Dixième arrêt : Vietnam

Photo : En quittant le marché flottant de Cai Rang dans le delta du Mékong (Vietnam, avril 2019).

 

Le Vietnam est constitué de côtes sur toute sa partie ouest qui ouvrent sur la mer de Chine.
À l’est, ses frontières longent du sud au nord le Cambodge, le Laos et la Chine.

La forme du pays est souvent décrite comme une tige de bambou – une palanche – portant un panier de riz à chaque extrémité. C’est une belle image, surtout lorsque l’on apprend que les deux grandes zones de rizières sont le delta du fleuve Rouge au nord et le delta du Mékong au sud, mais moi la forme du Vietnam me fait plutôt penser à un S (mon imagination est limitée, comme on voit, mais non dénuée de poésie…).

Le Vietnam est un pays communiste qui s’ouvre, depuis la fin du XXe siècle, à l’économie de marché. J’ai lu qu’entre 2004 et 2009, le Vietnam a été le premier pays du monde pour le nombre et la vitesse de création de sociétés industrielles et d’entreprises commerciales.

 

Drapeau du Vietnam.

 

C’est donc une voie un peu spéciale, qu’on appelle le capitalisme d’État, qui permet au Vietnam d’assurer la transition économique pour sortir de la pauvreté… tout en restant politiquement communiste et de parti unique.

D’un côté, l’économie se développe très vite et le niveau de vie augmente. Je lis qu’entre 2002 et 2012, les dépenses des ménages* ont quadruplé et la richesse par habitant a triplé, propulsant le pays de la 157e à la 128e place du classement mondial du PIB par habitant.

* Comme pour le Tonlé Sap ou les calculs de Lulu, je recopie ce que j’entends ou ce que je lis, mais moi personnellement, « les dépenses des ménages », je ne sais pas ce que c’est !

Mais de l’autre côté, au niveau des Droits de l’Homme, c’est pas la folle liberté.
Les manifestations publiques sont réprimées, comme lors des grands rassemblements en faveur de l’environnement de mai 2016. Toutes les organisations religieuses sont contrôlées, et les dirigeants d’organisations indépendantes sont surveillés (et harcelés).
Paradoxalement, alors qu’il est interdit de penser autrement que le pouvoir en place, le régime communiste relâche un peu de pression sur la liberté des mœurs : en 2015, une loi dépénalise l’union entre personnes de même sexe (sans autoriser le mariage homosexuel pour autant, faut pas pousser 😉 ).

Et sinon, le Vietnam fait aussi ce truc avec la bile d’ours même si c’est théoriquement interdit.

 

Autour de Can Tho, dans le sud. Les canaux sont innombrables dans le delta du Mékong et le mode de vie reste très traditionnel.
 
La carte

 

 
La minute de Ted Mosby

  • Superficie : 331 690 km².
  • Population : 93,6 millions d’habitants.
  • Langues : vietnamien (et 53 minorités ethniques qui ont chacune leur dialecte !).
  • Religions : culte des ancêtres (la plus vieille pratique religieuse du pays, partagée par tous), bouddhisme, confucianisme, christianisme (7-8%).
  • Régime politique : communiste, parti unique.
  • Chef de l’État : Tran Dai Quang.
  • Chef du gouvernement : Nguyen Xuan Phuc (depuis 2016).
  • Capitale : Hanoï.
  • Autres grandes villes : Hô Chi Minh-Ville, Can Tho, Da Nang, Hai Phong.
  • Monnaie : le dong (Dg ou VND).
    1 € = 26 000 Dg

 

Plage de Da Nang, au centre du Vietnam. C’est moderne, c’est pas beau… mais si on regarde vers la mer, ça va ! (D’autres photos ICI et même là.)

 

  • Climat : chaud et humide à peu près partout (le Vietnam se situe dans la zone des moussons). Il existe néanmoins une sorte de « frontière climatique » autour de Da Nang (dans le centre), au nord de laquelle on peut avoir un hiver vietnamien de novembre à avril (~ 20°), tandis qu’au sud, il fait quasiment toujours chaud (30 à 35°).
  • Paysages : rizières, forêts tropicales, collines et montagnes au nord (avec le Fansipan comme point culminant à 3 143 mètres), delta du Mékong au sud, plages.
  • Principales cultures : riz (5e producteur mondial), café (2e producteur mondial après le Brésil), thé (5e producteur mondial après la Chine et le Sri Lanka), fruits, canne à sucre.
    → Vous saviez, vous, que le Vietnam était le 2e producteur mondial de café, juste après le Brésil ? Nan parce que moi le café que j’achète habituellement, il vient plutôt d’Éthiopie ou du Honduras… Je crois que j’ai même jamais vu du café vietnamien !
  • Sites inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco :

la baie d’Halong, la cité impériale et les tombeaux de Hué, la vieille ville de Hoi An, le sanctuaire de My Son, le parc national de Phong Nha – Ke Bang.

 

Vieux bâtiment colonial dans le centre ville de Hoi An.

 

  • Conduite : volant à gauche et conduite à droite, comme au Cambodge, comme en France.
  • Emblème national : la fleur de lotus.
  • Devise nationale : Indépendance, Liberté, Bonheur.
  • Sports nationaux : le da cau (c’est une sorte de foot-badminton) et le badminton.
    → J’étais surprise de ne pas trouver le viet vo dao au rang de sport national du Vietnam mais Mickaël m’a dit : « Nan mais PERSONNE fait du viet vo dao ! Y’a qu’à l’Amicale laïque de Viet Vo Dao de chez nous… ».
    Dans notre petite ville donc. Où on habite en vrai. Mais pas au Vietnam.
  • Plat national : le phô.
    Pour en savoir plus sur la cuisine vietnamienne, lire ici ou .

 

Partie de da cau improvisée dans une rue de Hué au bord de la Rivière aux Parfums. Ici le joueur tape un retourné talon gauche sur le volant (que vous pouvez chercher sur la photo…). Pour voir un autre joueur de da cau, cliquez ici, en fin d’article. 
 
Vietnamiens célèbres

Encore une fois je sèche… Je me dis que je ne connais rien à rien à force, c’est pas possible, même pas une championne de badminton ! Quoique, en revers, peut-être.

Hors badminton, est-ce que je peux vous proposer Marguerite Duras ? Je sais qu’elle est française mais elle est née au Vietnam et y a passé une partie de sa vie… On peut retenir au moins les romans autobiographiques de son adolescence en Asie du Sud-Est, L’Amant bien sûr (Prix Goncourt 1984) et Un barrage contre le Pacifique.

Sinon j’ai trouvé Amanda Lear. Je sais à peine qui c’est – je vous copie-colle : « une chanteuse, actrice et animatrice de télévision française, également artiste peintre » – mais Mickaël se marre et me dit qu’il faut absolument la garder pour la suite : « selon plusieurs sources divergentes, elle serait née en 1939, 1941 ou 1946 (voire 1950) à Saïgon, Hong Kong ou Hanoï ».

Pour vous dire comme je galère parfois sur mes articles.

 

J’ai trouvé « Ru » par hasard (et en français) dans une guesthouse de Hué.

 

Heureusement, il arrive parfois qu’un lecteur ou une lectrice vienne à mon secours dans les commentaires. Cette fois, c’est Édith qui me parle de Kim Thuy, une Vietnamienne qui a fui le régime communiste vietnamien à l’âge de dix ans avec sa famille et d’autres boat people.
Dans son premier livre Ru, elle raconte le camp de réfugiés en Malaisie, puis son arrivée au Québec à la fin des années 70.

 

J’aime lire ce qu’elle décrit du Vietnam pendant que je suis au Vietnam (bon mais sur la photo, c’est pas une page qui parle du Vietnam !).
 
Quelques mots en vietnamien

Le vietnamien fait partie des trois seules langues d’Asie du Sud-Est, avec le malaisien et l’indonésien, dont l’alphabet est le même que le nôtre.
On peut s’attendre à ce que ça la rende plus facile à apprendre sauf qu’il y a des accents dans tous les sens, parfois même deux accents par lettre, parce que, comme le thaï ou le lao, le vietnamien est une langue monosyllabique et tonale. Ça veut dire d’une part que les élèves de maternelle n’ont pas à faire du découpage de syllabes en tapant dans les mains (un mot = une syllabe), et d’autre part, que lorsque le ton d’un mot change, son sens change aussi…

Le plus dur est donc la prononciation !

J’indique ci-dessous quelques mots en phonétique et sans accent.
Ce n’est pas du tout l’écriture vietnamienne correcte mais c’est un moyen de mémoriser la prononciation dont nous avons besoin, nous, de nous souvenir en voyage pour les échanges courants. (Et même avec ça, c’est chaud bouillant de se faire comprendre quand les gens ne parlent pas du tout anglais !).

bienvenue : djow mounn
bonjour : xin tiao (prononcer zinne tchao)
au revoir : tamb biette
oui : vant 
non : cront
s’il vous plaît : lame onne
merci : came onne
pardon : xin loï
c’est combien : bao niau
c’est cher : date quoi
comment ça va : co khoé cront
je vais bien : toï khoé
manger : an
pas épicé : cront caille
c’est bon : gon lam
l’addition s’il vous plaît : tigne tienne
boire : uong
eau : niouc
tchin tchin (santé ! à l’apéritif) : motte aie ba yo

 

Le pont japonais, emblématique de Hoi An, a été construit en 1590 pour relier les quartiers des marchands chinois et japonais.

 

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