Photo : C’est un arbre qui s’ouvre mais qui est comme attaché de l’intérieur. Qui n’a pas assez confiance en ses branches pour se défaire des liens qui l’étouffent (en vélo, fin juillet 2022).
Juillet. Les vacances. Enfin c’est pas encore les vacances au sens de : tu pars en vacances, mais quand tes enfants, eux, sont partis, même si toi tu restes chez toi, c’est GRAVE les vacances !
On n’était même pas à la moitié du mois quand une de mes super super cops m’a dit – dans sa langue fleurie qui est tout sauf de bois :
– Putain tu vis ta best life meuf !
Et c’était très précisément là où je vivais, en effet. Dans ma best life ! 🤩
Aujourd’hui c’est déjà la fin du mois et il est l’heure de ce partage que je prends grand plaisir à faire depuis le début de l’année.
S’il n’en restait qu’un(e) # janvier 2022
S’il n’en restait qu’un(e) # février 2022
S’il n’en restait qu’un(e) # mars 2022
S’il n’en restait qu’un(e) # avril 2022
S’il n’en restait qu’un(e) # mai 2022
S’il n’en restait qu’un(e) # juin 2022
En juillet 2021, l’article qui a suscité le plus de commentaires de toute l’histoire du blog est la pastille sexe de l’été n°2 sur le consentement, dans la rubrique VIVRE < En chemin.
28 juillet 2021 : Pastille sexe #2 : Consent is sexy (and required)
À mon tour, s’il n’en restait qu’un(e) de juillet 2022, voici ce que je vous ferais partager.
Une découverte : le thanaka.
Le thanaka est un bois de Birmanie dont on coupe l’écorce qui retient une poudre blanche dont on fait une pâte traditionnellement utilisée pour se maquiller et protéger la peau des brûlures du soleil. Après évidemment, faut pas avoir peur d’être blanc. Genre t’as fait atelier pâtisserie avec tes enfants de trois, cinq et sept ans et y’a eu bataille de farine (mais qui fait ça ??).
Sinon, on me souffle à l’oreille qu’il existe aussi un truc, apparu en France à peu près en même temps que les premiers congés payés instaurés par le Front Populaire de Léon Blum, et qui s’appelle la crème solaire…
Un jeu : le mölkky.
C’était la première fois pour moi. Le mölkky hein, pas le champagne que je buvais en même temps, faut pas déconner, je suis pas née aux confins de l’Europe septentrionale sur les rives d’un lac de Carélie ! Bref. J’ai commencé à jouer avant de boire. Je n’ai pas touché une quille. Après j’ai bu et guess what ? Pareil. En trois parties je n’ai pas touché une quille, les amis. L’appli de mon pote Monsieur Tro m’a éliminée de l’écran de son téléphone sans autre forme de procès. Comme ça clac, dégage la vioque !
Et donc le mölkky, bah c’est un jeu en bois finlandais dont les règles sont complexes. Je te jure. Au début tu crois qu’elles sont simples mais en fait elles sont complexes, les fourbes. Par exemple, mes amis et moi, comme c’était la première fois, on n’avait pas compris. Chaque fois que quelqu’un avait tiré, on enlevait les bouts de bois tombés (sauf quand c’était moi parce que les bouts de bois tombaient pas) et le ou la joueur(se) suivant(e) continuait à tirer sur ceux qui restaient. On jouait aux quilles avec un témoin de relais, si t’aimes mieux. Après quelqu’un a eu pitié et est venu nous expliquer. Enfin je crois, parce que moi à ce moment-là j’avais déjà été expulsée et j’étais partie chercher un refill de champagne danser.
Un objet : le tapis de gym Ikea des enfants.
Quand les enfants ne sont pas là, il est pour moi. Et bizarrement ça ne m’énerve plus du tout qu’il traîne dans le salon. Je le love même.
Un essai philosophique et sociologique : Le corps des femmes – La bataille de l’intime, de Camille Froidevaux-Metterie, éd. Philosophie Magazine Éditeur, 2018.
Camille Froidevaux-Metterie est philosophe et professeure de sciences politiques. Et militante féministe, je vous préviens tout de suite ! Dans l’introduction de cet essai, elle retrace l’histoire des cinq grands combats que les femmes ont menés depuis la fin du XIXe siècle – la bataille du vote, la bataille de la procréation, la bataille du travail, la bataille de la famille, la bataille du genre – avant d’explorer les différentes facettes du combat d’aujourd’hui, le sixième, qu’elle appelle « la bataille de l’intime ». C’est passionnant.
L’écriture est très accessible, même si vous n’êtes pas habitué(e) à lire des textes de philo. Chaque chapitre est très concret, avec des exemples qui parlent à chacune et que chacun doit pouvoir entendre, puis observer, puis réfléchir (puis agir !).
« Il n’y a pas une seule et bonne façon de vivre son corps féminin, pas plus qu’une seule et bonne façon d’être féministe. » (p.55)
Ce livre est arrivé dans mes mains au bon moment pour m’aider à conscientiser et à m’engager. Pendant ce temps, la Cour suprême américaine révoque le droit à l’avortement. Comme si les femmes avortaient pour le plaisir, comme si le fait de légaliser et de rendre le cadre législatif et les pratiques plus sécures allait avoir pour conséquence qu’on se précipite toutes à l’hôpital comme à un banquet d’Ottolenghi, youpi les meufs ! Allons-y, vite vite, courons nous faire avorter puisque désormais nous y avons droit !
Pfff. Bande de tarés de juges dégénérés. Tu condamnes la mort d’un fœtus, en revanche surtout, surtout, tu autorises et promeus le port d’armes automatiques, des fois qu’un Noir se mettrait à courir dans la rue. Nan mais on sait pas, avec ces gens-là. Au moins avec une arme, tu vises, hop tu tires, et t’es pas embêté parce que la mort d’un Noir ça compte pas vraiment. Pas comme la vie d’un embryon, je veux dire. Putain de connards de merde élus à vie qui protègent leurs biens, leurs acquis, et votent les lois de l’assujettissement des femmes.
Mais quand même, je me demande, est-ce que si c’est une femme noire, elle a le droit d’avorter ? Puisque sa couleur de peau fait d’elle une sous-personne dans son pays, est-ce que la graine dans son ventre, qui est peut-être issue d’un viol ou d’un inceste, mais peut-être pas, est-ce que cette graine, comme elle est pas encore noire mais qu’elle va le devenir, est-ce qu’elle a le droit de mourir tout de suite in utero au lieu d’attendre de grandir et de devenir un être humain et de finir un jour par se faire buter à l’AR-15 ? (la première fois que j’ai entendu le nom de cette arme à la radio, je croyais qu’il s’était passé un truc sur l’A15 à côté de chez moi 🙈)
Pardon. Je m’emballe. C’est la connerie aussi, ça me met hors de moi. Putain.
Une BD : Coming in, d’Élodie Font (autrice) et Carole Maurel (illustratrice), éd. Payot Graphic et Arte Éditions, 2021.
Encore une fois, c’est une bande dessinée qui m’a interpelée depuis la vitrine de la médiathèque. Les bibliothécaires font un travail formidable, je vous le disais dans mon article S’il n’en restait qu’un(e) # mai 2022. Clin d’œil à mon amie Milie la tatouée (qui est aussi bibliothécaire, on peut avoir un méga tatouage dans le dos et raconter des comptines aux tout-petits en faisant des marionnettes sur ses doigts) : Milie, tu vas adorer cette bédé ! 😉
Je l’ai lue d’une traite – faut dire aussi qu’il y avait un ouvrier chez moi ce jour-là, arrivé à 9h parti après 19h sans aucune pause dans sa journée si ce n’est le temps de deux cafés. Maintenant quand je pense à la bédé, j’ai le doux bruit de la perceuse dans la tête (voir plus loin), la bienvenue froidure du sol et plein d’images lumineuses qui se superposent.
« Pour moi, sauter c’était accepter qu’ensuite… plus rien ne serait pareil. » (p.70)
Les dessins, le jeu des couleurs, le soin apporté aux détails, donnent vie et corps à ce récit autobiographique d’une grande sensibilité. C’est beau, c’est fin, c’est émouvant, comme soutenir quelqu’un qui avance vers lui(elle)-même sur ce douloureux chemin de libération fait de doutes, de peurs, de prises de conscience, de reculs puis de soudaines envolées.
« Il n’y a pas un jour où l’on ressuscite et, ça y est, toute notre souffrance s’est volatilisée pour toujours. » (p.129)
Un mot que j’ai appris : en jouant au mölkky, j’ai appris ce qu’est un mandrin.
Ce n’est pas marqué dans la règle du jeu du mölkky parce que ce n’est pas un mot finlandais – ni le terme qui désigne un haut fonctionnaire chinois. Mon mandrin de juillet est cet épais témoin de relais qu’il faut savoir bien prendre en main et dompter avec douceur et fermeté pour l’emmener là où tu veux aller. C’est ma chouette qui m’a appris parce que elle, elle s’y connaît en mandrin…
Une phrase qui rêve : « Je crois que je ne m’endormirais pas parce que je voudrais profiter de tous les instants. » (vendredi 8 juillet 2022)
Un poème : « Il meurt lentement », de Martha Medeiros, 2000.
Attention, sur Internet ce poème est presque toujours attribué à Pablo Neruda. Que j’aime par ailleurs, depuis mon adolescence, Pablo Neruda est la première idée qui me vient quand je pense Chili ; Pablo Neruda est celui qui a écrit, parmi tant de poèmes d’amour, un poème que j’ai découvert le mois dernier seulement, qui commence par ces mots :
Je t’aime,
Je t’aime d’une manière inexplicable,
De nature inavouable,
De façon contradictoire.
Je t’aime…
… mais la question n’est pas de savoir si j’aime Pablo Neruda, n’est-ce pas ? D’autant que, la réponse, je vous l’ai déjà donnée au début de l’année. Si si, par là.
La question est que le poème que je partage avec vous aujourd’hui, que j’aime beaucoup aussi, n’a pas à être attribué à Pablo Neruda parce qu’il n’est PAS DE LUI ! Et ça va bien de prendre les écrits d’une femme et d’en créditer un homme, non ? Un homme mort en plusse !
Ce poème a été écrit par la journaliste, écrivaine et poétesse brésilienne Martha Medeiros.
Un concept : moi d’abord.
Souvent c’est un reproche qu’on adresse aux gens égoïstes. Mais il ne s’agit pas d’égoïsme ici ! Je vous parle du risque d’oublier ses propres besoins, ses propres désirs, quand on donne systématiquement la priorité aux besoins et aux désirs des autres en général, et de ceux qu’on aime en particulier. Or le seul moyen de ne pas oublier les siens, de désirs et de besoins, c’est de se servir avant. Sinon après il n’y a plus – de temps, de place, d’argent, d’énergie, de clafoutis aux myrtilles…
Bien sûr le risque de s’oublier soi-même, voire de se nier au plus profond de soi, est fortement genré : quelque chose comme à 90% féminin, peut-être plusse, et cette statistique écrasante est très bien expliquée dans les études de sciences sociales, je ne reviens pas dessus.
Depuis quelques années que j’ai commencé à pratiquer le concept de moi d’abord*, timidement au début et puis avec de plus en plus d’assurance et de conviction à mesure que je prenais conscience de ses bienfaits, ce que mon expérience m’enseigne, c’est que tout le monde en sort gagnant. Et c’est pour ça qu’il n’y a rien d’égoïste là-dedans, au contraire, parce que quand on se donne à soi-même en premier ce qu’on attend, quand nos besoins de base sont comblés, quand on a du plaisir à sa vie, on devient ensuite plusse disponible pour répondre aux besoins et aux désirs des autres.
On le fait mieux.
* À part dans la cuisine où, j’avoue, je me sers toujours la dernière portion. La congrue, la moche, celle dont personne ne veut, celle qui ne reste parfois même plus… mais ça c’est une autre histoire !
Ce mois-ci, de manière encore plus pointue, j’ai vu à quel point c’est important de se considérer comme quelqu’un qui a de la valeur, qu’on ait coché les cases de la to-do list OU PAS. La façon dont on se regarde soi-même, dont on s’écoute, le langage dans lequel on se parle intérieurement, avec ou sans jugements, reflètent l’estime que l’on se porte (ou pas), l’amour que l’on se donne (ou pas). Et de cette self-estime, de cet amour de soi dépendent nos actes, nos choix, qui eux-mêmes viendront soit restaurer soit écorcher davantage encore notre confiance mise à mal.
Qu’est-ce qui détermine votre best life à votre avis ? Ou plutôt, qu’est-ce qui l’empêche ?
Bien sûr il y a l’amour des autres qui est vital et irremplaçable, je ne parle pas de vivre en ermite loin, très loin, tout en haut du Mont Briochon comme Gaston Grippemine, mais jamais l’amour des autres ne pourra combler tout à fait le vide, la culpabilité et l’angoisse existentielle que l’on ressent à être seul(e) quand on ne s’aime pas soi-même. Ou pas suffisamment pour s’autoriser à faire des choses rien que pour soi, avec joie, pour son propre plaisir.
On ne me reproche jamais d’être égoïste et je ne me sens pas égoïste non plus. Je sais que ce concept du moi d’abord, c’est un choix réfléchi que je fais. Je m’y suis d’abord forcée pour rendre ma vie meilleure, et je sais maintenant qu’en le faisant, j’apprends aussi à mes enfants à ne pas dépendre des autres pour satisfaire leurs envies. À ne pas demander la permission à qui que ce soit pour faire ce qui leur plaît et les rend heureux.
Rends-toi heureux(se), TOI.
Quoi qu’il arrive, si tu restes dans ton équipe, tu pourras toujours compter sur toi.
J’essaye, disons. Parce que déconstruire l’illusion qu’un(e) prince(sse) charmant(e) va arriver sur son destrier pour combler tous tes manques et te sauver, c’est un gros chantier t’as vu…
Une série : Drôle, créée par Fanny Herrero (celle qui a fait Dix pour cent).
Il faut que je vous dise d’emblée, l’actrice qui joue Aïssatou dans la série s’appelle Mariama Gueye et c’est une pure beauté. Il ne s’est pas passé un épisode, une scène, sans que je tape le coude de Mickaël à côté de moi :
– Elle est pas trop belle ? Nan mais franchement, elle est pas TROP BELLE ?
Et plus le mec me répond : ouais… bof… elle est pas mal mais bon… c’est pas non plus euh… plus je m’enflamme !
– Pas mal ? Tu la trouves « pas mal » ?? Mais tu rigoles ou quoi ?!! « C’est pas non plus euh… » quoi ? Qu’est-ce que tu veux dire ? Cette fille est une bombe atomique ! Et en plusse elle est drôle !
Voilà, avec ça ton mec n’a pas le droit de trouver bof une fille que tu trouves hyper belle j’espère que je vous donne envie de regarder parce que la série n’a pas eu assez de succès pour que Netflix continue à la produire, et moi j’ai aimé, et même pas que pour Aïssatou, il y a Nezir aussi qui est trop un bignon, et je veux une saison 2 !
Un truc qui se mange : de l’halloumi de Chypre.
Vendredi 1er, alors que je n’avais encore aucune idée de ce que serait mon mois de juillet, j’ai goûté pour la première fois de l’halloumi. Pour changer de la feta, dans la salade de boulgour à la grenade de ma cops Clea que je n’avais pas refaite depuis trois ans.
Parce que J’ADORE la feta. Alors c’était pour changer. Pour oser, pour risquer tout.
WTF ?? C’est quoi ton problème ?!! vous demandez-vous. Surtout mon pote Arnaud qui préfère ne rien changer à sa routine estivale à base de salade grecque et de fromage frais de chèvre artisanal de Sifnos.
Moi non plus je sais pas c’est quoi mon problème, pourquoi je suis comme ça*. Pourquoi je remplace un truc que j’adore par un autre que je ne connais pas et qui ça se trouve va pas être bon. Ben voilà. C’était pas bon. En le coupant pour préparer la salade, ça ressemblait à de la mauvaise mozza industrielle au lait de vache écrémé. En le mâchant quelques heures plus tard, ça avait un goût d’élastique en caoutchouc qui s’avale.
* Si, en vrai je sais. Pourquoi je suis comme ça. C’est parce que : il meurt lentement celui qui devient esclave de l’habitude, refaisant tous les jours les mêmes chemins, celui qui ne change jamais de repère, ne se risque jamais à changer la feta pour de l’halloumi, ou qui ne parle jamais à un inconnu. Voilà pourquoi… ✨
Un bruit qui fait des picotements dans les mains : le doux bruit de la perceuse.
Doux, vraiment. Sans ironie. Parce que tant que tu entends la perceuse, c’est que tout va bien.
Une pensée à méditer : « Être désirée, c’est une grande chance, surtout à mon âge ! » (Benoîte Groult)
J’adore Benoîte Groult ! Je vous en ai déjà parlé ci et là car elle est une des grandes figures de femmes libres qui m’inspirent. J’adore sa vivacité d’esprit, son intelligence, sa joie de vivre et son humour. Quand elle dit cette phrase, c’est en 2010, elle a 90 ans s’te plaît !
Au-delà de l’œuvre de Benoîte Groult en elle-même, je vous recommande le roman graphique sur sa vie, Ainsi soit Benoîte Groult, de Catel (éd. Grasset, 2013) et le Journal amoureux 1951-1953, écrit à quatre mains par Benoîte Groult et son mari Paul Guimard (éd. Stock, 2021).
Un leitmotiv : là où j’ai peur je vais. Parce que quand je vais là où j’ai peur, je grandis.
À mes enfants je dis tout le temps : si tu fais un pas en avant vers ta peur, ta peur va reculer d’un pas. Comme pour chasser une araignée, si vous préférez. La peur est comme une araignée. Elle fait plusse peur d’y penser, de la fixer, que ce qu’elle est en vrai.
C’est difficile de regarder ses peurs en face parce qu’elles nous racontent des histoires horribles. Elles font comme le gaz hallucinogène utilisé par Crane dans Batman Begins de Christopher Nolan, ou les cauchemars soufflés par Vecna / Henry / Un dans la saison 4 de Stranger Things.
Mais quand on ose les identifier, quand on se donne le courage de les regarder en face et de les nommer, de les dire à voix haute à quelqu’un, j’ai peur de tomber, alors on se redresse. C’est comme allumer la lumière quand il fait tout noir et qu’on devine des ombres menaçantes. T’as encore plusse peur d’allumer et de VOIR ce qui te fait si peur, et puis d’un coup tu le fais, tu allumes, et tu découvres que ce monstre terrifiant, ce n’est que ta grosse armoire toute cassée.
J’ai peur de tomber.
Ok. Bon. Et ? On fait quoi, on arrête de marcher ?
Ben non. On y va. Et peut-être on va tomber, mais peut-être pas, parce que quand on entend ce que nous dit vraiment la peur, ce qu’elle cache dessous, on sait mieux où aller. Et on s’offre la possibilité de grandir, de créer autre chose, on déploie ses ailes, on devient condor.
Chez les Incas, le condor est le symbole de notre pouvoir créateur. Passeur d’âmes, il exhorte à surmonter tout ce qui nous retient dans la vie – les habitudes ancrées, les croyances limitantes et les pensées négatives.
Voilà ce que j’ai appris, par hasard, sur le condor.
Là où j’ai peur je vais.
Une chanson : La peur de l’échec, d’Orelsan.
Cette chanson, je vous avais dit que je vous en reparlerais, non ? Mais si, le mois dernier !
Alors je ne vous promets pas qu’elle ne claque pas un peu la joue mais… est-ce qu’elle ne s’emboîte pas parfaitement avec le leitmotiv qui a le mieux conduit mon mois de juillet ? Et comme d’avoir ce « là où j’ai peur je vais » bien en tête m’a effectivement donné des ailes, j’étais galvanisée. J’ai écouté la chanson en boucle dans mon auto sur tous mes trajets. Juste celle-là. Un jour où je n’étais pas seule à conduire, Mickaël m’a dit :
– Et… on peut en écouter une autre sinon ?
Non ! Enfin vous faites ce que vous voulez mais moi mes amis, ils savent ce que ça veut dire quand j’écris en capitales que je veux que Monsieur Tro, celui-là même dont l’appli de mölkky m’a mise au rebut, que je veux que Monsieur Tro me prépare le poulet Marbella d’Ottolenghi et je vous le dis à vous en capitales et sans détours : CETTE CHANSON EST DE LOIN LA MEILLEURE DE L’ALBUM !
J’ai peur de perdre, j’ai peur
J’ai peur de l’échec, peur de l’échec
J’ai peur d’affronter les épreuves de la vie
J’ai peur de mes erreurs, j’ai peur de l’avenir
Orelsan, La peur de l’échec, album « Perdu d’avance », 2009.
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Et vous, que gardez-vous de juillet 2022 ?