Se relever

Alors non, en vrai je n’aime pas tout le monde, et particulièrement pas la boulangère ! (Illustration de Bee)

 

Je suis debout, les amis ! Bon, j’ai pas non plus enfilé le justaucorps de Madonna dans le clip de Hung up et tapé la choré devant le miroir, mais je te fais déjà l’échauffement. Je suis retournée courir dans le jaune brillant des feuilles mortes et sous la pluie. Qui n’est rien par rapport au froid et à la bouillasse du trail qui m’attend dans dix jours. Don’t be afraid. Donne-moi encore un peu de temps, tu verras si je ne libère pas ma pleine puissance !

Depuis que je suis guérie, je n’ai pas tout à fait récupéré l’odorat mais j’ai retrouvé mon sens de l’humour et rien que ça, ça vaut son pesant de pomélos parce que moi sans humour je ne suis plus tout à fait moi, je me délite dans les griffes de la nuit comme Freddy…
Et puis il s’est passé des jolies choses.
J’ai : Continuer la lecture de « Se relever »

Le pire endroit du monde

Photo : Cet été, dans un des plus chouettes endroits du monde (île de Sifnos, août 2021).

 

Si vous êtes abonné(e) à ma newsletter, vous savez que le covid s’est récemment invité chez nous. Que Papa Écureuil a repris le travail, la Petite Souris le chemin du collège, mais que les garçons qui sont négatifs au PCR et qui vont bien doivent rester confinés à la maison. Donc avec moi. Jusqu’à la fin du mois. Reprends un rhum, ça va aller.

C’est le moment où je m’aperçois que je n’ai pas publié d’article dans cette joyeuse catégorie de VIVRE qui s’appelle Vis ma vie de maman depuis bientôt six mois… et pourtant je peux t’assurer qu’ils sont bien là ! Tous les trois, ceux qui font de moi une maman, chacun avec sa problématique.

De :

Franchement tout le monde au collège a un portable, je suis LA SEULE à pas en avoir. Toi et papa vous vous rendez pas compte comment je me sens…

À :

Mais maman, JE PEUX PAS mettre mon manteau par-dessus mon kimono parce que la manche de mon kimono elle est trop courte et elle reste coincée dans la manche de mon manteau, je peux pas la tirer et ça m’énêêêêrve, tu comprends ? Ça m’énêêêêrve trop !

En passant par :

Tu dirais que c’est quel dinosaure qui est apparu en premier sur Terre ? Le coelophysis ou l’eoraptor ?… Et si mon blob est mort mais que je mets une boîte sous le radiateur avec dedans un bâton mouillé et un sopalin mouillé pendant un mois, à ton avis est-ce que ça peut faire naître un autre blob ? Si j’oublie pas de l’humidifier, est-ce que il peut vivre ? Continuer la lecture de « Le pire endroit du monde »

Tomber

Photo : Rando un peu hardcore depuis Port-Vendres jusqu’au phare de Cap Béar (jeudi 4 novembre 2021).
Une signalisation très pertinente pour mes mois de novembre…

 

Lundi 8 novembre, début d’après-midi.

Je vais faire court aujourd’hui les amis. J’avais prévu mieux bien sûr, j’avais encore des tas d’idées super géniales, mais je suis salement malade depuis hier. Salement comme : au fond de mon lit à trembloter, crever de froid sous quatre épaisseurs et des grosses chaussettes, puis d’un coup crever de chaud, arracher très vite la couette, le gilet en laine, le petit pull en dessous, le marcel, me retrouver nue à 40 degrés et bredouiller des phrases incohérentes. Pas du tout en état d’écrire un article. Enfin là à l’instant où je vous parle, je suis droguée au summum du Doliprane donc j’ai la surpuissance d’aligner trois paragraphes, mais je sais par expérience que dans une heure ou deux maximum le charme sera retombé. Que je vais me traîner dans la maison les yeux à demi fermés comme si j’avais passé la nuit à éplucher des oignons avant de me ré-écrouler au fond de mon lit (trembloter, crever de froid sous quatre épaisseurs, etc., remets une pièce dans la machine). Je ne bougerai plus jusqu’à ce que ce soit de nouveau l’heure autorisée pour un comprimé de paracétamol. Je les gobe toutes les six heures avec avidité en même temps que j’adresse une prière silencieuse à mon foie, pardon, pardon, dès que je pourrai avaler autre chose qu’une capsule chimique, promis je te râperai du radis noir midi et soir, je mangerai des feuilles amères de pissenlit par la racine, tous les matins je boirai du jus de fenouil avec du citron, pardon.
Et merci pour ton taf. Continuer la lecture de « Tomber »

Novembre à la con

Photo : Un soir de novembre (Conflans, fin novembre 2019).

 

Comme je vous l’annonçais dans mon premier article de l’année (relisez-le, j’ai tout donné pour celui-là* ; mes prochains articles ne seront que succédanés à faible densité nutritionnelle !), je vous propose de célébrer les 3 ans d’existence de mon blog par un rappel des articles parus le même mois pour chaque année écoulée.

(* C’est pas tout à fait vrai… J’ai beaucoup donné aussi pour celui-ci et encore plus pour celui-là.)

 

Quand je pense novembre, je pense pluie, gris, nuit, kakis, 11-11, et : je me dois d’un poèèèmeu en cette journée de novembre à la con. Allez, c’est pas comme si je ne vous avais jamais parlé de Mano Solo ! Souvenez-vous janvier à ma fenêtre : c’est déjà lui que je vous ai mis en premier quand j’ai commencé à publier une chanson ou un poème par mois.

Pour novembre, vous attendiez peut-être que j’invite Axl Rose sous la pluie froide ?

When I look into your eyes
I can see a love restrained

Mais j’écoutais pas les Guns. Axl Rose avec son bandana sous la pluie de novembre, je le trouvais tout pourri. Mickaël qui lit ce que j’écris s’insurge : Continuer la lecture de « Novembre à la con »

Merci SML

 

En ce moment je suis fatiguée de moi.
Je voudrais bien être quelqu’un d’autre, même une heure une fois.

Je sais que c’est l’automne aussi, les feuilles mortes se ramassent à la pelle, et puis c’est pas ma saison. Mais y’a pas que ça. Je ressens une grande fatigue à l’égard de comment je suis. La façon trop intense dont je vis ma vie, mes émotions, et pourquoi, au bout de tant d’années à être moi, je ne sais toujours pas mettre de la mesure, des filtres dessus qui amenuisent. À me nuire.
Le nombre de fois où je cours dans la joie la plus pure, et sans précaution je me foule le cœur et je pleure sur les bandes de transport infini.

J’en ai parlé souvent ces derniers jours avec mon amoureux de mari et c’est tellement beau ce qu’il m’a dit que ça a tout mouillé mes yeux. Je n’ai pas retenu mes larmes parce que je ne sais pas le faire je voulais qu’il y ait assez d’eau dedans pour noyer mes yeux, pour qu’ils se diluent complètement et que je puisse me voir comme ses yeux à lui me voient.
Pas du tout parfaite, très imparfaite même, excessive, intense, volcanique, mais à ma place. Sans rien changer.
Il a dit : Continuer la lecture de « Merci SML »