Newsletter 95 # 20 février 2022

Photo : Un mur. Devine.

 

Je n’ai plus vraiment toute ma tête

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https://www.youtube.com/watch?v=-bMGM8P_Uao

Véronique Sanson, Amoureuse, album « Amoureuse », 1972.

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Je ne suis plus d’ici

 

Salut les abonnés !

 

Lundi soir j’étais sur la route avec Lucien pour un rendez-vous chez l’allergologue méprisant dont je vous parlais dans mon dernier article de janvier (S’il n’en restait qu’un(e) # janvier 2022).

J’avais revêtu une panoplie fille, avec ma jupe moulante dans laquelle je ne rentre pas toujours, ça dépend, des bas, des bottes lacées. Plates les bottes, les talons c’est trop compliqué. En haut un petit pull noir, simple. L’idée c’était de porter mes vêtements à moi mais de faire un test, une expérimentation, pour voir si Monsieur Le Grand Spécialiste se montre plus courtois quand je troque mon vieux jean troué contre une jupe un peu courte. Si ma tenue a le pouvoir de changer son regard sur moi et si, alors, il consent à me parler comme à un être humain.

 

La réponse est oui.

Oui, si tu es une femme et que tu portes une tenue vaguement sexy aux yeux du patriarcat, tu as plusse de chances d’obtenir la considération d’un homme médecin de 70 ans fat et autoritaire que si tu arrives habillée à l’arrache, pas maquillée et inquiète comme une mère pour ton enfant.

La réponse est un oui flagrant, triomphant, et ça m’a mise en colère. Puis ça m’a rendue triste. En deux temps qui se suivent et ne se mélangent pas. Si t’écoutes SML – SML c’est mon double – dans le tout dernier épisode de son podcast « À bientôt de te revoir », celui de lundi justement, avec Olympe de G, tu sais qu’on ne peut pas être à la fois triste et en colère. Que c’est comme vomir et manger en même temps, si tu veux. Ça se peut pas.

 

Bref. Quand on est repartis Lu et moi de chez ce gros connard vieux pourri, il faisait nuit déjà, il pleuvait, on était coincés dans les embouteillages de retour de boulot et on a vu une file d’attente de malade sur le trottoir. Vingt mètres au moins. Que des hommes. J’ai dit tout haut :

– C’est quoi ça, une nouvelle pharmacie ? On est en zone de covid ou comment ça se passe ?

Mais c’était pas une pharmacie. C’était un fleuriste.

– Ah les noobs !, s’est moqué Lulu. Ils font la queue sous la pluie pour la Saint-Valentin !

Il le savait, lui, parce qu’il avait reçu un cadeau d’une amoureuse un peu plus tôt dans la journée. Pas des fleurs, pas de la pluie. Moi je ne vous offre pas de fleurs non plus, de la pluie peut-être. Une chanson. De la pluie d’une autre planète et une chanson d’amour pour la Saint-Valentin. Mais une vraie qui arrache, sans petits cœurs roses, ni meringue, ni chocolat coulant. Parce que le jour où tu trouves du Boyz II Men qui vient make love to you dans ma newsletter, Saint-Valentin ou pas, promets-moi que tu cliques en bas dans la seconde pour te désinscrire !

 

Allez, bonne Sainte-Aimée les abonnés !

 

Audrey

La fièvre qui me mord

 

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