Nous cinq dans le jardin, la veille de notre départ.
Photo de Patricia Esteban, dimanche 30 septembre 2018.
Ça y est, on est partis !
Maintenant je me trouve dans un avion Emirates à deux étages pour la première fois de ma vie et je partage avec vous la B.O. de notre voyage que nous avons patiemment construite à deux, Mickaël et moi, et que nous sommes (sûrement) en train d’écouter. J’espère. (Parce que sinon c’est qu’on est déjà en train de galérer avec les babi qui en ont marre de dessiner ou qui veulent jouer au Uno ou qui ont faim ou whatever.)
Évidemment, Mickaël a encore placé DEUX chansons des Beatles dedans – c’est plus fort que lui, il peut pas s’empêcher. Et parmi ces deux-là, y crois-tu, il n’a même pas voulu mettre celle que je lui réclamais (mais bon déjà il m’a rasé la tête avant de partir, je pouvais pas tout gagner).
Alors je vous l’ajoute ici toute seule. Comme une mise en bouche. On the road. And yes, why don’t we do it in the road ??
The Beatles, Why don’t we do it in the road ?, album « The Beatles » (you know what it is, the famous double white album… ), 1968.
Je ne sais pas comment c’est chez vous mais, chez nous, depuis qu’on a des babi, il arrive parfois que l’on n’écoute plus de musique. Ou moins. Parce qu’on est trop dans sa tête en train de penser des trucs, trop dans son train du quotidien à gérer, organiser, planifier. Et ce sont rarement des bonnes périodes, celles où il n’y a plus de musique.
Parce qu’avec la musique c’est un peu ton cœur qui s’ouvre à toi pour que tu l’entendes. Pour que tu n’oublies pas de donner à ceux que tu aimes et qui sont là, tout près de toi, des bonjours attentifs, des « est-ce que tu as bien dormi cette nuit ? », avec un sourire d’amour, et des câlins qui disent « je suis heureuse de t’avoir dans ma vie ».
Vous avez peut-être remarqué, vous aussi, comme avec le stress de la rentrée et le rythme de taré qu’on s’acharne à suivre, on a vite fait de sauter d’un point logistique à un autre sans prendre le temps de dire :
– Waouh ce jean te va méchamment bien, t’es super beau avec !
Ou juste :
– Merci d’avoir ramassé le linge.
(Vidé le lave-vaisselle, ça marche aussi).
Certains soirs, il y a tellement de choses « à faire » qu’on peut carrément zapper de demander, en tout premier, en regardant dans les yeux, en touchant une main : « comment tu vas ? comment s’est passée ta journée ? ».
Moi la musique m’aide pour ça. Pour me relier aux autres, pour me rappeler ce qui compte. Et pour moi-même aussi. La musique me dit : t’inquiète pas, ça va aller. Everything’s gonna be alright.
Quand j’en peux plus et que je suis sur le point d’exploser, je retourne à mes vieux CD de reggae roots, et vraiment, avec les battements ça va mieux. Je sens que je ne suis pas seule et que j’ai la ressource en moi, que je peux décider que l’essentiel est là, juste devant mes yeux, et que les petits soucis quotidiens sont ce qu’ils sont : petits.
Et je ne connais rien, rien qui console mieux que la kora.
La kora console de tout.
Toumani Diabaté en concert à New Delhi en décembre 2011.
Écoute ça jusqu’au bout des dix minutes, tu vas voir. Peut-être tu vas pleurer, mais ton cœur va se remplir en grand aussi… ♥
Je ne sais plus où j’ai lu ce truc :
« Ce n’est pas parce qu’il est heureux que l’oiseau chante, c’est parce qu’il chante qu’il est heureux ».
Vous trouverez peut-être ça un peu cucul la praloche, surtout si vous êtes du genre intello cynique, là c’est sûr même. D’ailleurs moi aussi je me le dis. MAIS… il y a cette autre partie de moi, profonde, qui répond : ferme-la, et prends-le dans ta gueule parce que c’est juste vrai.
Don’t worry about a thing
‘Cause every little thing gonna be alright
Three little birds
Allez, je vous la lâche maintenant, la B.O. de notre voyage qui fait battre nos cœurs si fort…
Accessible en playlist sur notre chaîne YouTube ici :
https://www.youtube.com/watch?v=f4Mc-NYPHaQ&list=PL4jhWDuXjI_U_BfutIiFon0WEXIbg1VqJ
- Queen, I want to break free
- The Beatles, Drive my car
- Creedence Clearwater Revival, Run through the jungle
- Bob Dylan, The time they are a changin’
- America, A horse with no name
- Eels, Hey man (now you’re really living)
- John Butler Trio, Ocean
- The Mamas & the Papas, California Dreamin’
- Cat Stevens, Lady d’Arbanville
- The Beatles, A day in the life
- Toumani Diabaté & Ballaké Sissoko, Cheikhna
- Damon Albarn, Heavy seas of love
- Alanis Morissette, Thank you
- Supertramp, Goodbye Stranger
- David Bowie, Space Oddity
- Angus and Julia Stone, Big Jet Plane
- Nirvana, In bloom
- Arcade Fire, In the back seat
- Ryan Gosling & Emma Stone, City of stars (B.O. La La Land)
- Israel « IZ », Somewhere over the rainbow
- Habib Koité, Wassiye
- Keith & Tex, Stop that train
- Pink Floyd, Atom heart mother suite
… et tant que vous l’écoutez, enchaînée, sans même lire les titres des chansons, vous vibrez avec nous. Chez vous, dans votre auto, partout. On est ensemble, comme on dit au Mali. Enjoy ! 🙂
Et merci.
Merci pour tous vos messages de dernière minute cette semaine, et jusqu’à hier soir tard. Les appels, les textos, les mails, si nombreux que je n’ai pas eu le temps de répondre à tous (vu que, comme d’hab’, on était un peu à l’arrache sur les derniers préparatifs).
Merci merci merci.
Regardez même ce qu’on a découvert hier matin par la fenêtre de notre cuisine qui donne sur la terrasse des voisins d’en face…
Merci Karine, merci Hervé. À l’aube de notre dernier jour en France, vous nous avez fait une grande émotion qui a tout mouillé mes yeux.
All you need is love, comme y’en a qui s’arrêtent jamais de chanter chez moi !
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