui. Le mec.

Bon là, c’est pas lui hein, c’est pas Antoine. Antoine-Romain même, je crois qu’il s’appelait exactement. Mais bon, des fois il y a des gens qui ne se font appeler que par la première partie de leur prénom composé, hein Marie-Aude ?! Donc après on ne sait plus où est le vrai… BREF.

 

Sinon, il paraît que l’âge moyen des tourdumondistes c’est 27 ans.
Bon, nous comme y’a plein de gens qu’on aime qui sont morts à 27 ans (Janis, Jim, Jimi, Kurt, Amy), on n’a pas voulu tenter. Surtout qu’en plus, 27 ans, c’est l’âge auquel on s’est rencontrés papa Écureuil et moi, donc ça aurait fait un peu short.

À la place, au lieu de 27 ans, en cette année 2018, nous on a  100 ans à nous cinq. Comme on est une famille (9%, ouais ouais). Pas mal quand même, non ?

 

Août 2013. Photo de Alexandra Koehler, une autre de mes cops de la Maison de naissance – avec Marie-Aude 😉 – qui est photographe. Elle date maintenant, forcément, mais c’est pas comme si j’en avais une autre de nous cinq ensemble…

 

Pour le reste, vous verrez qu’on est souvent dans la moyenne.
Ce qui me mène encore plus près du gouffre vu que c’est pas une place que je sais tenir. Mais ouf que papa Écureuil est là. Il dit ça va bien se passer. Puisqu’on est de la majorité qui part en octobre. Pourquoi octobre je ne sais pas, mais les chiffres sont là : 14% des tourdumondistes partent en octobre, et le même pourcentage en septembre. Ce sont les deux mois où il y a le plus de départs.

Pour 11 mois, c’est la durée de notre TDAP – comme l’exacte moyenne des tourdumondistes.
Qui parcourent 13 pays, et nous 11.  Mais il y a deux pays par lesquels on passe, puis où on retourne un peu plus tard, dans une autre partie du pays. Donc c’est un peu comme si, finalement, on avait 13 destinations différentes. Nous aussi. 
En 9 vols, et nous 11 . Ça va quand même, on se tient. Dans la moyenne.

Évidemment on traverse l’Asie, comme 100% des tourdumondistes, et l’Océanie comme 80%.
Sur les dix pays les plus visités lors d’un tour du monde, on en partage six. Mais, et je l’ai déjà dit ici, je sais que l’Afrique (re)viendra. One day, beillbê.

 

Ça c’était chez nous fin 2007, quand on n’avait même pas d’enfants. À peine plus de 27 ans. Et, accrochée au mur, avec des punaises aux couleurs du drapeau rasta malien, c’est une teinture en bogolan que des gars que j’avais rencontrés au Marché des Artisans de Bamako m’ont offerte quand je suis repartie, en 2004. La géographie et les frontières sont approximatives mais c’est parce que c’est difficile, aussi, de peindre sur ce type de tissu épais…

 

On compte parmi les deux tiers de backpackers qui ont acheté leurs billets tour du monde par le biais d’une agence de voyages (après que Mickaël a soigneusement étudié la question et comparé le prix de tous les billets d’avion pris séparément).

Et pour le reste du budget, la répartition des postes et tout, j’avoue que je m’en suis tenue bien éloignée et que j’ai laissé l’intégralité de cette charge délicate à papa Écureuil. Mais le financement de notre TDAP colle encore aux stats : nos économies des dix dernières années et pas de sponsors (mais des dons familiaux généreux, merci… ♥).

 

Au niveau des bagages, pfff… attendez, faut-il vraiment parler des bagages ? Nan parce que je sens que je vais burner sévère là, je ne dis rien, j’ai une grenade sous mon sein, là regarde…

La griffe de Papa Écureuil qui s’occupe des baluches : 

On a un sac à dos de rando homme de 70 litres qui pèse 15 kg
+ un sac à dos de rando femme* de 50 litres qui pèse 10 kg
+ un autre sac à dos de rando (ben ouais on part à cinq, vous savez, on est les 9% de tarés) mais qui s’ouvre comme une valise et qui a aussi des poignées pour le porter à la main, de 60 litres et qui pèse 12 kg
+ un autre petit sac à dos de 20 litres
+ deux encore plus petits sacs à dos enfant de 10 litres
+ la pochette des câbles.

 

Maman Ourse : Je vous mets une photo. Pour que tout le monde sache, enfin, avec quel espèce de psychopathe du rangement de fils je vis. Sinon le truc blanc à peine emmêlé au-dessus, c’est mon chargeur de téléphone à moi. Replié normal, comme font les gens normaux…

 

* J’ai demandé à Décat’ : c’est quoi l’idée du sac à dos dit « femme » ? Il est équipé d’une cup de secours ? En fait non, c’est juste une question de réglage des bretelles sur la poitrine. Genre elles passent de chaque côté de tes épaules en longeant tes seins mais sans les écrabouiller. Adaptées à ta morphologie. Avec aussi un renfort plus large en bas du dos. Tu sais pour tes hanches un peu euh… tu vois ? Très confortable.

 

Enfin sinon, moi, ce qui m’a le plus intéressée dans tous ces chiffres statistiques, indubitablement, c’est la contraception des tourdumondistes.

Où je vois que nous sommes loin d’être des cas isolés à mettre des capotes (cocotte), comme j’en ai pourtant l’impression quand je demande autour de moi. Mais j’ai réfléchi que mes enquêtes personnelles sont biaisées – avec un i, merci – parce que, autour de moi ce sont beaucoup des couples, voire des couples de longue date… alors que la moitié des tourdumondistes sont célibataires.
Or, la sexualité est un chouette moyen d’aller à la rencontre de l’autre, et dans un tour du monde aussi. Mais, autour du monde comme en France, il y a plein de MST et mêmes des très graves, donc c’est un facteur qui joue, sûrement, dans le port de la capote (re-cocotte).

Concernant la partie qu’ils ont appelée « hygiène féminine », évidemment ça m’attriste de voir que moins de 20% des femmes qui tournent autour du monde font tourner leur cup avec elles.

MAIS…

Mais il faut considérer que c’est déjà quatre fois plus que la proportion de femmes en France qui utilisent une cup au quotidien (au quotidien mensuel, j’entends) !  J’avais retenu que nous étions moins de 5% en 2017,  mais je ne retrouve plus ce chiffre, ni ma source, donc si quelqu’un(e) est motivé(e) pour faire des recherches et apporter un peu de caution scientifique à mon article…

20% de cupées parmi les tourdumondistes, comparé à 5% chez les autres. De là à en déduire que les aventurières sont aussi des pionnières de la féminité…

Et là je sens que c’est le bon moment pour vous parler du go girl.
Un cadeau de la chouette pour mes 40 ans. Deux go girl : un pour la Petite Souris, un pour moi. You know what I mean ? Get the picture !

 

Tu vois le truc ? Tu le plies, tu le ranges dans le tube et le tube dans ton sac, ça prend pas de place. L’assortiment rose bollywood à droite, où c’est marqué soap strips, c’est une invention géniale de voyageur(se) que ma mère m’a rapportée cet été de son trek au Ladakh. Ce sont des feuilles toutes fines, tu en prends une dans ta main, tu mets un peu d’eau, ça mousse, et tu as ton savon. Après tu rinces et c’est bon, tu peux aller manger ton rice & curry tranquille avec ta main droite. Vu que c’est aussi celle qui tient ton go girl – les filles sont droitières chez nous. Contrairement à certain. Et à un autre certain. Bref (encore).

 

Vous connaissez le go girl, les filles ? Vous en avez déjà utilisé ?
Et si non, comment vous faites en voyage, pour le pipi ?
Je veux dire, à part s’éloigner un peu du bus, de la route et des regards, d’une main s’entourer d’un chèche, de l’autre par en dessous déboutonner son short (ici la robe ou le pagne, clairement, c’est plus pratique), s’accroupir, et essayer d’y arriver le plus vite possible. Puissant et efficace. 
Bon ben le go girl apporte un côté pro. Un angle carafe plutôt que direct au goulot, tu vois. J’avoue que, pour le moment, je suis moins à l’aise avec le go girl que la Petite Souris. La faute à l’éducation, à la société sans doute. Tu es une fille, tu ne fais pas pipi debout. Ben si, en fait. Je fais debout. Et fuck you.

 

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Venez partager vos expériences de pipi debout et autres astuces de voyageurs et voyageuses dans les commentaires !

 

Moi je vous offre une petite dernière pour la route puisqu’il est trop tard maintenant pour faire demi-tour…

À tous les Queen lovers… je vous aime quand même !  🙂

 

Piste audio : Queen, Don’t stop me now, album « Jazz », 1978