Newsletter 144 # 29 juin 2025

Photo de la Petite Souris (16 ans) le jour de son baptême (18 mai 2025), retravaillée à l’IA par Claude Charpentier.

À qui je donne mon pouvoir

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https://www.youtube.com/watch?v=bPO0bTaWcFQ&list=RDbPO0bTaWcFQ&start_radio=1

Patti Smith, Gloria, album « Horses », 1975.

 

https://www.youtube.com/watch?v=GCmhefOpgII&list=RDGCmhefOpgII&start_radio=1

Patti Smith, Gloria, en live à Bruxelles (Belgique, 10 décembre 1976).

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Salut les abonné·es !

 

La dernière fois que vous avez eu le bonheur de Patti Smith dans ma newsletter, c’était il y a six ans et demi dans Newsletter 11 # 14 décembre 2018. À ce moment-là, je venais de quitter l’Australie pour la Nouvelle-Zélande. Autant dire que ça date…

Si vous avez lu mon article de la semaine dernière sur le blog, vous savez que Patti Smith est partout autour de moi en ce moment. Jésus aussi. Trop. Et encore, Jésus tout seul ça va. Nobody fucks with the Jesus.
Jésus, j’ai rien contre. Je ne suis pas pour comme je le suis pour Patti, c’est sûr, mais je n’ai rien contre non plus. Rien contre lui, a priori. Le problème c’est ce qui l’entoure. Sa mère la pure. (Ceci n’est pas une insulte.)

Sa mère la pure parce qu’elle est vierge – d’où l’implicite que si tu n’es pas vierge tu es impure, et ça les gars pour moi ça passe pas. J’ai largement le temps d’y penser pendant les messes interminables que m’inflige le dévouement religieux de la Petite Souris (16 ans), surtout ces deux derniers mois de préparation au baptême, confession, retraite et communion.
Je tords le truc dans tous les sens et je vous le dis : Ça. Passe. Pas.
Ça et tout le reste de l’Église, le catalogue du pire dénoncé par la Ciase.

 

 

Donne tout pouvoir et toute autorité à des vieux mecs blancs cis, garantis-leur l’impunité totale, et vois ce qui se passe.

Jesus died for somebody’s sins but not mine…

Allez j’arrête. Ça fait deux mois que je rumine tout ça, le travail gigantesque de la Ciase et de la Ciivise dont les autorités ne font rien, et ça me fait pas du bien.
Merci Patti de m’avoir offert un refuge où laisser exploser ma rage.

 

Le mois de juin est passé tellement vite !

Ce mois-ci j’ai souvent eu le sentiment qu’on me volait mon temps. Et quand on me vole mon temps, quand on me contraint à passer du temps à faire des choses que je n’ai pas envie de faire, on me vole ma joie.
(Remplace tous les « on » de la phrase précédente par « je », tu verras que ça marche aussi.)

 

 

On s’entend que, dans nos vies, il y a toujours des choses qu’on n’a pas envie de faire et qu’on doit pourtant faire. Renvoyer la déclaration d’impôts dans les temps, laver la vaisselle sale accumulée dans l’évier, trier le linge, aller aux réunions parents / profs, aider les enfants dans leurs devoirs, les emmener à leurs activités diverses, faire des shampooings anti-poux, acheter des tonnes de sachets de pain de mie industriel et les accompagner chez l’orthodontiste pendant au moins deux ans chacun·e (+ une année dite « de contention » parce que, évidemment).

Notez ici qu’avoir un enfant augmente de manière effroyable le volume des choses qu’on n’a pas envie de faire ! (Et multiplier les enfants multiplie d’autant le volume de ces choses.)

Bon. Mais si on fait quand même ces choses qu’on n’a pas envie de faire, c’est parce qu’on veut le résultat que donnent ces choses quand elles sont accomplies :
être à jour dans ses impôts, avoir un évier vide (jusqu’au dîner), des vêtements propres, et créer essayer de créer les meilleures conditions pour l’épanouissement de nos enfants – qui de toute façon trouveront que c’est pas assez et qu’on est des vieux cons.

 

 

Ces contraintes, d’une certaine manière, elles sont choisies. Si on interroge le fait de continuer ou non à s’y soumettre, on répond oui, même si ça nous gonfle. Et c’est important de se me le rappeler souvent parce que sinon on se je me plains alors que, tais-toi.
C’est vrai, j’ai la chance dans ma vie d’avoir peu de contraintes que je n’ai pas choisies – même si elles restent des contraintes et que je préfèrerais, je sais pas moi, aller courir.

Donc quand je dis qu’on « me vole mon temps quand on me contraint à passer du temps à faire des choses que je n’ai pas envie de faire », ça veut dire des choses dans lesquelles j’ai été embarquée, pour lesquelles je n’arrive pas à trouver de sens ou pour lesquelles j’ai perdu le sens.
Peut-être que ce sens a existé et puis pfffft, tu vois ce moment où tu te dis : c’est ça ma vie ?

 

 

Quand la joie est engloutie.

C’est là qu’il faut réinterroger ce qu’on fait. Nos choix, ce qu’on accepte, ce qu’on s’impose. Pourquoi meuf (mec) ?
Évidemment pour ça il faut du temps. C’est pas mal que ce soit les vacances là, non ?
Pour les chanceux·ses que nous sommes de pouvoir en prendre, de pouvoir choisir.

My sins my own
They belong to me, me

 

Audrey

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