That E-guy

Photo : Mark Oliver Everett (son barbier est décédé en confinement, comme disent les ados chez moi en pensant qu’ils viennent d’inventer v’là la blague de zinzin).

 

Après-demain sort « Eels Time », le quinzième album studio de Eels.
Après-demain dans deux dodos.
Do you know what it’s like to fall on the floor who is really living ?

Devinez QUI est complètement foufou chez moi ?

Nan, je me moque mais c’est même pas vrai. Mickaël attend la sortie de ce nouvel album avec flegme et patience. Dans sa grande maturité. En plusse moi aussi j’ai aimé la première chanson de l’album que j’ai découverte sur YouTube. J’ai été tellement surprise que that E-guy, si discret, si pudique d’habitude, dévoile autant de lui dans un clip !
L’album d’une réflexion sur le temps et la maturité, paraît-il. Temps et maturité, tiens, encore. C’est pas mal là où j’en suis rendue aussi – bien que je n’aie rien demandé et aucune envie d’une réflexion sur le sujet. J’ai même plutôt envie de crier :

But I don’t think I’m ready yet
I’m not feeling up to it now
Just not that steady yet Continuer la lecture de « That E-guy »

The perfect mother

Planche extraite de la bande dessinée de Sophie Lambda, « Tant pis pour l’amour – Ou comment j’ai survécu à un manipulateur » (p.182), éd. Delcourt, 2019.

 

Il y a quinze jours, pendant ce long week-end ensoleillé de l’Ascension, j’ai fait l’inverse de l’ascension. J’ai fait la déscension. Je te jure. Avec un D comme Dégringolade. Ou : j’ai fait de la D, comme disent les ados chez moi entre deux portes où ils s’enclenchent se démarrent se cherchent et s’insultent.

De la grosse D même, si je veux être honnête avec vous. Une crise de dépression sévère, déclenchée par je ne sais même plus quel(s) enfant(s) exactement, sans doute un peu les trois, et ça a duré trois jours pleins avec des répliques du séisme les jours d’après. Je pense que je ne m’étais pas sentie aussi mal depuis au moins deux ans. Comme ça, sans prévenir, à partir de mots et d’attitudes d’enfants qui ne reflétaient rien de plus que ce à quoi s’attendre de la part d’enfants élevés dans notre société consumériste, dans le cocon d’une sécurité matérielle et affective. Mais ça m’a fait péter les plombs, tu peux pas savoir.

Ça m’a minée.

La violence de cette colère que j’ai ressentie à l’intérieur. La rage, le Continuer la lecture de « The perfect mother »

En 4-6

Photo : C’est moi depuis hier (23 mars 2024).

 

« Ton cerveau a 23 ans, ton corps en a 78, alors qu’en fait t’en as 46. »

 

Yes. 46. Là, aujourd’hui dans ma face. Alors pour mon anniversaire, je vous offre cette vidéo de Buffy l’unique, « Fatiguée ». Une vidéo TikTok, mesdames et mesdames. Absolument.

J’en ai rien à fout’, chui une guedin !

Il y a moins de quarante-huit heures, quelqu’un m’a dit : Il est peut-être temps de passer à la cigarette électronique non ?
Whaaat ???
La cigarette électronique ? Mais mec, t’es sérieux là ? Tu veux la fin de moi ou quoi ?!
Mon mari a rigolé quand je lui ai raconté. La cigarette électronique. Nan mais les gens. J’ai déjà du mal à utiliser une brosse à dents électrique !

Sinon, depuis moins de Continuer la lecture de « En 4-6 »

Printemps

Nivéole de printemps (Photo de Patricia Esteban, mars 2024).

 

Printemps. C’est le titre du poème que je partage avec vous aujourd’hui.
Depuis combien de temps n’a-t-on pas parlé poésie ici ?
Trop longtemps.

Depuis combien de temps n’avez-vous pas appris un poème par cœur pour le réciter à quelqu’un que vous aimez ?
Sans doute encore plus longtemps.

Moi aussi. (Mais qu’est-ce) mais qu’est-ce qu’on attend pour faire la nique* à notre Alzheimer ?
Posons nos téléphones au fond du panier de linge sale et apprenons par cœur mon poème de Cécile Coulon pour le réciter à quelqu’un que nous aimons. C’est bon pour le gris de nos cellules et pour le jaune de notre cœur.

On commence par le printemps parce que c’est là que la vie éclot et que tout commence.
Le printemps qui commence aujourd’hui.

Aujourd’hui est le début d’une nouvelle vie. Continuer la lecture de « Printemps »

La langue française & moi (2)

Illustration : Quand une lettre change tout… Merci Laurent pour ce clin d’œil Perché !

 

Le mois dernier, j’ai lu un livre qui m’a amenée à relire un de mes plus vieux articles sur le blog.
Le livre c’est : Les linguistes atterré·es, Le français va très bien, merci, éd. Gallimard, coll. Tracts n°49, mai 2023. (Très bon cadeau de Noël de mon mari.)
L’article (de septembre 2018) c’est : La langue française & moi.

J’ai eu honte de ce que j’avais écrit.
Honte au point que je suis allée ajouter une * Note du 13 mars 2024 * à mon article.
Honte comme quand t’as tellement changé que tu voudrais effacer ce que tu as écrit. Gribouiller la personne même que tu étais quand tu l’as écrit. Une histoire de ponts devenus trop petits.

J’ai tellement changé ces cinq dernières années. Tellement remis en question, tellement bougé mes lignes depuis le voyage ! On dit tout le temps ça chez moi, « le » voyage. Pas mon voyage, pas notre voyage, non. LE voyage.
Attention, ce n’est pas que j’ai été touchée par l’illumination foudroyante de la sagesse de Bouddha au milieu de la jungle cambodgienne hein ! Je ne suis même pas sûre que Continuer la lecture de « La langue française & moi (2) »