L’homme est un animal

Photo : Quand tes parents te forcent à partager les hauts de cuisses de poulet avec ta grande sœur et que, pour ton deuxième morceau, tu dois te rabattre sur un pilon…

 

Le Marcass’ (7 ans) :

– Moi je veux deux enfants quand je sera grand : un garçon et une fille, comme ça c’est bon.

C’est bon quoi tu sais pas, mais c’est bon. La parité disons.

À table, plus tard, avec un sens certain de l’observation :

– Est-ce que, quand on a des enfants, on est obligés de leur laisser les hauts de cuisses de poulet rôti ? Continuer la lecture de « L’homme est un animal »

Kick ma sôce (poème en douce)

Photo : C’est la tasse en céramique artisanale, fabriquée sur l’île de Sifnos, que j’ai rapportée cet été spécialement pour Marlou.
Photo de Marlène Cristóvão (octobre 2020).

 

Aujourd’hui est un jour spécial puisque c’est l’anniversaire de mon amie Marlène.
Je vous ai déjà parlé de sa boutique, qui est un mix original de magasin bio et de salon de thé (et de havre de paix où il fait bon s’arrêter).
Aujourd’hui je veux vous parler d’elle, de cette si belle personne qu’elle est et de tout l’amour qu’elle donne, sans compter, sans jamais juger.

En retour, aimer Marlène c’est tellement facile et tellement doux, ça fait tellement de bien que tu veux l’aimer plusse encore. Marlène est de ces personnes rares dont on a envie de pousser la porte du cœur (comme dit le poète kabyle qui l’aime aussi). Parce que dans ce cœur, il y a tant de gentillesse et de bienveillance, tant de curiosité, d’ouverture aux autres et d’humilité, tant de générosité et de don de soi, que toi aussi tu veux lui donner. Tout. Sans réserve.

Quand je pense à elle, je la vois enveloppée dans son espèce de châle-plaid qui Continuer la lecture de « Kick ma sôce (poème en douce) »

L’alphabet du CM1

Photo : Sur la plage à Argelès (27 octobre 2020).
– Tu fais quoi mon Lu ?
– Je cherche des pays en N.

 

Mardi 3 novembre 2020, retour de l’école.

On est re-confinés mais pas les écoles, pour que les parents aillent travailler et que toutes mes copines instit’ (attention elles sont légion) ne sombrent pas dans la plus profonde dépression et y’a de quoi franchement pour éviter que les écarts ne se creusent entre les élèves.

Goûter ordinaire sur la grande table de la cuisine. Fruits frais, biscuits maison, pain, purée d’amandes complètes, chocolat… Quand tes enfants sont tellement affamés que tu te demandes s’ils ont séché la cantine à midi pour aller fumer de l’herbe en scred au parc à côté (qui reste ouvert mais bientôt plus parce qu’avec Vigipirate je vous annonce que c’est tendu).

Le Grand Lièvre (9 ans) te raconte sa journée en gobant les grains du raisin vert de chez Marlène qu’il adore. Continuer la lecture de « L’alphabet du CM1 »

Pourquoi tu fumes ?

Photo : Au jardin, 23 octobre 2020.

 

La semaine dernière, je partageais avec vous ce vieux tube des années 80 : Depeche Mode, Just can’t get enough.
Il a servi de trame à une discussion sur l’addiction que j’ai eue avec mes enfants (c’est les vacances, on est tout le temps ensemble, et beaucoup sur la route).

Depuis qu’ils sont nés ils me voient fumer, et ils ont un papa qui ne fume pas – on n’a pas parlé du visage de la perfection justement ce week-end ?… (newsletter 68 # 25 octobre 2020)

 

Les enfants posent souvent les questions que les adultes ne posent plus. Ils viennent te chercher à des endroits cachés de toi que tu ne pensais pas qu’ils puissent entrevoir et ils tapent dedans.

– Maman, est-ce que tu la trouves belle ? Continuer la lecture de « Pourquoi tu fumes ? »

La couleur de tes murs

Photo : Street art, by Miss.Tic, quartier de La Butte-aux-Cailles, Paris 13e (2013).

 

Bon les gens, on va continuer de déprimer sévère pendant tout l’hiver ?
Nan parce qu’on n’en est qu’aux vacances de la Toussaint là… on n’a même pas encore changé d’heure, dis-toi ! Tu vois le fond du puits ?
Ajoute à ça le couvre-feu gouvernemental qui nous interdit de sortir à la nuit tombée et les horreurs que tu entends à la radio, qui entrent en toi et dont tu voudrais hurler pour te débarrasser, hurler pour les effacer, pour que jamais elles n’aient existé.

Nan il faut faire quelque chose.

Bien sûr il y a la solution de rester dormir chez tes cops avec qui tu voulais passer la soirée pour vivre et oublier (dans ton désir fou et coupable de liberté). Mais Papa Écureuil trouve que ce n’est pas « l’esprit de la loi ». Comme ça m’énerve, je réponds que depuis Montesquieu j’ai pas remarqué qu’il y ait vraiment un esprit des lois, quelque part en politique. Mais il me rappelle mon passé militant et me rétorque avec un sourire dans la voix que Continuer la lecture de « La couleur de tes murs »