Newsletter 126 # 3 décembre 2023

Photo : Dans la vapeur du hammam (novembre 2023).

 

 

Tu le portes, cet héritage

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https://www.youtube.com/watch?v=ilGhJmfxi30

Barbara Pravi, Kid (réécriture d’après Eddy de Pretto), 2018.

 

https://www.youtube.com/watch?v=p4HEauCB0Ho

Barbara Pravi, Notes pour trop tard (réécriture) x Le malamour, 2019.

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Croire en soi

 

 

Salut les abonné·es !

 

Comme Euphonik dans ma dernière newsletter, c’est toute seule, au gré de mes recherches féministes, que j’ai découvert ces versions réécrites par Barbara Pravi de deux chansons bien connues d’Orelsan et Eddy de Pretto.

De mon féminisme il y a : mon engagement, mes discours, mes révoltes, les connaissances que j’approfondis de jour en jour, les textes que j’écris pour le blog, mes colères flamboyantes, et puis il y a aussi, tapie en moi, une part toute molle comme les montres de Dalí.
Il y a le terrain que je défends pour les autres et il y a ce que je fais, ou ne fais pas, pour moi. La zone floue de tout ce qui s’évapore dans la chaleur du hammam comme sur la photo. Les petits arrangements avec moi-même, les négociations silencieuses entre moi et moi qui n’en sont même pas, en vérité. Des négociations déjà jouées, mille fois jouées, tellement jouées que c’est parfois difficile de voir que j’aurais pu faire autrement. Les oui-mais-là-c’est-pas-pareil. Qui sont un aveu de : oui-mais-là-je-pouvais-pas. C’était trop mou en moi, j’ai pas réussi.
À arrêter de faire comme j’ai toujours fait, à changer, choisir courageusement de faire autrement.

 

Toutes ces choses, ces moments qui grincent, et au moment où ça grince, on le sent bien, en soi, que ça grince, mais on les balaye précipitamment d’un revers de la main comme si elles étaient insignifiantes alors qu’elles sont des griffures à soi-même. Et ces griffures deviennent de plus en plus profondes à mesure qu’elles se répètent, ces rôles qu’on joue dans lesquels on se perd, ces abandons minuscules, ces phrases qu’on ne dément pas, ces situations qu’on laisse couler, ces non qu’on ne dit pas, enfin, parce que les dire ce serait oser se montrer, et se montrer c’est prendre le risque de ne plus être aimé·e.

Ces magnifiques parts de nous qu’on gribouille en renonçant.

Par peur de les exposer au grand jour, peur qu’elles soient rejetées, ces parts de nous qu’on jette à la cave en fermant les yeux et qui reviennent nous hanter à la nuit tombée.

N’aie pas peur d’en parler, n’aie pas peur de le dire
Fais-moi confiance, c’est en parlant qu’on commence à guérir

 

C’est décembre, les ami·es. C’est la nuit.

 

Audrey

Tout novembre sur le blog

 

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