Newsletter 96 # 3 avril 2022

Illustration de Guillaume Long que je ne présente plus. Guillaume, c’est Guillaume !

Un petit caillou dans ta monnaie

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https://www.youtube.com/watch?v=Obq62ccIHX0

Grand Corps Malade & Sandra Nkaké, Te manquer, album « Funambule », 2013.

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Une sardine à lunettes sur un banc

 

Salut les abonnés !

 

Six semaines sans newsletter… Peut-être je vous ai manqué, comme dans cette chanson qui est venue me chercher, ou peut-être vous n’avez pas vu le temps passer. Le temps fait ça : il passe sans qu’on le voie et on oublie. On oublie les gens, on oublie ce qu’on aimait, tout ce qui comptait tellement et qui finalement disparaît.

J’ai rêvé d’un ancien collègue cette semaine. C’était pas un rêve intime et tout, rien que je ne puisse vous raconter ici, voyez, mais les rêves si on ne les raconte pas tout de suite, on les oublie. Eux aussi. Ils tombent dans le trou noir de la mémoire. Si on ne les rattrape pas sciemment par un fil pour regarder ce qu’ils sont venus nous montrer, ils s’évanouissent et rejoignent les fantômes qu’on ne veut pas voir.

De mon rêve je me souviens seulement que c’était bien. Et quand je me suis réveillée, j’ai pensé à la place que je donne à l’amitié dans ma vie.
Qui sont mes amis, où habitent-ils dans mon cœur, et où vont les autres, ceux que je ne vois plus ?

 

Je suis quelqu’un qui nourrit des relations profondes avec les gens. Pas avec tout le monde, bien sûr, avec les gens que je choisis, mais je suis quelqu’un dont on peut dire ça. Dont on dit ça.
Par exemple j’ai tissé des liens très forts avec mes potes du lycée, qui font aujourd’hui partie de mon cercle d’amis proches et que je vois régulièrement. Pas plus tard qu’hier soir, c’est perdu d’avance les gars j’vous l’dis, d’façon on va tous devenir vieux et moches et après on va crever, c’était sympa.

C’est de l’un de ces amis (et après on dit que les hommes ne parlent pas beaucoup…) que j’ai reçu le jour de mon anniversaire le message le plus émouvant de tous – et pourtant, crois-moi y’avait du niveau ! Alors quand je me suis réveillée de mon rêve l’autre matin, je me suis demandé : pourquoi ? Qu’est-ce qui fait que cet ami que j’ai connu au lycée est toujours là, près de moi, depuis trente ans, que moi aussi je suis toujours là, près de lui, depuis trente ans, mais que je n’ai pas gardé de lien avec l’ex-collègue de mon rêve que j’aimais pourtant beaucoup ?
Je veux dire, tous les deux ils sont grands, ils portent des lunettes, ils font du vélo, alors quoi ? Qu’est-ce qui fait la différence ?

 

Voilà une amorce de mes réflexions du moment. Peut-être j’en ferai un article dans les semaines qui viennent mais il faudra être patient(e) parce qu’il semble que je traverse un désert d’écriture.

En attendant, vous pouvez lire ou relire mes articles S’il n’en restait qu’un(e) de février et mars. Je prends beaucoup de plaisir à écrire ces articles de fin de mois. J’éprouve de la joie à me retourner et à partager avec vous des moments que j’ai aimés. Mais je manque de vos retours…
Je remercie particulièrement Aurélie, que je ne connais pas, qui n’est pas une copine à moi, pour ses commentaires. Les autres vous gardez tout pour vous, et franchement c’est moche !
Peut-être qu’en avril vous oserez vous découvrir d’un fil ?

 

Audrey

Un fil d’or à la porte

 

31 mars 2022 : S’il n’en restait qu’un(e) # mars 2022

 

23 mars 2022 : Page blanche

 

28 février 2022 : S’il n’en restait qu’un(e) # février 2022