Tous et toutes ensemble

Ah on est le 8 mars aujourd’hui ? Bon bah je me bats alors. Comme tous les jours de l’année.
(Illustration tirée du livre de Camille, « Je m’en bats le clito – Et si on arrêtait de se taire ? », éd. Kiwi, 2019.)

 

Vous l’avez peut-être remarqué au cours de mes articles et newsletters depuis le 1er janvier, l’un de mes grands projets de l’année 2023 est de passer à l’écriture inclusive. De la pratiquer tous les jours jusqu’à en faire un automatisme, un nouveau mode de pensée par défaut.

Passer à, j’en parle comme de passer au numérique, mais oui, l’écriture inclusive est une révolution qui fera bouger les choses et je ne veux ni la manquer ni rester à la marge – marge qui consistait pour moi jusque-là à féminiser les noms lorsque c’était possible et à mettre le (e) du féminin entre parenthèses comme on me l’a appris à l’école, ce que le clavier de mon ordi transforme instantanément en signe €, va comprendre pourquoi. Je travaille sur un MacBook Pro, si quelqu’un connaît le sens de ce raccourci alors même que le signe € a une touche dédiée sur mon clavier, merci de m’expliquer, ça m’intéresse.

L’écriture inclusive

À propos de l’écriture inclusive, j’ai lu il y a quelques mois dans l’introduction de Chattologie – un essai menstruel avec des dessins dedans, de Louise Mey et Klaire fait Grr (éd. Hachette, 2021) :

« Nous sommes convaincues que le langage est important, parce qu’il impacte le monde. [C’est aussi ce que disait Benoîte Groult, toute âgée qu’elle était, et je lui voue respect et admiration.] L’émergence du mot « féminicide » par exemple, entré seulement en 2020 dans certains dictionnaires a contribué à faire connaître la réalité qui lui correspond. » (p.15)

Voilà pourquoi, en quelques mots, passer à l’écriture inclusive est pour moi un engagement. Ça ne m’est ni facile ni intuitif, ça me demande d’abandonner mes rigidités autour des règles de l’orthographe et de la syntaxe de la langue française (relis La langue française et moi, tu vas comprendre d’où je pars…), c’est compliqué, ce n’est pas confortable MAIS : c’est le choix que je veux faire aujourd’hui.

Je veux être partie prenante de cette révolution féministe au cœur du langage.

En conscience et en lutte. Ce n’est pas un petit point de détail qu’on devrait négliger sous prétexte qu’il y aurait des combats féministes qui valent la peine – de préférence ceux qui se déroulent loin de chez nous et ne remettent pas en cause la domination du patriarcat blanc occidental (par exemple arracher le voile des femmes, ça oui c’est bien) – et d’autres combats dérisoires, voire risibles, voire grotesques, parce que franchement, si le seul os que les féministes trouvent à ronger c’est celui de l’écriture inclusive, eh ben c’est que les femmes en France, ça vaaaa ! Faudrait p’têt’ penser à arrêter de se plaindre !
Sauf que non. L’inclusivité, dans le langage comme dans la pensée, n’est pas un petit point de détail. C’est un tout. Et ce point-là est très important. Plus on l’adopte, plus les mentalités vont évoluer, questionner les règles établies depuis si longtemps par une poignée de vieux mecs qui ne veulent surtout pas que ça change. Qui s’agrippent à leurs privilèges par tous les moyens. Qui répandent des clichés à haute valeur intellectuelle ajoutée selon lesquels les féministes sont « mal baisées ». Alors que ce sont eux qui baisent mal. Évidemment.

 

Stand-up de Laura Domenge : le lien entre féminisme, inégalités de salaires et orgasme (juin 2020).

 

J’ai beaucoup ri devant ce stand-up de Laura Domenge. Il m’a rappelé ce qu’écrivait Benoîte Groult (oui, encore elle, mais je vous ai dit que j’étais fan) dans son roman La touche étoile :

« … la féministe devenant par définition laide, ennuyeuse, mal baisée, ennemie du plaisir et de la vraie femme, stérile si possible, et vraisemblablement homosexuelle, c’était la cerise sur le gâteau. » (p.114)

Comme quoi rien n’a changé depuis Benoîte Groult. Et attention, discréditer les féministes n’est pas un sport réservé aux hommes. Il y a des femmes qui le pratiquent volontiers aussi. Moi-même je reconnais, non sans honte et remords, m’y être parfois adonnée par le passé, dans une triste et délétère tentative de me faire mieux reconnaître, mieux accepter, mieux valoriser par les hommes.
C’est moche. Au-delà de moche, c’est une grave erreur qui nous porte préjudice à tous et (encore plusse) à toutes.

« Le dénigrement des femmes, l’acceptation des images traditionnelles, l’exaltation de la vraie femme, c’est beaucoup plus dévastateur porté par une femme que par le macho de service. » (p.121)

 

 

Tout ce préambule pour dire : si vous pensez que la question de la langue est accessoire, un privilège de bourgeoise qui vient encore se plaindre alors que oh là là ça va les féministes c’est bon, si vous êtes pas contentes, allez donc faire un tour en Iran ou en Arabie Saoudite, vous verrez ! En France vous avez le droit de vote et de travailler, conduire une auto, des sièges à l’Assemblée, l’avortement et la carte bleue à votre nom, alors quand même, qu’est-ce qu’il vous faut encore, merci de ne pas m’en parler.

C’est vrai que vous, en tant qu’homme pourvu de couilles, dans une réunion d’équipe à laquelle vous participez avec des collègues femmes (dépourvues de pénis, les pauvres), ça ne vous ferait pas du tout sourciller si on vous saluait par un chaleureux : bonjour à toutes !
Bah non. Vu que la langue c’est pas important.  😖

Pardon pour ce petit piquant en passant. Des fois je suis vénère et ça m’échappe, or je sais bien que mes sarcasmes ne font que desservir mon propos. Je le sais, je vous en parle en deuxième partie de cet article (la bien-nommée police du ton).
Néanmoins, sans vous vénère et en gardant l’esprit aware, je vous suggère vivement d’écouter les deux épisodes sur le langage inclusif dans la nouvelle saison des « Couilles sur la table ».
Vous apprendrez, entre autres choses passionnantes, qu’on dit effectivement un sage-femme pour un homme (ils représentent 3% de la profession) puisque le terme « femme » renvoie ici à la personne qui accouche, et non à la personne qui exerce le métier. Eh ouais.

Épisode 76 : Masculin neutre : écriture exclusive (1/2)
Épisode 77 : Masculin neutre : écriture exclusive (2/2)

 

Mais ne vous restreignez pas surtout, vous pouvez bien sûr écouter TOUS les épisodes de cette nouvelle saison ! Suivre le travail de Victoire Tuaillon et vous réjouir comme mon mari qui me dit :

– Ah il y a une nouvelle saison des « Couilles sur la table » ? Cool, je savais pas !

 

Street art, by Miss.Tic.

 

Ben ouais. Maintenant tu sais.
J’ai beaucoup appris dans ces deux épisodes. Depuis le début de l’année de manière générale, j’ai beaucoup appris. Notamment que l’écriture inclusive, ce n’est pas QUE le point médian, qui cristallise toutes les tensions et provoque tant de haine. Loin de là.

J’ai appris quand le féminin devient –euse ou –trice à partir d’un nom masculin en –eur.

Le nom masculin en –eur devient –euse s’il existe un participe présent de même radical :
coiffeur → coiffant → coiffeuse
entrepreneur → entreprenant → entrepreneuse

Le nom masculin en –teur devient –trice s’il n’existe pas un participe présent de même radical :
rédacteur → rédigeant → rédactrice
correcteur → corrigeant → correctrice
auteur → pas de verbe → autrice

 

Longtemps, j’ai dit une auteure pour ne pas heurter mon oreille. Mon petit confort de merde. Et puis au début de l’année, je me suis forcée à dire autrice, comme directrice, et même si ça m’écorchait un peu au début, c’est très vite devenu fluide pour moi. Surtout quand j’ai appris que le mot « auteure » n’existe pas alors que « autrice » est un mot qui date du XIIIe siècle et qui a mystérieusement disparu de la langue française au moment où la bourgeoisie masculine du XIXe a accaparé les métiers intellectuels et artistiques les plus gratifiants et créé toutes sortes d’Académies des Arts qui avaient pour sympathique particularité commune d’exclure systématiquement les femmes de leurs rangs.

L’Académie française en charge de notre langue, quant à elle, fut fondée en 1635 par le Cardinal de Richelieu et la première femme à y entrer fut Marguerite Yourcenar en 1980. Hey ça vaaaa !
Bah non. En vrai, non. Et merci à Jean d’Ormesson qui mit un grand coup de pression, à l’époque, pour faire entrer Marguerite devant la face cramoisie de tous ces vieux croûtons. Quand j’entends aujourd’hui les discours condescendants et antiféministes d’individus qui se disent pourtant de gauche, qui protègent leurs privilèges et trouvent des excuses aux agresseurs, aux violeurs, aux féminicides, ça m’interroge. Comme quoi la vraie ouverture d’esprit ne se trouve pas dans un bord politique, si vous en doutiez. Elle est sans étiquette et reflète la liberté de penser de celles et ceux qui savent aussi se remettre en question.

 

C’est marrant comme « femme de ménage », en revanche, ça reste « femme de ménage »…

 

Sans doute vais-je commettre des erreurs dans mon apprentissage de l’écriture inclusive – le point médian, en plusse d’attirer les foudres des vieux messieurs, n’est pas si facile à maîtriser* – avoir des formules maladroites, oublier des doubles flexions, négliger des termes épicènes qui seraient mieux appropriés. Je m’en excuse d’avance. C’est que l’inclusion est loin d’être évidente après toute une (demi-)vie de masculin qui l’emporte sur le féminin. Mais je promets de faire de mon mieux.

* Le point médian n’est pas facile à maîtriser du point de vue du fond, c’est-à-dire déterminer dans quels cas on peut l’utiliser (ami·es) et dans quels cas il rend la lecture problématique (agriculteurs·trices), surtout si les groupes nominaux s’accumulent. Parfois c’est vraiment difficile de savoir ; par exemple moi, amoureux·se, je le passe, mais je pense que selon les règles d’usage qui commencent à s’établir, il ne passe pas.
Et le point médian n’est pas facile à maîtriser non plus d’un point de vue purement pratique. Personnellement il n’existe pas sur le clavier de mon ordi. Donc quand je travaille sur Word, je dois aller le chercher dans ma barre d’outils sous l’onglet Insérer < Symbole avancé. Quand j’écris un mail sur Internet, il faut que j’ouvre un de mes brouillons dans lequel j’ai enregistré les caractères que j’utilise fréquemment qui sont absents de mon clavier (majuscules accentuées, guillemets français, vrai tiret à valeur de dialogue ou de parenthèse, etc.). Dans ce brouillon que je me suis créé au fil des années, je copie le point médian que je garde exprès ici et je le colle dans le mail que je suis en train d’écrire. Trop facile. Trop pratique.
Heureusement que sur mon téléphone, pour les textos, je trouve le point médian facilement dans la deuxième partie des chiffres. Ouf.

 

En trois mots qui se dédoublent et se répondent : libérez le langage, libérez la bête ! – comme dans une de mes chansons préférées de Casey dont je vous ai parlé il y a presque trois ans dans l’article Mon poing levé.

 

Au laboratoire de radiologie (janvier 2023).

 

J’ai pris cette photo dans la cabine où je me suis déshabillée avant de passer une radio des poumons. Au mois de janvier, quand je me suis décollé la plèvre à force de tousser aussi sec. Et là encore je tousse sévère. Ça s’était arrêté et je retousse. Imagine la colère qui gronde à l’intérieur de moi… Imagine si elle sortait de ma bouche par des mots au lieu de me déchirer les poumons comment je serais vraiment, VRAIMENT VÉNÈRE !  🤬

En sortant de la radio, j’ai demandé à mes enfants s’ils voyaient un problème à cet affichage. Ils s’y sont mis à trois pour traquer une éventuelle faute d’orthographe, mais c’était pas ça. Alors ils ont cherché encore et ils m’ont répondu que peut-être ça ne regardait personne si on était enceinte et qu’on n’était pas obligée de le dire. J’ai secoué la tête et expliqué que non, parce qu’avant de passer une radio c’est important de savoir si on est enceinte à cause du risque des rayons X sur le fœtus.
Mes enfants ne voyaient donc pas. Le problème. Comme moi avant, je ne le voyais pas. Ça ne me choquait pas. Avant de me conscientiser, avant d’aiguiser mes yeux et mes oreilles à détecter et décrypter sur quelles bases s’est construit l’iceberg de la domination patriarcale.

– Mais maman, si c’est vraiment une manipulatrice et un radiologue, alors c’est normal d’écrire ça !

Oui mais non, chaton grognon. Parce que l’affichage est fixe mais les fonctions évoluent. Parce que si les métiers sont genrés par défaut, on s’habitue à les voir et à les penser comme tels. De façon unique. La manipulatrice est alors à jamais « une » manipulatrice et l’image qui vient immédiatement à l’esprit au mot « radiologue » est pour toujours un homme. Blanc. Savant. Puissant. On intègre inconsciemment l’idée que les femmes occupent des positions subalternes aux hommes et que c’est normal. C’est leur place. C’est la norme.

 

On voit sur ce dessin où se situe le langage sexiste. Entre la dépréciation et l’invisibilisation. Le langage sexiste entretient ainsi de manière souterraine (et parfois pas si souterraine) les inégalités, les discriminations et les violences faites aux femmes.

 

La police du ton

À propos de libérez le langage, libérez la croquette bête, j’aimerais vous faire partager une info importante que j’ai apprise dans un livre qu’on m’a offert à Noël : Ces mauvaises femmes, de María Hesse (éd. Presque Lune, 2022). Un ouvrage très intéressant qui remet en cause la façon dont sont traitées les femmes dans l’Histoire, de la Grèce antique à nos jours, qui va jusqu’à prendre la défense de Britney Spears que toute la presse a lynchée après l’avoir encensée, ces chiens galeux, et qui finit sur la série « Fleabag » que j’ai adorée, c’est bon j’étais à fond !
#FreeBritney !

Et donc l’info cruciale c’est si, comme moi, vous avez toujours cru (parce que c’est ce qu’on voulait que vous croyiez) que les ceintures de chasteté dataient du Moyen Âge. Sachez que pas du tout. Elles sont apparues au XIXe siècle, inventées par des hommes pervers et possessifs dans la tête de qui c’était le Moyen Âge, pour soi-disant prévenir le viol mais, en réalité, pour s’assurer de la fidélité des femmes. Et au passage empêcher la masturbation. Faudrait quand même pas qu’il puisse y avoir du plaisir dans l’affaire parce que les femmes après, ça leur tourne la tête. Elles deviennent cinglées. Comme Britney. Des fois carrément elles se rasent la tête, comme Britney, alors ça si c’est pas une preuve ! C’est vrai, pourquoi elles font ça ces tarées ? Qu’est-ce qui leur prend ? Une femme avec les cheveux longs, c’est si doux. Si joli.

Perso je rêve d’icônes bibliques représentant la Sainte-Vierge rasée mais ça n’arrivera jamais. Puisque ce sont les pécheresses qu’on rase et que la Sainte-Vierge est, par définition, vierge (donc sainte), ça n’arrivera jamais.
Tant que les hommes tireront leur pouvoir de faire croire aux femmes que le sexe c’est le mal. Par la religion, la morale, la loi, tout ce qui est à leur disposition pour contrôler la sexualité des femmes. Tant qu’on sera élevées dans l’idée que le bien, c’est de garder sa virginité sous clé comme un trésor précieux. Que c’est ce que font les filles respectables. Pas moins de soixante-douze vierges en récompense au paradis djihadiste.
Mais franchement, quand on y pense, y’a pas un truc aberrant là-dedans ? En quoi c’est mieux d’être vierge s’te plaît ? En quoi c’est mieux d’être vierge pour le mariage alors que, d’abord tu sauras pas quoi faire de la b… de ton épousé, et en plusse tu vas douiller méchant ? C’est quoi le plan de la nuit de noces en fait ? Te faire regretter toute ta vie d’avant ?

 

Non mais c’est vrai, changeons un peu les rôles, merde à la fin ! (Illustration tirée de l’ouvrage « Ces mauvaises femmes », de María Hesse, éd. Presque Lune, 2022 (p.54).

 

Oups, là je me suis un peu éloignée du sujet de la réappropriation du langage. Pardon mais c’est qu’il reste tant de combats à mener, notamment en ce qui concerne la sexualité. N’en déplaise à ceux (et celles ?) qui pensent que les femmes en France, franchement ça vaaaa ! Attends, on a reconnu le terme « féminicide » en 2020 alors quand même, ça vaaaa ! De toute façon, pourquoi vous voudriez marcher dehors toutes seules la nuit hein ? Parce qu’après faut pas vous étonner qu’il vous arrive des bricoles. C’est fou ça, on vous donne la main vous voulez le bras !

Bref. Je suis en train de me re-vénère et c’est le cœur du sujet que je veux aborder maintenant. Un autre des combats féministes qu’il reste à mener vient justement avec le combat. Il est lié à la lutte, à l’expression même de la lutte, et ne porte pas sur le langage écrit mais sur le dire.
C’est ce qu’on appelle la police du ton.

Si vous pensez que vous ne savez pas ce que c’est, en fait vous savez.
Si vous êtes une femme, c’est quasi sûr à 100% que vous avez déjà rencontré la police du ton.
Si vous êtes un homme, à part cas exceptionnels, il est fort probable que vous l’ayez déjà employée. Ce n’est pas (que) de votre faute, c’est dans l’air qu’on respire.
Si vous êtes non binaire, eh bien en vrai je sais pas trop comment c’est, mais sans doute que, en tant qu’individu issu d’une minorité, vous avez-vous-même été victime de la police du ton.

La police du ton, c’est lorsque des personnes dominantes demandent à des personnes dominées de se calmer, de surveiller leur ton, et, par extension, ne prennent pas en considération ce que ces personnes expriment.

Comme on me dit souvent que je suis vénère, j’ai pas mal réfléchi à cette question du « ton ». Et le problème c’est que repérer la police du ton qui est à l’œuvre partout, dans l’espace public comme dans l’intimité des foyers, me rend encore plus vénère. Parce que ce procédé est une manipulation qui consiste à attirer l’attention sur la forme du discours pour ne pas avoir à réfléchir au fond de ce qui est dit.
Plus pernicieux, c’est une façon de minimiser ce qui est exprimé, voire de le décrédibiliser pour pouvoir le balayer d’un revers de main. Comme un vice de forme sur un procès pour viol si vous préférez. Et ça j’avoue qu’à titre personnel, ça fait redoubler la colère dans mon ventre ça m’arrache un peu la gueule.

 

 

Ces planches d’Élise Gravel, qui m’ont été envoyées par mon amie Marie, permettent de bien identifier les ressorts de la police du ton. Élise Gravel est une autrice et illustratrice québécoise. Je ne connaissais que quelques-uns de ses livres en littérature jeunesse, mais en allant sur son site Internet, j’ai vu qu’elle a fait plein d’autres choses vraiment remarquables que je vous invite à aller voir même si vous n’avez pas ou plus d’enfants à la maison.

Et si vous êtes allergique à la bande dessinée (je l’ai été moi aussi petite et je vous assure qu’on en guérit très bien adulte, avec tout ce qui se fait d’enthousiasmant aujourd’hui en bédé indé), je vous propose une explication en vidéo par Les Brutes de ce qu’est la police du ton.
Les Brutes, ce sont aussi deux Québécoises, Lili Boisvert et Judith Lussier, que je ne connaissais pas avant de pousser plus loin mes recherches pour cet article. Je suis très heureuse de les avoir découvertes. Leur humour est corrosif et il fait du bien !

 

La police du ton expliquée par Les Brutes (juillet 2018).

 

Enfin, Emma aussi a écrit sur la police du ton. Vous vous rappelez Emma ? Emma Clit, l’autrice de bande dessinée qui a repris le concept de charge mentale (introduit en 1984 par la sociologue française Monique Haicault) et lancé massivement sa popularité ces dernières années, même auprès des gens qui ne lisent pas de bédés, qui ne la connaissent même pas ?
Si son nom ne vous dit rien, cherchez vite ses cinq albums « Un autre regard » en librairie ou en bibliothèque, ou faites-les-vous prêter, ils sont essentiels ! (Quatre portent sur les inégalités hommes / femmes abordées dans différent domaines, le dernier est sur le climat.)

 

Planche d’Emma Clit sur son blog (octobre 2016).

 

Ressources aidantes pour vous mettre à l’écriture inclusive

Je ne vous force pas la main hein… mais je vous la tiens si vous en avez besoin !  😉
Voici les deux sites ressources que j’utilise personnellement quand j’ai un doute ou que je rencontre une difficulté d’inclusion :

https://www.relire-et-corriger.net/ecriture-inclusive
https://www.motscles.net/blog/comment-ecrire-en-ecriture-inclusive

 

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Et vous, l’écriture inclusive, vous commencez avant ou après d’arrêter la police du ton ?