Photo : Le lac Kussharo, depuis la source chaude d’Ikenoyu (Hokkaido, Japon, 9 août 2024).
Sur le même modèle que les guides pays par pays que je vous proposais en 2018-2019 pour suivre notre grand voyage en Asie Pacifique… Pierre-Marie, ce nouvel article est pour toi !
Et pour vous aussi, qui me lisez sans faiblir, car il est l’ossature de notre voyage dans le nord du Japon. Notre itinéraire, avec même le tracé sur une carte, pour vous répondre quand vous me demandez :
– Mais vous avez fait quoi alors au Japon ?
Préparez-vous un café une théière de thé matcha et bonne lecture !
→ En complément, lire Japon façon guide
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- Période : 24 juillet – 24 août 2024 (4 semaines).
- Âge des enfants : 11, 13 et 15 ans.
- Transport pour y aller : 12h de Paris à Tokyo en vol de nuit.
- Décalage horaire : + 7h l’été, + 8h l’hiver.
- Transport sur place : à pied et en métro à Tokyo et Sapporo.
En Shinkansen pour la liaison Tokyo « Sendai.
Location d’une auto à Sendai pour trois semaines dans le nord du Japon (Tohoku et île de Hokkaido).
Traversée en ferry de l’île de Honshu (Aomori) à l’île de Hokkaido (Hakodate).
Attention, le permis international n’est pas reconnu pour les Français·es au Japon ! Pensez à faire avant le départ une traduction de votre permis original en japonais.
- Hébergement : minshuku (petites pensions de famille pas chères, sans repas ni petit-déjeuner – rien à voir avec le terme « pension » chez nous), auberges de jeunesse, ryokan (auberge traditionnelle plutôt haut de gamme), hôtels, appartements Airbnb.
Δ L’info qui fait plaisir : La différence entre le Japon et tous les autres pays dans lesquels j’ai voyagé, c’est que, au Japon, même si tu loues un hébergement pas cher du tout, exigu, rudimentaire, tu vas quand même avoir un truc correct ET PROPRE !
→ Je vous prépare un article plus spécifique sur l’hébergement au Japon.
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Vous avez envie de plusse de photos du Japon ?
Cliquez ICI ou sur la photo pour le nord du Japon.
Cliquez ICI ou sur la photo pour le sud du Japon.
LA CARTE
Depuis cinq ans que Mickaël imagine que nous imaginons ce nouveau voyage au Japon, l’idée était de découvrir le nord de l’archipel, et, plus précisément, la région du Tohoku et l’île de Hokkaido (qui n’est japonaise que depuis la fin du XIXe siècle, je vous en dis plusse après).
Le lien Google Maps de notre itinéraire :
https://www.google.com/maps/d/viewer?hl=fr-CA&ll=40.500330174545134%2C140.52765796888565&z=7&mid=1_tGl4yN4FlgbI5YrL7bmYrXaLKXUpRI
Pour le sud du Japon, en passant par le difficilement contournable triangle touristique Tokyo-Kyoto-Osaka, retrouvez les étapes de notre premier voyage en famille dans Japon façon guide.
Le budget au Japon
Bien sûr, partir loin (cinq billets d’avion) et longtemps (cinq personnes à loger), ça coûte cher. Mais la dévaluation du yen au cours des dernières années a nettement joué en notre faveur.
En 2024, 1 € = 162 ¥
(par rapport à 1 € = 120 ¥ lors de notre voyage 2019)
C’est-à-dire que, une fois sur place, la nourriture, le transport, les visites, le shopping, reviennent beaucoup moins cher qu’en France. Évidemment quand je dis « beaucoup moins cher », on s’entend que c’est pas le Laos ! Mais hormis les billets d’avion, voyager au Japon est moins cher que voyager en Allemagne ou en Italie. On a calculé que chez Uniqlo par exemple, c’est un tiers du prix par rapport à chez nous. Un quart même parfois.
L’essence est entre 170 et 175 ¥ le litre, soit 40% moins cher qu’en France (pour 1,75 € le litre) – et les autos japonaises consomment beaucoup moins.
Autre valeur de comparaison pour les fumeurs et les fumeuses : un paquet de Philip Morris au Japon c’est 430 ¥ (= 2,65 €), soit plus de quatre fois moins cher qu’en France (12 € pour le même paquet).
Je projetais de ramener un petit camion Isuzu rempli de clopes mais j’ai appris à la douane que, pour la France, c’est une cartouche par personne majeure. UNE cartouche. Mschiiii. (Interjection écrite entre Mickaël & moi, tout à fait personnelle et non homologuée, pour exprimer en texto quand l’un·e de nous émet un tchip. Là c’est moi.)
Et la nourriture, donc, est aussi beaucoup moins chère (et délicieuse) au Japon.
À part les fruits. Les fruits sont hors de prix. Mais j’avais bien prévenu les enfants qu’en août, on ferait « le mois sans fruits et sans légumes ». On a cédé sur les mini-pommes d’amour vendues la peau d’un gros cul sur les stands de rue pendant le concours de feux d’artifice de la rivière Sumida, dans le quartier d’Asakusa à Tokyo. Mais c’est parce que c’était au début du voyage, pour adoucir le choc du décalage horaire et de la chaleur humide si difficile à supporter…
La nourriture est moins chère à part les fruits, à part les restos haut de gamme aussi. Bien sûr. Les restos haut de gamme sont chers partout ! Mais on n’en a pas fait. On n’a pas fait de resto de teppanyaki (cuisine ouverte sur une grande plaque métallique où l’on saisit les poissons frais et les okonomiyaki). On n’a pas fait non plus de resto de grillades de bœuf de Kobe. Les enfants auraient aimé pourtant, ils l’ont réclamé à cor et à cris, mais on a tenu bon. Faut pas déconner.
→ Merci de retenir qu’on a QUAND MÊME mangé tous les jours et que je suis en train de vous préparer deux articles dédiés :
Manger au Japon
Manger dans la rue au Japon
En effet, nous avons pris l’écrasante majorité de nos repas quotidiens dans les konbini.
Pour vous donner une idée, on visait 5 000 ¥ par repas.
C’est-à-dire environ 30 € pour cinq (dont trois gros·ses mangeur·euses), bière / saké et gourmandises incluses.
C’était pas facile de rationner les enfants au niveau de la nourriture parce qu’ils et elle savent très bien manifester leurs émotions de mécontentement et de frustration parce qu’ils et elle avaient exprimé sans ambiguïté avant le départ qu’ils·elle venaient au Japon POUR MANGER. Que c’était de loin leur motivation première, à tous les trois, la raison d’être de leur voyage.
Donc Mickaël et moi on a compensé par nous-mêmes. Vu qu’on n’est plus en pleine croissance. Quand tu y penses, c’est un drôle de truc quand même, d’être parent… C’est ce que je me disais pendant mes grossesses déjà, quand ton enfant se nourrit physiologiquement de toi, à l’intérieur, puise dans tes réserves pour grandir pendant que tu te ratatines.
Notre itinéraire
Semaines 1 et 2 : île de Honshu
4 premiers jours à Tokyo
Asakusa : notre quartier préféré de Tokyo – avec celui de Ueno où nous logions il y a cinq ans. C’est dans les ruelles tranquilles de l’arrière d’Asakusa que nous avons élu domicile cette fois-ci (M° Inaricho sur la Ginza line).
Asakusa est un quartier à la fois populaire et traditionnel, mixte d’immeubles et de maisons basses, de temples retirés et de restaurants en vue, de grandes avenues et de petites rues, où les gens habitent en vrai une fois l’effervescence de la journée dissipée. Le soir les rues sont super calmes et le matin si on se lève très tôt (par exemple sous effet du décalage horaire…), on tombe sur des cours collectifs de yoga ou de gym douce dans la rue.
Nous retournons avec exaltation à Senso-ji, le plus vieux temple bouddhiste de Tokyo, qui dégage tant de paix et de sérénité.
Le samedi soir nous assistons (sauf le Grand Lièvre, 13 ans, qui déteste ça et préfère rester seul à l’appart’) au Festival de feux d’artifice de Sumidagawa, qui a lieu chaque année le dernier samedi de juillet au bord de la rivière Sumida. C’est une grande fête, avec des milliers de Japonais·es en sortie et des stands de boissons et de nourriture de rue partout.
L’occasion de constater que, même dans les grands rassemblements populaires comme celui-là, on ne trouve pas une canette de bière, pas un papier gras par terre. Je vous en reparlerai dans un prochain article consacré à Tokyo (Cinq étonnements à propos de Tokyo).
Φ→ En attendant, si vous voulez plonger dans le bain du Festival de feux d’artifice de Sumidagawa, c’est en vidéo sur ma chaîne YouTube :
https://youtube.com/shorts/tLqbKgr62mo?feature=shared
https://youtu.be/0vZtdLzT9sg?feature=shared
Ueno : balade dans le parc de Ueno à la recherche des plaques d’égout Pokémon. Nous remontons les terrains de base-ball en nous remémorant ce que nous avions visité ici il y a cinq ans : le zoo de Ueno, le Musée National de Tokyo avec ses armures de samouraïs…
Akihabara : gros quartier geek, caractérisé par des grands immeubles aux façades criardes avec les mots du high-tech que je ne comprends pas. C’est le paradis des mangas, du jeu vidéo et des boutiques de figurines (où nous sommes allé·es), mais aussi des bars à hôtesses (où nous ne sommes pas allé·es).
D’Akihabara, nous avons poussé à pied jusqu’aux jardins du Palais impérial dans le quartier de Marunouchi, mais ledit Palais est fermé le lundi et le vendredi et on était vendredi. C’est ballot.
Harajuku : quartier ultra touristique et commercial, blindé de monde, repaire du cosplay et des boutiques de costumes qui vont avec. Moi j’adore le gothique sexy donc ici, observer comment les filles sont habillées, avec force dentelle noire, résille sur les bras et les jambes, hauts serrés lacés de satin noir, jupes en tulle très courtes ou très longues, grandes chaussettes, énormes chaussures, maquillage intense et cheveux de toutes les couleurs, c’est un bonheur pour moi.
Une consolation pour devoir supporter les heures de shopping ado dans les nombreuses friperies.
Ah oui, et puis aussi, on a fait un micro-pig café dans ce quartier. J’éprouve une forme de honte à le dire… Parce qu’une part de moi juge que c’est mal – et peut-être un peu ridicule. Alors que j’aime tellement les cochons pour tout un tas de raisons (qui me regardent 😉).
Φ→ Si vous aussi vous aimez les cochons et que vous fermez les yeux sur le fait qu’ils ne vivent pas leur best life dans la forêt, j’ai posté de courtes vidéos qui vous permettront de savoir ce qu’est un micro-pig café :
https://youtube.com/shorts/HaL71YACvpM?feature=shared
Shibuya : comme Harajuku, quartier ultra touristique, et probablement la plus célèbre image de Tokyo avec son carrefour emblématique de passages piétons bondés (dont un en diagonale), où s’entrecroisent chaque jour des milliers de cadres affairé·es, flâneurs·euses et touristes entre les immenses buildings de centres commerciaux dévolus aux loisirs et au divertissement.
Mickaël et les enfants y ont donc fait comme il se doit leur shopping de fans de mangas et de jeux vidéo (mall du Parco, One Piece Store, Nintendo, Jump Shop, etc.).
Φ→ En vidéo, depuis le dernier étage de la boutique One Piece dont les fenêtres donnent sur le carrefour de Shibuya :
https://youtube.com/shorts/ykeQZqOKpOQ?feature=shared
Notez qu’on peut quand même faire autre chose que du shopping à Shibuya et Harajuku, par exemple aller visiter le sanctuaire shinto de Meiji-jingu. Retiré, au milieu d’un parc, dans lequel dansait dehors et en musique un groupe de rockers et de rockeuses sur le retour en jean serré, santiags et blouson en cuir. C’était super !
6 jours de road-trip dans le Tohoku
Shinkansen de Tokyo à Sendai, puis location d’une auto pour trois semaines de road-trip : petite Toyota hybride boîte automatique, volant à droite, conduite à gauche 😬).
Zao onsen : petite ville thermale de montagne.
Ses sources chaudes naturelles, à très forte teneur en soufre et parmi les plus acides du Japon, sont connues pour embellir la peau. Mais je ne peux pas vous le garantir parce que quand j’ai regardé la peau de mon poignet après les onsen, ce que j’ai vu surtout, c’est mon bracelet en argent du Niger complètement flingué. En lieu et place d’embellissement de la peau, ça m’a fait des nouvelles rides de contrariété.
Leçon pour vous : attention à vos bijoux dans les sources, surtout quand elles sont sulfuriques !
Alors oui, ça pue l’œuf pourri dès qu’on prend la petite route de montagne. Mais en montant on perd dix degrés par rapport à Tokyo, et quand tu peux de nouveau respirer sans cramer tes poumons par une chaleur de plomb, tu t’en fous que ça pue l’œuf pourri, crois-moi, t’es juste content·e de respirer !
En plusse, le ryokan dans lequel nous avons séjourné est un écrin de luxe. Le dîner traditionnel composé de dizaines de petits bols de mets subtils au ras du sol, mémorable. Et le lendemain matin, pareil. C’est ici que j’ai mangé la meilleure soupe miso de ma vie.
Yamagata : temples bouddhistes de Yamadera. Magnifiques.
« Yama » c’est montagne, « yamadera » littéralement le temple de la montagne. Bien sûr il faut grimper les mille et quelques marches des escaliers. Bien sûr les enfants se cherchent et se poussent, bien sûr les garçons font un vacarme monstrueux qui résonne dans la montagne et trouble le recueillement de tous les Japonais et toutes les Japonaises qui ont fui la ville dans l’espoir de trouver en ce lieu calme et sérénité. N’empêche. C’est magnifique.
C’est de là-haut que j’ai pris la photo que vous voyez actuellement en bannière du blog et que j’ai choisie pour être également la couverture de notre album photo JAPON 2024.
Baie de Matsushima : célébrée par le poète Basho dans ses haïkus (notamment « Morning and evening », 1689) comme étant « l’une des trois plus belles vues du Japon » – après le Pont du ciel d’Amanohashidate (préfecture de Kyoto) et le grand torii flottant de Miyajima (préfecture de Hiroshima), que vous avez déjà vu par exemple dans cet article : Quand j’avais 10 ans – Paix et sérénité.
L’assertion de Basho, « one of the three most beautiful views in Japan », que l’on peut lire partout à Matsushima, a été une de nos running jokes du voyage. Parce qu’en fait… euh… non ! Enfin, la baie de Matsushima est superbe, c’est vrai, c’est très beau, MAIS : il y aurait pas comme de l’eau qui aurait coulé sous les ponts depuis 1689 ?
En effet, cette appellation – qu’on pourrait qualifier de « best-view contrôlée » – date du tout premier classement de l’histoire du Japon pour les touristes (touristes exclusivement japonais·es à l’époque). Le premier TOP 3 national si vous voulez. Et cette origine historique ancienne explique pourquoi « les trois plus belles vues » (nihonsankei en japonais) sont toutes trois des paysages emblématiques de la période Edo (1603-1868).
En réalité, mes yeux ont déjà connu des vues tellement plus belles du Japon au moment où j’arrive à Matsushima. Je ne pense même pas à l’île de Miyajima, qui a elle aussi l’honneur de figurer dans ce premier TOP 3 national. Non, moi je repense à mon émotion au sommet de l’île de Oshima, devant la mer intérieure entre Honshu et Shikoku. Ou bien à Katsurahama, au sud de l’île de Shikoku.
Et je verrai encore bien d’autres plus belles vues cet été, durant ce road-trip qui ne fait que commencer ! 🤩
→ Instantanés du Japon maori
Ces précisions nécessaires ayant été apportées, je ne vais pas dénigrer Matsushima parce que c’est quand même très beau, ces 260 îlots couverts de pins dans l’océan ah l’océan vivre la vie autrement. Et puis, si vous venez jusqu’ici, ce n’est sûrement pas QUE pour manger des huîtres, du pain au curry d’huître et des crackers à l’huître. Donc ne boudez pas l’attraction touristique première de la ville et faites le sightseeing tour de la baie en bateau. Évidemment.
Après, certaines îles comme celle de Fukuurajima sont accessibles à pied par un petit pont (laqué rouge typique) et j’ai beaucoup aimé la balade au son des cigales japonaises.
Gorges de Geibikei : formées par l’érosion de la rivière Satetsu, les gorges sont bordées par des parois rocheuses de plus de 100 mètres de haut.
On a fait un tour en barque sur la rivière, seul moyen d’accéder à ces endroits sauvages. L’embarcation est propulsée de la même façon que les gondoles à Venise par un batelier qui raconte l’histoire du site (en japonais exclusivement) et chante des chants folkloriques traditionnels.
Kakunodate : aussi appelée « la petite Kyoto du Tohoku », parce que c’est une ancienne ville fortifiée dont l’architecture traditionnelle a été préservée.
Visite du quartier des samouraïs et de leurs maisons d’époque.
Balade sur les berges de la rivière Hinokinai.
Retenez que c’est un des lieux les plus célèbres du Japon pour observer les érables à l’automne et les cerisiers en fleurs au printemps (plus de 400 sur les berges). Bon, là on est l’été et c’est quand même hyper beau même si les enfants sont relou parce qu’il fait très très chaud.
Lac Tazawa : premier lac de caldeira de notre voyage. Un lac de caldeira est un lac qui s’est formé dans un cratère volcanique après effondrement des flancs et du sommet du volcan vers l’intérieur. (Je vous livre ce que j’ai compris.)
Le lac Tazawa est le lac le plus profond du Japon : il mesure 423 mètres de profondeur – ce qui veut dire que, même l’hiver quand ça pèle ici, le lac ne gèle jamais. Moi je sens ici comme un petit souffle de Nouvelle-Zélande… mais sous une chaleur torride !
Aomori : préfecture la plus septentrionale du Tohoku, Aomori est considérée comme l’une des villes les plus agréables du Japon. Son nom signifie « forêt bleue » ; Aomori est située face à deux océans (la mer du Japon et l’Océan Pacifique), et entourée de montagnes, gorges, cascades, lacs, rivières, vallées… Elle est à la fois un parc naturel classé au Patrimoine de l’Unesco (notamment pour sa forêt vierge de hêtres) et un grand centre urbain, culturel et artistique.
L’événement le plus important de l’année dans la préfecture, ainsi que sa plus grosse attraction touristique, est le Festival Nebuta, extrêmement populaire chez les Japonais·es, qui se déroule chaque année pendant une semaine au début du mois d’août.
Grosse (grosse grosse) flambée budgétaire pour nous. Le prix des hébergements sur Aomori et ses environs est multiplié par quatre pendant Nebuta – comme Paris pendant les J.O. Mais c’est un événement que Mickaël prépare depuis un an et qui ne ressemble à rien qu’on ait déjà fait : les habitant·es défilent costumé·es dans les rues en poussant d’énormes chars lumineux en papier washi qu’ils et elles ont confectionné eux-elles-mêmes pendant l’année écoulée dans le respect de la tradition. Les participant·es au défilé chantent, dansent et frappent sur des tambours devant les nombreux spectateurs et spectatrices assis·es ou debout le long des trottoirs.
Nebuta est une vraie grande fête japonaise populaire, joyeuse, avec quasiment pas de touristes occidentaux, et j’ai adoré voir ça. La liesse dans les rues est ultra communicative et elle nous a porté·es sur le long chemin du retour à pied pour rejoindre le tout petit appartement qu’on avait loué (car il faut s’éloigner pour trouver des prix décents et on s’était pas mal éloigné·es…).
Φ→ En vidéo, si vous brûlez de voir à quoi ressemble Nebuta :
https://youtu.be/VZ8NJBROTfo?feature=shared
https://youtu.be/mpj8Oqb_Pr8?feature=shared
https://youtu.be/9ABGzW1Igv4?feature=shared
Semaines 2 et 3 : île de Hokkaido
11 jours de road-trip du sud à l’est puis d’est en ouest
Liaison en ferry du port d’Aomori au port d’Hakodate sur l’île de Hokkaido.
Le ferry japonais est en soi une expérience exceptionnelle. Je vous raconterai avec des détails et des photos dans un prochain article : Petits récits nippons : Les transports au Japon.
Apprenez d’abord (sauf si vous le saviez déjà et alors respect à vous) que l’île de Hokkaido n’est rattachée à l’État japonais que depuis la fin du XIXe siècle. Auparavant, c’était l’île des Ainu (prononcez « Aïnous ») qui se sont bien fait massacrer la gueule par l’occupant japonais, comme les Indien·nes d’Amérique et les populations autochtones du Grand Nord Canadien avant eux et elles et il y a donc toute une histoire riche de leur culture, leur mode de vie, leurs arts, leur religion, leurs habitudes culinaires, leurs vêtements, leurs maisons, à découvrir.
En ce moment, le Marcass’ (11 ans) est à fond dans la lecture de Golden Kamui, une série de manga qui met en scène des Ainu, dont l’intrigue se passe à Hokkaido dans des endroits où nous sommes allé·es cet été. Donc dès qu’il rentre du collège, il reprend le volume de Golden Kamui à la page où il s’est arrêté la veille, et régulièrement se lève pour me montrer un dessin :
– Regarde maman, ça te rappelle rien ?… Devine où c’est !
C’est comme ça que la dernière fois, j’ai reconnu la prison d’Abashiri. Enfin j’avais oublié le nom, évidemment, mais je me souvenais très bien du temps qu’il faisait ce jour-là, et aussi que les garçons avaient commencé à s’embrouiller cinq minutes à peine après qu’on avait pénétré les grilles de l’ancienne prison.
Hakodate : important port de pêche ouvert sur Honshu, Hakodate est la troisième plus grande ville de Hokkaido (derrière Sapporo et Asahikawa).
Visite des anciens entrepôts dans l’immense halle publique construite en 1910 et réhabilitée.
Balade dans la vieille ville, et puis plus loin sur les hauteurs, avec de nouveau un objectif de géocaching plaques d’égout Pokémon… Nous avons ainsi découvert, tout à fait par hasard, l’Église catholique de Hakodate, fondée par huit sœurs françaises à la fin du XIXe siècle quand Hokkaido a été rattachée au Japon dit « continental », et, à l’origine (je ne sais pas aujourd’hui), dédiée aux femmes.
Téléphérique à la nuit tombée pour une vue panoramique sur la ville illuminée.
Attention à Hakodate : ne ratez pas le Lucky Pierrot ! C’est MAINTENANT OU JAMAIS !
→ Vous en saurez plusse dans Manger dans la rue au Japon…
Lac Toya : deuxième lac de caldeira de notre voyage. Un très chouette endroit pour pique-niquer, dès lors que vous ne restez pas en bas sur les bords du lac. Enfin c’est joli, si vous avez des enfants, laissez-les d’abord se dégourdir les jambes autour du lac car il y a… une nouvelle plaque d’égout Pokémon à chercher ! Mais ensuite, une fois que vous l’avez trouvée, faites vos courses au konbini (celui que vous voulez, au Japon c’est pas les konbinis qui manquent ;-), puis prenez la petite route qui monte. Là-haut il n’y a personne, un petit sanctuaire pour méditer, le calme absolu, et la vue sur le lac est saisissante.
Φ→ En vidéo, depuis les collines qui surplombent le lac Toya (avec le chant si particulier des cigales japonaises 😍) :
https://youtu.be/CYJAPyoYl6s?feature=shared
Muroran, plage d’Itanki : longue plage de sable fin, surmontée de falaises.
On s’est arrêté·es ici par hasard, parce que c’était beau et désert, à l’exception de quelques vans de surfeurs et de surfeuses. Sur un talus avant d’arriver à la plage, j’ai trouvé des baies sauvages qui ressemblaient à des framboises mais qui n’étaient pas des framboises. C’était bon.
Je vous recommande particulièrement Itanki si vous avez le blues de la Normandie. (Ce n’était absolument pas le cas pour moi, mais comme j’avais le blues de ma copine Adeline pour qui la Normandie est le trésor de son enfance, c’était quand même un peu pareil.)
Noboribetsu : station thermale située au pied du mont volcanique Hiyori, dont les sources d’eau chaude naturelles sont classées parmi les meilleures du Japon et acheminées jusqu’aux établissements de santé de la ville.
Comme Beppu que nous avions visitée en 2019 sur l’île de Kyushu, Noboribetsu a sa « vallée de l’Enfer » : Jigokudani Valley, dont les eaux bouillonnantes jaillissent des profondeurs de la terre de façon spectaculaire, mais aussi le lac sulfureux d’Oyunuma, qui s’est formé suite à une éruption volcanique. Les deux sites sont facilement accessibles par un sentier pédestre très bien balisé dans la forêt et des petits ponts de bois pour s’approcher (sans danger) des sources volcaniques encore en activité.
Φ→ En vidéo, même ultra short, parce qu’aucune photo ne peut rendre compte de la vie bouillonnante qui palpite dans la « vallée de l’Enfer » de Noboribetsu :
https://youtu.be/aSY71UOQyGU?feature=shared
À ce moment-là, je lisais les mots de Jeanne Cherhal, une artiste que j’aime d’amour.
« Face à un volcan en activité, on a la sensation furtive de contempler la planète telle qu’elle devait être il y a des millions d’années. » (« Volcan », p.143)
Jeanne Cherhal, À cinq ans, je suis devenue terre à terre, éd. Points, coll. « Le goût des mots », 2020.
C’est ça. C’est exactement ça. Et c’est un des paysages naturels les plus dingues que j’ai vus de ma vie. Avec le Bromo, sur l’île de Java en Indonésie.
Δ L’info pratique : l’accès aux sources géothermiques de Noboribetsu est gratuit. Tu payes seulement le parking si tu es venu en auto. Ça te coûte 500 ¥ (= 3 €), tu restes le temps que tu veux et le même ticket est valable sur les autres parkings de la zone quand tu changes de site.
Enfin dernier truc : c’est à Noboribetsu onsen, dans un minuscule shokudo familial qui ne payait pas de mine, basique, pas cher et sans charme, avec une patronne bourrue qui n’était pas là pour être sympa avec les gaijin, qu’on a mangé les meilleures miso ramen de Hokkaido !
→ Manger au Japon
Musée Upopoy : musée et centre de ressources du peuple ainu, situé sur les bords du lac Poroto au cœur du Parc national ainu.
Intéressant à découvrir (en plusse nous ce jour-là il pleuvait des cordes bien serrées sur la route, le musée est arrivé à point-nommé) pour comprendre que la population autochtone de Hokkaido avait bien plus à voir avec les Russes des îles Kouriles qu’avec les Japonais·es de Honshu.
Ouvrir son esprit (et celui des enfants), nourrir sa culture, toujours se souvenir que rares sont les peuples qui n’en ont jamais opprimé d’autres.
Shikaribetsu : village autour du lac naturel Shikaribetsu qui s’est formé à 800 mètres d’altitude.
Surtout connu parce que, l’hiver, le lac de Shikaribetsu et ses environs se transforment en village de glace. Nous c’était l’été donc évidemment y’avait pas de glace, mais on a vécu le lac dans la brume. Sous la pluie. Et dormi en chambre surclassée avec vue plongeante sur le lac !
Parc national d’Akan-Mashu : immense espace naturel dans l’est de Hokkaido, le parc national d’Akan-Mashu s’ouvre sur trois lacs volcaniques splendides au milieu des montagnes. Pour qui aime la nature et la rando. Et même pour les autres : ces trois lacs, je crois que c’est ce que j’ai vu de plus beau au Japon.
Lac Akan : une balade sauvage que j’ai adorée.
Lac Kussharo : le plus grand lac de caldeira du Japon (superficie de près de 80 km2).
Nous l’avons abordé depuis des sentiers et des points de vue différents. Parfois en hauteur, parfois les pieds dans l’eau : source Ikenoyu, source Sunayu (où vous pouvez créer votre propre bain chaud en creusant dans le sable (et c’est hyper chaud !).
C’est une photo du Lac Kussharo que j’ai choisie en tête de cet article.
Lac Mashu : renommé comme étant l’un des lacs à l’eau la plus transparente au monde (transparente jusqu’à 30 mètres de profondeur !)
Φ→ En vidéo, la vue depuis les hauteurs sur le lac Mashu :
https://youtu.be/geQSRVeWomA?feature=shared
Mont Io (Iozan) : encore un paysage volcanique de fin (ou de début ?) du monde… Les vapeurs sulfureuses qui émanent de ce volcan toujours en activité, colorent la roche en jaune bouton d’or. Et l’eau qui jaillit de la pierre est brûlante !
Φ→ En vidéo, pour voir la vapeur et peut-être un peu sentir la chaleur qui émane de Iozan :
https://youtu.be/BZInboV0K2w?feature=shared
https://youtu.be/bSF6tN1jQxI?feature=shared
Ancienne prison d’Abashiri : outre la condamnation à mort, l’incarcération à la prison d’Abashiri était la peine la plus sévère encourue par un criminel (y compris les « criminels » politiques) pendant l’ère Meiji. Entre 1890 et 1912, les détenus ont construit la prison à mains nues, avant d’être mis à contribution au développement agricole et industriel de la région.
Les enfants ont kiffé la visite. Le parcours est très bien fait et donne « à voir » avec beaucoup de réalisme les conditions et le quotidien de la prison.
Δ L’info de la runneuse : non loin de la prison d’Abashiri, se court chaque année au mois de juin un ultra marathon de 100 km autour du lac Saroma. Bon, je vous dis ça, je ne sais pas s’il se tient toujours aujourd’hui, mais moi, à ce moment de mon voyage, je lisais Autoportrait de l’auteur en coureur de fond, le récit autobiographique de Murakami, et c’est ainsi que je l’ai appris. En même temps que cette leçon de running qui est aussi une leçon de vie :
« La douleur est inévitable. La souffrance est une option. » (p.8)
À bons entendeurs et bonnes entendeuses…
Parc national de Daisetsuzan : le plus grand parc national du Japon, où culmine le Mont Kurodake (1 984 mètres) entre montagnes, rivières, falaises et cascades. Le Mont Kurodake est accessible après une partie en téléphérique, une autre en télésiège, et enfin une ascension à pied jusqu’au sommet. Si vous aimez les randos en pleine nature, c’est là qu’il faut aller ! (après les lacs du Parc national d’Akan-Mashu 🤩).
J’ai adoré le sentier de Momijidani (« vallée des érables ») qui s’enfonce dans une forêt très épaisse en suivant le cours de la rivière Akaishi jusqu’à la cascade naturelle sublime de pureté à laquelle elle prend sa source (chutes de Momijidaki). Je précise qu’on était complètement seul·es dans la forêt et qu’on n’a croisé personne, même pas un ours.
Φ→ En vidéo dans le Daisetsuzan, pour approcher un peu la cascade d’eau pure de Momijidaki qui donne naissance à la rivière Akaishi :
https://youtu.be/U_7DkBX4vho?feature=shared
https://youtu.be/5sIgqBRV4t0?feature=shared
Sounkyo onsen : station thermale située dans le Parc national de Daisetsuzan, et donc le point de départ idéal pour les randos.
Ici, tu vas aux onsen le soir pour détendre ton corps endolori par l’effort de la marche en montagne. À l’hôtel où on est, il y a des onsen extérieurs dans la forêt. C’est magnifique. Tu serres les fesses que les ours ne s’approchent pas, mais c’est magnifique.
Euh… attends, ça fait deux fois là… la question des ours au Japon, on en parle à un moment donné ?
Non, on n’en parle pas.
On en parlera plus tard, vers ici : Voyager avec des enfants côté face !
Otaru, plage d’Ishikari : oui bon bah là c’est sûr, après toutes les merveilles de nature préservée qu’on vient de voir à Hokkaido, la plage d’Ishikari c’est pas ouf – même si c’est ici que j’ai pris ma plus belle photo du voyage du Grand Lièvre (de dos, accroupi en maillot sur le sable, comme d’hab’).
Mais tu voyages avec des enfants, c’est l’été, ils et elle veulent se baigner. Quand même.
Sapporo : capitale de Hokkaido, célèbre pour sa bière (la bien-nommée Sapporo), ses ramen et son festival annuel de la neige (mais là c’est l’été comme j’ai dit, y’a pas de neige).
J’aurais aimé vous écrire un Cartoville Sapporo comme le Cartoville Montréal de mon pote David, mais ce que j’ai vu de Sapporo tient en deux lignes :
- L’hôpital de Higashi Tokushukai. Il fallait bien une suite à notre tour du monde des hôpitaux… vu que les deux seuls pays dans lesquels nous n’avons pas eu à faire l’expérience de l’hôpital, c’était (jusqu’à présent) le Japon et la Nouvelle-Zélande ! Mickaël a passé l’été en sous-marin comme s’il avait un verre collé à l’oreille gauche. Sans se plaindre, jamais. Jusqu’au moment où il a dit : « ça suffit, je vais à l’hôpital ». #MonMecEstExtraordinaire.
- Et le centre commercial Tokyu Department Store, où nous avons passé pas loin de quatre heures dans un seul magasin (Uniqlo) et où nous avons perdu les garçons à l’heure de la fermeture du building. Ouais. Quand ton cœur d’un coup s’arrête de battre, parce qu’aucun·e employé·e ne parle anglais et que tu n’as aucun moyen de retrouver tes enfants 😱
Semaine 4 : retour sur l’île de Honshu
6 jours de road-trip sur la côte est du Tohoku
Retour en ferry du port d’Hakodate au port d’Aomori sur l’île de Honshu.
Hirosaki : ancienne cité féodale réputée pour son parc aux milliers de cerisiers en fleurs en avril, et pour son château répertorié comme étant l’un des plus beaux du Japon.
C’est beau, oui. Mais le mois d’août manque de cerisiers en fleurs.
Lac Towada : le plus grand lac de caldeira de Honshu (61 km2, profondeur 327 mètres). C’est un lac perdu au milieu de forêts. Je pourrais vous dire qu’il est à couper le souffle comme les grands lacs de Hokkaido, car il l’est, mais ce que j’ai trouvé encore plus magique dans ce coin paumé, ce sont les forêts. Le kamui, l’esprit de la forêt qui s’empare de toi quand tu te balades entre des cèdres centenaires et que tu débouches d’un coup sur un sanctuaire mystique.
Towada est vraiment un endroit de randonnée en pleine nature, backpack, bivouac (#BewareOfBears) et canoé sur le lac. Ou pédalo dans un cygne-en plastique.
Kuji : pas grand-chose à voir ici (surtout sous la pluie) mais un bon spot pour une pause déj’ avec des enfants car… eh oui, une nouvelle plaque d’égout Pokémon à géocacher ! Pokémooon ! Attrapez-les tous !
Miyako, plage de Jodoga : jolie plage de galets sur la côte d’Iwate, eau cristalline et formations rocheuses dans la mer.
S’il fait trop moche pour vous baigner, comme ce fut le cas pour nous, il y a un chouette sentier de randonnée, accessible même aux plus jeunes enfants, qui longe le littoral. Et c’est vraiment important de pas trop s’écarter du littoral parce que, ici encore, les ours…
Otsuchi : petite station balnéaire sur la côte nord-est de Honshu.
Là on est vraiment au cœur du tsunami du 11 mars 2011 qui a ravagé la ville par des vagues de vingt mètres de haut qui ont tout emporté sur leur passage. La digue de six mètres a été fracassée en plusieurs morceaux et 160 personnes sont mortes. Sur les 200 bateaux de pêche que comptait Otsuchi avant le tsunami, il n’en reste aujourd’hui plus que deux.
Φ→ En vidéo, si vous vous demandez à quoi ressemble une plage de surf sur la côte est de Honshu :
https://youtu.be/Aw_eFO8JmJU?feature=shared
Plage de Kirikiri (le lait et la crème) : plage de sable déserte, très agréable.
Les enfants sont heureux de se baigner et moi heureuse de pouvoir nager où je veux sans que la baignade soit contrôlée-fliquée comme sur la plage de Kodanohama.
Oshima : île volcanique de plages et de sentiers de randonnée, réputée pour ses fleurs de camélia. Elle aussi a subi de lourds dégâts lors du tsunami de 2011.
Plage de Kodanohama : plage de sable au classement des douze meilleures plages pour se baigner au Japon. Les garçons ont passé des heures à jouer dans l’eau mais moi le contrôle rigide de la surveillante de baignade pour pas que je nage à droite du périmètre de la ligne m’a bien saoulée.
→ J’y reviendrai dans : Petits récits nippons : la plage au Japon.
Kesennuma : port de pêche connu pour sa vie côtière, ses poissons et ses fruits de mer, mais aussi, depuis la catastrophe de 2011, pour être l’une des communes qui déplore le plus de pertes humaines (1 200 habitant·es). On voit comme la ville a reconstruit des digues et des brise-lames en prévention du prochain tsunami.
C’est ici qu’on a mangé les meilleurs gyozas du voyage.
Mémorial de Kesennumashi : situé sur les hauteurs de la ville, le Mémorial rend hommage aux victimes englouties par le tsunami de 2011 et dresse la liste des disparu·es par nom de famille en indiquant leur âge au moment de leur mort. Ça m’a fait du froid dans la poitrine – comme quand j’étais en 5e et que, lors d’un voyage scolaire à Verdun dans le vent glacial de novembre, j’ai marché dans la boue des tranchées et vécu une grande prise de conscience devant ces croix blanches alignées par centaines en mémoire des soldats morts au Front.
Retour à Sendai pour rendre l’auto et reprendre le Shinkansen pour Tokyo.
(Ça fait drôle, hein, après l’histoire de Verdun, de lire « Retour à Sendai pour blablabla » 😵)
3 derniers jours à Tokyo
Ryogoku : quartier de notre auberge de jeunesse, près du stade de sumos et pas très loin d’Asakusa où nous retournons sans cesse pour le resto de tonkatsu que les enfants ont élu « meilleur tonkatsu de l’univers » (distinction validée par Papa Écureuil).
Je vous en reparlerai dans l’article Manger au Japon qui attend son heure depuis plus de cinq ans maintenant mais finira bien par paraître un jour.
Re-Ikebukoro, re-Harajuku, re-Shibuya et re-Shinjuku : retour dans les quartiers hyper animés hyper touristiques où on avait promis aux enfants de retourner à la fin du voyage pour le shopping.
Ikebukoro, pour ses boutiques d’animés et de mangas ;
Harajuku, pour ses fripes ados ;
Shibuya, pour le magasin One Piece et les autres grands centres commerciaux type Hands sur sept étages (qui fourmillent d’idées de petits cadeaux pour tous les goûts à rapporter) ;
Shinjuku – où a été tourné le film Lost in Translation, de Sofia Coppola, que j’ai adoré – pour l’énorme statue de la tête de Godzilla que Mickaël ne voulait surtout pas rater.
Kappabashi-dori : ce n’est pas un quartier à proprement parler ; c’est une rue, située entre les quartiers Ueno et Asakusa (nos préférés !), entièrement dédiée aux magasins de vaisselle et d’ustensiles de cuisine pour les restaurateurs (mais pas que).
C’est l’endroit rêvé si vous voulez acheter un couteau japonais ou une mandoline ou une pince à arêtes de poisson comme nous. Vous y trouverez aussi un choix incroyable de bols à thé même si vous détestez le thé autant que moi, bols à riz, bols à soupe miso, et plateaux de toutes les dimensions.
Kappabashi-dori est aussi connue pour ses nombreuses figurines de kappa, une espèce de petit monstre aquatique du folklore japonais, dispersées sous diverses formes dans le quartier. Les enfants adorent. Ça les fait patienter parce que souvent, les magasins de vaisselle, ils s’en battent l’œuf (ou les deux).
Roppongi : quartier des expats occidentaux, riche en centres culturels, bars et boîtes de nuit.
On n’y est allé·es que pour visiter le Team Lab Borderless, une expérience immersive que je vous recommande si vous souhaitez réconcilier vos enfants avec le concept de musée 😉
Φ→ En vidéo, un court aperçu de la féérie du Team Lab Borderless filmé par la Petite Souris (15 ans) avec son téléphone portable :
https://youtube.com/shorts/IbXFwuU996I?feature=shared
Marunouchi : quartier où se trouve la gare de Tokyo, et surtout, quartier chic et cher des affaires, du Palais impérial et des boutiques de luxe.
Notre dernier jour à Tokyo tombant encore un vendredi, nous n’avons pas cherché à renouveler l’expérience Palais impérial fermé. Nous avons mis le cap sur le quartier de Marunouchi dans un autre but bien précis : la boutique de thés Ippodo Tea Co.
Si vous voulez rapporter du thé du Japon à des ami·es qui aiment vraiment le thé (et que vous aimez vraiment très fort), c’est ici qu’il faut aller. C’est le luxe du thé.
Et si vous accompagnez quelqu’un·e qui aime le thé mais que vous votre tasse c’est plutôt le café, sachez que la boutique de thés est située dans une petite zone piétonne très mignonne et que sur cette zone piétonne est garée la camionnette Kamakura Coffee.
Le café n’est pas hyper bon, oublie pas que t’es à Tokyo pas à Rome frérot, mais la dame qui le prépare est très gentille. Et vu que je venais d’engueuler les enfants comme quoi ils et elle sont des gros·ses ingrat·es, j’étais bien contente de les planter là sur les chaises de la rue piétonne et d’aller m’acheter un café même moyen auprès d’une barista sympa.
ET VOILÀ les ami·es, dix-huit pleines pages bien serrées et sans interligne sur Word, en miroir de mon premier Japon façon guide !
Mon récit est dense comme les forêts au Japon, riche comme l’a été notre voyage, et je sais que vous allez me demander : mais toi dans tout ça, qu’est-ce que tu as préféré ?
Eh bien ce sera l’objet d’un ou plusieurs autres articles ! Pour l’instant, je crois que j’ai bien rempli ma mission pour Pierre-Marie (cf. retour au début de l’article)…
Ce Japon façon guide : le Nord, sera la base de référence dans laquelle je puiserai la matière de mes prochains textes ! 😉
Δ Enfin l’info cruciale (genre vraiment vraiment), le truc indispensable à savoir avant de partir : ne comptez pas sur l’anglais pendant votre voyage au Japon car, de manière générale, les gens ne le parlent pas et ne le comprennent pas non plus, donc allez bien vous faire cuire le cul asseyez-vous bien dessus.
Chez nous, le Marcass’ (11 ans) tente de déchiffrer un peu d’hiragana et de katakana de son papa (je confonds toujours les deux donc c’est même pas la peine de me demander de vous expliquer). Et lui et moi on connaît UN kanji : c’est celui de la forêt. Très important, la forêt au Japon. Voilà, avec ça t’es bien soigné·e tout ce que tu peux faire, c’est sourire et apprendre par cœur ces dix mots essentiels pour communiquer en japonais :
Sumimasen, kudasai, ohayo gozaimasu, arigatou gozaimasu, hai, oishii, itadakimasu, gomennasai, daijoubu, et bien sûr… hitotsu desuneeeee !
Le dernier pris mot à mot ne veut absolument rien dire, mais ce qui compte c’est l’assurance… Comme quand je marche dans les rues de Rome et que je parle fort avec l’intonation italienne en assemblant des syllabes au petit bonheur la chance, e tutti, di piu, n’importe quoi, pour le seul plaisir de la langue ❤️
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Et vous, qu’avez-vous fait au Japon ? Partagez !