S’il n’en restait qu’un(e) # février 2022

Photo : Il y a des arbres qui semblent avoir vécu plusieurs vies (février 2022).

 

Début janvier 2022, mon blog a eu 4 ans et est entré doucement dans sa cinquième année.
Chaque fin de mois, je vous rappelle un article du mois de l’année passée.

En février 2021, l’article qui invitait tous les parents à l’introspection est l’article « Pourquoi fait-on des enfants ? » dans la rubrique VIVRE < Vis ma vie de maman.

 

17 février 2021 : Pourquoi fait-on des enfants ?

 

 

Avec confiance – le mot que j’ai choisi pour guider mon année 2022 – j’apprends.
Avec confiance j’avance.

 

Merci à celles et ceux qui, sporadiquement ou plus régulièrement, m’envoient leurs clins d’œil, leurs coups de cœur, une voix, un texte, une image, un bout de leur pensée.
J’adore vos « je sais pas si tu connais mais j’ai pensé à toi parce que… » et toutes les choses que vous faites, que vous dites, dont vous ne soupçonnez pas quel impact elles auront sur moi.

Vous élargissez mes lignes d’horizon et mon esprit curieux et affamé n’en a jamais assez. C’est fou mais c’est comme ça, je me nourris de ça, j’ai besoin de ça, mon équilibre dépend de ça.
(Et si « ça » ne vous rappelle rien, c’est qu’il est temps de vous faire un petit shot de Suprême en bas de chez vous car l’horloge a tourné a tourné a tourné  😉 )

 

Le Grand Lièvre (10 ans) devant le Lac d’Annecy. C’est la photo la plus vertigineuse qu’on m’ait envoyée ce mois-ci !

 

À mon tour, s’il n’en restait qu’un(e) de février 2022, voici ce que je vous ferais partager.

 

Une découverte : le poppers !

On ne se moque pas, on ne juge pas. Mieux vaut tard et blablabla.
Merci à ma copine Nanou en yogging velours rose capuche pour cette soirée joyeuse et mémorable. La même qu’il y a dix ans… la même qu’il y a vingt ans… le poppers en sus ! Peut-être qu’il m’a grillé des neurones parce que c’était le 6 février et force est de constater que je n’ai que très peu écrit depuis, mais tant pis. Merci pour ce fou rire incontrôlable de cinq bonnes minutes comme un éclat de vie, un doigt d’honneur à la face de toutes les merdes qui ne manquent pas de se présenter. Quand je suis rentrée dans ma vieille bagnole à deux heures du matin alors qu’il y avait école (et running) le lendemain, j’avais du Steve Waring plein les oreilles et je souriais encore. Je te le dédicace, ma sœur.
Rire en ce moment, sourire au moins, te ferait du bien.  🙂

 

Un jeu : placer un mot, une phrase secrète dans la foule sans rien laisser transparaître.

Pas facile. Demande du talent, de l’audace, et sans doute une bonne centaine de tours de piste.

 

La phrase du bricoleur averti (du jardinier volage, du poète nihiliste aussi) : « Un gâteau hors les clous, c’est comme les fruits volés : c’est meilleur ! » (lundi 14 février 2022)

Note que ça dépend du gâteau. Le fruit défendu d’accord, mais pour le gâteau ça dépend.

 

Un objet : la tasse de mon café clandé qui ferme définitivement ses portes.

Elle est chez moi maintenant. Elle attend, confiante. Elle sait qu’on trouvera un autre endroit.

 

 

Un roman : Femme forêt, d’Anaïs Barbeau-Lavalette.

C’est un récit d’une grande sensibilité d’écriture, empreint de cette poésie de la nature qui m’a emportée. Moi ! Mais c’est parce que ces pages sont pleines de mon amitié immense avec Édith qui m’a offert ce livre et qui savait qu’il me parlerait tout bas.

« Je me sauve hors des murs pour protéger le morceau aimant qui existe encore en moi. Celui auquel viennent s’abreuver mes petits. Je me sauve pour éviter qu’il ne s’assèche. Je lui cherche ailleurs une source. Je vais retrouver la forêt. » (p.70)

Édith qui m’écrit que nos vies se construisent à l’opposé, elle dans la nature sauvage et silencieuse, moi dans le bruit et la fureur de mes relations humaines. À l’opposé et pourtant si proches dans notre quête commune de beauté, d’authenticité, de vrai, observe-t-elle.
Édith qui m’aide ainsi à réaliser que peut-être mes racines à moi, celles que je n’ai pas comme les arbres, qui ne m’ancrent pas dans la terre comme celles de la forêt, elles grandissent là, dans les relations que je couds au fil d’or avec les autres, dans les liens que je nourris de ce que je suis.

« Je suis une petite entreprise de fabrication du bonheur des autres. Je fais les patrons, l’élaboration et la mise en application. Ça prend de la patience et une grande maîtrise. Je devrais d’ailleurs penser à breveter certaines de mes inventions. » (p.96)

 

Une BD : Les Strates, de Pénélope Bagieu.

J’aime bien Pénélope Bagieu. J’ai adoré les deux tomes des Culottées, California Dreamin (sur la vie de Cass Elliot, la chanteuse de The Mamas & The Papas), et la série « Joséphine ». Dans Les Strates, paru en novembre dernier, Pénélope Bagieu raconte des micro-événements autobiographiques de son enfance et de son adolescence, toutes ces histoires infimes qui nous font et se superposent en nous comme des strates dans l’adulte que nous devenons.

→ Si vous aimez Pénélope Bagieu, ou si vous ne connaissez pas Pénélope Bagieu, vous pouvez écouter en replay son entretien avec Augustin Trapenard dans « Boomerang » le 10 novembre 2021 :
https://www.franceinter.fr/emissions/boomerang/boomerang-du-mercredi-10-novembre-2021

 

Planche tirée des Strates, de Pénélope Bagieu.

 

Un mot : début février j’ai appris ce qu’est un phylactère.

Mon ignorance jusqu’à ce jour m’a fait comme une bulle un phylactère glacé dans la poitrine. Y’a des mots qu’il est acceptable de ne pas connaître, mon dictionnaire culturel de la langue française en quatre volumes en regorge, et d’autres pour lesquels on éprouve une sorte de honte. Phylactère par exemple. Pour moi. Surtout quand, dès le lendemain matin, à l’heure de leur petit-déj’ avant de partir à l’école, je balance trop sûre de mon effet à mes enfants :

– Hey les gars, vous savez ce que c’est un phylactère ?

Hahaha. Mouarf mouarf mouarf. Ce que tu vas leur mettre dans la vue à tous ces mangeurs de manga ! Et là tu entends ton petit garçon de dix ans (celui de dos sur la photo plus haut) te répondre du tac au tac :

– Bah bien sûr maman, un phylactère c’est une bulle dans une BD ! Tu savais pas ??

Gloups. Si. Si bien sûr. Attends avant de ranger le beurre dans le frigo, l’enfant n’a pas fini. C’est ta fête ce matin.

– Et toi maman, tu connais Calder ?
– Oui je connais Calder. Ça va quand même !
– Et Calder… tu trouves pas qu’on dirait ton père ?!

C’était pas une vanne. On a cherché des portraits du sculpteur sur Google Images. C’est vrai. Après j’ai accompagné les enfants à l’école et je suis partie courir. Sous mon bonnet rouge ça faisait : calder ton père, calder ton père, phylactère de ta mère… Je ne devrais pas oublier. Le mot que j’ai appris en février.

Sinon j’ai appris aussi l’expression « changer de braquet ». C’est ma copine Nanou qui a dit ça, celle du poppers (aucun lien fils unique). Alors qu’elle fait même pas de vélo ! Et puis cacher Beth Din, c’est important quand tu travailles à Sarcelles, têtes de violon, le burpee par Pascal des services techniques, et l’algologie qui n’a rien à voir avec les algues.
Février était un mois riche en mots, comme on voit, mais je ne peux pas tout vous raconter…

 

Un poème : le premier poème du recueil Les Mots d’Alice, de Jacqueline Saint-Jean, éd. Le dé bleu, 2003.

C’est un recueil que j’ai acheté pour ma filleule (Alice) parce que quand je l’ai ouvert, j’ai été avalée par le premier poème.

 

 

Une série : After Life.

« Les bonnes personnes s’occupent des autres. C’est tout. Point final. »

C’est le personnage joué par Penelope Wilton qui dit ça, dans l’épisode 5 de la saison 1. Il y a beaucoup à retenir dans cette série, beaucoup à réfléchir, surtout les scènes sur le banc entre Tony (Ricky Gervais) et Anne (Penelope Wilton). Mais cette phrase, c’est celle qui me reste.

 

Un concept : S’embrasser sans s’embrasser. Imaginer s’embrasser.

Approuvé par les contrôleurs des gestes barrières et les inconditionnels du Bluetooth. Garanti sans contact. Je pense à le breveter pour la prochaine Saint-Valentin sous covid. Protection assurée, risque zéro. L’avenir.

 

Un truc qui se mange : le bokit.

Exaltation et félicité de découvrir encore quelque chose à manger que je n’ai jamais goûté ! Comme le polvorón le mois dernier (S’il n’en restait qu’un(e) # janvier 2022).
Le bokit est un sandwich guadeloupéen frit dans l’huile. C’est pas léger léger évidemment, mais personne te demande d’aller danser le zouk après sur la plage en bikini et minijupe fluo avec Francky Vincent ! (Quoiqu’après un petit rhum bien arrangé gingembre / fruit de la passion, je dis pas non…)
S’ajoute à mon exaltation et à ma félicité le fait que Gilbert ait confectionné ces deux premiers bokits de ma vie spécialement POUR MOI et pour mon mari. Il fait les petits pains lui-même, la farce, la sauce chien, tout, et je mange. J’ai adoré. Le gras chaud et croustillant du pain qui devient doux et si réconfortant quand tu mords dedans, c’est du bonheur dans ma bouche ! 😋

 

Bokit morue et bokit poulet préparés et offerts par Gilbert. Je n’arrive pas à déterminer lequel je préfère. Je choisis les deux – n’en déplaise à Ahmed qui pense qu’on ne peut pas TOUT choisir !

 

Un bruit qui manque : celui de la mer, du vent et des vagues. Même les mouettes sont pas venues jusqu’à ma tête.

 

Un leitmotiv : C’est pas grave.

Ce qui se passe, c’est pas grave. Même si c’est pas léger, c’est pas grave. Et on n’est pas obligé d’être grave non plus (n’est-ce pas ?).

 

Une pensée à méditer : « Au fond, le seul courage qui nous est demandé est de faire face à l’étrange, au merveilleux, à l’inexplicable que nous rencontrons. » (Rainer Maria Rilke)

C’est dans les Lettres à un jeune poète qui m’ont tellement aidée il y a vingt ans (à voir que tout était mirage). J’en relis des passages la nuit quand je n’ai plus le temps (de trouver tout le temps du courage).

 

Une chanson : Beautiful Tango, de Hindi Zahra.

C’est une chanson que j’ai découverte moi toute seule.

How sweet it can be if you make me dance ?
How long will it last baby if we dance ?

J’adore.

 

Hindi Zahra, Beautiful Tango, album « Handmade », 2010.

 

*****

 

Et vous, que gardez-vous de février 2022 ?