Newsletter 83 # 20 juin 2021

Le Petit Prince, illustration de Saint-Exupéry (1946 pour l’édition française).

Est-ce que choisir, c’est renoncer ?

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https://www.youtube.com/watch?v=uovkgA6y52Y

Bénabar, On ne choisit pas d’aimer, album « Indocile heureux », 2021.

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C’est le temps que tu as perdu pour ta rose…

 

Salut les abonnés !

 

Aujourd’hui je vous parle temps et amour, amour et temps – autant dire l’essentiel…

Le temps est vraiment tout ce que nous avons. Notre temps imparti et limité sur Terre. Ce que nous en faisons et celui que nous perdons, qui parfois se mêlent quand vient à manquer le sens que nous lui donnons. Le désir. La joie d’être vivant.

Il y a quelque temps, j’ai lu sur un support dont je tairai le nom ces deux questions :

Et toi, que fais-tu de ta vie ?
Quand viendra le jour de ton dernier jour, qu’auras-tu fait de ta vie ?

Que fais-je de ma vie ?
Quelle différence je fais dans la vie des autres qui donne à la mienne tout son sens ?
À quoi, à qui, j’accorde de l’importance ?
Est-ce que ce qui compte le plus pour moi se reflète dans les choix que je fais de mon temps ?

 

La semaine dernière, j’ai pique-niqué au milieu des champs de fraises sauvages avec mon amie de 38 ans. (Pas son âge, notre amitié qui dure depuis 38 ans. Elle mon amie, elle a 42 ans).
Le lendemain, j’ai passé une super soirée avec des super cops sous un noyer apprivoisé.
De ces deux événements il est ressorti qu’amoureuse est l’adjectif qui me définit le mieux.

J’y ai réfléchi et je me suis dit : oui, c’est ça ma vie.
Les relations fortes et authentiques que je crée avec les gens autour de moi, la façon dont j’entre en relation, c’est ce qu’il y a de plus important dans ma vie depuis toujours.

L’amour est le centre de mon monde.

L’amour est le centre de mon monde et je l’éprouve chaque jour très concrètement, je ne suis pas en train de vous balancer ici de jolis mots vidés de leur essence. En plus c’est même pas toujours joli, souvent c’est plein de larmes et de sueur, mais c’est comme ça pour moi : l’amour est à la fois mon moteur dans tout ce que j’entreprends, et là où je suis meilleure. Je sais.
L’amour est à la fois ce qui me nourrit, ce que je donne le mieux, et qui me rend unique comme mon blouson.
L’amour est ce à quoi je consacre tout mon temps.

 

Mais je vois que ce n’est pas comme ça dans la vie des autres. Je vois qu’il y a d’autres priorités.
J’écoute ce que m’explique Mickaël de la marche du monde et je vois comme je suis décalée.
Lui ça l’amuse, il dit : ce qui est important c’est de ne pas regretter.

Moi je me demande si je me trompe de direction, je m’interroge.

Est-ce que choisir ce que je fais de mon temps, c’est renoncer à ce que je ne fais pas ?
Et si je ne veux pas regarder en face ce à quoi je renonce, est-ce que ça compte ?
Est-ce que le jour de mon dernier jour, je serai en alignement avec les choix de temps que je fais aujourd’hui et qui SONT, en fait, tout ce que je fais de ma vie ? (puisque le temps est tout ce qu’on a, si vous avez bien suivi depuis le début  😉 )
Est-ce que je suis sûre de n’avoir rien à regretter dans cette vie bien remplie ?
Et si non, alors qu’est-ce que je dois changer avant que mon temps ici soit terminé ? Par où, par quoi commencer ?

 

Je sais que je ne suis pas la seule à me poser ces questions. Quand tu fréquentes quotidiennement souvent une merveilleuse petite boutique, tu rencontres pas mal de gens. Qui te parlent, qui se racontent, parce que les gens te parlent et se racontent, le temps d’un café à l’arraché. Et en creux, en volume, tu comprends que :

Ce temps où l’on s’arrête de courir après sa to-do list n’est PAS un luxe.
Ce temps que l’on prend pour faire un pas de côté et choisir à quoi on ne veut pas renoncer n’est PAS la cerise sur le gâteau.
Ce temps, c’est tout ce qu’on a pour donner le sens à sa course.

 

Alors qu’est-ce que je décide maintenant ?
Qu’est-ce que je veux avoir fait, qui je veux être dans dix ans ? Dans vingt ans ?
Avant de mourir comme meurent écrasées par le temps les pivoines de mon jardin ?

 

J’ai conscience de vous laisser sur des pistes difficiles, surtout avec le solstice et la lune de ce week-end qui promettent de secouer sévère au niveau émotionnel, mais avouez qu’en vrai, vous y étiez déjà sur ces pistes.
Est-ce que vous préférez les descendre tout schuss les yeux fermés et les mains sur les oreilles ?
Moi je vis avec quelqu’un qui a failli mourir d’un accident de ski il y a vingt ans, qui en garde une cicatrice de 25 cm dans le dos, des vertèbres tassées, 2 cm de moins sur 1,78 m, et qui a un avis très tranché sur la question…

 

Audrey

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