Mickaël & moi sommes partis en week-end en amoureux. Je veux dire, on y est là, partis. Depuis hier. Je vous programme un article et à l’heure où vous me lisez, en vrai j’ai même pas mon ordi !
On le fait régulièrement dans l’année, partir en week-end tous les deux, et on ne va pas forcément loin : il y a même eu des week-ends à 30 km de chez nous. Mais où qu’on aille, loin ou pas loin, ce sont des moments précieux pour nous deux pendant lesquels on réinterroge, à distance des enfants, de la maison et de nos contingences logistiques et matérielles, ce pour quoi on est ensemble.
Notre désir commun d’être ensemble, d’avancer ensemble et comment, au-delà de ce qu’on a ensemble – les enfants, la maison, blablabla.
On parle beaucoup. De ce qui aujourd’hui nous rend heureux, et, à l’inverse, de ce qui ne nous va pas, de ce qu’on aimerait transformer dans nos vies. Parce qu’on change, parce que nos envies changent et qu’on n’est pas les mêmes aujourd’hui qu’il y a dix ans.
On réinterroge nos choix et notre mode de fonctionnement de couple, de parents.
On prend du recul pour regarder comment on assure (ou pas assez) l’équilibre entre notre vie personnelle, familiale et professionnelle. On réfléchit à deux, on se repose les questions.
Travailler ou être à la maison ?
Quel télétravail ?
Quelle disponibilité pour l’autre, pour les enfants ?
Quelle répartition des tâches ?
Quel espace de liberté pour chacun ?
Voyez l’idée.
Bon, mais y’a aussi du love et des paillettes dans ces week-ends, hein !
On vit pas ça en opération commando avec ordre du jour, temps de parole chronométré, et marqueur pour barrer les fausses pistes et les voies sans issue !
Non, les sujets arrivent spontanément, en vrac, on s’attache à l’un, on en laisse un autre, puis on y revient. Et ça commence toujours dès le début du trajet aller. L’un de nous lance un truc, l’autre répond, et puis on ne s’arrête plus jusqu’au moment, deux, trois ou quatre jours plus tard, où on récupère les enfants et où, de nouveau, ils remplissent l’espace.
C’est pour ça que j’aime qu’on parte en auto tous les deux, qu’on ait des heures devant nous à rouler et s’écouter sans être interrompus par un appel téléphonique ou une histoire de dinosaure.
Et on rentre toujours reboostés de nos week-ends à deux, conscients de notre chance de pouvoir le faire et excités de nouvelles idées à mettre en place. Des fois on est même contents de retrouver les enfants (des fois).
Alors je sais, Fernando Pessoa, le voyage immobile, etc. Ok. D’accord. Mais quand même, si tu peux te permettre de partir quelques jours en vrai, c’est bien. Surtout à la mer.
Crache !
Ce week-end c’est idéal. On est fatigués, nos corps usés, un clair de lune un ciel radieux pluvieux, on peut entrer à deux dans cette parenthèse enchantée d’un cadre ultra privilégié qu’on connaît bien. Faire des grandes balades sur la plage avec le vent qui nous fouette le visage pendant qu’on se parle, puis rentrer au chaud, fermer les yeux, se détendre complètement parce qu’on n’a personne d’autre à penser que nous, respirer grand, n’écouter que nos désirs de l’instant…
Le seul problème, parce que quand même tout n’est pas si parfait, c’est le timing. Que la Saint-Valentin tombe pendant notre week-end, et donc un soir de resto.
Or le jour de la Saint-Valentin, je ne sais pas si vous avez remarqué, mais c’est vraiment le pire soir de l’année pour sortir au resto (avec le 31 décembre, allez).
Déjà il y a tout le tralala, comme disait ma grand-mère, le tralala qui dégouline d’amour de déco et de démonstrations convenues du sentiment amoureux à tous les coins de rue et de resto.
À propos de dégouline, comme c’est « d’amour » qui m’est venu en premier, j’ai eu envie de réécouter Anaïs. Mais si, Anaïs tu sais, mon cœur mon amour.
Piste audio : Anaïs, Mon cœur mon amour, album « The Cheap Show », 2005.
Et en tapant Anaïs sur YouTube pour vous retrouver la chanson ci-dessus, mon regard a été happé par l’intitulé de la vidéo « J’ai retrouvé mon mojo » parce que je venais JUSTEMENT d’avoir une discussion animée avec ma mère à propos du mojo – le ressentir ou le perdre.
Sur un autre plan et avec d’autres mots mais dans la lignée de cette histoire de mojo, Mickaël dirait : Sometimes you eat the b(e)ar… and sometimes the b(e)ar eats you !
Mon regard a été happé parce que moi aussi je vais retrouver j’ai retrouvé mon mojo. Yeees !
Et j’ai beaucoup aimé le clip. C’est drôle et impertinent, ça se prend pas au sérieux, avec des filles qui semblent s’être bien amusées à le faire et que t’as envie qu’elles soient tes copines.
Avec Anaïs, il y a Nicole Ferroni dont j’apprécie l’humour – peut-on écouter France Inter sans rire avec Nicole Ferroni ? – et Helena Noguerra que j’ai découverte il y a deux ans et demi, devinez dans quoi ? Mais oui c’est ça, chez Lauren Bastide dans… La Poudre !
Helena Noguerra est moins connue que sa sœur Lio, et c’est dommage parce qu’elle est intéressante, elle a de l’humour, et en plus elle est super belle.
Je vous mets la vidéo de mon mojo, ton mojo, son mojo, comme ça vous voyez que je vous raconte pas du mytho.
Clip vidéo : Anaïs avec Nicole Ferroni et Helena Noguerra, J’ai retrouvé mon mojo, album « Divergente », 2017.
Euh… j’en étais où là ? Avant de retrouver mon mojo ? Je me suis perdue ou c’est vous ??
Ah oui, je vous disais : j’emmerde la Saint-Valentin.
Ou j’allais le dire.
Je l’ai jamais fêtée et elle tient bien son rang dans la catégorie des milliards de trucs qui me font chier.
On dira qu’à l’âge que j’ai, je pourrais désormais observer cette comédie hypocrite avec détachement, voire avec un certain amusement, au lieu d’encore bitcher comme le moi de mes quinze ans sur une énième fête commerciale dont tout le monde se fout.
« Je n’arrive jamais à me taire. C’est à moi que je fais du bien en disant ce que je pense. »
C’est une phrase qui m’a attaquée dans le livre d’Alice Ferney que je lis en ce moment, Les autres.
Le nombre de fois, dans ma vie, où je me suis dit que j’aurais mieux fait de me taire… Mais non, je ne peux pas ! Et je bitche encore si je veux, tiens, un autre clip bitch pour la peine ! J’avais quinze ans et quelques justement, quand cette chanson est sortie, et ça me fait bien plaisir de la réécouter maintenant avec le moi de mes quarante et plusse qui n’a toujours pas appris à se taire…
And I do not feel ashamed
I’m your hell
I’m your dream
I’m nothing in between
You know you wouldn’t want it any other way
So take me as I am…
Clip vidéo : Meredith Brooks, Bitch, album « Blurring the Edges », 1997.
* Note importante de Papa Écureuil (who takes me as I am) *
Mickaël a une théorie, qu’il verra sans doute confirmée ici, comme quoi toutes les chansons dans lesquelles on entend « underneath », c’est de la merde.
Je vous invite à participer au débat en indiquant dans les commentaires de cet article toutes les chansons avec « underneath » qui vous reviennent en mémoire. Moi j’en ai deux en réserve, deux chansons de petites meufs qui alimentent la théorie de Mickaël :
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- une que j’aime bien pour les mêmes raisons que Bitch (et aussi parce que j’ai toujours rêvé de danser sur un comptoir de bar dans un pantalon en cuir ultra moulant au milieu de la foule en délire) : Can’t fight the moonlight, de LeAnn Rimes ;
- une que j’aime pas, mais qui illustre à merveille et jusque dans son titre la théorie de Mickaël : Underneath your clothes, de Shakira.
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D’ailleurs, question triviale de Trivial Pursuit (est-ce que ce jeu aux six camemberts existe encore ?) : qui connaît le vrai nom de Shakira ?…
Allez-y ! Et sans taper dans Google, hein ?!
Chez nous, le Marcass’ SAIT et il est fan ! Mais bon, je sens que je glisse là, je suis en train de me reperdre…
Alors je ne sais pas si underneath c’est de la merde, ou si la merde est underneath, et à vrai dire je m’en fous. J’ai pas d’album de Meredith Brooks chez moi et j’ai jamais prétendu qu’elle faisait de la grande musique, seulement on n’est pas obligés de sombrer dans la dépression eelistique tout ça parce qu’on refuse le underneath quoi…
Je dis juste que moi, là, présentement, l’énergie de cette chanson, Bitch, me fait du bien.
J’adore l’idée de commencer une chanson par : I hate the world today…
Et j’adore sa robe noire en dentelle (sauf les bretelles de soutien-gorge qui tombent, ça c’est pas possible, ça l’a jamais été, faut vraiment arrêter), avec l’espèce de bordure blanche en bas. Je veux la même robe. Et les bottes.
De tant de haine (et d’échappées hors-sujet), on tentera peut-être une analyse psychologique de comptoir, mon cul sur la commode. On dira que, sans doute, si je suis aussi remontée contre la Saint-Valentin, c’est parce que je suis la fille frustrée qui aimerait tant recevoir un cadeau de son amoureux en ce jour imposé de l’amour… Mais non ! Mais pas du tout !
J’emmerde les cadeaux de Saint-Valentin !
J’emmerde les petits cœurs en chocolat, j’emmerde les bouquets de fleurs qui crèvent sous mes doigts, je ne porte pas de bijoux, je ne porte pas de parfum, je déteste les sous-vêtements, et plus encore la lingerie qui fut un jour proclamée « sexy » par je-ne-sais-pas-qui (quelqu’un qui n’a pas de seins à mettre dedans).
Alors tu peux te dire : ok, pas de cadeau, mais un resto quand même.
Ben non, pas là non.
Et je me souviens maintenant que c’est précisément LÀ que j’en étais avant de m’enflammer et de me brûler et de me noyer dans ce que je vous livre. À cette question du mauvais timing de la Saint-Valentin pendant notre week-end en amoureux, et donc de la Saint-Valentin au resto.
Parce que, à moins d’aller acheter au supermarché des nouilles chinoises déshydratées pleines de E-quelque chose, voire de E-coli aussi, dans un bol en plastique chargé de perturbateurs endocriniens, puis de rentrer faire chauffer de l’eau du lavabo dans la bouilloire de la chambre d’hôtel pour la verser dans les bols individuels, et manger nos nouilles cancérigènes par terre assis en tailleur sur la moquette, à moins de ce triste tableau que l’on a souvent reproduit au cours de notre voyage, sinon, en plus de tout le tralala dont j’ai déjà parlé qui m’a énervée, tu peux être sûr et certain que, ce soir-là, ton dîner va te coûter une blinde.
Pas parce qu’il est meilleur que les autres soirs ou parce que c’est Alain Passard qui a préparé ton mille-feuille de betterave crue rôtie au beurre de sarrasin, non, juste parce que t’as pas fait attention que c’était la putain de Saint-Valentin.
Je laisse sciemment « sûr et certain » au masculin, rapport à ce qu’on est loin de vivre dans une société égalitaire et que, ce soir-là plus que tout autre, si t’es un mec, c’est toi qui payes.
Comme nous c’est un peu la fête à paillettes ce week-end – on rattrape notre dernier week-end en amoureux qui remonte aux vacances de la Toussaint et où on n’était même pas partis – on a prévu des super restos. Enfin, Mickaël a prévu des super restos. Ça fait partie de ses attributions ; quand on part en week-end ou en vacances tous les deux, je ne m’occupe de rien j’avoue. Ou pas grand-chose.
Pas les bagages.
Ce n’est pas inégalitaire comme la société pour autant parce qu’on rééquilibre autrement. Ce qui pèse le plus à l’un, l’autre le prend si ça lui pèse moins. Si ça pèse autant aux deux, on ajuste ensemble. On essaye.
Enfin, je sais pas pourquoi je suis en train de vous assommer avec ces histoires de couple, là.
Ce que je voulais dire c’est que : un super resto c’est cool, mais le soir de la Saint-Valentin moi vraiment ça me saoule.
D’abord il y a le prix ahurissant mais je l’ai déjà dit, alors admettons. Admettons qu’on décide d’y aller quand même.
(This will never happen.)
Ensuite j’ouvre le menu et je sens ma mâchoire qui se crispe à la vue de tous ces petits cœurs rouges ou roses dessinés dessus, t’as l’impression de tenir l’agenda de ta fille qui est en 6e et super amoureuse du tombeur de 3e dont elle a écrit le prénom sur des pages et des pages couvertes de cœurs jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de marges.
(This will absolutely never happen.)
Mais puisque je suis là, dans le resto et le menu à la main, eh ben je lis, je lis le nom des plats, et j’ai envie de taper quand je décode la pseudo note qui se veut aphrodisiaque (si je ne suis pas direct devenue hystérique à cause des fautes sur la carte).
Alors j’adore le gingembre, les gens. C’est pas le sujet.
J’en mange même en grande quantité, rapport à ce que le combo gingembre frais / curcuma frais / poivre noir est ma solution articulations au quotidien, tous les jours de tous les jours. Ah ouais je sais, c’est moins envoûtant tout de suite, mais moi je vous donne une VRAIE raison de consommer du gingembre !
Parce que franchement, qui peut croire qu’en éclatant la crème brûlée au chocolat infusée d’un voile de gingembre, tu vas performer une heure après d’une érection qui va durer toute la nuit ? Qui croit ça ??
(This will absolutely NEVER NEVER happen.)
Et si encore y’avait que le gingembre…
J’imagine qu’on doit s’estimer heureux de ne pas trouver à la carte un velouté à la bile d’ours-lune, probablement parce que c’est illégal, mais les menus de Saint-Valentin regorgent de safran, ginseng, piment, truffe, bois bandé et fèves de cacao.
Pourquoi ? C’est l’exotisme qui est sexuel ? La chaleur ? L’inconnu ?
Et les huîtres supposées booster la libido, ça sort d’où ??
Je sais que c’est plein d’iode et de zinc et que tout ça est bon pour moi, pour toi, pour nous, oui d’accord mais non. Y’a pas moyen.
Je veux bien avaler tout ce que tu veux de riche en protéines, mais un truc qui ressemble à un glaviot tout droit sorti du nez ou de la bouche de mes enfants – ou pire, tout droit sorti du nez ou de la bouche d’un enfant qui ne serait même pas le mien – je passe mon chemin.
Notez que c’est avec une facilité déconcertante que l’on renonce à ce qui ne nous faisait pas vraiment envie finalement. L’astuce étant de faire comme si c’était difficile, comme si cela vous arrachait le cœur de renoncer. Je vous le dis au cas où, dans d’autres domaines. Ça peut être utile dans la vie.
Respire…
À présent que je me suis bien vénère, je vais redescendre tout doucement en vous racontant un petit truc bignon. Pas parce que c’est la Saint-Valentin mais parce que quand même l’amour c’est bien. Tiens un petit cœur. ♥
Et peut-être avant ça, pour me remettre dans l’ambiance, je vais réécouter Anaïs, Nicole Ferroni et Helena Noguerra qui ont retrouvé leur mojo !
Pour mon mojo (à moi), ma libido (pareil) et ma bouche (aussi), pas d’huîtres, merci. Je préfère mes bayas. Pas toujours à chaque fois mais j’aime quand elles sont là.
Malheureusement, la semaine dernière, je les ai tuées avec mon huile de calophylle.
Calophylle, c’est la nouvelle huile que je me suis acheté pour le corps. Parce qu’elle est bonne pour la circulation, les articulations (comme le… ? et le… ? vous suivez ?), tout ça. C’est bien, en plus elle est bio, c’est l’amie de la peau et tout, bien.
MAIS…
D’abord elle est verte, comme une sorcière, et puis surtout, le gros problème, c’est qu’elle pue la mort ! Et comme je m’en enduis partout après la douche, je pue la mort. Les bayas qui tintent autour de ma taille puent la mort. C’est encore pire qu’avec mon huile ayurvédique d’avant, au mélange d’épices et patchouli, où ma sœur m’avait dit en me reniflant :
– C’est toi qui sens l’Afrique comme ça ?
Euh… oui mais nan, en fait je sens l’Inde. Sentais. Et c’était mieux que pue la mort !
Ou, si je pue pas la mort, alors je pue le singe. Enfin, je ne sais pas vraiment ce que sent le singe – quoique je me sois laissée approcher de près, et même de trop trop près pendant le voyage – mais j’imagine. Le fucking singe, putain !
J’ai bien dilué quelques gouttes d’huile essentielle de pamplemousse dans mon huile de calophylle, avec même un peu d’huile essentielle de cèdre de l’Atlas aussi, pour masser mes cuisses et mes hanches. Mon ventre. Ça peut pas faire de mal, comme dirait Guillaume Gallienne. But still.
Je sors de la douche, je suis propre, et je pue la mort (ou le singe).
Ça vous fait rien vous, à travers l’écran, mais je m’en excuse auprès de ceux qui me côtoient dans la vraie vie. C’est pas moi, c’est mon huile. En plus j’ai d’autres qualités. Si vous avez le nez bouché.
Par exemple, je suis pas tout le temps énervée. Pas tout le temps. Je suis beaucoup plus facile à vivre qu’on imagine et je sais faire plein de trucs comme… comme… Des trucs trop marrants, et bien. Et j’aime les cadeaux de NON-Saint-Valentin, surtout ceux chez Alison.
Enfin j’en suis là, à me demander mais pourquoi, POURQUOI j’achète ce genre d’huile hyper chelou que personne connaît, et pourquoi j’achète pas l’huile sèche parfumée ultra glamour qui sent bon et promet de te laisser un film satiné sur la peau ?
Ah oui parce que j’ai oublié de vous dire, en plus de l’odeur et de la couleur, l’huile de calophylle c’est épais et collant. Très difficile à étaler. N’oublie pas de sortir mouillée de la douche et de pas te sécher. Avec l’eau ça glisse mieux, tu fais pénétrer comme ça (ton huile).
J’en suis là, donc, toute nue dans la salle de bain à me demander mais pourquoi, POURQUOI, quand arrive la Petite Souris avec une grimace qui ne laisse aucune place au doute :
– Mais C’EST QUOI qui sent comme ça ici ??
Je soupire. Je vais pas pleurer alors je commence à expliquer, c’est l’huile de calophylle tu vois, en fait c’est bon pour la circulation alors j’ai voulu en acheter et… enfin voilà quoi.
Mais Mickaël aussi arrive dans la salle de bain. Il ne fait pas de grimace, il dit :
– Mais moi j’adore comment tu sens ! J’adore l’odeur de cette huile sur ton corps, ça me rappelle la tisane du vieil apothicaire chinois que me faisait boire l’acupuncteur…
C’est bignon, non ? Évidemment il y a plus sexy dans la vie que de rappeler une sorte de médicament, mais bon. Je préfère ça que le singe. Ou la mort. Et puis c’était plein d’amour.
Ça m’a fait réfléchir à ce qu’on fait, ce qu’on accepte par amour. Des trucs de dingo.
J’y pense quand je supporte toute la nuit des ronflements sonores de mâle wombat aux narines poilues et que jamais ne m’effleure l’idée de prendre mon oreiller et d’aller dormir ailleurs…
Même ça, cette histoire de wombat aux narines poilues, c’est trop bignon.
Je peux vous en parler parce que la semaine dernière aussi, je ne sais plus si c’était avant ou après l’huile de calophylle sur mes bayas, je crois que c’était après, j’ai retrouvé mon petit carnet bleu. Celui dans lequel je note ce que j’entends, des phrases que les gens autour de moi disent et qui me frappent. Mes amis, beaucoup, mais ça peut m’arriver avec des inconnus, dans la rue, dans le métro.
Le wombat aux narines poilues date d’avril 2006.
Un matin d’avril 2006, Mickaël s’est réveillé à côté de moi et il a dit :
– J’ai dormi comme un wombat à narines poilues !
À l’époque, je ne savais même pas ce qu’était un wombat.
J’avais adoré l’expression – et ses yeux encore tout gonflés de sommeil aussi.
Je suis heureuse d’avoir retrouvé mon carnet. Il y a dedans des réflexions de personnes que j’ai perdues de vue aujourd’hui, et d’autres qui font toujours partie de ma vie. Avec bonheur.
Je piocherai dans ce carnet pour rafraîchir la barre de droite de mon blog, celle dans laquelle je partage avec vous un passage du livre que je suis juste en train de lire en ce moment. Mais des fois je mets trop de temps, soit parce que le livre est très gros, comme les Lettres à Anne, de François Mitterrand, soit parce que ce sont des périodes où j’ai du mal à me concentrer pour lire.
Quand mes lectures seront trop hachées dans la nuit, hachurées, inconstantes…
… je partagerai des petits bouts de mon carnet bleu avec vous.
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Et vous ? Vous allez bien me raconter maintenant ce qu’est la Saint-Valentin pour vous, et comment je me trompe grave parce qu’en fait c’est une fête géniale ?