Newsletter 42 # 1er septembre 2019

Photo : Aéroport Paris Charles-de-Gaulle retour. L’attente est un peu longue au contrôle des passeports après presque 24h debout… (Paris, août 2019).

Il y a un monde dehors

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https://www.youtube.com/watch?v=bI2Namn6dH8

Eels, Not ready yet, album « Beautiful Freak », 1996.

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Pas encore, pas déjà

Salut les abonnés !

Ça passe vite quatre semaines hein ? Et maintenant c’est la rentrée, comme vous savez. Enfin demain.
J’ai fait semblant de ne pas voir ce qui montait en moi mais y’a des détails qui trompent pas (j’crois qu’y a une fille qu’habite chez moi).

Not ready yet, c’est la première chanson de Eels que j’ai aimée quand j’ai rencontré Mickaël.
Ce gros dingo de Eels.

Je l’écoutais en boucle, que celle-là, alors que je tombais presque malgré moi, lentement mais sûrement, amoureuse de lui.
C’est une chanson pour dire qu’on tombe, on sent qu’on tombe, mais on ne sait pas encore si on va ouvrir grand les bras et plonger, ou si on va se raccrocher au bord parce qu’on a trop peur (et se fracasser les genoux contre le mur).

Est-on jamais prêt(e) ?
À faire du vélo, tomber amoureux(se), avoir des enfants ?
À tout quitter pour partir en voyage au bout du monde, à tutoyer ce qui nous effraye ?

Et puis des fois c’est l’inverse : on croit qu’on est prêt(e) et on ne passe pas la première haie. Elle n’était pas haute pourtant mais on regardait trop loin, on ne l’a pas vue.
Le retour de voyage nous fait ça. Il y a un monde dehors qu’on avait envie de retrouver, et finalement, à courir pieds nus et rêver tout haut comme on faisait tous les cinq, on se prend les pieds dedans.
Il faut remettre des chaussures fermées et se réaligner avec les autres.

La rentrée c’est pareil.

D’habitude, j’adore la rentrée. J’ai toujours adoré la rentrée. Les agendas encore vierges, ouverts à tous les possibles, les cahiers neufs, les gommes blanches… Les babi n’ont pas de longs crayons à papier parfaitement taillés comme dans un livre japonais que j’ai lu cet été, mais même. J’adorais la rentrée jusque là.
Sauf que cette année, ça ne se passe pas comme ça. La rentrée de cette année c’est la fin de quelque chose qu’on ne veut pas lâcher. On ne se rappelle plus comment on faisait avant, et quand d’un coup ça revient, on ne veut plus le faire. Pas cette course-là. Pas encore. Pas déjà.

J’espère que vous êtes mieux échauffé(e) que moi et prêt(e) pour le départ, quand le rythme va s’accélérer demain matin, avec des petits cœurs qui battent trop fort sous les vêtements propres et les cartables. Moi aussi mon cœur bat trop fort.
Just not that steady yet.

Mais ça va se faire bien sûr, comme ce dimanche que je vous (me) souhaite paisible. Ha ha ha.

Audrey