S’il n’en restait qu’un(e) # avril 2022

Photo : Ce que racontent les ombres immobiles un matin d’avril (avril 2022).

 

Début janvier 2022, mon blog a eu 4 ans et est entré doucement dans sa cinquième année.
Chaque fin de mois, je vous rappelle un article du mois de l’année passée.

En avril 2021, l’article qui a le mieux révélé comme je suis bon public de très bons films et pas du tout une rabat-joie du box office est l’article sur mon TOP 10 cinéma dans la rubrique VIVRE < Culture de-ci de-là.

 

15 avril 2021 : Mon TOP 10 cinéma

 

Avec confiance – le mot que j’ai choisi pour guider mon année 2022 – j’apprends.
Avec confiance j’avance.

 

Merci à celles et ceux qui, sporadiquement ou plus régulièrement, m’envoient leurs clins d’œil, leurs coups de cœur, une voix, un texte, une image, un bout de leur pensée.
J’adore vos « je sais pas si tu connais mais j’ai pensé à toi parce que… » et toutes les choses que vous faites, que vous dites, dont vous ne soupçonnez pas quel impact elles auront sur moi.

Vous élargissez mes lignes d’horizon et mon esprit curieux et affamé n’en a jamais assez. C’est fou mais c’est comme ça, je me nourris de ça, j’ai besoin de ça, mon équilibre dépend de ça.
(Et si « ça » ne vous rappelle rien, c’est qu’il est temps de vous faire un petit shot de Suprême en bas de chez vous car l’horloge a tourné a tourné a tourné  😉 )

 

C’est la photo qu’on m’a envoyée ce mois-ci comme étant la plus triste (avril 2022). Mais je ne l’ai pas trouvée triste. Je l’ai trouvée pleine de résistance joyeuse au contraire, pleine de vie qui s’accroche et ose et risque et sautille sans tomber dans les pièges (ou, si elle tombe, elle trouve les ressources pour se relever comme on le verra plus loin avec Batman. Hum.).

 

À mon tour, s’il n’en restait qu’un(e) d’avril 2022, voici ce que je vous ferais partager.

 

Une découverte : la chatonnade.

Précision importante : j’ai découvert la chatonnade. J’ai fait des recherches sur la chatonnade. J’ai lu et écouté des témoignages de gens qui vivent la chatonnade. MAIS : je n’ai pas personnellement expérimenté la chatonnade. Alors je vous dirais bien, tel que je l’ai lu dans Les Contraceptés (je vous en parle un peu plus loin) à la faveur d’un astérisque derrière ce mot déroutant de chatonnade – comme une cotonnade : « On vous laisse découvrir… ». Mais ce n’est pas ma philosophie de vous abandonner en terrain glissant. Donc je vous expose le principe en quelques mots, je ne me positionne pas, et vous invite à mener ensuite vos propres recherches et à en débattre avec qui bon vous semble (d’assez ouvert d’esprit quand même, soyez vigilants). Ok ?

Une chatonnade, c’est un week-end où des gens (une vingtaine, une trentaine ou plusse) de tous âges, tous genres, toutes couleurs, se retrouvent dans un lieu d’exception, souvent un château d’après ce que j’ai lu, peuvent se mettre tout nus si ça leur chante (mais c’est pas obligé) et faire du cul (mais c’est pas obligé non plus). Ensemble ils font connaissance, se parlent gentiment, se câlinent si chacun a envie, et participent à des ateliers s’ils le souhaitent, par exemple des ateliers massage ayurvédique, yoga, méditation, cuisine végane ou sexe tantrique, tout est bienvenu(nu) et bienveillant.

Et comme je sais que mes meilleurs potes ne manqueront pas de tailler et de m’interroger l’œil moqueur et le sourire goguenard lors de notre prochaine soirée (tous habillés, trop classique la soirée), je prends les devants : non je n’ai pas ouï qu’il était organisé des ateliers foot ou chat-bite pendant ces chatonnades. Mais je pense que si vous proposez, y’a moyen. À condition que vous jouiez nus. Nan j’déconne ! Vous pouvez jouer en short et baskets à crampons si vous préférez. Ce fameux SI que j’ai pris soin de souligner à chaque étape, si on en a envie, est indispensable parce que le consentement, je veux dire le vrai consentement, le consentement enthousiaste, est à la base de toute activité.
Consent is sexy (and required).

Le point noir de ces chatonnades si vous voulez mon avis, c’est qu’il n’y a ni alcool ni drogues. Mais c’est justement à cause de cette histoire de consentement, pour que le consentement soit parfaitement libre et non abusé par des substances, comprenez l’idée ?

→ Et SI (;-) vous êtes curieux(se), vous pouvez commencer par lire ce récit sur le blog de Raton Rêveur :
https://raton-reveur.fr/lunivers-sexpo-chatonnade-matriarchy-retour-dexperience/

En lisant je me dis : il y a peut-être des gens qui animent des ateliers couture ?
Mon mari ça va, c’est lui qui a recousu le bouton de mon pantalon ce mois-ci, je pense qu’il est prêt pour se coudre un slip chauffant (pas de panique, vous allez tout comprendre plus loin) mais c’est pour moi…

 

Planche tirée des Contraceptés, de Guillaume Daudin et Stéphane Jourdain (p.55).

 

Un jeu : je n’ai pas joué ce mois-ci.

Cela m’a été suffisamment reproché par mon dernier-né.
Et ça ne me plaît pas non plus de devoir le reconnaître ici, c’est vrai c’est pas funky d’avouer « je n’ai pas joué ce mois-ci ». Mais j’étais trop fatiguée. Profondément, violemment fatiguée, et ceci explique pourquoi je n’ai pas eu l’esprit à jouer. Mais peut-être à l’inverse est-ce parce que je n’ai pas su créer de l’espace pour le jeu, parce que j’ai résisté à me laisser emporter par la légèreté du jeu que je me suis sentie si lourdement fatiguée ?

Lire plus loin (plus loin, plus loin… aujourd’hui tout est plus loin !) à ce propos : une phrase qui dit vrai.

 

Un concept : Le hmm.

En présence de ton ado de 13 ans, ne plus dire un mot, ne rien exprimer par ton corps ou par ton visage, ne surtout pas commenter ou émettre ton opinion de vieux con. Te contenter de hmm. Hmm. Hmm. Ne pas hausser le sourcil, ne pas t’étrangler devant l’absurdité des propos qui te sont tenus. Serrer ton périnée plutôt que tes poings quand tu comptabilises le 26e « du coup » ou le 38e « genre ». Parce que serrer ton périnée, d’abord c’est bon pour toi, et puis ça ne se voit pas du coup. Ça fait genre t’es pas ulcérée. Placide.

Le hmm est la clé de la parentalité. Il te permet de survivre en tant qu’homme, en tant que femme, à la vie à cinq sous le même toit avec cette adorable ado récemment entrée dans le teen-age et deux plus jeunes garçons qui se disputent tout le temps. Qui veulent rester ensemble, dormir ensemble, jouer avec les mêmes copains, mais qui se disputent tout le temps. Survivre à ça 24/24 maintenant que ta mère, qui auparavant prenait tes enfants tous les mardis soir jusqu’au mercredi soir, la moitié des vacances scolaires ET UN WEEK-END PAR MOIS (et en profitait pour recoudre boutons et ourlets sur les pantalons que tu lui apportais), ta mère donc, est partie vivre sa belle life haut dans la montagne et t’envoie désormais ses photos magnifiques de chamois et autres sommets enneigés, rando en raquettes après rando en raquettes, pendant que toi tu galères entre insultes et crachats. Du coup. Genre.
Et tu apprends que tu n’es pas seule à faire vivre ce concept du hmm quand Fred-ta-cops vient boire un café chez toi un mercredi après-midi et hoche la tête sans la moindre surprise à l’écoute de tes histoires de teen-age girl et de combats de frères avant de lâcher à sa façon très personnelle un laconique :

– Hmm. Pareil chez moi. La vie quoi.

Voilà. La vie ordinaire quand, par chance, tu vis pas dans un pays en guerre.

 

Un objet : ma flèche dans le salon.

C’est une flèche fabriquée à la main selon la tradition navajo que j’ai reçue fin mars pour mon anniversaire. Mais ce n’est que début avril que je l’ai récupérée là où elle avait atterri et que je l’ai rapportée chez moi où elle habite à présent, à un mètre de là où j’écris. Elle a donc toute sa place ici, dans ma mémoire d’avril.
Ma flèche a trait au surnom que deux de mes amies me donnent. Enfin surtout l’une des deux. En vrai, l’autre m’appelle chaton (et j’adore, parce que personne m’a jamais appelée chaton 😍). Quand on se voit, dans sa voix, par lettres, par textos, tout le temps chaton. Ou : mon chaton. Mais maintenant, à cause de chatonnade, c’est devenu plus difficile à assumer que la flèche, voyez…

 

« La spiritualité navajo est fondée sur le culte de la nature. L’esprit de cette véritable flèche artisanale te propose de porter la responsabilité du sens, de la direction que tu donnes à ta vie. La flèche peut blesser, tuer même, mais elle est aussi le lien d’amour qui tend un cœur vers un autre. […] Il arrive qu’elle parte un peu trop vite, lancée elle ne sait plus s’arrêter, mais elle est droite, et, si elle rate sa cible et se perd parfois, elle ne se cache pas. » (Sur mes deux cartes d’anniv’.)

 

Une BD : Les Contraceptés – Enquête sur le dernier tabou, de Guillaume Daudin et Stéphane Jourdain, illustré par Caroline Lee, éd. Steinkis, 2021.

On va dire que je parle ENCORE de sexualité mais bon, c’est pas comme si on était nombreux à vivre l’abstinence retirés dans un monastère, n’est-ce pas ? Et puis le sexe c’est comme manger, tu peux toujours l’ignorer et faire comme si t’en avais pas besoin mais très vite tu vas aller pas bien…
J’ai déjà parlé de contraception sur ce blog et du poids qu’elle pèse sur les femmes dans l’article La contraception & nous. Mais cette enquête de deux journalistes rapportée sous forme de bande dessinée pose de nouvelles briques jamais envisagées. Alors que je sois bien claire : je ne demande pas à mon mec de s’administrer la charge hormonale que je refuse de prendre depuis vingt ans. Ou plutôt quinze, car il fut une époque où je portais un anneau (vaginal, je précise pour les non-initiés). Je ne veux pas qu’il s’injecte des seringues de testostérone en intramusculaire avec les effets secondaires qui vont avec et je ne veux pas non plus qu’il enfile le slip chauffant. Au-delà de l’aspect esthétique – moi le jockstrap j’aurais plutôt tendance à le trouver sexy, surtout cousu par Mickaël lui-même 😉 – mais en tant qu’adepte des bains dérivatifs depuis maintenant quoi, bientôt dix ans (tranquille, l’air de rien, la meuf lâche une bombe. Faites comme si vous n’aviez pas vu.), je ne peux décemment pas demander à mon mec de se chauffer les couilles alors que je pense que c’est exactement l’inverse qu’il faut faire pour être en bonne santé.

#JeDiminueMaTempératureCorporelle
#JeVisNuSousMonKilt
#JePlongeAPloudalmézeau8°TousLesMatinsDeL’Année

Bref. Ce que je veux c’est qu’on réfléchisse ensemble à cette question de la contraception, inévitable dès lors qu’on a une vie sexuelle. Mais c’est ce qu’on fait depuis des années !, Mickaël va me dire. Je veux qu’on trouve ce qui nous convient le mieux à tous les deux. Mais c’est ce qu’on fait depuis des années !, Mickaël va me (re)dire. Même si, personnellement, aucune contraception ne me convient vraiment. Y’a que quand je suis enceinte que je suis bien parce que justement y’a plus de contraception ! Alors disons, la moins pire – et vous savez déjà laquelle depuis mes pastilles sexe de l’été dernier (Pastille sexe #3 : la capote cocotte).
Or je constate que le préservatif n’est clairement pas le moyen de contraception le plus populaire dans mon entourage. Et je comprends les gens, c’est pas comme si j’avais pas passé mes jeunes années à ne jamais en mettre, en pleine période de SIDA et de matraquage informationnel, la capote à 1 franc et tout et tout. N’importe quoi. Avant trente ans tu fais n’importe quoi. Mais quand tu te poses pour y réfléchir deux minutes, deux minutes pas plus, est-ce que c’est normal que la charge mentale ET physique de la contraception soit uniquement portée par les femmes ? Toute la vie, tout le temps et depuis toujours, encore en 2022 on dit à nos filles : fais attention de ne pas tomber enceinte. Est-ce que c’est pas hallucinant ??

Demande à n’importe quelle meuf autour de toi si elle ne pense pas au risque de grossesse à chaque rapport non contracepté. À chaque fois, même emportée par la passion, même bourrée, avec ou sans consentement, à chaque fois. Ensuite demande aux mecs s’ils y pensent. Ouais… peut-être de temps en temps après coup. Mais vite fait, t’as vu.
J’ai UN ami qui a décidé de faire une vasectomie. Un au sens de 1. Un seul. Nico je te salue ! Alors que : LA PLUPART de mes amis hommes ne veulent plus d’enfants. No way. Sûr de sûr. Mais ils refusent de considérer la vasectomie comme une solution de l’ordre du possible. Alors on fait quoi les gars ? On continue de capoter en attendant la ménopause ?

 

Planche tirée des Contraceptés, de Guillaume Daudin et Stéphane Jourdain (p.37).

 

Un roman ados : Parle tout bas, si c’est d’amour, de Sophie Chérer, éd. L’École des Loisirs, coll. Médium, 2006.

Ce mois-ci j’ai été malade quelques jours. Pas beaucoup, pas longtemps, mais tellement fatiguée, tellement épuisée comme je vous l’ai expliqué en début d’article pour me justifier de n’avoir pas joué, que j’ai dû m’immobiliser sur le canapé et faire : RIEN. Quand j’ai repris assez de forces pour être capable de, simplement, lire, j’ai eu envie de ce roman, Parle tout bas, dont je savais qu’il m’apporterait de l’espoir et du réconfort parce que je le connais déjà. Pas comme Un secret, de Philippe Grimbert, que j’ai lu aussi ce mois-ci et qui parle tout haut, d’amour mais avec de l’horreur cachée dedans.

Pendant que j’étais malade, j’ai fait ce que je ne fais jamais : lire dans la journée sur le canapé. Et j’ai donc relu, pour la troisième fois, Parle tout bas, si c’est d’amour, de Sophie Chérer. Je me suis rendu compte que ça faisait très longtemps que je n’avais pas lu un livre « pour ados » alors que c’était ma spécialité avant. Du temps où j’étais libraire jeunesse. Et Parle tout bas, qui est paru à cette période-là, est le roman que j’ai le plus conseillé, le plus vendu. Vous savez comment je suis quand je parle de quelque chose ou de quelqu’un que j’aime… J’ai fait cartonner les ventes de Sophie Chérer (et celles des albums d’Anaïs Vaugelade et de Frisson l’écureuil) !

 

Un mot : début avril j’ai appris ce qu’est la puxisardinophilie, aussi appelée clupéidophilie (rien à voir avec les amateurs de Cluedo).

Je ne m’étais jamais intéressée à la sardine jusque-là. Or c’est un poisson étonnant. J’hésite entre le crier sur les toits pour que tout le monde la voie, ou la garder jalousement pour moi…

 

Une phrase qui dit vrai : « Quand on lutte contre ce qui est en nous, on s’épuise. » (vendredi 15 avril 2022).

Tell me about it !

 

Un poème : un poème sans titre du chapitre « rompre », dans le recueil lait et miel, de Rupi Kaur, éd. Pocket, 2015.

Ce recueil regroupe des poèmes en prose écrits sans ponctuation ni lettres capitales par Rupi Kaur, une Canadienne d’origine indienne. Ils n’ont d’autre titre que celui du chapitre auquel ils se rattachent – souffrir, aimer, rompre, guérir – comme autant d’états d’âme que l’on traverse. Nombre de ces poèmes m’ont touchée. Je m’y suis souvent retrouvée dans le discours intérieur que je me tiens à moi-même.

En 2017, deux ans après lait et miel, l’auteure a publié un deuxième recueil de poèmes qui s’appelle le soleil et ses fleurs, que j’ai beaucoup aimé aussi. Il comporte essentiellement des poèmes d’amour (et de chagrin d’amour), mais pas que. Je préviens, puisqu’on me fait remarquer que je choisis toujours des poèmes et des chansons d’amour → Newsletter 97 # 24 avril 2022
Oui. Bon. Et ?

 

 

 

Un film (mais en fait trois) : la trilogie des Batman de Christopher Nolan.

J’aimerais assez ici faire passer le message que : JE NE SUIS PAS UNE INTELLO !
Je suis capable d’aimer des films :

1/. Récents (= en couleur) ;
2/. D’action (= avec des coups de feu et des courses poursuites) ;
3/. Grand public (= connus par au moins trois de mes amis).

Peut-être pas moult, mais quelques-uns. Dont cette trilogie de Batman que j’ai revue le samedi soir avec les enfants, et en particulier le deuxième, The Dark Knight, que j’ai déjà évoqué sur ce blog.

Je déteste les comics et Marvel et la plupart des superhéros m’indiffèrent, surtout Superman ce pauvre type qui se croit trop sexy avec ses abdos en parpaings, ses muscles hypertrophiés, sa glabritude et son moule-bite bleu. Mais j’ai aimé la trilogie des Batman de Christopher Nolan. J’adore Christian Bale, j’adore Michael Caine, j’adore Heath Ledger, j’adore Morgan Freeman.
Évidemment c’est comme dans James Bond, faut pas chercher un personnage féminin intéressant – à part dans le troisième volet où il y a Catwoman interprétée par Anne Hathaway. Le rôle n’est pas captivant pour autant mais c’est le moment où je confesse un kink sur les combi en latex… Noire pour le meilleur, mais aussi la rouge de Britney Spears dans le clip de Oops !… I did it again, et la jaune de Uma Thurman dans Kill Bill. Quoique ce ne soit pas du latex mais admettons. Là aussi, faites comme si j’avais rien dit.

Les leçons du film

Pourquoi tombons-nous ?
Pour mieux apprendre à nous relever.
(Film 1, Batman Begins, 2005)

Tout ce qui ne nous tue pas nous rend simplement plus… bizarre !
(Film 2, The Dark Knight, 2008)

C’est la peur qui te fait échouer.
(Film 3, The Dark Knight rises, 2012)

Pour moi, le troisième volet de la trilogie est entièrement contenu dans les scènes du puits de Chand Baori au Rajasthan. Je vous en avais parlé avec un extrait du film qui me donne des frissons à la fin de l’article L’âne et le puits.
Prendre le risque. Faire confiance. Et s’élancer. Sans la corde…

 

Un truc qui se mange : des tartines de tahin complet et de gelée de goyavier de la Réunion.

C’est ce que je préférais manger la nuit quand j’étais enceinte de la Petite Souris (celle qui est devenue ton ado) : une tranche de pain au levain, une couche de tahin complet Jean Hervé et, par-dessus, de la gelée de goyavier préparée par le papa de ma copine Muguette avec les fruits de son jardin qu’elle m’avait rapportée de la Réunion. J’adorais ça ! Je vous le recommande, ça fait des bébés super. Calmes, qui pleurent pas et font leurs nuits à deux mois et demi (avant que douze années plus tard, la puberté les vampirise). Vas-y, mets un pouce 👍

J’ai mis du temps à me ré-autoriser. J’avais tout, même la gelée de goyavier de la Réunion si difficile à trouver, j’y pensais la nuit quand je me levais et je ne la touchais pas. Pour certaines choses, je suis lente. Je ne sais pas si c’est meilleur après, quand on a pris tellement de temps, mais c’est mûr. Tu sais que c’est pas une tocade, une lubie. Ça ne va pas te passer.
(Ma grand-mère disait : « ça te passera ». Vous connaissez cette expression avec le COI ? Mais moi je suis pas un artichaut. Ça ne me passe pas.)

 

Ici c’est du tahin semi-complet parce que le complet est plus rare. Plus brut aussi. Mais moi je préfère…

 

Un bruit qui donne envie de se lever : Le chant du coq un matin d’école.

Le chant du coq de l’école un matin d’école.

 

Un leitmotiv : Les choses belles sont difficiles (merci Gab’).

Donc rappelle-toi pourquoi tu fais ce que tu fais, arrête de couiner, et traverse.

 

Une pensée à méditer : « L’amour tu sais, ce dont il a le plus besoin, c’est l’imagination. Il faut que chacun invente l’autre avec toute son imagination, avec toutes ses forces et qu’il ne cède pas un pouce de terrain à la réalité ; alors, là, lorsque deux imaginations se rencontrent… il n’y a rien de plus beau. » (Romain Gary)

C’est dans Les enchanteurs (1973). Ce roman, c’est un des rares que je n’ai pas et que je n’ai pas lu non plus, car sinon vous savez la place de Romain Gary dans ma vie ! 🤩

 

Une chanson : Chanson sur ma drôle de vie, de Véronique Sanson, en duo avec Vianney.

C’est une vieille chanson de quand j’étais même pas née, sur l’album « De l’autre côté de mon rêve » (1972) de Véronique Sanson, qu’elle a reprise en duo avec Vianney quarante-cinq ans plus tard. Je l’ai beaucoup écoutée à la fin de ce mois d’avril – et je ne connaissais pas Vianney avant, voilà, c’est dit. Vu les huées que mes enfants ont poussée à l’annonce de cette information pourtant tout à fait insignifiante, je me sens contrainte à l’honnêteté.

– Maman, tu connais pas Vianney ?? Sans blague mais t’es sérieuse ?!!!

Ouais bah j’m’excuse, ça arrive. Y’a des choses qu’on découvre tard dans la vie. Ça veut pas dire qu’on n’a rien vécu avant. (Note-la, celle-là.)

J’adore la joie, la légèreté bondissante de cette chanson, et encore plus en duo avec ce garçon (tentative de rattrapage à peine masquée). Si tu la laisses entrer, elle met du printemps dans ta vie. Elle dit : fais ce que tu as envie. Comme dans les chatonnades du début de mon article, si et seulement si l’autre aussi a envie, j’espère que vous suivez. Et quand c’est Véronique Sanson qui l’écrit, « on fait ce qu’on a envie », on a le droit. Quand quelqu’un écrit bien, on peut s’autoriser quelques libertés avec la langue française.
Et pour le « tu hors de ma vue » de Wejdene ? Ah non ! Jamais ! J’ai dit : quand quelqu’un écrit bien. Et uniquement : quand quelqu’un écrit bien (et se coupe les ongles).

 

Véronique Sanson & Vianney, Chanson sur ma drôle de vie, album « Duos volatils », 2018.

 

Note.

C’est en relisant les paroles de la chanson que je réalise le lien entre si on parle d’amour (qu’est-ce que tu diras ?) et Parle tout bas, si c’est d’amour. La synchronicité quand elle te prend, c’est déconcertant. Quand elle te touche quand même du bout de ses doigts.

 

*****

 

Et vous, que gardez-vous d’avril 2022 ?