Newsletter 76 # 28 février 2021

Partout c’est la prohibition

*****

https://www.youtube.com/watch?v=IlLJqORNu2Q

Brigitte Fontaine, Prohibition, album « Prohibition », 2009.

*****

Je vais m’inventer d’autres cieux

 

Salut les abonnés !

Je sais, vous vous dites : nan mais Brigitte Fontaine quoi !!!
Ben ouais. C’est pour assumer. Parce que quand Mickaël a entendu cette chanson, il m’a dit direct :

– C’est marrant mais quand je vois Brigitte Fontaine, je peux tout à fait t’imaginer dans 40 ans…

Bam, dans ta face. Mais même si je n’aime pas tellement Brigitte Fontaine, je me suis pas démontée. En plus c’est Jeanne Cherhal qui fait les chœurs sur cet album. J’ai rétorqué :

– Tu dis ça parce qu’elle est folle ? Nan parce qu’en m’imaginant vieille, tu pourrais aussi voir, je sais pas, Claire Chazal ?
– Ah non ! Non, pas du tout non ! Mais t’as jamais été blonde… alors que Brigitte Fontaine avant elle était rasée comme toi…

C’est ça ouais, rasée comme moi, mon cul la balayette !

(Dimanche dernier quelqu’un m’a VRAIMENT dit : « mon cul la balayette ». Je n’avais plus entendu l’expression depuis le collège, ça m’a surprise, et puis ça m’a fait rire et c’était tellement mais tellement bon ! Faut croire que, Chazal ou pas, y’a des âmes qui ne vieillissent pas…)

 

Enfin, pour en revenir à cette histoire de Brigitte Fontaine, j’étais un peu dépitée quand même. Comme un flottement, tu vois, quand tu sais pas trop quoi penser. Même si bon. Je le sais au fond. Qu’il a raison, que je suis plus Brigitte que Claire.
Mais, ces deux dernières semaines, j’ai beaucoup travaillé sur des vieux dossiers qui étaient profondément enfouis dans les sous-sols de moi-même et déjà c’était super dur qu’ils me sautent à la gueule alors que tout allait bien, et ensuite de ne pas m’enfuir, d’accepter de regarder leur figure grimaçante sans dérailler, sans abandonner, sans passage à l’acte décompensatoire non plus. J’avais très besoin d’être entourée. Mickaël m’a dit :

– Allez mon amour… Je te vois comme ça mais c’est ce que je voulais pour moi ! Je voulais pas Claire Chazal. C’est même pour ça que je t’ai mariée. Joke’s on me !

La gueubla, ça veut dire. Joke’s on me. Si vous parlez pas anglais. Ou : tel est pris qui croyait prendre, me souffle mon mari. Si vous parlez pas anglais et pas verlan non plus.
C’est ça. T’occupe pas, donne-moi du nougat. Je crois que je vais décompenser quand même.

 

Au début du mois, je vous disais l’hiver n’est pas fini. Le covid non plus apparemment, et toute cette merde de masques et de confinement non plus. Si vraiment nous sommes en guerre, avec couvre-feu et restriction de plus en plus grande des libertés, alors ça pousse à la clandestinité. Déjà que, même avant la prohibition.

Je vous souhaite d’avoir personnellement d’autres projets. Cultiver vos poumons supplémentaires. Comme Brigitte, voyez.

 

Audrey

Si jamais je perds mon chemin

 

26 février 2021 : Comment fait-on des enfants ?

 

17 février 2021 : Pourquoi fait-on des enfants ?