À bas la balade !

Photo : Le Grand Lièvre et le Marcass’ chez papy et mamie (Saint-Génis-des-Fontaines, octobre 2020).

 

À cause de ma chute, je ne peux plus courir.
Y’a des choses plus graves, je sais. Mais à mon niveau c’est grave. Ça amplifie la douleur – déjà que. Merci d’ailleurs à toutes celles et ceux qui se sont déjà fêlé le coccyx et qui m’ont couverte de messages de compassion et de sollicitude ! Ça ne répare pas mais ça fait du bien de se sentir moins seule.
Entretemps, si vous suivez ce blog, vous savez que c’est une sage-femme qui m’a réparée.
Une sorcière pas comme les autres.

Mais bon, il est encore trop tôt pour reprendre la course. Surtout que là, je sais pas ce qui lui prend, ma cheville gauche me rappelle soudain qu’elle aussi, elle a mal.
Elle manque d’attention ? C’est une conspiration, j’ai demandé ?

– Non, c’est bientôt Noël, a répondu Papa Écureuil. Ton corps s’émiette.

Le lien de cause à effet ne semble peut-être pas directement évident, et pourtant si.
Moi Noël c’est pas ma période.
L’hiver c’est pas ma saison.
2020 c’est pas mon notre année. Continuer la lecture de « À bas la balade ! »

Des sorcières pas comme les autres

Photo : Le chef d’œuvre au fusain du Marcass’ féru d’arts plastiques. Il est rentré de l’école avant-hier avec son dessin à la main et il a exigé qu’on l’accroche tout de suite dans le salon. « Maman, tu as vu la lune blanche en haut à droite ? »

 

Hier ça faisait trois semaines que je suis tombée dans l’escalier et que je me suis :
A- fêlé
B- cassé
C- subluxé
D- défoncé
… le coccyx.

Lis l’article La chute (ou relis-le et plains-moi une seconde fois, je vais aimer ça).
Choisis la réponse A, B, C ou D.

Tu as trop mal ? Tu te masses le coccyx quatre fois par jour avec des huiles essentielles de gaulthérie couchée et d’hélichryse italienne en alternance, et tu pensais que ça irait mieux de jour en jour ?
Mais c’est l’inverse qui se passe : une semaine après ta chute, tu as encore plus mal qu’avant. Tu griffes les mains de ta mère à chacun de tes mouvements, même allongée, même la nuit, la douleur te donne des hallucinations et te fait faire n’importe quoi à peine tu ouvres les yeux. Tout va de mal en pis, en plus c’est l’hiver et on ne t’aime pas assez (sûrement).

Tu sais quoi ? Arrête de couiner, coche toutes les réponses, et, au plus noir de ton désespoir, appelle ta sage-femme. Continuer la lecture de « Des sorcières pas comme les autres »

Là où j’ai peur, j’irai

Photo : Anne Sylvestre en 1965. Elle avait 30 ans.

 

HOMMAGE À ANNE SYLVESTRE

Le titre de cet article, « Là où j’ai peur, j’irai », est une citation d’Anne Sylvestre, tirée de son interview par le journal Le Monde en novembre 2018.

Anne Sylvestre est morte lundi.

Je sais que d’habitude, dans la bienséance et les clichés de langage du billet nécrologique, on lit plutôt : « une grande voix de la chanson française s’est éteinte ».
Ça sonne plus doux et plus poétique peut-être. Plus politiquement correct sans doute. Mais c’est faux ! D’abord il n’y a rien de doux ni de poétique dans la mort de quelqu’un qu’on aime. Ensuite la voix d’Anne Sylvestre ne s’éteint pas : elle chante encore pour nous, autant qu’on le souhaite, et c’est l’ultime doigt d’honneur de l’art de survivre à la mort.

Anne Sylvestre, c’est plus de 60 ans de carrière musicale ininterrompue et des centaines de chansons qui sont des bijoux d’écriture.

C’est aussi une femme entière dans ses choix et ses Continuer la lecture de « Là où j’ai peur, j’irai »

La chute

Photo : Quand tout semble contre toi… mais toi tu SAIS que tu ne te trompes pas.

 

Mercredi dernier, peu après midi et demi ce 18 novembre, je suis tombée dans l’escalier. Toute seule, sans chahuter, sans qu’on me pousse.

Qui est déjà venu chez moi sait comme les escaliers sont raides et étroits.
Imagine quand tu les descends avec une panière de linge propre bien plié coincée sous le bras, et, dans l’autre main, un fatras de trucs qui attendent depuis trois jours sur la première marche que quelqu’un les descende. Le tout en chaussettes de yoga trouées aux deux talons et dont les semelles antidérapantes sont usées jusqu’à la corde – donc glissantes – parce que jamais on ne te verra enfiler des chaussons. Jamais. No way. Tu t’imagines Fantômette en pantoufles ?
Mais autant prendre ma retraite tout de suite !

Donc ben j’ai mal. J’ai super mal. Le coccyx c’est tout petit pourtant, si t’as pas idée de où ça se trouve et que tu regardes sur une planche d’anatomie. N’empêche : tu griffes les mains de ta mère.
Y’a des petites choses comme ça qui font super mal. Un bout d’os, une seconde, un mot. Continuer la lecture de « La chute »

I’ll rise

Photo : Street art, by Miss.Tic, quartier de La Butte-aux-Cailles, Paris 13e (2016).

 

Dimanche prochain, enfermez-vous tout(e) seul(e) dans la salle de bain, prenez un bain si vous aimez, ou frottez les joints des carreaux de votre douche (rapport à ce que tous les matins vous vous dites que, quand même, vous devriez le faire).
Ou bien dégagez les enfants de la cuisine et préparez avec votre amoureux(se) un truc qui prend du temps, une bouillabaisse ou les boulettes d’Ottolenghi aux fèves et au citron – une nouvelle dinguerie, entre nous soit dit.
Quand vous en êtes là, ne pensez surtout plus au dehors et à toutes les raisons que vous avez de déprimer. Respirez profondément et allumez votre podcast de La Poudre pour 1h30 autour de l’auteure américaine Maya Angelou avec Christiane Taubira.

C’est l’épisode 82, diffusé le 5 novembre dernier. C’est là : Continuer la lecture de « I’ll rise »