Médiocratie #samedi 4

Dessin : La musique comme arme de résistance.
Street art dans les rues de Kaboul, Afghanistan, par Shamsia (Ommolbahni Hassani), 2016.

 

Samedi 4 juin 2022

Aujourd’hui je crois qu’il est temps de réfléchir au choix que l’on va faire dans huit jours.
Il est temps de croire qu’on a encore le choix d’aller vers ce en quoi on croit.

Aujourd’hui c’est aussi l’anniversaire de mon ami Mathias, que j’appelle Monsieur Tro. Un de mes plus vieux potes de lycée, avec qui j’ai tracté et collé mes premières affiches, un homme engagé qui s’est investi activement dans la vie politique et municipale – ce qui a fait qu’il a pu revêtir le ruban du maire pour nous marier comme je le souhaitais Mickaël et moi. 🤩

Monsieur Tro est aussi cycliste, metteur en scène, cuisinier, musicien, grand mélomane et amoureux des Cowboys Fringants. Il était avec moi au concert lorsque je griffais les mains de ma mère sous la douleur inouïe d’une cervicalgie, je te jure que je préfère accoucher que de revivre ça, un récit passionnant que vous ne pouvez pas rater à la fin de l’article Les toilettes de l’AS 24.

 

Bon anniv’ Monsieur Tro !
Voilà mon cadeau
Je te dédie toutes les chansons qui viendront ici
Pleines de révolte et de colère
Puisque tu dis que je suis tout le temps vénère…
Mais pleines d’espoir et d’humanité aussi.
Continuons de rêver qu’on puisse changer,
Jour après jour, ce monde complètement fucké.

 

Et s’il ne nous reste que huit jours avant les législatives, on peut encore gueuler et chanter !

 

Les Cowboys Fringants, Huit secondes, album « La Grand-Messe », 2004.

 

Huit secondes

 

Toutes les huit secondes
Un enfant crève au tiers-monde
Parce qu’y a pas accès à l’eau
Et on dit qu’dans son pays chaud
C’est l’soleil qui assèche les ruisseaux
Quand on sait qu’une toute petite fraction
De tous ces budgets militaires à la con
Pourrait abreuver les humains
Leur assurer un lendemain
Mais l’Occident s’en lave encore les mains !

Alors que toutes les huit secondes
Se génèrent des profits immondes
Chez les grandes multinationales
Qui croient que l’droit fondamental
D’accès à l’eau doit devenir commercial
Aujourd’hui la source est cotée en bourse
Et on se câlice bin de la ressource
On nous dit qu’c’est inépuisable
Pas besoin de gestion viable
Y’a un signe de piastre au bout de l’eau potable

Pendant qu’les rivières coulent à flot
Certains font de l’argent comme de l’eau
Sans se soucier des écosystèmes
C’est ben plate à dire, mais ça a l’air
Que c’est ça l’nœud du problème !
Hey !

Toutes les huit secondes
Un nouveau cancer qui nous ronge
Eau qui devient marchandise
Aqueducs qu’on privatise
Et gouvernements complices qui improvisent
À Montréal, dans les souterrains
Ils pompent l’eau qui nous appartient
Payent des pinottes pour le produit
Et comme ils ont le monopole
Font plus de profit qu’les compagnies d’pétrole !

Toutes les huit secondes
Je ressens un peu plus de honte
Face à cette surexploitation
Et à cette triste destruction
D’la nature pour la consommation
On nous met d’vant les faits accomplis
Ils jouent la Terre au Monopoly
Et quand ils se seront approprié
Les nuages, les oiseaux, les glaciers
P’t’être qu’y en auront assez

Pendant qu’les rivières coulent à flot
Certains font de l’argent comme de l’eau
Sans se soucier des écosystèmes
C’est ben plate à dire, mais ça a l’air
Que c’est ça l’nœud du problème !
Hey !

Quand il ne restera que huit secondes
Avant la fin de ce monde
On r’pensera au genre humain
Qui à cause de l’appât du gain
Aura amené la planète au bord du ravin
Quand il ne restera que huit secondes…
Hey !
Hey !

Toutes les huit secondes
Encore plus de colère qui monte
Quand je vois mon grand pays d’eau
Être mis à sac par des salauds
Qui s’foutent d’la vie assis dans leur tour à bureaux
Dans ce Québec de forêts et d’or bleu
Ces richesses doivent dev’nir des enjeux
Bottons les fesses des décideurs
Et devenons des précurseurs
Citoyens, l’avenir commence à c’t’heure !
Hey !
Hey !

 

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