Cambodge façon guide

Photo : Chemin de terre de notre hôtel à Siem Reap (Cambodge, avril 2019).

 

  • Période : 12-23 avril 2019 (12 jours).
  • Âge des babi : 5, 7 et 10 ans.
  • Transport pour y aller : 2h d’auto-taxi de Nang Rong (Thaïlande) à O Smach à la frontière cambodgienne, puis 3h d’auto-taxi de O Smach à Siem Reap.
  • Décalage horaire : + 5h l’été, + 6h l’hiver.
  • Transport sur place : tuk-tuk, vol intérieur, bus locaux.

Pas de moto-dop (= moto-taxi) pour nous. On est cinq quand même, donc avec le conducteur ça ferait six sur la moto, ou alors prendre deux motos-dop, avec les babi sans casque, et franchement, quand on voit la circulation, les motos-dop à double-sens dans les sens uniques, les dépassements alors qu’une auto arrive en face, non.

  • Hébergement : hôtel, guesthouse

 

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Le Bayon à Angkor. Ces immenses visages souriants de Bouddha (ou pas ?) sculptés dans plusieurs blocs de pierre, qu’on a tous déjà vus en photo tant ils sont emblématiques des sites d’Angkor, mais qui sont si impressionnants à voir en vrai…
 
LA CARTE

 

En rouge le tracé fléché de notre itinéraire sur la carte du Cambodge dessinée par le Grand Lièvre.
 
Notre itinéraire

Nous arrivons fatigués au Cambodge. Nous avons besoin de nous reposer après tant d’émotions au Laos et un voyage plutôt roots dans le nord de la Thaïlande.
En plus nous ne sommes pas vaccinés contre l’encéphalite japonaise, une maladie grave bien présente ici, notamment dans la jungle et les zones de rizières.
Contrairement à ce que nous faisons d’habitude, nous choisissons alors de nous arrêter seulement à Siem Reap et à Sihanoukville, les deux spots touristiques du pays. Sinon, nous aurions peut-être navigué sur le Tonlé Sap vers Battambang…

 

Focus sur le Tonlé Sap

Une fois par an, il se passe ce truc de dingue unique au monde que Mickaël s’escrime à m’expliquer et qui fait wouwouwou dans ma tête : le cours d’eau du Tonlé Sap change de sens au moment où le lac se déverse dans le fleuve. Parce qu’ils se vident l’un dans l’autre selon la période de l’année et que le lac voit sa superficie quadrupler à la saison des pluies.
Bon là j’ai écrit tel quel ce que j’ai écouté, je ne peux décemment pas rerere-demander une nouvelle explication. Mais en vérité je n’ai toujours pas compris. C’est pas grave, y’a pire dans la vie. Par exemple, lire volontairement des livres qui parlent d’entretien d’explicitation ou de gestes professionnels ajustés. (Ça existe en vrai.)

 

Ceci n’est PAS le Tonlé Sap. C’est la rivière Siem Reap, à Siem Reap (oui). Avec un pêcheur qui dort accroupi à l’ombre, la tête enturbannée au cas où le soleil tourne.

 

Mais donc nous avons décidé de faire simple et safe. Pas de trek, pas de hors-piste.
Angkor, parce que Mickaël tient absolument à ce que les babi voient ça. Le plus grand site archéologique d’Asie du Sud-Est, peut-être le plus impressionnant.

Mais pas de Phnom Penh avec les enfants.

La capitale cambodgienne vaut surtout pour les marchés, et, de mon point de vue, pour le musée de commémoration de la prison Tuol Sleng, mieux connue sous le nom de camp S-21. Une grande claque pour qui ne connaît rien au génocide commis par les Khmers Rouges il y a seulement quarante ans. En tout cas moi j’ai pris une claque. Une émotion inattendue et brutale.
Mais on ne le refera pas cette fois-ci. Et je le déconseille fortement avec les enfants.

On prendra donc la route vers le sud en direction d’Otres Beach, une plage de Sihanoukville chargée de souvenirs puissants pour nous, puisque c’est là que nous avons aimé passer du temps en amoureux il y a neuf ans…

 

Notre rêve d’Otres Beach il y a neuf ans… Nous dormions quasiment de là où j’ai pris la photo, juste deux mètres plus haut pour ne pas être dans le sable.

 

Jours 1 à 4 : Siem Reap

Bon Chaul Chhnam : Fête du Nouvel An khmer.
Comme Songkran en Thaïlande, la fête du Nouvel An bouddhiste est la plus importante de l’année au Cambodge. Elle débute le 13 ou 14 avril et marque la fin de la saison sèche. Les festivités durent trois jours pendant lesquels les Cambodgiens se retrouvent en famille et entre amis sous le signe de l’eau. Ils apportent des offrandes aux temples, échangent cadeaux et vêtements neufs, nettoient leur maison et leur cour à grande eau, et surtout s’aspergent les uns les autres dans la rue ! On a reçu pas mal de tirs de pistolet à eau nous aussi, mais ça fait du bien rapport à ce que la fin avril correspond au moment de l’année où il fait le plus chaud…

Marché Psar Chaa : un grand marché où l’on trouve aussi bien des denrées alimentaires que des vêtements, chaussures, matériel divers…

 

Halle du marché Psar Chaa, à Siem Reap. Les odeurs très fortes de poisson et de cuisine flottent au-dessus des vêtements et des ceintures à vendre des stands environnants.

 

Visite des temples khmers à Angkor, l’ancienne cité impériale.

  • Angkor Vat : le plus grand, le plus connu et le plus majestueux des temples du Cambodge, devenu symbole mythique du pays.
  • le Bayon : connu pour ses visages sculptés dans la pierre (voir photo en début d’article).
  • Ta Prohm : un temple extraordinaire, dans la forêt, sur lequel la nature a repris le dessus. Les racines des arbres ont poussé sur les constructions humaines, détruit et recouvert les murs.

 

Ta Prohm, à Angkor. Les babi ont aimé se balader dans les ruines et nous guider sur le site.

 

Nous ne sommes pas retournés à Banteay Srei, qui est le temple d’Angkor que j’ai préféré il y a neuf ans, parce qu’il est trop loin des autres. C’est celui où Malraux vola quelques morceaux… Il faut bien trois quarts d’heure de tuk-tuk supplémentaires pour y aller, il était 13h sous 45°, et les babi avaient déjà tout donné, on ne pouvait pas les pousser plus loin. Vraiment pas.

Nous non plus on n’en pouvait plus en vérité. Parce qu’il fait une chaleur à crever…

 

Temple de Banteay Srei (Cambodge, février 2010). Ma photo de l’époque n’est pas suffisante ; on ne voit pas les dessins sculptés dans la pierre qui sont d’une finesse incroyable.

 

Vol intérieur Siem Reap → Sihanoukville (1h).

Je rappelle que 1/7e seulement des routes cambodgiennes sont goudronnées, et qu’avec la chaleur et notre fatigue, nous avons décidé de prendre un avion domestique plutôt que de faire plusieurs jours de bus (surtout que les bus cambodgiens n’ont pas le confort des bus thaïlandais, comme nous le verrons par la suite…).
À noter que les vols Siem Reap → Sihanoukville sont nombreux et pas chers car ils sont très empruntés par les touristes chinois et coréens.

 

Jours 5 à 9 : Otres Beach

Nos quelques jours à Siem Reap nous ont permis de bien mesurer l’essor du tourisme au Cambodge en seulement neuf ans, notamment avec l’arrivée massive des touristes chinois. Nous pouvions encore situer des rues de Siem Reap grâce à la rivière qui la traverse et aux différents ponts mais la transformation de certains quartiers est spectaculaire.

C’est donc avec une hâte mêlée d’appréhension que nous sommes arrivés à Otres Beach, un battement de cœur un peu particulier dans la poitrine…

 

Au Dany’s Beach Club, où nous nous sommes arrêtés par hasard en marchant sur la plage il y a neuf ans pour boire un milk-shake mangue et un milk-shake banane, et où nous sommes finalement restés une semaine ! (Cambodge, février 2010.)

 

La griffe de Papa Écureuil : la fin d’un monde…

Si vous lisez ce blog régulièrement, vous savez déjà que Audrey et moi sommes partis au Cambodge il y a neuf ans. Un de nos plus beaux souvenirs est la semaine passée à Otres Beach, au sud de Sihanoukville, dans une cahute en bois au bord de l’eau à se la couler douce chez Dany.

 

Otres Beach il y a neuf ans (Cambodge, février 2010.)

 

Otres est un de ces petits paradis pour voyageurs où tout est réuni : une plage de rêve, des petits établissements au bord de l’eau proposant des hébergements simples et de la nourriture locale, une ambiance décontractée et festive sans tomber dans l’excès qui en fait un repère de Blancs pour Blancs, mais au contraire un endroit qui mêle touristes et Cambodgiens en villégiature.
Nous y sommes retournés pour voir si rien n’avait changé…

 

Otres Beach aujourd’hui. Photo prise à peu près à la même heure et au même endroit, avec Sihanoukville en arrière-plan et tous ces immeubles qui n’existaient pas. La plupart des paillotes ont disparu et la plage et la mer sont couvertes de détritus.

 

… Nous avons trouvé une zone sale en pleine transformation (destruction) : des hôtels de plus en plus hauts sont construits les uns à côtés des autres, impossible de ne pas voir une, ou plutôt quatre, grues où que notre regard se porte, toute la ville et toutes les plages sont devenues un énorme terrain de jeu pour entreprises de BTP chinoises. Car oui, ce ne sont QUE des sociétés chinoises qui investissent Sihanoukville et ses alentours, avec des ouvriers chinois, des restaurants pour Chinois, des hôpitaux pour Chinois, des magasins pour Chinois, etc.

Le surnom de Sihanoukville est désormais Chinatown… et c’est la même chose pour Otres Village où j’avais réservé notre guesthouse. Tout est marqué en chinois dans la rue, et, à part de l’eau, c’est difficile de trouver quelque chose de correct à acheter dans les magasins chinois qui sont insalubres.

 

Sihanoukville, une ville en chantier…

 

Quant aux cahutes de bord de plage, les baux et leurs exploitations se font reprendre un à un par les Chinois, car quel Cambodgien pourrait refuser les dizaines de milliers de dollars proposés ? Qui aurait envie de rester quand tout le monde part les uns après les autres ?
Coïncidence, notre guesthouse à Otres Village fermait ses portes le matin de notre départ car le bail venait d’être racheté par une entreprise chinoise. Comme nous l’a expliqué la propriétaire avec une logique mathématique, pourquoi refuser tout cet argent offert ?
Mais quel sera le prix à payer plus tard ?

Tout ce qui faisait le charme d’Otres Beach a déjà disparu, et bientôt, ce lieu ne sera plus qu’une destination balnéaire sur la route des cars de tourisme chinois…

 

… afin d’apporter le bonheur des hôtels casino au plus grand nombre (de Chinois).

 

Nous avons discuté avec plusieurs personnes qui habitaient là-bas avant, jusqu’à il y a encore un an et demi quand tout a basculé, et tous confirment que les Chinois sont devenus les maîtres des lieux. Otres Beach telle que nous l’avons connue il y a neuf ans, et globalement la Sihanoukville khmère, appartiennent désormais au passé.

Pour paraphraser la masseuse ambulante avec qui nous avons échangé quelques mots sur la plage et dont le visage est passé du sourire à la colère en une fraction de seconde à l’évocation des Chinois : « Fucking Chinese ! ».

 

Le chemin en terre de notre guesthouse à Otres Village. À droite, le mur jaune c’est un casino chinois vide (pour l’instant). En face, les grues qui construisent les futurs hôtels pour touristes chinois…

 

Au cœur de cette désolation et d’une vibe toute négative, les babi sont tombés malades les uns après les autres. Le Marcass’ a vomi dans la piscine de l’hôtel. Nous l’avons signalé mais la piscine n’a pas été nettoyée, et les derniers touristes avant liquidation de la guesthouse aux Chinois ont plongé et crawlé dans le vomi…

Nous avons alors décidé de fuir vers Kep et de quitter le Cambodge plus tôt que prévu.
Bus local HORRIBLE Sihanoukville → Kep (3h).

 

Jours 10 et 11 : Kep

À Kep, nous avions envie d’aller visiter une plantation de poivre et de nous balader au marché aux crabes pour manger quelques pinces cuisinées sur place. Mais non en fait… car après les babi, le jour de ses 40 ans, c’est Papa Écureuil qui est malade !  🙁

Néanmoins, après le cauchemar d’Otres Beach et de Sihanoukville, nous avons apprécié Kep, une petite ville de bord de mer tranquille et agréable, où le temps s’écoule paisiblement.

 

Note sur le poivre de Kampot
Le poivre de Kampot est mondialement célèbre. Pour ceux qui s’intéressent à la cuisine, j’entends. Nous en avions rapporté trois gros sachets il y a neuf ans et nous n’en sommes toujours pas arrivés à bout (c’est pas faute de poivrer ma cuisine pourtant) !
La spécialité du coin est le crabe de Kep au poivre vert de Kampot.

 

À Kep sur le quai. Un enfant cambodgien tout seul, pas plus de six ans je pense.

 

Voyage en bus Kep → Can Tho au Vietnam (9h).

 

 

Départ du Cambodge pour… le Vietnam !

 

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Et vous, qu’est-ce que vous avez fait au Cambodge ?

Vous est-il déjà arrivé de retourner dans un pays où vous étiez allé(e) dix ans auparavant et de le trouver défiguré ?