Paye ta question #3

Portrait de moi par Jean-Claude Renard (mars 2002).
Ces boucles d’oreilles qui m’ont été rapportées du Yémen, je les porte toujours. J’ai très (très) peu de boucles d’oreilles mais celles que je porte ont du sens pour moi. Je les aime.

 

Pour ce troisième rendez-vous de Paye ta question, ni perruque ni maquillage de janvier (Paye ta question #1), ni capuche ni lunettes de soleil de février (Paye ta question #2), mais encore un peu de triche avec mon image puisque cette photo en tête d’article remonte à il y a vingt ans. Elle me permet de voir sans ambages, en ce mois de mars où j’enregistre une année supplémentaire au compteur, le passage du temps sur mon corps…

Je rappelle le principe de l’exercice : chaque mois, je partage avec vous une question que vous emportez ensuite pour y réfléchir sous la douche et devant le miroir où vous vous brossez les dents (deux fois par jour minimum, telle est la recommandation de M’T dents).
Vous emportez cette question et vous l’interrogez comme si c’était la première fois de votre vie. Puis vous revenez souffler votre haleine subtilement mentholée dans les commentaires sous l’article afin de rafraîchir la discussion !  😉

 

Votre question du mois est :

C’est quoi une vraie fille ?
Au-delà des blabla, qu’est-ce qui fait d’une fille une fille ?

 

Au-delà des blabla, au-delà des tatatatatata sur l’apparence physique que doit présenter « une vraie fille » et dont on a déjà parlé dans l’article Cher Corps.

Enfin je veux dire… what makes a man, Mister Lebowski ? Is it being prepared to do the right thing whatever the cost ? Isn’t that what makes a man ?
That and a pair of testicles.

Alors pour les filles, c’est quoi ? Les règles ?
Et après, quand les règles s’arrêtent ?

 

 

Car attention avec cette question, je vous parle Ménopause.
Eh ouais…
Et je vous demande, mesdames et mesdames : dans notre société, au regard d’autrui – et plus particulièrement des hommes – et à notre propre regard, est-ce qu’on cesse d’être une vraie femme quand on est ménopausée ? Est-ce qu’au-delà de cette limite notre ticket n’est plus valable ?

J’en entends qui vont dire : c’est plus la journée de la femme ici, c’est carrément le mois de la femme !
Oui, bon. C’est mon blog, et en plusse aujourd’hui c’est mon anniversaire t’as vu, donc je fais ce que je veux, je cite The Big Lebowski, Djamel, puis Romain Gary en douce, juste pour les fans. Et si vous n’en avez rien à carrer de la ménopause, vous pouvez toujours passer votre chemin. Je ne serai pas longue de toute façon parce que je n’en suis pas là présentement. Pas là, à la ménopause, pas là, à la vivre, or j’évite de parler longuement de ce que je ne connais pas – les flammes sur Snapchat, la pose d’un crépi ou la tenue du vernis à ongles.
Je n’en suis pas là mais ça m’angoisse, parce que je sais que ce n’est qu’une question de temps. Je n’en suis pas encore là mais ça va venir, c’est sûr.

Hier à l’entrée d’un musée, quelqu’un m’a dit :

– Vous savez dans la vie, il y a clairement trois périodes : de 0 à 30 ans, de 30 à 60, et après 60.

J’avoue que ce découpage pour le moins arbitraire de la vie en trois saisons m’a laissée perplexe. D’autant que, je m’en suis rendue compte après coup, je ne l’ai appréhendé que du côté féminin. Peut-être parce que c’est une femme qui me l’a dit, peut-être parce que je me reconnais moi-même en tant que femme. Et pourtant, cette vision tripartite des choses ne fait aucun cas de la ménopause, fondue sans doute dans la supposée deuxième période.

 

Planche tirée de « Le Chœur des femmes », d’Aude Mermilliod, adapté du roman de Martin Winckler (éd. Le Lombard, 2021). Je vous ai parlé de ce roman graphique que j’ai adoré dans l’article S’il n’en restait qu’un(e) # janvier 2022.

 

Sur la ménopause, j’ai d’abord lu des trucs hyper flippants dans Le corps des femmes – La bataille de l’intime, de Camille Froidevaux-Metterie (éd. Philosophie Magazine Éditeur, 2018). Un essai philosophique et sociologique passionnant que je vous recommandais dans l’article S’il n’en restait qu’un(e) # juillet 2022.

 

« Quant aux femmes, elles se trouvent prises dans une « rhétorique de la fatalité » : leurs os vont devenir fragiles, leurs vagins secs, leur peau déshydratée, leur moral bas. À l’approche du tournant fatal, il ne leur reste plus qu’à se désoler, la tête entre les mains, et à prendre des hormones de substitution. »
(p.101, chapitre « Ménopausées et invisibles ? »)

 

Je ne te cache pas que quand tu apprends, l’année de tes 40 ans, que tu as déjà le squelette d’une femme de 65 ans, l’idée de l’ostéoporose incluse dans le package qui vient avec la ménopause te fait gentiment grincer les os du poignet.

 

Mais ensuite, j’ai compris que justement, le désespoir n’est pas une fatalité de la ménopause. Qu’on peut reprendre le pouvoir sur soi en regardant bien en face quelles sont les peurs qui se cachent « à l’approche du tournant fatal ».

« Ce que les femmes redoutent in fine, ce n’est pas de se voir changées en moins bien dans le miroir, c’est de se retrouver seules, abandonnées, oubliées. »
(p.108, même chapitre)

 

Je me suis sentie un peu mieux de penser que le problème, en fait, c’est pas la ménopause en elle-même, c’est la condamnation à l’abandon et à la solitude qu’on lui associe. Or, il n’y a pas de lien direct de cause à effet entre les deux, il n’y a que les pensées qu’on met dans sa tête. Comme toujours. La ménopause n’est qu’une circonstance sur laquelle on développe des pensées qui créent pour nous des émotions à partir desquelles on agit ou on non-agit. Des émotions en fonction desquelles on se sent comme ci ou comme ça, abattue ou pleine d’un nouvel élan. Et cette expérience émotionnelle détermine la réalité qu’on va vivre.

Je me suis sentie un peu mieux, puis, en deux minutes chrono de cette vidéo, ça m’a flinguée j’ai vu ma confiance et ma légèreté vaciller et claquer au sol.
La ménopause, c’est quand même une putain de circonstance.

 

 

Au secours !  😵
S’il vous plaît, j’appelle à témoignage celles qui vivent leur meilleure vie depuis la ménopause. Celles qui ont trouvé des solutions pour traverser cette tempête hormonale, celles qui kiffent !

 

Avis à toutes les femmes en ménopause
(ou en périménopause)

 

1/. En attendant vos témoignages flamboyants d’optimisme, je vous informe que ma cops Clea anime, en duo avec la naturopathe Camille Chrétien, un atelier cuisine & naturo dont le thème est : « Accompagner la ménopause par l’assiette ». Ce sera le mardi 11 avril prochain à 17h, au Bar Radis de Grenoble. Évidemment, si vous n’habitez pas en Rhône-Alpes, c’est un problème.

Pour vous inscrire, vous pouvez contacter Clea sur son blog.
http://www.cleacuisine.fr/

 

2/. Je vous informe également que ma sage-femme, Nicola Desmonts-Kaliga, propose un accompagnement individualisé entièrement dédié à la ménopause. Les consultations sont plus longues et adaptées à vos symptômes personnels (prise de poids, bouffées de chaleur, tristesse, insomnies, sécheresse vaginale et autres trucs sympa).
Quand on sait que la période de périménopause peut durer jusqu’à dix ans – et dix ans de tristesse et de sécheresse vaginale, c’est le désert sans oasis sous réchauffement climatique si tu veux mon avis – je trouve que c’est une bonne idée de ne pas marcher toute seule !

Nicola t’explique de quoi ça s’agit la ménopause, vraiment, ce qu’il se passe dans ton corps qui change, pourquoi t’es encore plus vénère, et tu comprends vite que tu vas revivre ta puberté à l’envers : les hauts et les bas hormonaux, les variations de poids, de silhouette, pourquoi le risque cardiovasculaire augmente (spoiler : parce que la digestion des lipides n’est plus la même à cause de la chute du taux d’œstrogènes donc les graisses s’accumulent autour de la taille comme chez les hommes et après… après je sais plus…  🙈).

Mais Nicola, elle sait tout ça. Elle te dira mieux. Elle t’écoute et elle t’aide avec les différents outils sur lesquels elle est formée : la nutrition, la micronutrition, les plantes, et un gros travail sur l’acceptation. Et comme ce sont tes pensées qui influent directement sur comment tu te sens, l’acceptation ça change un peu tout si tu veux. Évidemment. Vu que si t’es dans la résistance à ce qui est, si tu refuses de prendre en compte le mur devant toi, tu vas juste taper dedans avec ta tête. Demande-moi si tu as besoin que je te montre comment on fait, je maîtrise grave.

« La fin de l’activité ovarienne, c’est pas la fin de la vie ! »

Ça c’est l’approche lucide et ultra positive de Nicola. Quand elle te dit que, oui, la ménopause marque souvent des changements dans le couple, parfois certes des changements difficiles et radicaux (qui ne viennent pas QUE de la ménopause), mais aussi des changements bénéfiques avec notamment l’abandon du souci de la contraception qui permet une sexualité plus libérée.

Vous pouvez lire l’article que j’ai écrit sur Nicola et le travail extraordinaire que font les sages-femmes ici : Des sorcières pas comme les autres.

Et si vous avez envie de « vous sentir mieux dans votre peau, mieux dans votre vagin, et du coup, mieux dans votre couple », comme dit Nicola, vous pouvez la contacter sur son site Internet.
http://sagefemme-95-nicoladesmonts.fr/

Évidemment, si vous n’habitez pas en région parisienne, c’est, aussi, un problème…

 

  

Si vous avez manqué les questions précédentes :

Paye ta question #1
Paye ta question #2

 

*****

 

Et pour vous donc, c’est quoi une vraie fille ?
(Non parce que bon, c’était ça la question. À la base.)