Huitième arrêt : Laos

Photo : Une rue du centre-ville de Vientiane (Laos, mars 2019).

 

Surnommé « le Pays du million d’éléphants », le Laos le fut un jour, sans doute. Et il compte encore des éléphants sauvages, oui. Mais on est loin du million rapport à ce qu’il meurt aujourd’hui cinq fois plus d’éléphants qu’il n’en naît. Les éléphants sont en voie de disparition, menacés, et ça va pas s’arranger avec la décision du gouvernement chinois de ré-autoriser la vente de l’ivoire. Ouais, c’est ouf. Alors je voudrais pas avoir l’air d’insister avec Romain Gary, mais.
Lisez ou relisez Les Racines du ciel. Vraiment. En plus, vous pourrez le compter dans la liste des prix Goncourt que vous avez lus. 😉

 

Drapeau du Laos.

 

Euh mais sinon, le Laos…

La particularité du Laos est de ne pas avoir d’accès à la mer. Mais il y a le Mékong qui marque la frontière avec la Thaïlande à l’ouest, et qui arrose le pays sur 1 800 km.
La quasi-totalité des terres cultivables se situe aux abords du fleuve, où se concentre aussi plus de la moitié de la population.

Ancien territoire d’Indochine sous protectorat français, le Laos regagne son indépendance entre 1949 et 1954. Il est aujourd’hui compté dans la triste catégorie des PMA (Pays les Moins Avancés), ce qui veut dire que c’est l’un des pays les plus pauvres de la planète. Le salaire minimum est de 1 200 000 kips (soit 120 €) par mois pour 48h de travail hebdomadaires, et 25% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté national. 

Bien sûr le Laos ouvre de plus en plus son économie au commerce mondial, mais cela ne fait qu’accentuer les inégalités sociales dans un système politique de type dictatorial où la liberté d’expression est restreinte.
Le pays est en effet gouverné par un régime très répressif, avec un parti monolithique sans opposition politique organisée, et un contrôle absolu du pouvoir sur les médias et sur Internet.

 
La carte

 

 
La minute de Ted Mosby

  • Superficie : 236 800 km².
  • Population : 7 millions d’habitants.
  • Langues : lao (langue officielle), dialectes taïs (taï dam, taï lue, taï daeng), dialectes sino-tibétains (hmong, yao), tibéto-birman (akha, lahu), français et anglais.
  • Religions : bouddhisme (66%), animisme (30%), christianisme (2%).
  • Régime politique : république unique d’idéologie marxiste depuis 1975.
  • Chef de l’État : Bounnhang Vorachit (depuis 2016).
  • Chef du gouvernement : Thongloun Sisoulith (depuis 2016).
  • Capitale : Vientiane.
  • Autres grandes villes : Luang Prabang.
  • Monnaie : le kip
    1 € = 10 000 kips
  • Climat : tropical. La mousson d’été avec pluies et moiteur s’étend d’avril à octobre, la saison sèche de novembre à mars. Les mois les plus chauds sont mars et avril.
  • Paysages : rizières, plateaux, montagnes au Nord (dont le point culminant est le Phou Bia à 2820 mètres), forêts tropicales au Sud.

 

Sur le Mékong. Une magnifique photo de Gabriel Soucy.

 

  • Principales cultures : riz, café, thé, bois, pêche, mines, textile.
    → À noter que la surexploitation forestière au Laos est une catastrophe écologique et humaine et rien n’est vraiment mis en œuvre pour renouveler les pans de forêt abattus. La forêt occupait 70% du pays en 1940, il n’en reste plus que 40% aujourd’hui.
    Dans le Sud et au Nord-Est, ce sont les exportations massives de teck et de palissandre (bois de rose), et au Nord les hévéas (avec lesquels on produit le latex) et les bananiers. Les compagnies chinoises qui exploitent les forêts laotiennes utilisent de façon massive des pesticides extrêmement nocifs, qui non seulement rendent les terres tout à fait stériles, mais entraînent en plus des décès par empoisonnement (d’enfants surtout).
  • Sites inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco :
    la ville de Luang Prabang, le Wat Phou et les anciens établissements associés du paysage culturel de Champasak (2001).
  • Conduite : volant à gauche, conduite à droite comme en France.
  • Emblème national : la fleur de frangipanier (dork champa).

 

Ce n’est pas un frangipanier. C’est un arbre que j’ai vu devant un temple de Vientiane qui donne ces très jolies fleurs. Mais je ne sais pas encore ce que c’est. Je cherche…

 

  • Devise nationale : Paix, Indépendance, Démocratie, Unité et Prospérité.
  • Sports nationaux : sepak takraw, aussi connu sous le nom de kataw (ou kick-volley, une sorte de volley-ball qui se joue au pied), et pétanque.
    → La pétanque est un héritage de la période du protectorat français. On trouve des boulodromes partout, même dans les villages les plus reculés de la brousse, et tout le monde joue, les femmes aussi…
  • Plat national : le Khao Niao (riz gluant) avec le Laap.
    Pour en savoir plus sur la cuisine laotienne, lire ici ou .
 
Laotiens célèbres

Je n’ai rien trouvé. Rien comme rien.

 

Dans la rue de Vientiane qui passe juste au bord du Mékong, à la frontière avec la Thaïlande. Construction d’immeuble, un hôtel peut-être, et raccordement de fils électriques (encore). Il y a un arbre du voyageur juste derrière, que je n’avais pas vu avant de découvrir ma photo.
 
Quelques mots en lao

Jusqu’à la révolution de 1975, l’administration était bilingue lao / français, et une partie de l’enseignement se faisait en français car c’était la langue pratiquée par les élites depuis les débuts du protectorat. Le français reste parlé aujourd’hui par ceux qui ont fait leurs études avant 1975 (donc pas par les plus jeunes…), et les administrations ont gardé le double affichage en lao et en français.

Le lao (ou laotien) fait partie de la famille des langues thaïes parlées dans le Sud-Est asiatique.

D’un point de vue linguistique, le lao est très proche du thai isan qui est le thaï parlé dans la région de l’Isaan, au nord-est de la Thaïlande. Le lao comporte aussi des similitudes avec la langue thaïe commune parlée dans le reste de la Thaïlande, mais pas suffisamment pour que les Thaïlandais de Bangkok puissent comprendre les Laotiens. (En revanche les Laotiens, nourris à la télé et à la musique thaïes, comprennent les Thaïlandais !)

 

Prononciation (comme en thaï)

Le ï se prononce « aille ».
Le ph se prononce comme un p (comme s’il n’y avait pas de h).
Le r se prononce presque comme un l.
Le k se prononce comme un « reu » roulé à l’espagnole.

 

bienvenue : nyindi thôn hap
bonjour : sabaï dii
au revoir : lââ konne
oui : tchao (ou doï qui marque un oui plus respectueux)
non : bô
s’il vous plaît : karouna
merci : khop tchaï (khop tchaï laï laï pour dire merci beaucoup)
pardon : ko thote
combien : tao daï
c’est cher : peng
c’est très cher : peng phôt
comment ça va : sabaï dii bô
je vais bien : sabaï dii
manger : kin kao
pas épicé : bô phet
un peu épicé : phet noï nung
c’est bon : sep laï
l’addition : chèk bin
boire : kin nam
eau : nam
tchin tchin (santé ! à l’apéritif) : nioc nioc

 

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