Newsletter 64 # 2 août 2020

Photo : Un bateau dans le Magne, en Grèce (printemps 2019).

Le plus gros mensonge est celui que l’on se raconte à soi-même

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https://www.youtube.com/watch?v=6W8cEk27wOU

Le Trident de Karystos, O Koutalianos (To τρίαινα THσ Κάρυστος), 2015.

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Ceci n’est pas un bateau

 

Salut les abonnés !

 

Dans la vidéo de cette chanson traditionnelle grecque que je partage avec vous, à gauche c’est mon pote Frantz qui porte la moustache magnifiquement et qui sait jouer de tout ! Celui-là même qui joue aussi dans les Gribitch.

À propos de la moustache, il faut vous y mettre les gars. Dans cinq ans ce sera ultra mode, et en attendant c’est déjà ultra sexy. C’est vrai, y’a pas que Magnum, ses chemises de ouf et sa Ferrari dans la vie. Regarde Jack Pearson dans « This is us ». Ses chemises vintage à carreaux, sa jeep Wagoneer, et tout ce qu’il a de renversant.
La moustache, je te dis.

À propos de la chanson, Frantz m’écrit (et je recopie texto, à la virgule près, car je ne maîtrise pas le grec) :

« C’est l’histoire d’un homme très fort qui peut arrêter les trains, déplacer les montagnes, mais quand il rentre le soir à la maison, il tremble devant sa femme. »

 

Parce que les choses ne sont jamais tout à fait ce qu’on croit qu’elles sont.

Par exemple cette photo de newsletter, on pourrait penser que c’est moi qui l’ai prise. Tout porterait à croire que. Et pourtant non. C’est ma copine Julie qui me l’a envoyée de la pointe du Péloponnèse pendant qu’on était en voyage au bout du monde. Pendant qu’on let’s go fishing, traveling, writing and discovering.

Tous les jours on se trompe, on commet des erreurs d’appréciation plus ou moins lourdes à cause des pensées figées qu’on a. De peur les pensées, le plus souvent. De ne pas être « assez ».

 

 

Je suis quelqu’un qui a plutôt une bonne intuition des choses, des gens. Enfin j’ai la même que la vôtre, mais disons que moi, cette intuition, je lui ouvre la porte, je l’entends.
Et pourtant…
J’ai fait l’expérience très récemment d’une supercherie invraisemblable de mon cerveau. Une histoire douloureuse dont je me suis persuadée à partir d’une illusion vraiment ÉNORME créée par mon cerveau, à laquelle je croyais dur comme le fer le plus dur que tu puisses trouver, et qui m’a salement blessée. Alors qu’en fait non. L’histoire. Mais genre pas du tout quoi. Sauf que ça m’a pris six semaines pour me rendre compte, brutalement un matin, que j’avais complètement fabulé la situation. À cause d’une peur qui n’est autre que le nouveau costume travesti d’une très vieille peur de toute petite fille.

 

 

Souvent après le dessin vient l’analyse. Mais bon. Pas forcément. Fais-en ce que bon te semble.

https://sympa-sympa.com/inspiration-psychologie/la-premiere-image-que-tu-vois-ici-revelera-le-type-de-pouvoir-mental-que-tu-possedes-608260/

 

La réalité du monde, c’est un peu comme dans les études d’illusions d’optique, tu sais quand il y a deux dessins imbriqués dans un seul et que toi tu ne perçois d’abord qu’une figure. Tu rames ta race pour distinguer le tigre dans l’image trouver la deuxième. On t’aide pourtant, on te la montre même, en dessinant le contour avec le doigt, mais toi y’a pas moyen, tu ne vois toujours que le singe.

Pour te dire à quel point ton cerveau résiste et s’arc-boute sur ce qu’il sait déjà, de source soi-disant sûre, ce qu’il connaît et veut confirmer à tout prix parce que ça le rassure – même si ça te blesse salement, même si tu détestes les singes et que tu n’en veux plus dans ta vie, tant pis, au moins c’est pas l’inconnu.

 

Voilà ce que fait ton cerveau si brillant. Il te ment pour préserver sa sécurité, son petit confort, les fondations qu’il a mises en place il y a très longtemps, et toi tu le crois alors même que ça t’empêche d’avancer, de grandir. De vivre ce que tu voudrais vivre.

 

Avec sa putain de grille d’interprétation qui n’a pas bougé depuis des dizaines d’années (et pourquoi elle bougerait puisqu’elle t’a maintenu(e) en vie avec succès jusqu’ici ?), ton cerveau arrache au réel de quoi légitimer toutes tes peurs enfouies, tous tes doutes.

Face à une situation inconnue, et donc potentiellement dangereuse, ton cerveau te leurre et il t’emmène où il veut, c’est-à-dire à l’endroit exact qu’il connaît déjà. Dans ta cave. Et toi tu ne remets pas en question les circuits qui t’enferment en bas parce que tu es figé(e) dans ta peur qui te dicte qu’il a raison. La preuve, tu ne vois que le singe. C’est donc qu’il a raison. Et tu descends comme un automate les marches mille fois empruntées qui te mènent à ce bunker dans lequel tu crèves mais que tu connais par cœur. End of story.

 

Il faut de la clairvoyance et un grand courage pour arrêter ça. Regarder ses peurs en face, les accueillir sans leur laisser prendre le volant et étouffer la vie.
Une bonne dose d’amour de soi aussi.

Personnellement il me reste du travail. Le dernier tour imaginé par mon cerveau tenait du prestige – au sens nolanien si je puis me permettre. C’est une leçon que je n’oublierai pas.

 

Je vous confie précieusement ma réflexion de ces derniers jours car il est temps pour moi de partir en vacances. En Grèce, comme vous l’aurez deviné. Et j’ai bien l’intention de boire du tsipouro tous les soirs et de ne plus penser !  😉

On se retrouve à la rentrée.

 

Audrey

 

P.S. : En vrai il me reste quelques jours, et je suis en train d’écrire un article unexpected parce qu’il m’a été inspiré par un moment d’hier. Il n’est pas prêt encore pour être répertorié dans cette newsletter du dimanche matin, mais guettez sur le blog, il devrait arriver dans la foulée…

Debout j’ai le courage de ma peur

 

30 juillet 2020 : Free Hugs

 

25 juillet 2020 : Bref.

 

20 juillet 2020 : Il y a un an… à Java, en Indonésie

 

15 juillet 2020 : Charade