Trois choses à propos de moi

Photo : En balade sur la petite île de Fukuurajima, dans la baie de Matsushima (île de Honshu, Japon, 31 juillet 2024).

 

Il y a quelque temps on m’a demandé de me présenter. Au-delà de mon prénom, t’as vu.
Je me suis prêtée au jeu que j’appelle « des trois choses ». Deux choses, Ade-line ! Non, trois. Trois choses anodines de moi qui disent pourtant tellement qui ont leur importance.

Allez… Viens tu souffles pendant la réunion de parents à laquelle tu assistes à l’école au collège au lycée au club de tennis au KT (sic) * de ton ou tes enfant(s) et qui est en train de méchamment s’éterniser, tu inspires profondément par le nez et tu réfléchis pour toi aussi : ce serait quoi ces trois choses qui racontent un peu de qui tu es ?
* Rayer les mentions inutiles.

 

Trois choses que j’adore faire

Courir.
Écrire.
Partir. Partir en voyage. Quitter ma maison pour vivre la route.

 

Trois kinks chelou choses qui me séduisent à tous les coups

Le marcel blanc.
La coque de protection dorsale.
Les bretelles.
Si en plusse tu déchires le scotch et tout autre type d’emballage avec tes dents (acte sauvage et formellement déconseillé par les dentistes), regarde mes yeux comment ils font  😍

 

Trois choses que je préfère manger

La purée de sésame noir.
Le sarrasin.
Les épinards frais.
Et l’eau, et le café. Mais l’eau et le café ça compte pas, c’est comme le chocolat.

 

Des biscuits au sarrasin et sésame noir qui ont été faits spécialement pour moi (23 juin 2024). Ils m’ont plongée dans la béatitude comme si j’avais pris une drogue aphrodisiaque (garantis sans épinards frais dedans).

 

Trois choses qui me font le plusse peur

Manquer d’eau.
Être séquestrée.
Tomber sur les contrôleurs dans le métro.
(Pourtant maintenant je paye mon ticket mais ça n’a rien changé. Comme un vieux réflexe engrammé dans le système et quand je vois les contrôleurs, ça me serre le cœur.)

 

Trois choses que je déteste faire

Aller me coucher.
Faire du shopping.
Désencombrer la maison.

 

Trois choses que je ne fais JAMAIS dans la vie
(même sous la menace, même sous le chantage*)

Manger en maillot de bain. Jamais.
Prendre ma douche après que j’ai mangé.
Et que je sois obligée de manger vite. Ça vraiment je déteste. Je préfère pas manger plutôt qu’on m’oblige à manger vite.

* Mais attends… attends… si dans les termes du chantage il y a les mots Idris Elba, et surtout s’ils sont associés à marcel blanc, bretelles ou coque de protection dorsale, ne t’en va pas ! Quoi que ce soit de quoi que ça s’agit, on peut quand même discuter hein ! Ça va, je suis pas bouchée non plus…

 

Jouer au restaurant sur la plage, ça je peux (même en maillot de bain). Salade d’huîtres aux algues, préparée par les garçons sur la plage de Kirikiri à Otsuchi (île de Honshu, Japon, 18 août 2024).

 

Trois choses que j’aime chez moi

J’ai toujours soif d’apprendre.
J’ai toujours plein de nouvelles idées.
Je suis persévérante.
(Ouais… tu sais pas t’arrêter quoi ! Toi tu vas jusqu’au bout, même quand t’as pris le mur, tu t’arrêtes pas, tu tapes encore dedans pour être sûre… Et encore. Et encore. Tu sais pas quand il faut arrêter ! – Ouais bah c’est bon, je suis persévérante, voilà !)

 

Trois choses que je n’aime pas chez moi

Je m’énerve vite.
J’ai du mal à passer à autre chose (et donc je ressasse les trucs qui m’énervent).
Je suis lente. Je suis TROP lente pour moi  😖

 

Trois phrases que je n’oublie jamais

Ne fais pas de supposition.
C’est le troisième des quatre accords toltèques de Don Miguel Ruiz. Il a changé ma vie ! Je vous en ai déjà parlé ici : S’il n’en restait qu’un(e) # novembre 2022.

Si tu avances d’un pas vers ta peur, ta peur va reculer d’un pas.
Cette phrase, je l’ai tellement répétée à mes enfants pendant l’année de notre voyage autour du monde Asie-Pacifique que c’est celle qu’ils et elle retiennent de moi. Genre la base de leur éducation.
Et je vous en ai déjà parlé aussi : S’il n’en restait qu’un(e) # juillet 2022.

La première cause de l’échec, c’est l’abandon.
Je ne sais pas de qui est cette phrase, ni où je l’ai lue la première fois il y a des années et des années, mais elle m’a marquée à vie parce que c’était comme : mon évidence (enfin) révélée. Je suis persévérante, comme j’ai dit précédemment, je lâche pas l’affaire, comme on dit plus familièrement, j’ai même de la difficulté à abandonner. Et le jour où j’ai lu cette phrase, ça m’a fait comme si j’étais légitimée dans tous ces moments où j’ai continué alors que rien ni personne ne me faisait signe de continuer.
Bon, en vrai, y’a aussi des fois où j’avais PAS abandonné et où j’ai quand même échoué, hein ! N’empêche que cette phrase, la première cause de l’échec, c’est l’abandon, c’est quelque chose que je répète aussi beaucoup à mes enfants (que ça saoule et qui m’envoient bien chier). Parce que c’est une phrase qui, dans mes moments de découragement à moi (car bien sûr que j’en ai), m’aide à relever la tête et à… persévérer !  😝

 

 

Trois choses que je retiens de mon été

Je vais mieux quand je suis sur la route, sans attaches matérielles.
Dégagée de toute logistique de maison, pas de cuisine, pas d’affaires ou si peu, pas d’enfermement par « les choses », au sens où l’entendait Perec. J’ai envie de partager avec vous ici un passage qui m’a tellement parlé de l’essai de Claire Marin, Être à sa place – Habiter sa vie, habiter son corps.

« Vivre à l’hôtel pour avoir l’impression de repartir à zéro chaque matin, avec presque rien, d’être quelqu’un de nouveau, de n’être attaché à presque rien. L’hôtel, lorsqu’il est sans histoire, permet à chacun de réécrire la sienne, dans l’anonymat et la légèreté de celui qui s’y pose sans valises. J’aime les chambres d’hôtel, parce que, modestes ou luxueuses, elles produisent toujours sur moi ce même effet. » (p.225)

Je vais mieux quand je ne me soumets pas au rythme alimentaire des autres. C’est pas facile pour moi de prendre ma liberté sur ce sujet quand je pars avec mes trois enfants. Mais de fait, je n’ai pas le même rythme qu’eux, et si je ne m’autorise pas cette liberté, ça me crée des tensions.

Enfin, je vais mieux quand mon corps produit des œstrogènes. Clairement mieux. Indiscutablement mieux. Voilà, c’est simple c’est clair c’est dit !

 

Et maintenant que la rentrée est passée et que j’ai de nouveau des œstrogènes, je vais bientôt pouvoir vous raconter tout un tas d’autres choses de mon été. Chaque jour ou presque, je m’attelle à trier mes notes éparpillées mon carnet de voyage et je devrais être en mesure de publier un article Raconte-moi le Japon d’ici à la fin du mois…

 

 

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Allez, à vous !

Conseil : Même si vous avez des difficultés à répondre à ce top ten de l’intériorité, ne cédez pas à la tentation de demander à vos enfants comment ils et elles vous décriraient à quelqu’un·e qui ne vous connaît pas. J’ai eu la réponse : « wouwou ». C’est quoi wouwou ? – Ben wouwou, c’est aléatoire quoi ! Toi t’es aléatoire, maman…
(dimanche 15 septembre 2024)

Aléatoire ? Whaaaat The Fuuuck ???