Écoute-moi août 2025

Photo : Une de mes grandes joies d’août (île de Sifnos, Grèce, août 2025).

 

En août, j’ai fait le plein de beau
Le plein de bon
Du repos et de la raison

 

L’âne que vous voyez sur la photo d’en-tête est un âne qu’on a croisé un matin de rando entre Chrissopigi et Kastro. C’est un vieux paysan aperçu plus bas en terrassement – soyons réalistes, appelons-le Nikos – qui l’a bâté et envoyé à un autre vieux paysan – disons Yorgos. Et l’animal avance, tout seul. Frappé par la lenteur. S’immobilise quand il nous voit parce que le sentier est trop étroit pour se croiser. Alors on se colle tous les cinq en ligne dos contre la paroi rocheuse, et l’âne passe, comme un prince. Poursuit son chemin tranquille. S’arrête pour grignoter des chardons pleins d’épines. Scronch scronch scronch.

J’aime les ânes et J’ADORE les chèvres (quoique la Petite Souris, 16 ans, m’a sermonnée que je ne dois pas dire ça parce que, « on n’adore que Dieu »).

J’adore les chèvres.

C’est ma très grande joie des vacances de les entendre bêler dans la montagne, puis les chercher du regard et peiner à les distinguer tant leurs robes se fondent à la roche.
J’adore les chèvres et la joie qui m’emplit quand, dans la caillasse tannée de soleil, j’aperçois un troupeau de chèvres avec leurs chevreaux. Mes tentatives pour Continuer la lecture de « Écoute-moi août 2025 »

Lis-moi août 2025

Photo : Mes livres d’août 2025.

 

Je suis rentrée de vacances avant-hier et j’ai du mal.
J’ai de la misère (au sens québécois du terme), à refaire corps avec mon quotidien.
Retrouver l’organisation générale de la vie à cinq en milieu urbain ordinaire et reprendre ma charge mentale : anticiper, penser tout, programmer, poser des horaires et les respecter, veiller à la santé physique et mentale de chacun·e, optimiser trajets et rendez-vous, m’inquiéter, douter, corriger, sentir la boule de stress grossir dans mon estomac, m’adapter, me contraindre.

Et pourtant je ne travaille pas. Mais je n’ai jamais autant de difficulté à ré-enfermer mon corps libre et mes pieds nus dans les habits trop serrés et l’horizon étriqué de la banlieue parisienne que quand je rentre des Cyclades.
Abandonner le bruit des vagues et le bleu de la mer, la salade grecque, le grelot des chèvres dans la montagne, la dilatation du temps devant la certitude que, chaque matin, le soleil se lèvera derrière la colline de Vathi. Cette vie au jour le jour à ne rien prévoir et me nourrir de ce qui arrive jusqu’à moi, c’est sans doute mon expérience de lâcher-prise la plus totale. Continuer la lecture de « Lis-moi août 2025 »

Écoute-moi juillet 2025

Photo : L’umeshu est ma joie de juillet (et la bouteille est vide) (21 juillet 2025).

 

Juillet chez moi est synonyme de sans enfants. J’adore juillet, comme vous savez.

Mais ce mois de juillet 2025 n’a pas été aussi libre et joyeux que je l’avais souhaité. C’est à cause de la maison d’Eddy de Pretto qui a tourné en boucle dans ma tête. Surtout que j’en cherche une, de maison. On en cherche une. Et ça devient un tout petit peu un sujet, rapport à ce que la nôtre est vendue déjà… Tous les deux jours on visite un coin qu’on ne connaît pas, c’est comme ça qu’on a découvert le petit caviste qui vend de l’umeshu.
Umeshu, ça veut dire alcool de prune. C’est bon.

En juillet on n’a toujours pas trouvé de maison où habiter mais on a dézingué la bouteille d’umeshu.

 

C’est pas tant la recherche de maison qui me stresse que les gens qui me demandent : et alors ? où vous en êtes de votre recherche de maison ? vous avez trouvé ?
Ah laisse-moi tranquille ! Mes enfants sont partis en camping avec leur cousin et leur cousine, j’ai mes journées devant moi, je pourrais me mettre bien et tu viens me parler Continuer la lecture de « Écoute-moi juillet 2025 »

Lis-moi juillet 2025

Photo : Mes livres de juillet 2025.

 

Lecteurs, lectrices, cet article est volontairement court (encore que, je n’ai pas réussi aussi court que je le souhaitais) car j’ai tout donné pour le précédent !
Si vous avez encore faim, lisez Mon maillot de bain & moi.

Le livre

 

→ Rim Battal, Je me regarderai dans les yeux, éd. Bayard, 2025

 

Il s’agit d’un récit autobiographique de Rim Battal, poétesse et performeuse franco-marocaine, dont j’ai trouvé les références dans les pages de La Déferlante, cette revue féministe, indépendante et très engagée, dont je vous ai déjà parlé.

Le livre retrace un épisode traumatique vécu par Rim Battal quand elle était ado au Maroc autour de ce que j’appellerais « la vérification de sa virginité » par sa mère. Époque contemporaine, récit à la première personne, format court, publié dans une maison d’édition jeunesse… je vous le conseille pour vos ados.
C’est d’ailleurs ce que j’ai fait chez moi, mais il semblerait que mes ados ne veuillent plus lire – encore moins les textes militants chargés de sens sur la vie que je veux absolument leur mettre entre les mains. En conséquence de quoi, ben, je l’ai lu moi-même. Et pas mes enfants après moi.

 

Ça me rend dingo, cette sacralisation de la virginité des femmes, dans TOUTES les religions ET dans la société athée hétéro-patriarcale ! Continuer la lecture de « Lis-moi juillet 2025 »

Écoute-moi juin 2025

Photo : Ma bouillie de Weetabix est ma joie de juin (23 juin 2025).
Merci de ne pas me juger.

 

Le mois dernier, j’ai appris l’expression québécoise « pelleteux·se de nuages ».

Ce mois-ci, j’ai entendu pour la première fois l’expression : « avoir le doigt sur la couture ». Je n’ai pas bien saisi comment l’utiliser. Au sens figuré je veux dire. Sinon ça va, merci.

Je m’aperçois que je suis en train de noyer la lotte pour ne pas vous parler de mes Weetabix de la photo.
N.B. Article non sponsorisé. Comme vous, je paye mes Weetabix plein pot (quand toutefois j’arrive à en trouver).

 

Vous avez remarqué, vous aussi, comment c’est devenu difficile à trouver, les Weetabix (et les REM et l’Ovomaltine en poudre pas en barres) ?
Sauf en Australie où j’ai halluciné pendant notre grand voyage : dans les supermarchés en Australie, c’est des rayons entiers remplis de boîtes de Weetabix ! À perte de vue, des murs de Weetabix ! (mais toujours pas de REM, ni d’Ovomaltine en poudre pas en barres.)

Enfin. Quand j’étais au lycée, il y a trente ans, c’était la pleine période Weetabix : on en trouvait n’importe où. Pas comme aujourd’hui où tu pars en mission de : Continuer la lecture de « Écoute-moi juin 2025 »