I love the Queen* !

 

Notre week-end à Londres en famille


 

* I love the Queen, pour moi le meilleur d’Higelin.
Avec l’intro irrésistible d’Arthur H.
Ça y est. Ça y est. Ça y est, ça y est, ça y est…

*****

Fin octobre 2017, Papa Écureuil part une semaine en déplacement à Londres pour le travail.
Même si je m’étais dit que je n’y retournerais plus jamais de toute la vie, jamais jamais – Londres c’est compliqué pour moi – il y a Ottolenghi, et l’idée de retourner à Londres pour manger après y être allée pour ne plus manger est assez dingue pour me plaire… so let’s go !

Il y a encore un an, nous aurions sans aucun doute choisi de laisser les babi à mounette et de partir en amoureux. Mais maintenant que c’est sûr, dans pile un an, on décolle pour notre grand TDAP en famille, chaque période de vacances nous offre une occasion de nous entraîner…

Jour 1


Train de banlieue ligne H Gare-du-Nord, puis Eurostar avec des babi surexcités. Et dire que j’ai cru que j’allais pouvoir lire, seule avec trois p’tits culs dans le train, nan mais la débutante quoi !
Nous retrouvons Papa Écureuil à la gare de Saint-Pancras en fin d’après-midi.
Les babi sont tout contents de prendre le tube, et ils répètent mind the gap et mind the step à qui veut les entendre (et à qui ne veut pas non plus).

Nous nous installons dans un appartement que nous avons loué dans le quartier de Notting Hill. (J’ai pas dit que je retournais à Londres pour Ottolenghi ? Ben voilà, walk the talk.)

 

Jour 2


On se réveille Les babi nous réveillent… au taquet pour aller prendre le petit-déjeuner chez Ottolenghi. Sauf qu’il n’y a plus de place à l’intérieur.
Tant pis, on prend à emporter pour aller manger dans un parc.
Sauf que tous les parcs alentour sont privés, pas moyen d’entrer, et Papa Écureuil ne veut pas qu’on escalade les grilles avec nos sacs à dos et tout. Surtout, il ne veut plus jamais être pris en flagrant délit de break the law, comme quand le cop de Jersey l’avait arrêté parce qu’il roulait à droite sans faire exprès sur le rond-point… You broke the law, man !
On se retrouve donc à manger nos scones sur les marches d’une vieille boutique désaffectée au milieu du flot de passants.
Tant pis, ces scones déchirent tout, et ce seront les meilleurs du séjour !

Après, re-tube direction Charing Cross pour retirer les London Explorer Pass que Papa Écureuil a déjà achetés.
Attention, gros attrape-touristes, NE FAITES PAS ÇA !!!
Il existe toutes sortes de pass pour les monuments de Londres, certains sont vraiment chers, et il faut être bien sûr de ce qu’on veut faire avant d’en acheter un.

Nous par exemple, on n’avait pas programmé de visites, les attractions proposées dans notre pass étaient assez limitées, et pas franchement pertinentes avec des enfants sur un week-end.
Au final, on n’a pu faire que la London Eye, et donc c’est un peu comme si on avait cramé tout un tas de gros billets…

Depuis Trafalgar Square, on a pris un Bus 15 rouge vintage, dit « Bus à Impériale », qui nous a emmenés jusqu’à la Tower of London. Il y avait énormément d’embouteillages, donc ça a pris beaucoup de temps, mais les babi étaient super contents d’être en haut à l’avant du bus et de tout regarder par les fenêtres.
Ensuite, on n’a juste plus arrêté de marcher jusqu’au soir…

Traverser Tower Bridge, ce pont monumental et tellement impressionnant, pour passer de l’autre côté de la Tamise, sur la rive droite, et suivre Queen’s Walk jusqu’au bout.

 

Les babi sur Queen’s Walk.

 

En préparant un peu le week-end, j’avais dit aux babi qu’on monterait tout en haut de The Shard, mais on n’a pas pu car il n’y avait déjà plus de billets disponibles pour le jour même – et pourtant c’était avant midi !

La minute de Ted Mosby, par Papa Écureuil
The Shard est le plus haut des gratte-ciel de Londres, et même de l’Union Européenne. Il y a une plateforme au 72e étage, avec une vue panoramique dans un rayon de 60 km.

Bon, comme on n’a pas pu monter, ben j’ai pas de photos à vous montrer, forcément !
Si vous voulez quand même un aperçu, vous pouvez faire un petit tour chez Maman Voyage.

Du coup évidemment les babi étaient déçus, je leur avais trop vendu le truc genre vous allez voir c’est génial, on va aller tout là-haut, les gens en bas seront de minuscules vermisseaux…
Donc un conseil, valable pour tous les grands monuments londoniens (The Shard, London Eye et bien d’autres) : si vous voulez visiter, réservez vos billets bien à l’avance. On vous donnera un jour et une heure de rendez-vous, et c’est seulement à ce jour et à cette heure précis que vous aurez arraché le droit d’aller faire la queue en bas du monument. Daz coo, comme dirait Papa Écureuil.

Bref, ce sont des p’tits culs complètement dépités, et affamés de surcroît, qu’on a traînés comme des boulets jusqu’au Borough Market.
Là c’était la fête pour Papa Écureuil et pour moi au milieu de la multitude de stands de nourritures différentes, à sentir toutes ces effluves d’épices du monde…
… mais pas pour les babi. Ils ont commencé à geindre qu’ils n’allaient pas aimer sur tout ce qu’on leur proposait alors qu’ils n’ont jamais goûté, j’ai commencé à m’agacer… à me demander comment j’allais supporter ça pendant notre TDAP… hum. J’avais besoin d’aller fumer toute seule.

Avec le recul je pense que c’était oppressant pour eux. Il y avait beaucoup de monde, on était bousculés, et eux, de leur hauteur d’enfant, ils ne voient rien en fait, ils sont juste étouffés par tous les adultes autour.

On a finalement opté pour quelques falafels et autres petites choses qu’on a grignotées comme le matin, sur un bout de trottoir.

On est repartis en marchant jusqu’à la London Eye, et là, même déception que devant The Shard. Cette fois on décide de quand même faire la queue pour réserver nos billets pour le lendemain. Et on repart…
Traverser le Westminster Bridge pour retourner rive gauche, arriver sur Big Ben & the Houses of Parliament, passer devant Westminster Abbey, inventer des histoires et des défis pour que les babi continuent à poser un pied devant l’autre malgré la fatigue, traverser Saint James’s Park alors que la nuit tombe parce qu’on a promis au Grand Lièvre qu’il pourrait jouer au ballon (ce qu’il nous réclame tous les quarts d’heure sans faiblir depuis le matin).

Quand la nuit est vraiment vraiment tombée, on remonte sur Piccadilly Circus, où les babi ouvrent de grands yeux devant l’écran géant, et on entre dans Chinatown pour échouer dans un resto chinois à touristes dégueu.
« Mais pourquoi tous les Chinois sont en bas, et en haut y’a que des gens pas chinois ? », demande la Petite Souris, en voyant qu’on nous fait monter directement à l’étage. C’est la technique commerciale qui consiste à faire croire que le resto est bon puisqu’on ne voit que les gens « du pays » qui y mangent (en bas), alors qu’en fait pas du tout !
Infect.

Les babi sont au bout du rouleau. Voire au fond des chiottes, comme dirait Fred-ma-cops.
Partis à 9h de l’appartement, on rentre à 22h après une journée complète de marche sans pause, à l’exception d’une heure en red bus le matin et une demi-heure en black cab pour rentrer après le resto.
On les a trop poussés.
Comme d’hab’, dit Papa Écureuil.

Première leçon à retenir pour le TDAP : on ne peut pas partir avec les babi comme on part tous les deux. En théorie, ça semble évident, mais en pratique c’est dur à accepter. Surtout pour moi…

 

Jour 3


On pourrait supposer que, forts de notre leçon de la veille, nous avons ralenti la marche… mais non ! C’est à cause de moi, j’ai besoin de me cogner la tête plusieurs fois pour comprendre…

Comme la veille, on commence par acheter un petit-déj à emporter, chez Gail’s Bakery cette fois. On déambule un peu dans Portobello Road parce que c’est jour de marché, puis on prend la Jubilee Line du tube pour descendre à la station juste après Baker Street, à Saint John’s Wood.

L’idée un peu dingue est de retourner voir où je faisais la bonne et la baby-sitter il y a dix ans, au 73 Carlton Hill.

Je sens que je suis tendue depuis le matin. Je n’ai pas pu manger les scones qu’on a achetés parce que j’ai l’estomac noué. Plus on s’approche, plus ça me fait mal dans la poitrine, et puis au final on y est, et rien. « Le passé est passé », comme chante l’autre avec sa tresse blonde qui m’énerve !
(Notez que je n’ai rien contre les tresses blondes, mais je préfère la queue de cheval blonde de Katrine Fønsmark dans la série Borgen.)

On revient par Abbey Road évidemment, c’est quand même juste à côté de là où j’habitais.
Mais Papa Écureuil ne veut pas faire la photo tradi sur le célèbre passage piéton – ce que font tous les autres touristes, évidemment. (J’ai épousé un snob, et ça me plaît.)

C’est le moment où la Petite Souris se met à boiter parce qu’elle s’est fait une élongation du mollet, et bien sûr je n’ai pas emporté l’huile essentielle de gaulthérie couchée pour la soulager.
C’est le moment où on comprend que les babi n’en peuvent plus de marcher alors qu’on n’est encore que le matin de la deuxième vraie journée…
On renonce à la boucle qu’on voulait faire par Little Venice et on rejoint directement les berges du Regent’s Canal depuis là où on est.
Comme le Grand Lièvre continue de nous tanner avec son ballon, on marque une pause dans Regent’s Park où plein d’enfants s’entraînent en short. Je remarque qu’il n’y a là que des garçons et ça me surprend, mais bon, c’est probablement pareil en France.

 

Dans Regent’s Park.
Le Grand Lièvre, à sa juste place (celle qui donne un sens à sa vie).

 

Puis on remonte le long du Regent’s Canal et des péniches jusqu’à Camden Town. C’est beau mais c’est long pour les p’tits culs. Et de nouveau ils ont faim. Ils ont faim tout le temps.
On s’arrête au Camden Market pour manger des fish n’chips à la main sur le bord d’un trottoir (le trottoir londonien est notre best friend).

Le ventre rempli pour quelques heures (enfin ça c’est ce que j’espère), la Petite Souris et le Grand Lièvre s’amusent à regarder les devantures des boutiques punk le long de Buck Street Market.
Le Marcass’ a d’autres soucis. Il vient de manger mais il continue de me demander, comme la veille toute la journée, comme déjà plusieurs fois dans la matinée : « Mais est-ce que, ce soir, on va manger ? ».
Notez qu’il ne me demande pas : « Qu’est-ce qu’on va manger ce soir ? », comme tous les jours à la maison dès que je viens le chercher à l’école à 16h, non, il me demande : « Mais EST-CE QUE on va manger ? ». Et ça m’exaspère, et j’en peux plus !

C’est bien plus tard, quand je raconterai l’anecdote à ma cops Carole qu’elle me donnera une clé :
« Ben oui, à la maison, il te voit cuisiner tout le temps. Quand il rentre de l’école, tu lui sers son goûter et déjà tu es en train de cuisiner pour le soir. Le matin, il prend son petit-déjeuner et il te voit en train de cuisiner pour le midi. Là vous êtes dehors à marcher toute la journée, il voit bien que tu ne cuisines pas, il s’inquiète, c’est normal ! »

Effectivement. Je n’avais pas envisagé les choses de ce point de vue.
Il est temps qu’on voyage alors, histoire que cet enfant découvre qu’il peut être nourri autrement que par la cuisine de maman…

Enfin, après un happening végane un peu effrayant pour les babi (genre les gens avec des masques d’animaux, couverts de faux sang sur le corps et allongés par terre sur le trottoir sans bouger comme s’ils étaient morts), nous prenons le métro, mind the step, mind the gap, tout ça, pour arriver avant 17h, heure de faire la queue devant la London Eye.

La minute de Ted Mosby, par Papa Écureuil
La London Eye est actuellement la plus grande roue d’Europe (135 mètres), et les espèces de capsules qui y sont accrochées offrent une vue panoramique à 360° pendant 40 minutes.

N’empêche que je suis exaspérée de refaire une heure de queue alors qu’on était censés avoir un billet réservé pour une certaine heure. Et ils ne vendent que du Coca à l’entrée de la grande roue parce qu’elle a été financée en partie par Coca-Cola, ça m’énêêêrve ! Mais une fois dans la capsule, les babi sont tellement émerveillés que je me calme.
C’est vrai que la vue sur Londres est saisissante. La Tamise, surtout, qui serpente au milieu de la ville, c’est beau.

 

Vue depuis la London Eye sur Big Ben en travaux (donc même pas elle sonne, alors que les babi étaient à donf avant de partir à remettre en boucle l’intro de Miss Maggie).

 

Jour 4


Ce matin, on profite du passage à l’heure d’hiver pour se saquer un peu plus tôt et aller faire la queue dès 8h30 pour un petit-déjeuner chez Granger. Debout à 8h30 un jour de week-end, le truc qui n’arrive jamais ! Mais heureusement qu’on s’est levés car il y a déjà du monde qui attend, et pendant les 40 bonnes minutes où on patiente dehors dans le froid, la queue ne fait que s’allonger.
Une adresse très très courue donc… mais qui vaut la peine, les babi ont adoré !

Ensuite, on se dépêche d’aller à Buckingham Palace pour assister à la Relève de la Garde.
Papa Écureuil et moi ne sommes guère motivés mais la Petite Souris insiste. Et même si on voit juste passer la nouvelle garde en habit gris d’hiver, le folklore leur plaît à tous les trois.
Pourtant maintenant, avec Vigipirate, les grilles du palais sont fermées, ce n’est plus du tout comme quand je vivais à Londres, y’a plus moyen de prendre une photo avec un garde par exemple (et tant mieux pour eux, franchement, je ne sais pas comment ils font pour supporter les touristes).

On quitte Buckingham par Green Park juste en face, et on se fait toute la traversée des parcs pour rentrer à pied jusqu’à Notting Hill : Green Park, Hyde Park, Kensington Gardens…
Le Grand Lièvre est comme un chien fou, il peut jouer avec son ballon et courir tant qu’il veut.
La Petite Souris continue à boiter avec beaucoup de courage et sans se plaindre, heureuse de voir des animaux un peu partout : des canards, des oies, des écureuils qui s’approchent tout près…

Le Marcass’ alterne entre « Maman, EST-CE QUE, ce soir, on va manger ? » et « Papa j’ai mal aux jambes et je suis fatigué, c’est quand que tu vas me porter ? ».
Parfois même il crée la surprise avec un « Mais j’ai trop mal aux lèvres, TU COMPRENDS ?! Pourquoi t’as pas emmené le baume ayurvédique ?? ».

On l’a poussé trop loin dans ses capacités physiques et en retour il nous pousse loin loin loin dans les limites de notre patience…

 

Dans Hyde Park.
Si on regarde bien, au centre de la photo, on voit un écureuil qui bondit (et Le Grand Lièvre qui, jamais, ne va lâcher son ballon. Jamais, tu vois.)

 

Maintenant c’est l’heure de plier bagage. On a juste le temps d’aller acheter un déjeuner à emporter chez Ottolenghi (bien sûr !) pour nous, et chez Gail’s Bakery pour les babi. Qu’on mangera assis par terre dans la gare de Saint-Pancras. N’empêche, qu’est-ce que les salades véganes d’Ottolenghi sont bonnes !
(Je précise qu’il y a aussi de la viande pour ceux qui veulent).

Voilà le tout premier (et long) article de ce blog qui s’achève…

 

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Et vous London, ça vous dit ?