Photo : Le tout premier kangourou qu’on a vu en Australie, en tournant par hasard dans une allée de notre campement. C’est une scène banale ici, les kangourous sont là partout, mais nous on était juste émerveillés… (Australie, novembre 2018).
Notre road-trip en campervan sur la côte sud-est de l’Australie.
ΞΞΞΞΞ
Ça fait une semaine que nous sommes arrivés en Australie, et je sens déjà que nos premières impressions s’estompent…
Les premiers Étonnements
Notre premier constat en Australie, c’est que c’est difficile et hyper fatigant de conduire :
1/. Un gros camion (ballotté par les vents)
2/. À gauche (mais pas trop)
3/. Sur des longues distances (toujours plus longues que ce qu’on imaginait).
Quand papa Écureuil a pris le volant pour sortir du parking de l’agence de location de campervans, la première chose qu’il a dite, c’est : « Comment je suis content qu’on ait pu faire tous les vaccins de Lulu au Sri Lanka et à Bali ! T’imagines là, avec le campervan, courir les hôpitaux à Sydney ?… ».
Bon, ça c’était le tout premier jour. Mais maintenant ça va, on est des cadors de la route !
Ce qui m’étonne, c’est qu’il n’y ait pas de motos. Ou quasiment pas – quelques Harley, c’est tout. Alors que la côte sud-est qu’on parcourt, ça doit être super en moto. Mais bon, tant mieux. Déjà qu’on tremble de buter un cycliste sur la voie de gauche… On est des cadors hein, ça n’empêche pas, mais c’est juste qu’ici les cyclistes prennent l’autoroute. Ils ont une minuscule voie réservée à gauche. Les fous malades. Et pourtant ils voient bien que des étrangers qui ne savent pas rouler à gauche correctement conduisent un énorme campervan juste à côté d’eux.
Le deuxième constat en Australie, c’est qu’il fait froid. Hier soir je discute avec une Australienne dehors dans le campement, et elle m’explique que là les températures sont inférieures de dix degrés aux normales saisonnières. Ah ouais, c’est pour ça… Mais ça ne l’empêche pas de me parler pendant plus d’une heure dehors car les Australiens sont particulièrement friendly et curieux et accueillants. C’est TRÈS agréable.
Mais bon quand même j’ai les lèvres violettes et les doigts gourds sous ma polaire, je suis glaçonnée…
Quand je rentre enfin dans le campervan pour appeler ma sœur au téléphone par la magie WhatsAppiesque du rapprochement en temps réel, elle me demande : « Froid ? Mais il fait combien chez toi ? ».
Elle est comme ça, ma petite sœur. Pragmatique. Elle aime les chiffres précis. Et la météo.
Comme je n’en ai aucune idée, je me tourne vers papa Écureuil avec un mouvement de tête qui interroge, je murmure hors du téléphone : « Il fait combien ici ? En degrés ? ».
15°. Ma sœur s’étrangle : « 15 ? Mais il fait 2 chez nous !!! ».
Ah ouais… Peut-être j’ai un peu perdu l’habitude du froid alors, après six semaines au chaud. Je deviens frileuse ? Mais c’est le vent aussi, franchement ça souffle, ça glace, on dirait pas qu’il fait 15. On dirait qu’il fait 2 justement.
Parfois, quand c’est papa Écureuil qui conduit, je feuillette nonchalamment lis attentivement le guide de l’Australie. Aujourd’hui j’ai appris que la seule ville de Coober Pedy, dans le sud de l’Australie, fournit 90 % de la production mondiale d’opale. (On n’ira pas, on s’arrête à Adélaïde, et Coober Pedy c’est encore à presque mille bornes au nord d’Adélaïde.)
Personnellement, jusqu’à avant-hier, je ne savais même pas ce qu’était une opale, à part dans le nom la Côte d’Opale en France. Et encore. Vite fait.
Mais maintenant je sais, donc je lance à papa Écureuil pour crâner un peu (et comme si j’aimais les bijoux) :
– Tu veux pas m’offrir un bijou en opale ?
– Non, je t’ai déjà acheté un paquet de cigarettes.
Ah ouais, l’Australie c’est cher. Enfin « c’est cher », par rapport au Sri Lanka et à Bali oui, évidemment, mais sinon, les courses pour manger, l’essence, un café, je dirais que c’est pareil qu’en France. Peut-être même un peu moins cher. Ça dépend quoi : les mangues sont moins chères, mais le vin, tout australien qu’il est, et la vraie feta grecque sont plus chers.
Mais ce qui est hors de prix effectivement, ce sont les cigarettes.
Or, il se trouve que je n’ai pas pu acheter les trois ou quatre paquets que j’avais prévu de prendre à Bali avant de partir parce que papa Écureuil voulait arriver en avance à l’aéroport (et il avait raison comme tout le temps souvent, rapport au problème de visa qu’on a eu et qui a pris des heures). Bref.
En Australie, c’est 25 $ le paquet de cigarettes. 15 €.
Je sais, c’est ouf. Et encore, j’ai pris les moins chères des moins chères, sinon c’est plutôt 30 $ un paquet moyen. Quand je pense que c’était un tout petit peu plus d’1 € à Bali, ça me rend dingue d’être partie sans rien. Juste un paquet à l’arrache à l’aéroport de Denpasar qui coûte 40 000 Rps au lieu de 20 000 Rps en ville. Mais bon, qu’est-ce que c’est 40 000 Rps (= 2,5 €) par rapport à 30 $ (= 20 €) ??
Tu m’étonnes que personne ne fume en Australie : 1 € la cigarette, c’est le prix d’un paquet à Bali !
Le bonheur des babi
Mais toutes ces histoires de stress, de froid et de tabac, ce n’est pas l’affaire des babi.
Eux, d’abord ils kiffent les animaux qu’on rencontre partout. Dans les parcs nationaux qu’on traverse, mais surtout autour des campements dans lesquels on s’arrête pour passer la nuit. Au cours des balades qu’on fait, et, le plus souvent, DANS les campements eux-mêmes : les kangourous devant les douches, les koalas dans les arbres, les perruches et les canards dans l’herbe quand on ouvre la porte du campervan le matin, les lapins qui filent avant que j’ai pu dégainer mon appareil photo…
Ensuite, pour les babi, l’arrivée en Australie marque le retour à la normale. Un peu, disons.
Des toilettes normales, avec du papier toilette, qu’on peut même jeter dans la cuvette, avec une chasse d’eau normale, qui fonctionne. Du papier absorbant ou un sèche-main pour s’essuyer les mains, même si bon, les garçons ont bien pris l’habitude de s’essuyer sur leur pantalon.
Et puis l’eau du robinet est potable ! Depuis un mois et demi qu’on est partis, ça nous fait tout bizarre de remplir nos bouteilles avec l’eau du robinet de la cuisine des campements où on s’arrête. Le Marcass’ demande si on est sûrs qu’il peut se rincer la bouche avec l’eau qui coule quand il se brosse les dents…
L’oreille du Grand Lièvre
J’insulte pas le Sri Lanka et l’Indonésie mais quand même l’Australie c’est beaucoup plus propre.
(Note à la famille et aux proches : oui oui, c’est Lulu qui dit ça. L’hallu quoi…)
On renoue avec des choses qu’ils connaissent : les routes bien goudronnées avec des feux tricolores et des passages piétons, les grandes surfaces, les milliers de produits alignés dans les allées numérotées, tout ce que, à titre personnel, je n’avais pas du tout envie de retrouver.
Et ça fait drôle de refaire les courses et de re-cuisiner après six semaines de restos et de street food. Où manger dans la rue coûte moins cher que la vraie nourriture. Enfin c’est pas que ça fait drôle, c’est que j’ai pas envie. Du tout du tout. Je ne le fais pas. Si j’essaye, je me coupe.
Et comme on est tous les jours tous les cinq dans le camion, comme dans une maison mais en un peu plus serrés, on vit dehors le plus souvent possible.
Et ça c’est top pour les babi. La nature partout autour, des grands espaces, de l’air à pleins poumons. Ils courent sur la plage, ils ramassent des coquillages, ils sont heureux.
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Et vous, comment imaginez-vous l’Australie ?