Photo : Mes pieds dans mes nouvelles chaussettes en laine. Je n’en finis pas de m’émerveiller. (22 décembre 2025)
Ce mois-ci j’ai ralenti. Bon, un peu hein ! Je débute en ralentissement. C’est surtout que j’avais plus trop le choix, avec mes genoux en vrac, mon pouce gauche en arthropathie dégénérative qui fait la grève de la pince, et les nœuds tout durs dans mon estomac.
Les genoux, m’a dit l’ostéo, c’est la capacité à ACCEPTER le réel et à s’y adapter (donc potentiellement à plier, céder).
Le pouce, euh… Quelqu’un·e parmi vous sait ? Au-delà de me dire qu’à partir d’un certain âge (mais lequel ??), tout part en couille c’est la dégénérescence de la vie ?
Et l’estomac, rappelez-vous, c’est le rapport au temps.
Je ne savais pas par où attaquer pour ralentir, ça me faisait de l’angoisse, alors j’ai commencé par ne plus me dépêcher – ou moins me dépêcher – quand je fais quelque chose. Ne plus essayer d’aller plus vite pour optimiser le temps et pouvoir caser autre chose après.
Prendre mon temps, je crois, de plus en plus, que c’est la meilleure façon de prendre soin de moi.
(Bon et j’ai passé une fibroscopie aussi – pour mon estomac. Nan mais ça va, on n’est pas chez les chamanes non plus !)
(Oesogastroscopie normale. C’est le stress, les ami·es. Pensez-y.)

La semaine dernière, ma copine Adeline m’a offert des chaussettes chaudes et douces pour tous les jours. C’est ma joie de décembre, la photo d’en-tête de cet article et la première fois de ma vie que je n’ai pas froid aux pieds l’hiver. C’est fou.
Dans cette double perspective de ralentir ET de faire des trucs que je n’ai jamais fait (comme mettre des chaussettes épaisses, confortables et pas trouées), j’aime bien regarder les matchs de la NBA à la télé avec le Marcass’, 12 ans.
J’avoue que je ne comprends pas forcément ce qui se passe sur le terrain mais ça fait rien parce que moi, mon gros kif, c’est de voir les épaules des gars. Pas tant les épaules que les bras d’ailleurs, surtout les bras de Dylan Harper et de Victor Wembanyama. (Des joueurs de l’équipe des San Antonio Spurs.) (Je précise au cas où, pour celles et ceux qui n’ont pas un·e enfant passionné·e de basket.)
Ce que j’aime pas, c’est quand ils mettent un tee-shirt avec des manches en dessous de leur maillot de basket. Mais pourquoi ils font ça ? Ils ont froid ? Achetez-leur des chaussettes en laine et chauffez les gymnases, merde !

La chanson
→ Théodora, Kongolese sous BBL, album « Méga BBL », 2025
Je dois vous expliquer pourquoi cette chanson. De base (comme dit la Petite Souris, 16 ans, dont il va bientôt être question), j’évite les hits de Noël. Mon chant de Noël, à la rigueur, ce serait Le Père-Noël noir. Une chanson de Renaud – du Renaud d’avant, nuance la vieille, et tout le monde comprend – de l’album « Le retour de Gérard Lambert » (1981), que j’aime parce qu’il commence par Banlieue Rouge.
Dieu est noir. Le Père-Noël il est… normal.
À réécouter sur votre belle moquette en parpaing.
Moi en guise de moquette ce mois-ci, j’avais des bâches, trouées comme mes chaussettes d’avant, et l’idée d’écouter « du Renaud d’avant », aussi, pour mettre un peu de joie dans les travaux de peinture de mon salon. C’est là que la Petite Souris, donc, a voulu m’initier aux charmes de sa déesse noire. Dieu est noir, mais Déesse est noire aussi. En tant que féministe, je ne pouvais que m’incliner : c’est ainsi que j’ai découvert Théodora, la Boss lady.
En passant le rouleau au plafond.

Désormais, et pour l’éternité, Théodora est associée aux scotchs de protection sur les poutres, aux surchausses, aux bâches trouées comme mes chaussettes d’avant et à l’odeur de peinture fraîche.
Théodora, Kongolese sous BBL, album « Méga BBL », 2025
Le film
→ Dites-lui que je l’aime, de Romane Bohringer, 2025
J’adore Philippe Rebbot Romane Bohringer. Et j’aime aussi beaucoup Clémentine Autain. (Go vote 2027 baby !) Donc imagine un film en forme de quête documentaire de Romane Bohringer, à partir du récit autobiographique éponyme de Clémentine Autain, publié chez Grasset en 2019.
J’ai beaucoup aimé. C’est intelligent, sensible et émouvant, sans pathos.
J’ai retrouvé au cœur du film la question que je me pose depuis que j’ai des enfants et à laquelle je n’ai jamais fini de répondre :
Comment fait-on pour être une femme libre ET en même temps, une mère « suffisamment bonne », selon l’expression de Winnicott ?
Ou plutôt, mes réponses à cette question changent, évoluent au fur et à mesure que mes enfants grandissent – et que je grandis en tant que mère aussi.
Je ne vous en dis pas plusse. Le film est sorti au début du mois donc vous avez encore le temps d’aller le voir dans une petite salle art et essai. Plutôt que vous enfermer dans un giga-méga-multiplexe pendant trois heures quinze pour regarder bouger des images de synthèse en 3D.
(J’ai conscience de m’attirer les foudres en écrivant ce que je viens d’écrire, mais je me suis tellement fait chier devant le premier Avatar qu’il faudrait me punir et m’attacher devant un écran pour m’obliger à regarder le 2 et le 3 !)

Et sinon, à propos de Romane Bohringer et de Philippe Rebbot (ce vieux clodo, comme dit mon mari qui sans doute est jaloux. Alors que Philippe ne l’est pas, lui, jaloux), je vous fais partager une interview filmée que j’ai trouvée sur YouTube après leur séparation. Dites-moi si il et elle sont pas trop mignon·nes, franchement ?!
Je sais pas si c’est d’avoir tant aimé leur film L’amour flou, dont je vous parlais en avril dernier, mais moi j’étais conquise 🫶
Romane Bohringer et Philippe Rebbot, interview commune « Lequel des deux ? », 2021
La série
→ Le Choc des Toques saison 2
Une série Netflix, sortie le 16 décembre 2025
Je vous avais déjà parlé de la saison 1 de cette série dans mon tout premier article de l’année. Souvenez-vous : de la pure télé-réalité coréenne ultra-dramatisée avec tensions, larmes et défis de malade, qui met en scène un concours de cuisine entre des chef·fes célèbres ou étoilé·es et des chef·fes inconnu·es hyper créatif·ves (et ambitieux·ses).
C’est monté de manière ultra dynamique avec un suspense qui sait faire monter la pression. Et des grandes séquences émotion aux interviews des candidat·es.
⚠️ Attention, obligation de regarder en VOST sous peine de doublage français ridicule !
Chez moi, c’est surtout le Marcass’, 12 ans, qui est fan. Il faut dire que, pour quelqu’un qui apprécie autant que lui de « manger des choses bonnes » (selon sa propre expression), la vision des plats incroyables créés sous nos yeux a de quoi mettre en émoi. 😋
La saison 2 du Choc des Toques est sortie la semaine dernière sur Netflix. Autant vous dire que, depuis un an que le Marcass’ nous en rebattait les oreilles l’attendait, on était tous et toutes bien au courant de la tournure qu’allaient prendre nos soirées à partir du mardi 16 décembre 2025… Et depuis, bah, tous les soirs on choque des toques.
Si vous aussi vous suivez la série, écrivez-moi dans les commentaires qui sont vos candidat·es favori·tes. Je vous dirai comment ça se divise chez moi.

Le podcast
→ Podcast Allez j’ose ! (épisode #19, 31 mai 2024) : invitée Maïtena Biraben / experte Catherine Lamblin, pneumologue et somnologue – Se protéger des risques cardiovasculaires
https://www.youtube.com/watch?v=9OYSkoDjhvs
Je ne peux pas laisser l’année 2025 se terminer sans vous (re)parler de l(m)a périménopause. Je sais, c’est pas glamour et paillettes, mais c’est ma réalité de tous les jours les gars.
La suée en bas du dos qui t’attrape dès que tu fermes les yeux. Et si c’était que ça, franchement je vous en parlerais même pas ! J’en ai rien à foutre moi des bouffées de chaleur ou des suées nocturnes. Non, le problème c’est en-dedans. Comment tu te sens. Mal. Tellement mal.
Allez j’ose ! est un podcast d’Elsa Wolinski (oui oui la fille de Wolinski, #Attentat#Charlie) dédié aux femmes de plus de 45 ans et à la ménopause. Et périménopause surtout.
Depuis que ma copine Solenn m’a fait découvrir le podcast cet été, j’ai écouté pas mal d’épisodes et je peux vous assurer que celui avec Maïtena Biraben que je partage avec vous ici n’a rien mais RIEN à voir avec, par exemple, celui avec Carla Bruni-Sarkozy. Carla Bruni, je peux pas l’encadrer. Je te jure, à peine j’entends sa voix, j’ai envie de l’emplafonner. Ou de la laisser se noyer dans le vide abyssal de ce qu’elle déverse.
Alors que, Maïtena Biraben ! 🤩
Ça m’a fait tellement du bien de l’écouter ! Tu me vivifies, j’ai entendu au même moment.
Extrait audio de l’épisode #19 avec Maïtena Biraben, Allez j’ose !, 31 mai 2024.
Maïtena Biraben, je l’ai connue aux Maternelles. À l’époque je vivais avec ma meilleure amie, son mec et leurs jumeaux de 4 mois. Personne n’avait d’enfant autour de nous pour partager sur ce qu’on vivait, échanger nos expériences ; il n’y avait que Les Maternelles et le ton, joyeux et réconfortant, de Maïtena Biraben.
Depuis, il s’est écoulé plus de vingt ans et je n’ai plus revu Maïtena Biraben. Alors qu’elle a continué sa carrière hors des Maternelles, notamment en animant Le Supplément, un magazine d’actualité et d’interviews sur Canal+ que je ne connais pas.
Aujourd’hui c’est différent. Je suis comme passée de l’autre côté de la maternité. Mes trois enfants sont grands (12, 14 et 16 ans) et, depuis un an et demi, je suis désemparée par ce qui se désorganise dans mon corps et dans ma tête.
Quand, au début du mois, j’écoute l’épisode de Allez j’ose ! avec Maïtena Biraben, je m’aperçois qu’il est sorti en mai 2024, c’est-à-dire il y a un an et demi, c’est-à-dire pile au moment où la périménopause m’a cognée la première fois. Sournoisement, comme elle le devait, puisqu’il paraît qu’elle s’insère d’abord dans nos fragilités physiques et psychiques.

« L’important c’est pas d’être jolie, meuf. L’important c’est de soigner tes articulations. »
Mais ouais putain !!!
La parole libre et authentique de Maïtena Biraben m’a réjouie de l’intérieur (alors que quand même, c’est l’hiver au cas où vous auriez oublié, et moi l’hiver, et encore plusse à Noël, j’ai envie de pleurer).
En l’écoutant, je me suis dit :
Ok, là c’est dur, c’est clairement pas la fête sexy paillettes, mais ce n’est qu’une période, ça va pas durer comme ça toujours. Là oui j’ai hyper mal aux genoux, les articulations qui crient tellement que je peux plus courir, mais bientôt, dans quelques années, peut-être même dans quelques mois, ça va se calmer. Je vais arrêter de pas dormir et d’être épuisée (« fatigue fatigue fatigue fatigue »), je vais arrêter de traîner dans mon cœur une si grande colère et une si profonde tristesse (« le chagrin de l’humanité qui vous arrive dans la tronche »), je vais arrêter de prendre du poids (« pendant quatre ans ! et je ne pouvais rien faire ! »). Bientôt je vais reprendre de l’énergie, retrouver ma mobilité physique, ma concentration intellectuelle, et tout ira mieux. Ça va aller.

À la fin de l’épisode avec Maïtena Biraben, je n’avais qu’une envie : lire son livre, La Femme invisible. Ce que j’ai fait, vous l’avez vu en photo de mon article la semaine dernière.
Vraiment j’insiste parce que, depuis un an et demi que je cherche à sortir la tête de ma chute hormonale, je peux vous dire que je m’en suis tapé des podcasts, des documentaires et des retours d’expérience sur la périménopause. Celui de Maïtena Biraben est le plus réjouissant que j’aie entendu. Galvanisant, même !
Il m’a aidée à comprendre que c’est la transition qui est difficile. C’est ce que je vis là tout de suite maintenant. Mais on me chuchote que ça va mieux après, quand on est arrivées de l’autre côté.
Il y a un après. Il y a toujours un après.
Comme quoi je ne me trompais pas dans ce que je vous confiais à demi-mot, davantage pour essayer de m’en convaincre moi-même, dans ma dernière newsletter (La peau de rouget 149 # 30 novembre 2025 – Je ne suis pas mon jean trop serré).
Maïtena m’a donné la foi – comme Dieu si tu veux.
Maïtena est là, pour moi, pour toi, c’est ça, c’est la lumière qui guiiiiiide nos pas 🤩

Après ça je suis allée sur sa chaîne, Mesdames Media, et j’ai regardé TOUTES les vidéos qui portent le filtre « La ménopause de A à Z ». Elles sont courtes, pertinentes et super bien faites.
Et comme j’en avais pas marre, j’ai écouté une autre interview de Maïtena Biraben dans le podcast Chaud dedans.
Chaud dedans, créé et réalisé par Claire Fournier (chez Binge Audio), est le podcast que je préfère sur la ménopause. Je vous propose trois épisodes que j’ai trouvé intéressants.
- Podcast Chaud dedans, saison 3 épisode 4 (22 octobre 2025) : Ménopause, le dernier combat féministe ?
Avec Elsa Wolinski (la réalisatrice du premier podcast dont je vous ai parlé, Allez j’ose ! C’était chouette de les entendre discuter ensemble, elle et Claire Fournier.)

- Podcast Chaud dedans, saison 1 épisode 13 (15 mai 2024) : Marre d’être invisibilisées !
Avec Maïtena Biraben (évidemment).
Qu’est-ce qu’on mange ?
Où est mon short ?
C’est à quelle heure la danse ?
MAIS ON S’EN FOUT ! JE M’EN FOUS !
- Podcast Chaud dedans, saison 1 épisode 7 (21 février 2024) : Et si la ménopause était une vraie libération ?
Avec Élise Thiébaut, autrice et journaliste féministe que je vous ai présentée la semaine dernière pour sa bédé Vierges – La folle histoire de la virginité, éd. Le Lombard, 2024.
→ https://www.binge.audio/podcast/chaud-dedans/la-fin-des-regles-une-liberation

Pour terminer, j’ai envie de partager avec vous deux vidéos plus longues de Mesdames Media, dans la catégorie « La grande interview ».
La première est sortie au début du mois et c’est une interview de Lio, que j’adore toujours écouter, par Maïtena Biraben.
La seconde est sortie à la fin du mois dernier et c’est une interview d’Anne Roumanoff par Elsa Wolinski.
Lio : « J’aurais dû être homosexuelle. Je pense que j’aurais vraiment moins perdu de temps. » (5 décembre 2025)
Anne Roumanoff : « C’est important un homme qui a fait un travail sur lui, vraiment. » (21 novembre 2025)
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Et vous, que vous a apporté décembre ?
(Par acquit de conscience, mettez vos santiags devant la cheminée. Vu qu’on est le 24 décembre, p’têtre que l’Père-Noël se pointerait, hein, va savoir…)
Renaud, Le Père-Noël noir, album « Le retour de Gérard Lambert », 1981





