L’homme est un animal

Photo : Quand tes parents te forcent à partager les hauts de cuisses de poulet avec ta grande sœur et que, pour ton deuxième morceau, tu dois te rabattre sur un pilon…

 

Le Marcass’ (7 ans) :

– Moi je veux deux enfants quand je sera grand : un garçon et une fille, comme ça c’est bon.

C’est bon quoi tu sais pas, mais c’est bon. La parité disons.

À table, plus tard, avec un sens certain de l’observation :

– Est-ce que, quand on a des enfants, on est obligés de leur laisser les hauts de cuisses de poulet rôti ?

 

Papa Écureuil et moi répondons sans ambages à la question. Obligés non. Mais bon, t’as la pression. Et de fait, en devenant parent, tu apprends à faire semblant d’aimer les blancs. Après, si tu t’en sors bien, ça se voit carrément que tu fais semblant et tes enfants, dans la générosité de leur cœur, te lâchent un morceau de haut. Voire même, parce que vraiment ils t’aiment, ils t’offrent le sot-l’y-laisse.
Mais pas tous, hein. Non. Pas tous tes enfants.

Le Marcass’, après un long silence de réflexion :

– Alors moi j’achèterai toujours DEUX poulets. Comme ça y’aura des hauts de cuisses pour mon garçon et ma fille, et il restera quand même toujours deux pour moi.

 

Voilà ! Et tu ne lances pas un débat pour savoir ce qui se passera si son amoureuse ou son amoureux préfère elle aussi, lui aussi, les hauts de cuisses. Non non non. Tu croises les doigts pour qu’elle, il, soit végane, et c’est bon – comme dit ton animal enfant.

 

Le petit garçon, avant l’homme, est déjà un animal. Mais des deux animaux sur la photo, il y en a un qui t’offre le sot-l’y-laisse (et c’est même pas pour te faire oublier ses lunettes que tu retrouves écrabouillées dans l’herbe).

 

*****

 

Et chez vous, le poulet rôti ça se passe comment ?

 

 

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