Onzième arrêt : Japon

Photo : Grille d’entrée d’une maison dans le quartier de Ueno, à Tokyo (Japon, mai 2019).

 

Surnommé « le Pays du Soleil Levant », le Japon compte officiellement 8 645 îles qui s’étirent sur 4 000 km du sud au nord-est. Mais 95 % du territoire est constitué par les quatre îles principales :

  • Hokkaïdo (au nord) ;
  • Honshu (la plus grande, celle de Tokyo, Kyoto, Osaka) ;
  • Shikoku (juste au sud d’Honshu, formant ainsi une mer intérieure) ;
  • Kyushu (le bout de l’archipel, au sud-ouest).

Plus au sud, les îles Ryukyu (où se situe Okinawa) et celles des Izu-Ogasawara (ou Bonin).

Le Japon est un pays volcanique et très montagneux : seul 1/5e du territoire est habitable.

Au carrefour de quatre grandes plaques tectoniques dont les chevauchements créent de grosses pressions sur l’écorce terrestre, le Japon a connu des éruptions volcaniques et des tremblements de terre (jishin) mémorables.
Le dernier en date, survenu au nord-est de Honshu le 11 mars 2011, était un séisme de magnitude 9,1, suivi d’un tsunami dévastateur qui a causé la mort de 23 000 personnes.
La centrale nucléaire de Fukushima a été touchée, provoquant un accident nucléaire de niveau 7 (c’est le niveau le plus élevé). Avec des radiations, la contamination de l’eau et le réveil des souvenirs douloureux d’Hiroshima et de Nagasaki.

 

Quartier de Shibuya, à Tokyo. C’est un petit peu peuplé…

 

Cependant, cette double catastrophe naturelle puis nucléaire n’a rien changé à la place du Japon qui est, depuis 2010, la 3e puissance économique mondiale, derrière les États-Unis et la Chine.
Le revenu moyen annuel est estimé à 39 000 €, et l’IDH du Japon (indice de développement humain basé sur l’espérance de vie, l’éducation et le niveau de vie) occupe le 17e rang mondial.

 
La carte

 

 
La minute de Ted Mosby (par Maman Ourse)

  • Superficie : 373 000 km².
  • Population : 127 millions d’habitants.
    → D’où une densité de population de 340 habitants au km². Ah ouais quand même…
    Pour rappel, en Australie la densité est de 3 pèlerins au km². Mais Mickaël qui est à côté de moi me dit que ça ne sert à rien, mes chiffres, parce qu’on ne peut pas comparer ces deux pays. Bon. Je vous donne la France alors : la densité est de 117 habitants au km². Voilà. Et puis savoir que Tokyo est la zone urbaine la plus peuplée du monde (presque 43 millions d’habitants, en comptant toute l’agglomération).
  • Langue : japonais.
  • Religions : athéisme (50%), bouddhisme (34%), shintoïsme (2%), christianisme (1%).
    → Majoritairement laïques, les Japonais ne sont pas de fervents adeptes attachés à une religion, un livre saint ou un dieu unique. Au cours de sa vie, un Japonais peut être baptisé dans un sanctuaire shintoïste, marié dans une église chrétienne et ses funérailles peuvent avoir lieu dans un temple bouddhique. Bouddhisme et shintoïsme ne sont en effet pas exclusifs et n’exigent pas la fréquentation assidue et régulière des lieux de culte.

 

Bassin pour se purifier le visage et les mains au temple Fushimi Inari-taisha, à Kyoto.

 

  • Régime politique : démocratie parlementaire.
  • Empereur : Naruhito (depuis mai 2019).
    → Depuis trois semaines, le Japon est donc « entré dans une nouvelle ère » car chaque empereur marque l’entrée dans une nouvelle ère. J’ai lu que l’empereur au Japon est le « symbole de l’État et de l’unité du peuple ». L’empereur précédent, Akihito (dont vous aviez peut-être appris le nom pour le bac), est resté de 1989 à 2019 et a choisi d’abdiquer, c’est-à-dire de laisser sa place de son vivant.
  • Chef du gouvernement : c’est le Premier ministre Shinzo Abe, du Parti libéral démocrate (depuis décembre 2012).
  • Capitale : Tokyo.
  • Autres grandes villes : Yokohama, Osaka, Nagoya, Sapporo, Kobe.
  • Monnaie : le yen (¥)
    1 € = 120 ¥
  • Climat : comme chez nous… en moins tempéré ! Ça veut dire doux au printemps, chaud et humide en été, pluvieux à l’automne (saison des typhons), froid et sec en hiver.
  • Paysages : montagnes (et, culminant à 3 800 mètres, le mont Fuji (Fuji-san), volcan éteint depuis le XVIIe  siècle), volcans donc (270 dont 80 encore en activité), forêts, plaines, rizières, mer.

 

La Grande Vague au large de Kanagawa est probablement l’une des estampes les plus connues de la série « Trente-six vues du mont Fuji », réalisée par le peintre japonais Hokusai au tout début des années 1830.

 

  • Principales cultures : pêche, riz, thé, fleurs.
    → La force économique du Japon est surtout dans les nouvelles technologies. Et l’auto hybride. Bon, nous aussi on avait une Toyota avant d’avoir besoin d’une troisième place à l’arrière mais l’hybride n’était pas dans notre budget.
  • Sites inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco :

le château Himeji-jo, les monuments bouddhiques de la région d’Horyu-ji, Shirakami-Sanchi, Yakushima, les monuments historiques de l’ancienne Kyoto, Uji et Otsu, les villages historiques de Shirakawa-go et Gokayama, le Mémorial de la paix d’Hiroshima, le sanctuaire shinto d’Itsukushima, les monuments historiques de l’ancienne Nara, les sanctuaires et temples de Nikko, les sites Gusuku et biens associés du royaume des Ryukyu, les sites sacrés et chemins de pèlerinage dans les monts Kii, Shiretoko, les mines d’Iwami Ginzan, Hiraizumi (temples, jardins et sites archéologiques représentant la Terre Pure bouddhiste), les îles d’Ogasawara, le mont Fuji, la filature de soie de Tomioka, les sites de la révolution industrielle Meiji dans la région de Kyushu-Yamaguchi, le Musée National de l’Art occidental à Tokyo, l’île sacrée d’Okinoshima.

 

Temple bouddhiste Todai-ji à Nara, classé au Patrimoine mondial de l’Unesco. Ce temple est la plus grande construction en bois du monde et il abrite le plus grand Bouddha assis (du monde aussi !).

 

  • Conduite : Volant à droite, conduite à gauche.
  • Emblèmes nationaux : le sakura (cerisier japonais) et la grue (l’oiseau, pas celle du chantier).
  • Devise nationale : Aucune devise officielle.
  • Sports nationaux : le sumo et le baseball.
    → Je m’attendais à judo, karaté, jiu-jitsu, aïkido, kendo (avec sabre en bois) et autres arts martiaux mystérieux… mais certainement pas au baseball ! En fait, bien que le base-ball (yakyu en japonais) fasse moins « couleur locale », il est arrivé au Japon en 1872 et reste depuis la discipline sportive la plus populaire.
    Les arts martiaux ont, quant à eux, très largement dépassé les frontières de l’archipel et sont enseignés à des milliers de pratiquants dans le monde entier.
    Par ailleurs j’ai appris que la Coupe du monde de rugby à XV aura lieu au Japon en septembre 2019, et que les prochains Jeux Olympiques d’été se tiendront à Tokyo en 2020.
  • Plat national : la soupe miso.
    Pour en savoir plus sur la cuisine japonaise, lire ici ou .

 

Drapeau du Japon. Le cercle symbolise le soleil, rapport au « pays du soleil levant ».
 
Japonais célèbres (par Papa Écureuil)

Littérature

Haruki Murakami, écrivain japonais ultra connu, mais que ni Audrey ni moi n’avons lu.
À ne pas confondre avec Ryû Murakami dont Audrey est en train de lire Love & Pop (mais je crois que ça ne lui plaît pas…).

Ozamu Tezuka, le père du manga moderne (on parle des années 60/70 tout de même). Astro Boy (Astro le petit robot en français), c’est lui. Son œuvre est immense et a inspiré tous les mangaka des années 80 tels que Katsuhiro Otomo (Akira), Akira Toriyama (Dragon Ball), etc.

Eiichiro Oda, le mangaka le plus célèbre actuellement, est le créateur de One Piece.
Ce manga qui fête ses 22 ans est devenue en 2019 la bande dessinée la plus vendue au monde. Le record était auparavant détenu par le personnage de Batman, créé par l’américain Bob Kane en 1939. One Piece a donc vendu plus de bandes dessinées en 22 ans que Batman en 80 ans… One Piece est un véritable phénomène de société au Japon, avec des magasins exclusivement réservé aux produits dérivés, des restaurants, et même un parc à thème (allez voir nos photos dans la galerie ici !).

 

J’avoue, dès le lendemain de notre arrivée au Japon, j’ai emmené les babi dans une librairie de manga à Tokyo et je leur ai acheté un One Piece chacun et trois autres manga pour moi (dont un One Piece). Tout ça en japonais !

 

Note de Maman Ourse

Et Jiro Taniguchi sinon, on peut en parler ?
Ses manga sont différents et publiés dans un format différent aussi (collection « Écritures » chez Casterman). Ce sont les seuls manga que j’apprécie. Taniguchi se disait admirateur de Hopper, Van Gogh et Klimt, et son œuvre est plus proche de la bande dessinée occidentale que du manga « pur ». C’est ce qui la rend difficile pour certains lecteurs de son pays où il est peu apprécié mais, à l’inverse, plus accessible à ceux qui, comme moi, n’aiment pas les manga !  🙂

[Mickaël corrige : « Tu peux pas dire : j’aime pas les manga. C’est comme si tu disais : j’aime pas le cinéma japonais. Non. T’aimes pas le chambara, mais tu aimes Kore-Eda. C’est pareil avec les manga. Tu peux pas dire : j’aime pas les manga. Tu n’aimes pas le shonen, c’est pas pareil. »]

Okay. J’aime pas les shonen. Ni les films de Van Damme chambara.

Je pense que Taniguchi est surtout connu pour Quartier lointain et La Montagne magique, mais j’ai aimé aussi Le Journal de mon père et L’homme qui marche. Le gourmet solitaire est plus confidentiel. Vous pouvez vous fier au titre, qui est tout à fait explicite. Il faut vraiment avoir envie de lire, seul, des dessins noir et blanc et de longues descriptions de cuisine…

 

C’est pas du Taniguchi, c’est la cuisine japonaise vue par nos babi ! Chacun a dessiné ce qu’il aime le plus, puis écrit le nom de son plat en français et, dessous, en alphabet japonais (sur une idée du Grand Lièvre). Seuls sans aide, recopié depuis une fenêtre Internet, en kanji, katakana ou hiragana.

 

Cinéma

Commençons par le cinéma d’animation, et notamment Hayao Miyazaki, dont nos babi sont fans depuis tout petits. Surtout Princesse Mononoké, qu’ils ne se lassent jamais de revoir. Moi j’ai un petit faible pour Porco Rosso, et Audrey parle systématiquement du Tombeau des Lucioles alors que je lui répète à chaque fois que Le Tombeau des Lucioles, CE N’EST PAS MIYAZAKI !
Le Tombeau des Lucioles, c’est Isao Takahata, qui est le co-fondateur, avec Miyazaki, des studios Ghibli. Donc ce n’est pas loin mais ce n’est pas ça non plus.

Attention, qui dit cinéma d’animation ne dit pas forcément cinéma pour les enfants ! Même dans Princesse Mononoké que nos babi ont tous vu très jeunes, avant cinq ans (Marcel devait même avoir trois ans la première fois), il y a des scènes dures. Mais ils n’ont jamais vu Le Tombeau des Lucioles, qui n’a rien à voir et qui est un film d’animation pour adultes uniquement.

 

Princesse Mononoké, de Hayao Miyazaki.

 

Pour le cinéma avec des vrais acteurs, on peut citer Akira Kurosawa, primé à Cannes avec Kagemusha en 1980, qui est sûrement le plus connu des cinéastes japonais vus de l’étranger. En France, il est surtout connu pour les films qu’il a réalisés avec l’acteur Toshiro Mifune, comme Les Sept Samouraï, Yojimbo, ou encore Barberousse.

Takeshi Kitano, célèbre animateur de la télé japonaise un peu déjanté (le Lagaf’ japonais, désolé si je manque de références mais ça fait dix ans que je n’ai plus la télé…). Il a acquis une notoriété internationale en tant que réalisateur de films. Auparavant connu pour ses blagues potaches, il a dévoilé, avec son cinéma tour à tour sobre et sensible ou bien violent et fou, une autre facette de sa personnalité. Son film le plus connu, son chef d’œuvre (pour moi en tout cas) est Hana-Bi, primé avec un Lion d’Or à la Mostra de Venise en 1997.

J’ai adoré Hana-Bi. Ce film a vraiment été ma porte d’entrée sur le cinéma japonais et globalement asiatique.

Vient ensuite Hirokazu Kore-Eda, jeune réalisateur de 56 ans qui a commencé à se faire une notoriété en dehors du Japon depuis peut-être dix ans et qui a reçu la Palme d’Or à Cannes l’année dernière pour son film, Une affaire de famille. Pas d’histoires de yakuza ou de samouraï avec Kore-Eda mais la vie des gens – et c’est ce qui plaît à Audrey. Des histoires tour à tour drôles, douces, amères…
Regarder ses films est une belle façon de découvrir les Japonais d’aujourd’hui. Nous les avons presque tous vus et je pense que nos préférés sont Tel père tel fils et Still walking.

Pour terminer la page cinéma, je voudrais parler rapidement de chanbara, autrement dit le cinéma de bataille de sabres. On parle ici bien entendu de samouraï. Les années 60 et 70 ont été riches en films de chanbara comme Goyokin de Hideo Gosha, Le Sabre du Mal de Kihachi Okamoto, ou encore la saga Baby Cart de Kenji Mizumi. Ce sont souvent des histoires de samouraï errants (les ronin), dépossédés de leurs biens et famille à la suite d’une injustice, et de leur recherche de vengeance, souvent sanglante et presque aussi souvent sans espoir.
Comment ? Je ne vous donne pas envie d’en voir ? Vous avez tort…

 

Une scène de Goyôkin, de Hideo Gosha (1969). Un film que je ne me lasse pas de voir et de revoir (mais tout seul, Audrey m’oblige à préciser…).

 

Enfin comment ne pas parler de Yoko Ono, la compagne de John Lennon, qui a donné l’idée à Ringo Starr de faire de la pub pour du jus de pommes au Japon car ringo veut dire « pomme » en japonais !

 

Publicité pour du jus de pommes  par Ringo Starr au Japon !

 
Quelques mots en japonais (par Papa Écureuil)

J’ai pris des cours de japonais il y a quelques années, payés par mon employeur. Un an de cours, il y a huit ans très exactement. Et huit ans sans pratiquer ça fait beaucoup de temps…
Donc je ne suis pas fluent fluent mais je suis quand même bien content d’avoir mon petit vernis de langue japonaise pour échanger deux trois mots, et surtout pouvoir déchiffrer un peu dans la rue et dans le métro.

L’alphabet japonais est en fait composé de trois alphabets :

  • l’hiragana, un alphabet phonétique ;
  • le katakana, un alphabet phonétique utilisé pour les mots d’origine étrangère (exemple : le mot « couteau » se dit naïfu, dérivé de l’anglais knife, et donc s’écrit à l’aide des trois kana NA-I-FU) ;
  • les kanji, des idéogrammes qui représentent des mots ou des morceaux de mots, d’origine chinoise. Il en existe un peu plus de 2 000.

Je galère à déchiffrer mais ça me plaît bien de m’y frotter dès que mon regard se pose sur un écriteau, une affiche, un emballage d’onigiri, etc.

 

L’alphabet hiragana. En bas à gauche de chaque case, vous avez la prononciation. En bas à droite, le katakana correspondant. Parfois il est ressemblant et parfois il n’a rien à voir !

 

Et pour terminer, voici un peu de vocabulaire de base :

bonjour : ohayo gozaimasu (le matin), konnichiwa (de 9h à 18h peut-être), konbanwa (le soir)

[Note de Maman Ourse : pour tous les enfants de profs et d’instits qui se sont tapés la première moitié du 7-9 de France Inter pendant toute leur enfance, vous avez certainement un souvenir oral enfoui qui dit : ohayo godzaïllmas. Allez-y, lisez-le à haute voix tel que je viens de l’écrire. Encore. Vous allez vous revoir en pyj’ pyj’devant votre bol de petit-déjeuner ou dans la salle de bain en train de vous brosser les dents en silence pour ne pas couvrir la voix de Frédéric Charles… Tokyo, ohayo godzaïllmas !]

comment allez-vous : hajimemashite
comment ça va : o genki desu ka
je vais bien : genki desu
heureux de faire votre connaissance : dozoioroshiku (littéralement « soyez gentil avec moi »)
au revoir : sayonara
oui : aï (prononcer les deux lettres séparément)
non : iie (prononcer les trois lettres en allongeant le i)
s’il vous plaît : kudasai
merci : arigatoo (gozaimasu)

[Note de Maman Ourse : personnellement je dis aligato (godzaïllmas) comme « alligator »]

pardon : sumimasen
c’est combien : ikura desu ka
manger : tabemasu
c’est bon : oishii desu
boire : nomimasu
eau : misu
tchin tchin (santé ! à l’apéritif) : kanpai

 

Kanji sur les portes rouges (torii) du sanctuaire shintoïste Nezu-Jinja, à Tokyo.

 

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Et vous, aimeriez-vous apprendre le japonais ?
Ou une autre langue qui vous attire ?