Bonne année les amis !
On n’est que le 15, franchement ça vaaaaa ! Alors pour 2023, on se souhaite quoi ?
Hier soir, mon pote Arnaud m’a dit :
– Bonne année Audrey ! 2023, c’est l’année où tu as tous les droits…
J’ai kiffé. C’est donc ce que je vous souhaite à vous aussi. À toi – sinon avec vous ça rime pas.
2023, l’année où tu feras ce que tu voudras. Tu vois ?
De mon côté, je veux commencer l’année dans la joie et la légèreté – bon pour l’instant j’avoue que je me l’arrache un peu, rapport à la grippe de tout le mois de décembre qui a décidé de m’achever en janvier avec une toux démente qui m’a écrasé le diaphragme, possiblement décollé le poumon de la plèvre, et enfermée dans ma propre cage thoracique. Flu of a bitch.
Mais.
Après que j’ai perdu ma voix puis retrouvé des cordes vocales fêlées, graves et incertaines, je suis allée puiser dans l’énergie vibrante de Calypso Rose. Et c’est elle qui m’a apporté la lumière tout à coup. Alors que je me sentais si lourde et empêchée dans mon corps, alors que j’étais traversée de douleurs vives entre le dos et la poitrine et que je ne pouvais plus courir (et ça c’est GRAAAVE), c’est en écoutant Calypso Rose que m’est apparue l’intention avec laquelle je veux vivre les douze prochains mois.
LÉGÈRETÉ est le mot de mon année 2023.
Quelles que soient mes circonstances, choisir la légèreté.
Quelles que soient les galères, les tristesses, les difficultés, quels que soient les moments de doute et les obstacles qui ne manqueront pas de se présenter, le plusse possible choisir la légèreté.
Quand ils ont peur de quelque chose sans trop savoir quoi, je demande toujours à mes enfants : c’est quoi le pire qui puisse t’arriver ?
Aujourd’hui je repense à ce que m’avait dit le Grand Lièvre en voyage quand il n’avait encore que sept ans et que je m’angoissais pour je ne sais plus quelle raison :
– Eh maman, c’est quoi le pire ? Au pire on meurt et voilà !
Voilà, au pire on meurt et alors c’est plus la peine de s’inquiéter.
Au mieux on meurt pas, et ça va aller.
Calypso Rose, Leave me alone (feat. Manu Chao), album « Far from home », 2016.
La joie qui monte et la légèreté qui me soulève la poitrine quand j’écoute cette chanson, c’est ce que je veux ressentir le plus possible cette année. Mon challenge à moi, ce que je veux garder en tête intentionnellement pour guider mes choix. Car je crois que la joie et la légèreté de Calypso Rose ne sont pas innées, elle ne les a pas reçues en cadeau à la naissance, ou en tout cas pas plusse que n’importe lequel ou laquelle d’entre nous. Je crois qu’elle les a cultivées volontairement en exerçant sa liberté.
C’est son choix d’être une femme libre (et ça veut pas dire que c’est facile) qui a créé pour elle joie et légèreté.
En conséquence de quoi je dédie cette chanson à tous ceux qui ont un putain de problème avec le corps féminin, en Iran et ailleurs. Tous ceux qui voudraient encore décider à notre place de comment le corps féminin doit être, de ce qu’on peut éventuellement montrer, et surtout, plusse que tout, de ce qu’on ne doit PAS montrer. Un cheveu, une cheville, le bout d’un sein qu’on devine à travers un tissu, un décolleté.
Pour toutes celles qui ne peuvent pas le faire, messieurs les censeurs bonsoir, je vous adresse un doigt tendu bien haut comme Renaud dans cette chanson-hommage aux femmes (à part bien sûr Madame Thatcher), inspirée de son dégoût des hommes et de leur morale guerrière.
Les gars, occupez-vous des longues barbes qui poussent à l’intérieur de votre cerveau malade. Occupez-vous de vous déconstruire un peu, parce que vous nous faites trop de mal à vouloir nous faire honte de nos corps, honte de nos désirs joyeux, honte de nous-mêmes.
Mais tout ne tourne pas autour du cul, figurez-vous. Ce qu’on veut, nous, c’est vivre libre, danser et exulter dans notre corps parce qu’il aspire à la vie, au mouvement, et ce n’est ni pour vous ni contre vous. C’est à nous.
So leave me alone !
Leave me, let me free up
Myself, let me jump up !
Merci Calypso Rose. Du haut de tes 82 ans, merci pour la leçon. Merci d’être sexy, merci d’être rasée. Vivons heureuses, ne nous laissons pas écraser.
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Et vous, en 2023 vous faites de la place pour quoi ?