En reconfinement : le Grand Lièvre a 10 ans !

Photo : La Petite Souris déborde d’amour pour son petit frère. Il n’en faut pas moins (avril 2021).

 

Cette semaine, les enfants sont en vacances chez ma mère avec leurs cousins. Tous les cinq.
Je lave les draps, je range les chambres la chambre des garçons, je pense que le Grand Lièvre aura 10 ans dimanche – et disant c’est énorme, comme on sait depuis Desproges.

Je pense à ce que c’est de vivre avec quelqu’un que tu as propulsé dans le monde il y a dix ans et qui grandit ensuite hors de ton corps, hors des limites de ta compréhension.
J’ai envie de vous parler de lui, l’enfant. Encore. Encore et encore.

Au début de ce troisième confinement, les garçons nous ont fait passer un test à Mickaël et à moi. Un test de personnalité comme en regorgent les magazines féminins d’été, sauf que là ils l’ont trouvé dans une revue scientifique pour enfants qui t’explique ce qu’est la datation au carbone 14, pourquoi le compsognathus est le dinosaure le plus rapide au monde, comment tu peux cultiver des légumes sur la Lune (a priori pas des courgettes), et autres informations super essentielles que je suis trop contente qu’ils viennent me raconter après en détails.

Enfin. Et donc ce test est censé, à partir de quinze questions anodines sur des situations de vie quotidienne, révéler nos traits de caractère sous la forme d’un animal marin. C’est d’ailleurs le titre du test : quel animal marin es-tu ?
Pour chaque question il y a quatre réponses possibles, chacune représentée par un cercle, un trèfle, un triangle et un carré.
Bon bah moi j’ai fini avec le max de trèfles et de cercles, et Mickaël avec le max de triangles et de carrés. Voilà. C’est ça, Mickaël et moi. À nous deux on a tout.

Les garçons se sont aussi fait passer le test mutuellement, ainsi qu’à leur grande sœur. Le Marcass’ a obtenu les mêmes majorités de symboles que moi, et le Grand Lièvre les mêmes que son papa (quoique pas le même maximum : triangles pour Lu, carrés pour Mickaël).
L’enfant a conclu :

– C’est sûr que maman est pareille que Marce et que Marce est pas du tout comme papa, mais ça on le savait déjà !

Pas besoin de faire un test.

La Petite Souris a navigué entre les eaux, comme le joli poisson qu’elle est. Elle a apporté de la profondeur et de la nuance :

– On peut être proche de quelqu’un et le comprendre MÊME si on n’a pas le même caractère. Moi j’ai pas du tout le même caractère que la Mam’ et pourtant je la comprends très bien. Et toi Lulu, tu ressembles plusse au Pap’ mais t’es quand même plus proche de maman, non ?

 

Lulu et moi, pour beaucoup de gens, surtout les gens qui nous écoutent jouer au Qui est-ce ? (newsletter 80 # 25 avril 2021) on est weird. C’est juste qu’on n’est pas weird pareil…

 

C’est complexe la vie. Moi les gens que j’aime le plus, ils sont très différents de moi. D’abord pour la plupart, ils sont gauchers – et ça, si tu as déjà eu l’occasion de fréquenter un gaucher, avoue que c’est particulier…
Et les autres que j’aime qui sont droitiers comme moi, quand même souvent ils sont pas comme moi.

Attention, je ne suis pas en train de dire que je n’aime pas mon autre enfant, le cochon sauvage. Je l’aime. Je vous en avais déjà parlé dans mon article Pourquoi fait-on des enfants ?
Cependant, ce que je vois chez lui qui est comme chez moi, je ne l’aime pas mieux chez lui que chez moi, voilà. Mickaël ça l’amuse, ça le fait rire, moi ça m’énerve.

 

C’est sûr que je n’ai pas besoin de test pour déterminer lequel de mes enfants me confronte à mes pires défauts enfouis…

 

On peut être proche de quelqu’un et le comprendre MÊME si on n’a pas le même caractère.

Même s’il est gaucher.

J’ai un enfant qui aura 10 ans dimanche et qui n’est pas concerné par la réalité matérielle.

Un enfant qui est dans l’incapacité totale de te répondre lorsque tu lui demandes, à la sortie de l’école en mars, où est son manteau. (Maintenant ça va il ne pleut plus, mais il a plu. Pendant la cantine, la récré. Toute la journée.).

Un enfant qui n’a pas la moindre idée de pourquoi tout ce qu’il reste dans sa trousse que tu avais soigneusement (re)remplie le mois dernier, c’est un stylo bille démonté et une gomme. En fait il ne l’a même pas remarqué. Avant que tu viennes le faire chier avec ces préoccupations stupides et sans importance lui poser la question.
Il regarde sa trousse les yeux écarquillés comme s’il la voyait pour la première fois. Comme si elle n’était même pas à lui.

C’est un enfant qui ne peut pas reboucher le tube de dentifrice après qu’il s’en est servi pour la bonne raison que, après usage, ledit dentifrice a purement et simplement disparu de sa réalité. Pour de vrai. Si tu lui poses la question, il va bugger, tu sens un malaise, quelque chose qui vacille, parce qu’en vérité il ne sait même plus qu’il s’est brossé les dents.
Il ne peut pas te répondre parce qu’il ne se souvient pas.
Sincèrement.

C’est très spécial de vivre avec un enfant comme ça, je ne sais pas si vous imaginez.

 

Scène rare (août 2017). L’enfant a 6 ans. Il est descendu dans ta matérialité et s’apprête à couper un concombre. Mais ça fait flipper. Vous trouvez pas que, les gauchers, ils ont une façon bizarre de s’y prendre ? Les coudes à l’horizontale ?

 

Derrière t’as le Marcass’ qui, lui, se souvient :

– Mais si Lu, t’as été aux dents !

(Parenthèse nécessaire : « être aux dents », « aller aux dents », c’est ce que dit le plus jeune enfant. Dans sa bouche qui a huit dents va avoir 8 ans, « t’as été aux dents ? », « t’es allé aux dents ? » signifient « tu t’es brossé les dents ? ». C’est comme ça, c’est le concept. C’est pas faute de reprendre derrière pourtant, mais bon. Là t’es sur le bouchon de dentifrice, choisis tes combats.)

– Mais si Lu, t’as été aux dents ! C’est quand je t’ai montré ma carte Yu-gi-oh.

Alors seulement ça lui revient. À l’autre enfant, le puîné. Ah oui Yu-gi-oh ! les dents !
Et donc ? Le bouchon de dentifrice ?
Le bouchon de dentifrice ? Quel bouchon de dentifrice ?

IL NE SAIT PAS DE QUOI TU PARLES.

C’est pas contre toi, c’est juste que, ton bouchon de dentifrice là, il n’existe pas dans sa réalité. Parce que les choses matérielles que toi tu vois, qui sont autant d’obstacles sur ton chemin, lui il plane tellement sur une autre planète qu’il ne peut pas les voir. Surtout que ses lunettes ont dû rester en bas. Sur Terre. Loin de l’astéroïde B612.
Dans les toilettes peut-être.

 

Un matin ordinaire de la semaine dernière. Tout le monde cherche les lunettes de Lu. Vous vous rappelez l’histoire de METS TES LUNETTES avant l’été dernier ? Et même, pendant l’été, où ma mère a complètement lâché l’affaire (semblait-il) ? En photos dans Charade.

 

Ça m’empêche pas d’aimer l’enfant plus que tout. (Comme quoi l’amour revêt bien des habits.)
Peut-être qu’au fond moi aussi je m’en fous. Du bouchon de dentifrice, des traces noires dans le lavabo et sur le bord de la baignoire, de son manteau tout mouillé en boule par terre dans la cour de l’école désertée.

Je ne veux pas qu’il se sente malheureux et dévalorisé parce qu’on lui reproche tous ces trucs qu’on se met à reprocher aux enfants dès lors qu’on endosse un peu trop sérieusement notre rôle de parents. Vous savez, quand on finit par dissoudre tout notre être dans ce rôle qui n’est pourtant qu’un rôle, qui devrait rester un jeu. Un je parmi les autres.
Alors perdre (quatre fois) son bonnet, déchirer son tee-shirt, racler les semelles de ses chaussures, mettre ses doigts dans le nez, courir en chaussettes dans le jardin, casser sa règle ET son taille-crayon, oublier son pull dans le métro, tout cela resterait à sa place dans le jeu. Un aléa. Une mauvaise carte qu’on a piochée mais qui n’empêche pas d’avancer avec panache dans la partie.
Si seulement on voulait bien voir le plateau de plus haut.

J’ai réfléchi à comment je pouvais faire pour planer moi aussi sur la même planète que lui.

Ben avec un enfant comme ça, c’est mieux quand t’as fumé. Je te jure. Soudain tu connectes à lui et tu retrouves ses lunettes dans les toilettes comme par magie. Les échanges deviennent fluides, tu comprends d’un coup pourquoi toutes les boulettes de Patafix dans le lit et tu suis son esprit en folie, il te montre les petits chemins par où il passe, c’est génial ! Tu te sens reliée à lui avec beaucoup d’amour et il t’apprend des choses extraordinaires, tu te rends compte  maman que les cages au foot c’est la taille d’un suchominus ?

Mais voilà quoi. Le problème c’est le reste du temps.
Quand tu n’es pas assez faya pour considérer qu’un seul pied avec une chaussette et l’autre pied nu, en fait c’est tout aussi valable. C’est vrai, pourquoi on devrait toujours mettre les deux chaussettes ? Pourquoi pas qu’une ?

Voyez que c’est spécial.
Alors des fois, pour me rapprocher émotionnellement de l’enfant sans trop abuser des drogues, je me leurre moi-même : je joue à « et si j’avais fumé ? » (alors que non).

 

Tu fermes les yeux, tu croises tes pétales et tu sens plein de couleurs qui vibrent à l’intérieur. Du jaune avec du rouge vivant dedans comme des giroflées sauvages (je viens d’apprendre).

 

Et si j’avais fumé, est-ce que ce serait un problème pour moi de retrouver son manteau tout mouillé en boule par terre dans la cour de l’école désertée ?
Et si j’avais fumé, est-ce que ce serait un problème pour moi que le dentifrice ne soit JAMAIS rebouché quand c’est lui qui se brosse les dents le dernier ?
Et si j’avais fumé, est-ce que ce serait un problème pour moi qu’il ne referme pas la porte de la maison quand il rentre ? (Oui, parce que quand j’ai fumé j’ai froid  😉 )

En fonction de l’honnêteté de mes réponses, je revois ma réaction. Et c’est ça la clé.

Comprendre que souvent le problème ce n’est pas l’autre.
C’est notre façon de penser la situation qui crée le problème.

 

Quand tu demandes à l’enfant qui aura 10 ans dimanche de te descendre ton sac parce que tu as déjà mis tes chaussures et que tu es prête à partir, ton sac à main t’en as qu’un, dedans il y a tes clés, ton porte-monnaie, les papiers de ton auto, à l’enfant tu dis « MON sac », c’est le même depuis vingt ans, celui qui est toujours au même endroit par terre au pied de ton bureau mais ça tu ne le dis pas parce que ça a toujours été comme ça, et là l’enfant t’apporte le petit sac en kraft vide qui est resté sur la table de la cuisine et qui contenait le thé chelou que ton pote t’a offert la veille.
Avant de râler, avant de t’enflammer que vraiment c’est pas possible, interroge-toi. Pose-toi la question.
Pourquoi tu demandes à cet enfant-là ? Pourquoi tu fais ce choix ?

(Note pour moi-même : si je ne reçois pas la bonne réponse, c’est peut-être que je ne m’adresse pas à la bonne personne.)

 

Ici c’est Lucien à 13 mois, debout contre mon bureau (mai 2012). Chouf le vieux sac en cuir avachi par terre. C’est mon sac à main. Je l’ai depuis vingt ans et il appartenait à ma mère quand elle avait vingt ans. Tu vois le truc. Vingt + vingt. Il a mon âge (et quelques). J’en ai qu’un. Tous ceux qui me connaissent bien connaissent ce sac à main. Donc l’enfant qui est né avec aussi, il le connaît. Il sait que c’est MON sac. Normalement.

 

C’est pas marrant d’être critiqué et criblé de reproches quand on est un enfant. On ne fait pas ça avec les adultes, alors pourquoi est-ce que cela nous vient si naturellement de le faire avec les enfants ?
Pourquoi, en tant que parent, on se plaît à croire qu’on doit corriger les enfants et les ramener dans le rail pour leur apprendre la vie, pour que ce soit moins dur après ?
WTF ? C’est quoi cet énorme mensonge ???
On le fait simplement parce qu’on ne réfléchit pas. On reproduit ce qu’on nous a appris.
Mais qu’est-ce qu’on apprend à un enfant en le grondant, en le critiquant sans cesse ? À part lui montrer que tout ce qu’il fait par lui-même il ne le fait pas bien, pas comme il faut, et le faire se sentir incapable et misérable ?

Bien sûr que cet enfant différent, la vie lui mettra des claques. Et alors ? On devrait lui en coller quelques-unes d’abord pour l’habituer ? Est-ce que ça va faire qu’il en prendra moins plus tard, ou des moins fortes ?
C’est quoi cette logique pourrie ? On croit que l’éducation fonctionne comme un vaccin ?

 

À contre-courant de cette logique, la maîtresse de l’enfant qui plane sur une autre planète (et qui est aussi la maîtresse de l’autre enfant, celui qui « va » aux dents) est la maîtresse idéale pour lui. Elle est hyper cool, elle ne le critique pas, elle valorise ses qualités – et en plus elle l’aide à chercher son manteau son sweat son cahier de liaison sa chemise cartonnée. Elle l’accueille vraiment comme il est, dans une bienveillance que j’ai rarement rencontrée. Peut-être jamais. Avec humour, sans aucune pression, et ce depuis deux ans qu’il est dans sa classe.
Peut-être qu’elle plane elle aussi, c’est ce que je me dis. À force d’observer les phasmes avec les enfants. Je devrais essayer.

Avant elle, avant ces deux dernières années d’école largement entrecoupées et confinées, nous étions en voyage autour du monde. La conjugaison, les multiplications pour l’enfant, c’était avec son papa torse-nu à l’ombre d’une paillotte. L’école sur la route.

 

Le Grand Lièvre, c’est mon Petit Prince à moi. (Même s’il a perdu son écharpe dès le début de l’hiver.)

 

Imagine quand l’enfant va atterrir.

Il va claquer au sol, comme dit son petit frère (la caillasse du 9-3).

Il a de la chance, ne cesse de répéter sa grande sœur. Non sans une pointe de jalousie.
(J’ai entendu ça tout récemment, « une pointe » de jalousie. J’ai trouvé bizarre – mais j’ai pas dit bizarre. J’ai continué à parler tout en pensant aux Québécois qui disent « une pointe » de pizza, et c’était encore plus bizarre de penser à ça à ce moment-là. C’était comme : je veux pas être là. Je veux pas entendre ce que je raconte alors je pense à « une pointe » de pizza. Je vais m’accrocher à cette pointe très fort dans ma tête et continuer à parler et je vais pas tomber.)

– Franchement Lulu, l’année prochaine tu seras en CM2, t’auras plus la même maîtresse, moi je te le dis : ça va te faire un choc !

Eh bien peut-être. Peut-être que ça va lui faire un choc effectivement, une onde de choc même, de devoir rejoindre de temps en temps le monde matériel, répondre à quelques exigences de soin et de présentation, réaliser que les contours de sa vie ne sont pas des nounours en guimauve qu’il peut manger pour explorer plus loin la liberté qu’on lui laisse à la maison.

Faut-il pour autant, sous couvert de le préparer au choc, le menacer de ce choc en permanence ?
Faut-il dresser des barrières dès maintenant, le stresser pour l’endurcir, lui faire peur en lui brossant une vision grimaçante du futur alors que ça se trouve il s’adaptera très bien le moment venu ?
Peut-être qu’il naviguera tranquille sur cette onde de choc parce que justement il aura eu avant toute la latitude et la confiance dont il a besoin pour être pleinement lui-même. Non ?

 

Est-ce que c’est ça que je veux pour mon enfant ? Est-ce que mon rôle de parent est de formater son esprit dès le plus jeune âge afin qu’il obéisse ensuite servilement et de lui-même aux normes de la société ?

 

C’est la position que j’ai maintenant. Qu’il vive à fond sa vie d’enfant heureux et tant pis pour tous ses vêtements perdus, oubliés, déchirés. Son cartable, ses affaires, ses cahiers. Tant pis pour tout ce que je lui répète des millions de fois et qu’il me soutient ensuite que non je ne lui ai jamais dit, non jamais. Rhâââ.
J’essaye, du plus fort que je peux. J’accepte tout ce qui m’échappe chez lui, tout ce qui est différent, tout ce qui est rond et pas carré, parce que je l’aime.

Même si des fois j’arrive pas à jouer à « et si… ? » dans ma tête parce que je suis fatiguée et j’ai pas envie d’être cool et je m’énerve encore. Ou bien c’est Papa Écureuil qui pète le câble (comme dirait ma copine Adeline), surtout à table, rapport à ce que l’enfant mange tout avec les doigts, raviolis compris, et qu’il ne peut pas asseoir sur une chaise plus d’une demi-fesse.

Tiens-toi correctement à table.
Ne joue pas avec la nourriture.
Prends ta fourchette.
Pousse avec ton couteau.
Essuie ta bouche sur ta serviette.
Mange AU-DESSUS de ton assiette (putain) !

(Gros mot en option. Selon ça fait combien de fois depuis le début du repas que Mickaël le lui répète.)

Mais finalement en quoi c’est gênant ? Toutes ces injonctions auxquelles on s’accroche (enfin, Papa Écureuil surtout), qu’est-ce que ça vient chercher de si irritant chez nous lui ?
Est-ce que là encore c’est pas la façon de penser du papa qui crée un problème là où il n’y en a pas ?
Évidemment j’dis ça j’dis rien…

 

Et, par amour pour mon enfant qui ne mange pas au-dessus de son assiette, je ne diffuserai pas ici ce qu’il appelle son « cahier du soir ». Sa maîtresse ne l’a jamais vu non plus puisque c’est : le « cahier du soir ». À la place, je vous mets le tableau des « calculs du Docteur Fou ».
C’est mieux. Comme ça la maîtresse peut supposer que le cahier du soir est en forme de cahier, avec des pages, comme un cahier. C’est mieux.

 

« Les calculs du Docteur Fou » (décembre 2020). C’est toi aussi, qu’est-ce tu lui prends la tête avec ton bouchon de dentifrice à la con ? Tu crois qu’il a le temps, l’espace mental pour ça ? Tu as la chance immense d’avoir un Petit Prince à la maison et tu voudrais qu’il te dessine un bouchon ?

 

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Et vous votre enfant, il est chéper (comme dit sa tata qui maîtrise le verlan) ?