Papa Écureuil a 40 ans !

Dans une paillotte d’Otres Beach, quelques dizaines de mètres plus loin que le Dany’s Beach Club où nous avons vécu tant de bons moments il y a neuf ans, et qui n’existe plus, vendu à des entrepreneurs chinois (Cambodge, avril 2019).

 

Aujourd’hui, Mickaël a 40 ans.

Au Cambodge. Et ailleurs aussi, dans d’autres pays, le voyage de ses 40 ans.
Vous pouvez lire ses trop rares billets dans la rubrique Le sifflement de Papa Écureuil.

Je ne peux pas écrire sur lui comme je le voudrais parce que ça va le mettre mal à l’aise. Si je fais une hagiographie, il va me demander de supprimer l’article du blog et je serai dépitée. Déjà que des fois la connexion, c’est pas facile. Avoir une bonne qualité de connexion je veux dire. Une connexion technique, de wifi, Internet, pas la connexion entre lui et moi. Bon.

Depuis que nous sommes partis en voyage, nous avons rencontré pas mal de gens. De belles personnes et d’autres moins. (Et quand je dis « moins », en fait je pense « pas du tout », mais comme j’écris un article pour Mickaël, j’essaye de me montrer plus mesurée que je ne le suis moi.)

Il y a eu des hommes prétentieux, égoïstes, bavards, parfois tout ça à la fois, et qui savent TOUT mieux que tout le monde. Un surtout. Qui se trouvait être, en plus, depuis l’école, à cause de tous ces enseignants malveillants, une victime incomprise de la vie.
Il y en a plein des hommes comme ça, c’est obligé que vous en ayez déjà rencontré. Sans humour, sans aucun recul sur eux-mêmes. Fats. Qui t’expliquent, à grands renforts de poncifs et de phrases toutes faites, pourquoi EUX ils savent. Et pas toi. Y’a pas de haine y’a pas de roi.

Des hommes qui sont le contraire de papa Écureuil. Souvent, mystère de la vie, ces gars-là sont en couple. Et à chaque fois, la même question me taraude : mais keu-ment elle fait pour rester avec un mec comme ça ? Keu-ment elle fait, quoi ??!

Et Mickaël se marre tout seul. Des fois avant même que j’aie dit quoi que ce soit.

– Pourquoi tu rigoles ?, je demande.
Mais parce que je sais. Je vois ta tête…

Et oui, il sait. Souvent avant moi, mieux que moi.
Il sait tout ce que je pense au moment où je le pense. Ou presque. Des fois même ça me fait peur : je dois chercher loin ce qui n’appartient qu’à moi…
Mais il sait garder, les secrets. Comme un homme de confiance, un homme de l’ombre, de la raison et du silence. Mike Novick un peu, voyez ? Pudique et secret.

Et en plus il est beau. Il déteste qu’on le dise, il est gêné et tout. Mais bon. C’est vrai c’est vrai, j’invente pas.

 

J’adore cette photo que j’ai prise à Tikehau (Polynésie Française janvier 2019). J’adore ce rire de celui qui SAIT que je viens encore de dire un truc excessif (c’était peut-être : « Nan mais ce soir je me couche à 21h, c’est sûr ! ») mais qui l’accepte. Que ça n’agace pas. Qui l’aime, même.

 

Et puis Papa Écureuil est courageux. Il y a peu d’hommes courageux.
Être courageux, ce n’est pas forcément être héroïque – quoique, personnellement, je n’ai rien contre une pointe d’héroïsme. À la Jean Moulin, voyez. Ou Albator sinon.

Être courageux, c’est d’abord faire des choix, prendre des décisions, et assumer les conséquences de ces choix et de ces décisions, quelles qu’elles soient. Avec tout ce qu’elles comportent de déplaisant et de douloureux parfois.
Être courageux, c’est prendre la responsabilité de sa vie pour ne pas se poser en victime aussi. Tout ça compte énormément pour moi.
Et Mickaël est de ces hommes-là.

 

Avec en plus un don exceptionnel pour choisir exactement la musique qu’il faut selon comment je me sens dans moi, ou des gens avec qui on est, le film qui colle parfaitement à l’ambiance de tel ou tel soir qui n’est pas du tout la même que celle de la veille ou du lendemain.
En treize ans – c’est pas beaucoup par rapport à certain(e)s, mais ça fait quand même pas mal de films et de musique 😉 – je ne me souviens pas qu’il ait déjà commis une seule faute de goût.

 

Piste audio : The Doors, Back Door Man, album « Live in Hollywood, from the Aquarius Theatre », 1969.

 

Cette chanson me donne des frissons parce qu’elle est la première après l’introduction de l’album des Doors « Live in Hollywood, from the Aquarius Theatre » (1969), et que je pense à Mickaël tout de suite, des premières notes jusqu’à la fin. J’aime tout ce que je ressens de lui quand j’écoute cette chanson, cet album entier.
He is my husband but he is my back door man too.

Pour toutes ces raisons, et pour d’autres que j’ignore et c’est bien, j’adore vivre avec Mickaël.

Je me le dis souvent. Quand on est à la maison, quand on rencontre d’autres gens, quand on part en vacances, je me le dis. J’ADORE vivre avec lui – et avec personne d’autre.

 

Devant la Villa Borghese, notre première fois en amoureux à Rome il y a neuf ans (Italie, mai 2010). Il portait le même tee-shirt Angkor Beer qu’aujourd’hui, acheté sur un marché à Phnom Penh en février 2010, mais il était un peu plus vert à l’époque…

 

Papa Écureuil en un mot (mais trois en fait) :
LOYAL, HONNÊTE et DROIT

 

(Pas comme Clyde Barrow, pour ceux qui l’ont connu autrefois. Plutôt Serpico. Exactement Serpico, la barbe, les cheveux qui partent en couettes sur les côtés, et tout. Manque le bonnet. Et j’aime le bonnet, je milite pour le bonnet – surtout depuis qu’on a rencontré Gabriel avec son espèce de turban que j’adore. Pour le torse-nu et le marcel blanc aussi, je milite. Mais c’est un combat de longue haleine. J’avance pas beaucoup, j’avoue.)

 

ΞΞΞΞΞ  Et petit tour en photos  ΞΞΞΞΞ 

 

Février 2004. Première rencontre au ski.

 

« Chante, chante, danse et mets tes baskets », ça vous rappelle quelque chose ?… Allez, c’est par ici !

 

D’accord c’est pas sympa de mettre cette photo…

Mais c’est pour ceux (et surtout celles, comme ma mère) qui disent tout le temps que Mickaël est hyper beau et ça m’énerve. Comme si c’était pour ça que je l’ai choisi ! Je sais que moi aussi je dis tout le temps qu’il est beau. Mais c’est pas du tout la même chose quand c’est toi et quand c’est les autres. Un peu comme quand tu critiques ta mère justement, ça veut pas dire que tu es prêt(e) à entendre les autres la critiquer pour autant.
C’est vrai ou pas ? Si o no ? (comme dirait Pablo).

En plus Mickaël était vraiment comme ça, en février 2004, quand je l’ai connu. C’est pas à cause de sa coupe de cheveux mais je ne suis pas tombée amoureuse de lui tout de suite. Il m’a bien fallu deux ans, des fois je peux être un peu lente…

Mars 2007. En voyage au Mexique avec son pote Pierre.

 

Un petit côté Che Guevara ici, qui aidait à faire passer les cravates et les embauchoirs en bois pour la fille rebelle et pleine de préjugés que j’étais alors…

 

Un autre style ! Un homme libre, affranchi de ce qu’on peut penser de son allure et de la longueur de ses cheveux lorsqu’il enfile son costume de jeune cadre dynamique.
Là oui, j’étais (complètement) amoureuse… D’ailleurs, c’était peu de temps avant qu’on ne décide de se mettre à la colle. (J’aime cette expression désuète. Et j’aime Dominique Mauclert, le représentant Albin Michel qui me l’a apprise à l’époque où j’étais libraire.)

Novembre 2008. Quand on s’est mariés.

 

Devant la mairie d’Ermont – the place-to-be. Une classe folle, avec le retour du costume trois pièces et du Borsalino à la Bogart dans « Casablanca » (et dans d’autres, mais « Casablanca » quand même plusse). Cette élégance naturelle que je ne sais pas et que j’admire tellement…

 

Le jour où on s’est dit oui pour la vie, moi qui ne croyais pas qu’on pouvait dire : pour la vie.

Un petit mariage décidé à l’arrache, comme une blague pour commencer, en juillet 2008 à l’hôpital de Bamako, au Mali, quand nous attendions notre rapatriement et que nous n’avions rien d’autre à faire de nos journées que de nous inventer des projets ensemble.
Un mariage, des p’tits culs, un voyage en famille autour du monde…

Un petit mariage d’une trentaine de personnes (mais je sais depuis très récemment qu’on peut faire beaucoup plus petit, genre moitié moins…), de la bonne musique, du très bon champagne, et plusieurs bouteilles de rhum arrangé maison à partager avec des amis et une famille qu’on s’est choisis. Les deux oui.

Février 2010. Au Cambodge, voyage fondateur.

 

Sur le bateau qui nous menait aux îles entre les mangroves, près de Krong Koh Kong (Cambodge, février 2010).

 

C’est pendant notre premier voyage au Cambodge il y a neuf ans, sur la route, qu’on s’est dit : un jour on le fera. On aura des enfants et on voyagera avec eux autour du monde, en famille. Peut-être même qu’on reviendra ici…
Et aujourd’hui on y est. On a des enfants, on voyage avec eux dans le monde, en famille, et on est même revenus au Cambodge. Quand on y pense, c’est vertigineux. Il y a des moments plus durs que d’autres dans ce voyage, mais on se rend heureux.

Faire ce qu’on dit rend heureux, je crois.

Août 2010. Après un babi…

 

Les cirés, les marinières à manches longues, c’est le mois d’août à Quiberon, en Bretagne.

 

Avec Garance, quand elle avait 18 mois. Au moment où on a fabriqué un autre bébé…
Cette photo est la mémoire d’une époque douce et facile, où on avait beaucoup de temps à deux. On oublie très vite, dès lors qu’on a d’autres enfants, comment c’était tranquille avec un seul !

Ma mère et ma belle-mère trouvent Mickaël beaucoup plus beau quand il est rasé (de la barbe, pas des cheveux). Mais cette coquetterie implique de se lever plus tôt le matin, et je crois que l’idée semble de moins en moins envisageable à Mickaël au fur et à mesure que les années passent…

Juillet 2012. Puis deux…

 

Nuit au Fouquet’s Barrière, sur les Champs-Élysées à Paris.

 

Avec Lucien, quand il avait 14 mois.
En 2012, à l’occasion du centenaire de sa fondation, le groupe Lucien-Barrière a offert une nuit dans l’un des hôtels du groupe à tous les parents d’un enfant appelé Lucien de moins de 12 ans. Comme un hommage à Lucien Barrière, créateur de l’entreprise familiale.

Nous avons choisi notre nuit au Fouquet’s Barrière, sur les Champs-Élysées à Paris. Et c’était un truc de dingue ! On remplissait un questionnaire en ligne une semaine avant pour préciser quel type de chocolat on préférait (noir, blanc, au lait, truffé…), quelle musique on aimait, pour que tout soit mis en place au moment de notre entrée dans la chambre.
J’avais précisé que le p’tit Lu ne buvait pas de lait de vache, donc on nous a proposé, au choix, du lait d’amande, du lait d’avoine ou du lait de riz, présents dans le frigo à notre arrivée. La chambre nettoyée et refaite dès qu’on sortait, pour manger ou juste aller faire un petit tour dans le quartier.

J’étais très impressionnée. Même si, bien sûr, le p’tit Lu avec nous, je trouve que nous n’avons pas profité assez de la chambre…
J’avais demandé pourtant : peut-on venir sans l’enfant-là ? (« l’enfant-là », il faut le dire avec l’accent africain, ma sœur le fait trop bien, si elle s’enregistre en piste audio, je vous le place ici ! Allez ma sœur, just do it…).
Mais on m’a refusé. C’était avec Lucien ou rien.  🙁

Avril 2014. Puis trois !

 

Une des plus belles photos que j’aie. Avec toutes ces petites rides au coin des yeux que j’aime tant…

 

Avec Marcel, quand il avait 12 mois. En papa pour la troisième fois, heureux je crois.
Mickaël n’est pas que courageux. Il est aussi très à l’écoute, extrêmement attentif et attentionné. Avec moi, en tout cas. Il a été un soutien puissant, sans faille, à mon allaitement, aussi longtemps qu’il a duré (deux ans quand même…).
Et l’équipe solide de parents que nous formons m’aide, chaque jour, à me rapprocher de la maman que j’aspire à devenir.

Avril 2017. Un homme qui réalise ses rêves.

 

Chez nous, avec le récit de voyage en famille de Hervé Laverdure qui nous a portés, Cinq barbares en chemin.

 

Printemps 2017, c’est le moment décisif où on s’est dit : ok, on le fait (le voyage).
Let’s go (fishing).

Mickaël n’aime pas cette photo parce qu’on aperçoit un mini flyer de La France Insoumise collé sur notre frigo. Or nous n’avons, ni l’un ni l’autre, voté pour Mélenchon il y a deux ans. Mais quelqu’un l’avait donné à Garance dans la rue, et ce quelqu’un s’était montré gentil, donc la Petite Souris ne voulait pas jeter le flyer. On ne savait pas quoi en faire… donc il est resté un moment sur le frigo. Et, par voie de conséquence, sur un certain nombre de photos de cette époque. Voilà. C’est comme ça.
Y’a des trucs, ça tient à rien.

Aujourd’hui, en 2019.

 

Avec le Marcass’, sur le bateau pour rejoindre le Abel Tasman National Park depuis Kaiteriteri (Nouvelle-Zélande, décembre 2018). Remarque le même tee-shirt vert Angkor Beer dont je te parlais en début d’article, mais dix ans plus tard. Décoloré le tee-shirt.

 

Aujourd’hui nous sommes en voyage en famille, quelque part dans le monde, comme nous l’avons si souvent rêvé. Mickaël assure au-delà de ce que je pouvais imaginer, et je sais qu’il n’y a qu’avec lui que j’aurais pu partir aussi loin, aussi seuls sans personne.
Les babi prennent un peu trop de place à mon goût, surtout le Marcass’, dans le temps disponible d’un Papa Écureuil. Mais c’est parce que je réclame beaucoup et que Mickaël assure en papa.
Et il est beau comme ça.

 

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Et vous, avez-vous réalisé quelque chose d’exceptionnel l’année de vos 40 ans ?
Ou celle(s) d’avant ou celle(s) d’après ?? Quelque chose qui était important pour vous ?