Newsletter 85 # 1er août 2021

Quand tu parles sexualité avec une amie très proche (je vous préviens cet été c’est très sexe sur mon blog), puis qu’une tierce personne arrive avec un badge « liberté vaccinale » épinglé sur sa veste et que ton amie te glisse à l’oreille : « J’avais lu liberté vaginale ! ». Le fou rire vous prend jusqu’aux larmes toutes les deux devant l’autre personne médusée !

Quand ton amie très proche accepte de griffonner un point G en mémoire de cette joyeuse pépite de juillet…  🙂

En avoir ou pas

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https://www.youtube.com/watch?v=SZUGUc7ME3Q

La Grande Sophie, Où vont les mots, album « Cet instant », 2019.

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Un choix que tu fais

 

Salut les abonnés !

 

Enfin le 1er août ! Ce mois de juillet a été bien lourd et plein de boue, mais je dois reconnaître que nager à contre-courant dans la bouillasse fait les muscles et renforce les articulations.
Le week-end dernier j’ai passé quatre jours entiers seule chez moi, nuit et jour seule, sans mari sans enfants, seule, en vacances, sans repas à préparer, SANS RIEN, aucune contrainte, si je veux pas manger de la journée je mange pas, seule, et des fois je bade mais là non, au contraire. Je ne sais pas si c’était de m’être tellement débattue avant mais ça m’a fait une paix immense de me retrouver côte à côte avec moi-même et de voir comme j’avais grandi.

En un mois j’ai beaucoup pleuré, et il reste encore plein de choses emmêlées, mais j’ai aussi beaucoup grandi. C’est même incroyable comment j’ai grandi en l’espace d’un seul mois.
Pourtant c’était pas facile, j’ai rencontré des obstacles et même de l’hostilité, mais j’ai la chance d’être tellement bien entourée… Et la gratitude que je ressens pour ces personnes qui m’entourent me donne l’élan dont j’ai besoin pour croire et avancer. L’élan et le courage de mettre mes couilles sur la table.

« Ton courage est un petit bout de charbon que tu continues d’avaler. »

C’est dans « To the bone », un film Netflix dont ma copine Adeline m’a parlé il y a plus d’un an. Sauf qu’il m’a fallu tout ce temps pour ramasser mon courage pour le regarder. Toute seule. C’est pas un film extraordinaire mais moi il m’a ramenée loin. C’était comme se voir en miroir, et il faut du courage pour regarder en face et en détail ce qu’on n’a pas envie de voir. Ce qu’on fuit. Et où on cache ses couilles, parce que ça nous arrange bien qu’elles restent cachées.

J’ai réfléchi à cette expression si imagée, « mettre ses couilles sur la table », d’où elle vient, ce qu’elle exprime. J’ai demandé son avis à Mickaël qui en a une bonne paire, et il m’a dit :

– Bah quand tu mets tes couilles sur la table, tu t’exposes, t’es super vulnérable…

 

Plus tard, j’ai eu une discussion avec l’aîné de mes garçons à propos de ce que c’est que « avoir des couilles » et s’il y a une différence avec « avoir des tripes » – parce que lui aussi il lit les petits papiers accrochés au-dessus de mon ordi. Pourquoi on ne dit pas « avoir de la chatte » – enfin on le dit mais pas du tout dans le même sens et je pense qu’il y aurait matière à débat pour déterminer si être une femme est vraiment une chance.
Bref. C’était très intéressant et on est tombés d’accord lui et moi sur le fait que, avoir des couilles, ce n’est pas gueuler plus fort, se faire obéir ou dominer les autres.

Avoir des couilles, en vrai, c’est oser dire qui on est.

C’est un choix que tu fais.
Et mettre ses couilles sur la table rend très vulnérable parce que tu n’as plus de masque. Tu les offres sans protection dans ta relation aux autres. Tes couilles sur le ring sans la coquille. Mais est-ce que le principe du courage ce n’est pas précisément accepter le risque d’être plus vulnérable et y aller quand même ?

 

Je ne voulais pas mettre trop de pression à l’enfant alors j’ai ajouté :

– Mais bon, on n’est pas obligé(e) d’avoir des couilles tout le temps hein…
– Mais toi tu trouves que c’est mieux maman ?
– Je trouve que c’est important. Parce que c’est comme ça que tu grandis.
– Mais moi je grandis toujours maman, même quand je suis pas courageux !

Ah oui c’est vrai. C’est après que ça se corse… Quand on est adulte et qu’on a peur de grandir. Peur d’ouvrir son cœur et de se sentir de nouveau petit(e), fragile et tellement vulnérable. Quand on a peur de dire ce qu’on ressent parce qu’on a peur de souffrir ou de faire souffrir.
Mais se taire, se tenir à distance de la relation, c’est souffrir et faire souffrir aussi, non ? Souffrir d’être si désespérément seul(e) et non relié(e) aux autres depuis l’intérieur de soi.

On croit toujours que c’est plus facile pour les autres. C’est surtout plus facile quand on ne sait pas la souffrance de l’autre et qu’on n’imagine pas qu’elle puisse être aussi douloureuse que celle que nous on traverse. Mais on ne sait pas, en vérité. On ne fait que supposer.

 

Et pendant que je réfléchissais à tout ça, aux mots que l’on dit ou pas, aux lettres que l’on écrit quand on aurait aussi bien pu ne pas, je crachais sur mon blog des pastilles sexe comme autant de Valda qui crient, interrogent notre liberté vaginale, et parlent aussi d’en avoir ou pas !  😉
Vous n’en trouverez que deux pour l’instant, sexe #1 et sexe #2, mais j’en ai préparé une petite série pour l’été, à lire sur la plage ou dans le métro…

Je pars en vacances maintenant. Enfin si demain mon test PCR et celui de ma grande fille satisfont aux obligations des frontières. Je sais bien moi qu’on n’échappe à rien avec un vol pour le lointain, n’empêche que je compte bien m’éloigner de tout pour un temps. Aimer ce que je vis, le partager, continuer à donner de ce que je suis, et créer des bulles de légèreté.
La lourdeur et les peurs de juillet reviendront à la rentrée, sans aucun doute. En pire même quand je pense à l’école, au collège. Je vais noyer mon cerveau dans la mer jusqu’au ciel.

Et du bout de mon île, je vous posterai chaque jour sur le blog comme une carte postale musicale éphémère.

 

Bonnes vacances à tous, vacciné(e)s et non-vacciné(e)s, vraiment tous.

Audrey

 

Quand tout se sauve

 

28 juillet 2021 : Pastille sexe #2 : Consent is sexy (and required)

 

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