Ma playlist caliente pour l’été

 

Depuis quinze jours c’est les vacances. Les grandes, celles de l’été. Mais, comme au printemps, il y a un truc hyper lourd dans l’air qui fait qu’on ne dirait pas les vacances. Pas du tout même. Tu peux facile mâcher de la déception et te dire que décidément l’été ne s’annonce pas comme tu l’avais rêvé. Pour les raisons qui sont les tiennes, la météo, la vaccination obligatoire, les destinations annulées, la pensée unique, le manque de fric ou les amours interdites.
Tu peux (mâcher et remâcher). La déception est un vieux chewing-gum qui ne perd pas son goût amer, believe me.
Mais demande-toi : c’est ça que tu veux garder dans ta bouche ? Ce goût de petitesse autour de toi où chacun(e) se recroqueville dans sa coquille ? Cette drôle de voix qui te dit attention, protège-toi, et qui, ce faisant, t’enterre ?

Parce que tu sais, à la fin on meurt – comme dit Maïa Mazaurette au bout de l’épisode 55 des Couilles sur la table.

 

Extrait audio : « Les couilles sur la table », épisode 55 « Érotiser les hommes ».
« J’ai peur de rater ma vie et j’ai peur que les gens ratent leur vie. J’ai peur qu’on ait des existences amputées, et à la fin on meurt. » (Maïa Mazaurette)

 

Alors quoi ? Tu vas laisser les autres te dicter ce que tu dois faire et poser un contrôle sur ta liberté « pour te protéger » ? C’est ça le projet ? Tu vas t’empêcher de voler trop haut au cas où le soleil te brûle un morceau ? Et après ? Tu vas ranger tes ailes dans un tiroir, de temps en temps tu l’ouvriras pour te rappeler, ah oui, j’aurais pu… et tu le refermeras bien vite ?
Ou tu veux danser tant que tu le peux encore pour célébrer la vie qui bouillonne en toi, même si elle te fait mal, parce que, c’est sûr, à la fin tu ne ressentiras plus rien ?

À la fin on se dit : ah oui j’aurais dû, vraiment j’aurais dû, et puis on meurt.

C’est le regret n°1 du livre de Bronnie Ware que je lis en ce moment, Les 5 regrets des personnes en fin de vie.
Mais aussi le regret n°2, le 3, le 4 et le 5.
Tous répondent, d’une façon ou d’une autre, à ce grand regret : si seulement j’avais osé être moi-même, si seulement je m’étais autorisé(e) à.

Bon, je sens que je vous ai tués là… Mais c’est juste pour pas oublier de garder les yeux ouverts.

Tous ces gens qu’on voit vivre comme s’ils ignorent
Qu’un jour il faudra mourir
Et qui se font surprendre un soir

Merci à qui se reconnaîtra de m’avoir offert cette chanson de Goldman pour ma playlist 43.

On n’échappe à rien pas même à ses fuites
Quand on se pose on est mort
Oh j’ai tant obéi, si peu choisi petite
Et le temps perdu me dévore

Voilà. Faut pas fermer les yeux pour suivre les étoiles (et les chercheurs d’or).
On voit nos désirs réels et on attend moins pour les vivre quand on sait qu’eux aussi ils ne durent qu’un temps et qu’à la fin, ils meurent.

 

 

C’était une introduction ultra grave juste avant de vous proposer ma playlist caliente pour l’été… Qui devait être une ode à la légèreté. Parce que, contrairement aux apparences, la légèreté est une acte de foi qui se travaille avec soin. De la même façon que « à la fin on meurt » n’est pas forcément une prise de conscience déprimante et paralysante. Pour Mickaël et moi, elle a même été l’un des moteurs principaux de notre décision de partir en voyage autour du monde il y a trois ans.

Bref. Depuis plusieurs mois, je pense à cette playlist caliente sur mon blog comme une sorte de marronnier de l’été. Et aussi, bien sûr, pour renouveler mes playlists de running.
Mais la vérité, c’est que je n’ai maintenant plus du tout le moral à l’écouter, plus du tout envie de danser.

La légèreté est comme le désir, fragile, et comme lui, elle est un combat de la joie, de la vie contre l’ennui.

Il faut croire que j’ai un gros problème avec l’ennui les marrons – comme quelqu’un m’a dit la semaine dernière sans autre remise en question. Ou avec le monde. Peut-être qu’en ce moment j’ai un gros problème avec le monde.
La semaine dernière aussi, on m’a gentiment proposé de me montrer la vie des Sélénites. J’étais intéressée. Je me dis c’est peut-être le nouvel endroit où se réfugier. Si toutefois la Lune accepte les non-vaccinés.

 

Évidemment il faut lire Alfred de Musset et non Alfref. Et ses « Poésies nouvelles » datent de 1850. Putain. Bunch of fuckin’ amateurs.

 
Ma playlist caliente pour l’été (1h18)

En playlist sur ma chaîne YouTube ici :
https://youtube.com/playlist?list=PL4jhWDuXjI_XncTweUEIppqy5i1GqYjEV

 

  1. Jain, Come
  2. Naive New Beaters feat. Izia, Heal Tomorrow
  3. Khaled, Faudel et Rachid Taha, Abdel Kader
  4. Elvis Crespo, Suavemente
  5. La Yegros, Trocitos de Madera
  6. Luis Fonsi feat. Daddy Yankee, Despacito
  7. Lucenzo feat. Don Omar, Danza Kuduro (remix)
  8. Machel Montano, Showtime
  9. Shakira, Don’t wait up
  10. Rihanna feat. Calvin Harris, We found love
  11. Eminem feat. Ed Sheeran, River
  12. Dua Lipa feat. Angèle, Fever
  13. Alicia Keys, Girl on Fire
  14. Anaïs, J’ai retrouvé mon mojo
  15. Madcon, Beggin
  16. Marvin Gaye, Sexual healing
  17. Macy Gray, I try
  18. Lauryn Hill, Doo Wop (That Thing)
  19. The Black Eyed Peas, Shut up

 

Merci à toutes mes cops du dancefloor, DJ Marlou, Cynthia, Émilie, Adeline et ma chouette, pour leurs suggestions préparatoires. En complément de ma playlist, vous pouvez toujours reprendre une tranche sonore du rire de Cynthia ici *.

 

Lien vers Ma playlist caliente pour l’été

 

* Ah vous avez cliqué ?! Non c’était une méchante blague qui vous donne à entendre où va le monde en ce moment. Parce que personnellement j’ai peur. Ça fait taper mon cœur et ça me glace à l’intérieur. Mais le rire de Cynthia, c’est tout l’inverse ! Allez venez, c’est là.

 

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Et pour vous, c’est quoi la légèreté cet été ? À quoi ressemblent vos soirées ?