Newsletter 88 # 24 octobre 2021

Photo : En sortant de l’école vendredi. Surprise.

 

Moi j’aime l’amour qui fait boum

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https://www.youtube.com/watch?v=jrVtpRETeX8

Magali Noël & Boris Vian, Fais-moi mal Johnny, 1956.

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Piquante et vraie

 

Salut les abonnés !

 

Fais-moi mal Johnny, c’est la chanson choisie par plusieurs de mes amis pour la playlist 43 de mon anniversaire. Je ne peux pas tout expliquer ici mais ça fait sens… Et puis c’est une chanson qui a été écrite par Boris Vian et c’est aussi un poème de Boris Vian que j’ai choisi pour ma Dérive d’octobre donc ça colle. C’est cohérent. Pas comme tout le reste putain.

À plusieurs reprises sur ce blog, on m’a assimilée à une araignée. C’est pas flatteur mais je préfère toujours ça que, disons, le mouton.
J’ai croisé beaucoup d’araignées en voyage. Surtout en Asie et en Australie. Au Mali aussi. Partout en vérité, toutes sortes d’araignées, de toutes tailles et de toutes formes. J’ai même vu au Cambodge les araignées d’argent au nid truffé de bulles dont rêve Boris Vian dans son poème. Mais une jaune fluo comme celle-ci, jamais. Jamais de jamais. C’est le Marcass’ qui l’a vue, avant-hier en sortant de l’école, sur une barrière de rue. Mais regarde maman, regarde !
J’ai regardé. Ça a fait boum.
J’ai pensé : je ne vois pas ce que je crois. Nié : je ne crois pas ce que je vois.

 

Et puis hier matin je suis retournée chez l’antillais du marché parce que bon, quand les choses dérivent et deviennent à ce point surnaturelles autour de toi, c’est bien de t’ancrer à ce qui est, le corps, la matière, le vrai. Et Gilbert était là. Gilbert avec son sourire, ses dents écartées et son petit cheveu sur la langue tellement sexy, chaque fois qu’il te dit une phrase avec des S c’est folie, et il te sert shot de rhum sur shot de rhum pour tous les samedis où tu n’es pas venue et où tu lui as manqué, il dit. Alors que t’en as déjà enquillé six avant midi, il te propose un rhum ananas et toi t’aimes pas, tu préfères le piment gingembre qui te correspond mieux, mais quand il prononce ananaS, t’es au bord de l’apoplexie alors tu dis oui. Oui oui. Bien sûr. Un dernier pour la route ! Mais dis encore ananaS s’il te plaît…

Quand tu rentres chez toi, tu découvres qu’il a ajouté tellement de trucs gratuits dans ton sac, acras, boudin, féroce, gratin de cristophines, que tu crois à tout ce qu’il t’a dit dont tu pensais, avec ta lourdeur de meuf qui doute, de tout, tout le temps, que ce n’était que flagorneries commerçantes. Et ça fait du bien. Les mots. Les mots qui réchauffent le cœur et font naître du soleil dans les mains.
(Cristophines si tu veux à la place tu peux dire chayotes ou chouchous, mais cristophines dans la bouche de Gilbert crois-moi que tu touches l’état de grâce…)

 

Je vous souhaite un bon dimanche, voire de bonnes vacances – quoique j’éprouve une certaine gêne quand je me force à dire des trucs comme ça qui se disent parce que le dimanche, ben c’est quand même le dimanche, et les vacances de la Toussaint, si c’est pas les pires, c’est quand même les deuxièmes pires ! Mais ça va aller hein. Faites l’amour. Allez au marché. Courez. Malaxez des marrons. Buvez du rhum surtout.

 

Audrey

 

Pour me comprendre

 

20 octobre 2021 : My 20-km-de-Paris running playlist

 

14 octobre 2021 : Hey you

 

4 octobre 2021 : Dérive d’octobre

 

29 septembre 2021 : Que vous avez de grands yeux