Lis-moi août 2025

Photo : Mes livres d’août 2025.

 

Je suis rentrée de vacances avant-hier et j’ai du mal.
J’ai de la misère (au sens québécois du terme), à refaire corps avec mon quotidien.
Retrouver l’organisation générale de la vie à cinq en milieu urbain ordinaire et reprendre ma charge mentale : anticiper, penser tout, programmer, poser des horaires et les respecter, veiller à la santé physique et mentale de chacun·e, optimiser trajets et rendez-vous, m’inquiéter, douter, corriger, sentir la boule de stress grossir dans mon estomac, m’adapter, me contraindre.

Et pourtant je ne travaille pas. Mais je n’ai jamais autant de difficulté à ré-enfermer mon corps libre et mes pieds nus dans les habits trop serrés et l’horizon étriqué de la banlieue parisienne que quand je rentre des Cyclades.
Abandonner le bruit des vagues et le bleu de la mer, la salade grecque, le grelot des chèvres dans la montagne, la dilatation du temps devant la certitude que, chaque matin, le soleil se lèvera derrière la colline de Vathi. Cette vie au jour le jour à ne rien prévoir et me nourrir de ce qui arrive jusqu’à moi, c’est sans doute mon expérience de lâcher-prise la plus totale. Continuer la lecture de « Lis-moi août 2025 »

Écoute-moi juillet 2025

Photo : L’umeshu est ma joie de juillet (et la bouteille est vide) (21 juillet 2025).

 

Juillet chez moi est synonyme de sans enfants. J’adore juillet, comme vous savez.

Mais ce mois de juillet 2025 n’a pas été aussi libre et joyeux que je l’avais souhaité. C’est à cause de la maison d’Eddy de Pretto qui a tourné en boucle dans ma tête. Surtout que j’en cherche une, de maison. On en cherche une. Et ça devient un tout petit peu un sujet, rapport à ce que la nôtre est vendue déjà… Tous les deux jours on visite un coin qu’on ne connaît pas, c’est comme ça qu’on a découvert le petit caviste qui vend de l’umeshu.
Umeshu, ça veut dire alcool de prune. C’est bon.

En juillet on n’a toujours pas trouvé de maison où habiter mais on a dézingué la bouteille d’umeshu.

 

C’est pas tant la recherche de maison qui me stresse que les gens qui me demandent : et alors ? où vous en êtes de votre recherche de maison ? vous avez trouvé ?
Ah laisse-moi tranquille ! Mes enfants sont partis en camping avec leur cousin et leur cousine, j’ai mes journées devant moi, je pourrais me mettre bien et tu viens me parler Continuer la lecture de « Écoute-moi juillet 2025 »

Lis-moi juillet 2025

Photo : Mes livres de juillet 2025.

 

Lecteurs, lectrices, cet article est volontairement court (encore que, je n’ai pas réussi aussi court que je le souhaitais) car j’ai tout donné pour le précédent !
Si vous avez encore faim, lisez Mon maillot de bain & moi.

Le livre

 

→ Rim Battal, Je me regarderai dans les yeux, éd. Bayard, 2025

 

Il s’agit d’un récit autobiographique de Rim Battal, poétesse et performeuse franco-marocaine, dont j’ai trouvé les références dans les pages de La Déferlante, cette revue féministe, indépendante et très engagée, dont je vous ai déjà parlé.

Le livre retrace un épisode traumatique vécu par Rim Battal quand elle était ado au Maroc autour de ce que j’appellerais « la vérification de sa virginité » par sa mère. Époque contemporaine, récit à la première personne, format court, publié dans une maison d’édition jeunesse… je vous le conseille pour vos ados.
C’est d’ailleurs ce que j’ai fait chez moi, mais il semblerait que mes ados ne veuillent plus lire – encore moins les textes militants chargés de sens sur la vie que je veux absolument leur mettre entre les mains. En conséquence de quoi, ben, je l’ai lu moi-même. Et pas mes enfants après moi.

 

Ça me rend dingo, cette sacralisation de la virginité des femmes, dans TOUTES les religions ET dans la société athée hétéro-patriarcale ! Continuer la lecture de « Lis-moi juillet 2025 »

Mon maillot de bain & moi

 

Où l’on comprend, à partir d’un carré noir, que je ne suis pas encore prête à illustrer cet article avec le maillot de bain du titre. On verra si ça vient. Peut-être quand j’aurai publié d’autres articles par-dessus et que celui-ci ne sera plus en couverture de mon blog ?

 

[Cet article est long, je vous conseille vivement de prendre le temps de le lire sur ordi et pas sur le petit écran de votre téléphone. Sinon vous risquez de passer à côté, un peu comme écouter Pink Floyd sur un vieux téléphone avec un haut-parleur mono qui grésille – c’est pas que je me prenne pour Roger Waters mais voyez l’idée.]

 

 

* Note du 8 octobre 2025 *

Ça y est, je viens de publier une photo en maillot de bain pour la couv’ d’une suite à cet article : Mon maillot de bain & moi 2 (ce que je ne vous ai pas dit).
J’ai mis le temps, j’avoue. Le courage m’est venu en relisant l’avalanche de messages perso ultra émouvants que j’ai reçus après la publication de juillet et qui disaient tous :

MERCI. MOI AUSSI.

Merci à vous pour les confidences parfois douloureuses que vous me faites, les éclats de blessures et d’humiliations que vous me confiez. Ça me touche et me conforte dans la nécessité de publier cet article – et sa suite sans trigger warning #viol parce que bon.
On va arrêter d’avoir peur de déranger.
Oser en parler tout haut pour sortir de la honte et de la culpabilité de nos corps.

(Vous ne pourrez pas zoomer sur la photo parce que je préfère pas. En cliquant dessus, vous accéderez directement au second volet de cet article.)

 

 

Reprenons.

Mi-mai (je lisais quoi en mai ? j’écoutais quoi en mai ?), une des deux amies qui m’ont offert le ravissant petit maillot de bain à l’origine de cet article m’a laissé un message vocal. Avec son accord, je le partage avec vous.

 

Message vocal de ma copine Adeline, 19 mai 2025.

 

Et vous, vous faites ça ?

Je veux dire, quelle fille ne le fait pas ?

Si tu es une fille et que tu ne critiques pas intérieurement d’une grosse voix méchante la moindre Continuer la lecture de « Mon maillot de bain & moi »

Écoute-moi juin 2025

Photo : Ma bouillie de Weetabix est ma joie de juin (23 juin 2025).
Merci de ne pas me juger.

 

Le mois dernier, j’ai appris l’expression québécoise « pelleteux·se de nuages ».

Ce mois-ci, j’ai entendu pour la première fois l’expression : « avoir le doigt sur la couture ». Je n’ai pas bien saisi comment l’utiliser. Au sens figuré je veux dire. Sinon ça va, merci.

Je m’aperçois que je suis en train de noyer la lotte pour ne pas vous parler de mes Weetabix de la photo.
N.B. Article non sponsorisé. Comme vous, je paye mes Weetabix plein pot (quand toutefois j’arrive à en trouver).

 

Vous avez remarqué, vous aussi, comment c’est devenu difficile à trouver, les Weetabix (et les REM et l’Ovomaltine en poudre pas en barres) ?
Sauf en Australie où j’ai halluciné pendant notre grand voyage : dans les supermarchés en Australie, c’est des rayons entiers remplis de boîtes de Weetabix ! À perte de vue, des murs de Weetabix ! (mais toujours pas de REM, ni d’Ovomaltine en poudre pas en barres.)

Enfin. Quand j’étais au lycée, il y a trente ans, c’était la pleine période Weetabix : on en trouvait n’importe où. Pas comme aujourd’hui où tu pars en mission de : Continuer la lecture de « Écoute-moi juin 2025 »