Tamb biette Vietnam !

Photo : Dans la baie de Bai Tu Long (Vietnam, mai 2019).

Au revoir Vietnam !

 

Après le Cambodge et le Laos, j’ai trouvé que le Vietnam était ultramoderne. Par certains côtés – les routes, l’éclairage public, la propreté surtout – le Vietnam est encore plus développé que la Thaïlande. Hanoï, on dirait Paris !, ont dit certains. Y’a que le système de santé qui est loin d’être aussi fiable et performant qu’en Thaïlande.

Mais ce n’est pas un pays hostile. Vous pouvez y aller sans problème avec vos enfants, ils seront bien accueillis. Surtout si vous en avez plusse que deux ; là les gens vous sourient dans la rue, ils font le signe trois sur leurs doigts, puis ils ferment le poing et ils lèvent le pouce. Ils vous montrent vos enfants en disant : « three babies, three babies, good ! ».
Comme en Thaïlande.
Du coup j’ai cherché un peu, et il se trouve qu’au Laos et au Cambodge, des familles avec trois enfants, il y en a plein. Et plutôt plusse que trois d’ailleurs. À l’inverse, au Vietnam et en Thaïlande, les gens ont un seul enfant. Deux maximum. C’est parce que, au-delà, il faut acheter une deuxième moto pour se déplacer en famille. Nan j’déconne. Les Vietnamiens sont super minces, on a vu à plusieurs reprises des groupes de cinq sur une même mobylette.

 

Dans une rue de Hoi An. Je n’aurais sûrement jamais pris cette photo si je n’avais pas été aussi choquée par les montagnes d’immondices à Otres Village au Cambodge. Alors c’est juste pour dire : le Vietnam, c’est propre.
 
Notes pour trop tard from Vietnam

Note n°1

Se souvenir que, même quand tu trouves que tes enfants ne sont pas assez aventureux, ou pas assez respectueux, en fait ils le sont (et tellement plus que les autres enfants que tu croises).

Et tu l’apprends de la bouche des autres : les gens qui voyagent avec toi (et tes enfants donc 😉 ) pendant des heures dans un bus, sur un bateau, ils font l’effort de venir te le dire en anglais : your kids are great ! Et aussi le propriétaire d’une guesthouse, la personne de l’accueil d’un hôtel où on reste plusieurs jours…

 

Les babi et le Pap’ (avec sa nouvelle chemise taillée sur mesure à Hoi An) au temple Ngoc Son, sur la petite île au milieu du lac Ho Hoan Kiem à Hanoï.

 

Note n°2

Un aphorisme de mon invention : L’amour, c’est comme les plaquettes (de sang, pas de frein). Plus on en donne, plus on en a.

Bon, sur le moment ça me paraissait furieusement inspiré mais ça devait être sous l’effet de la dengue parce que maintenant je ne sais plus très bien ce que je voulais dire…
Je le garde quand même, aussi flou et aussi fumeux, pour me souvenir à quel point j’ai été malade au Vietnam. Et comme je m’en suis sortie, et tout l’amour que j’ai en moi.

 

Au coucher du soleil dans la baie de Bai Tu Long. Ça pourrait trop être la photo qui illustre mon aphorisme tout pourri dans un Powerpoint encore plus pourri avec une légende WordArt multicolore en 3D. Mais ouf que je ne vais JAMAIS faire ça.

 

Note n°3

On n’est pas obligés de se battre, toujours, pour tout. On n’est pas obligés d’avoir mal, on n’est pas obligés de souffrir et que ce soit dur pour, en quelque sorte, « compenser » la chance qu’on a de voyager.

On peut s’autoriser de temps en temps des hôtels un peu plus confortables pour se remettre debout, et c’est pas grave. Ça ne veut pas dire qu’on renonce à nos valeurs, ni à ce en quoi on croit.
Ça ne fait pas de nous des mauvaises personnes.

 

Notre deuxième hôtel à Hué, celui que Mickaël a choisi pour l’anniversaire du Marcass’. Ici c’est la piscine intérieure, en T. À gauche (hors champ), il y a une piscine extérieure où l’eau est plus chaude puisqu’elle chauffe au soleil. Le soir nous dînions sur la table que l’on voit au centre un peu à droite sur la photo : là où sont les deux chaises marron et la banquette avec les deux coussins rouges et le coussin beige.
 
Nos meilleurs moments au Vietnam

   Le Marcass’

 

1/. Le brie et le camembert pour mon anniversaire.

J’ai dit maintenant que j’a six ans, je peux faire trois choses :
1/. Garder un secret ;
2/. Partager avec les autres ;
3/. Et ne plus dire chai pas quoi faire…

 

C’est le camembert que j’ai demandé pour mon anniversaire de mes six ans !

 

2/. Faire du judo avec Lulu dans le petit bain de l’hôtel de luxe de mon anniversaire.

3/. Faire du taï chi avec un maître de taï chi quand on s’est levés le matin très tôt sur le bateau. C’est MOI qui voulais faire le taï chi. Je connaissais déjà comme je l’avais vu dans Mouk le taï chi.

 

C’est le taï chi tout en haut du bateau. Y’a que Garance, le Pap’ et la Mam’ qui sont venus avec moi. Lulu a dit qu’il a trop envie de courir pour faire le taï chi, alors il préférait dormir.

 

4/. Encore sur le bateau, quand j’ai pêché un calamar.
J’étais le plus petit de tout le monde qui pêchait et c’est moi qui a eu le plus gros ! – [c’est moi qui AI, pitain !]

J’étais très content parce que je suis le seul de la famille qui a eu un calamar. Après j’ai dit qu’on peut aller se coucher mais Garance et Lulu voulaient encore essayer d’attraper un calamar comme moi, ou une méduse comme il y en avait plein. Mais ils ont pas réussi et le Pap’ et la Mam’ en avaient marre, et on est quand même allés se coucher parce qu’on allait se lever tôt quand ce serait le matin pour aller au taï chi.

 

La pêche aux calamars c’était le soir, et le mien que j’ai pêché, c’était le plus gros de tous dans le bol. C’est celui qui est tout au fond, en blanc, à côté de mon pouce.

 

5/. Manger des glaces tous les soirs !
Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas eu de glaces, et quand c’était l’anniversaire de Lulu, le Pap’ et la Mam’ ont dit qu’on pouvait tous choisir la glace qu’on voulait. Et après, tous les autres soirs, on a acheté des glaces en cônes avec le papier dans les petits magasins.

Et à Hanoï, je suis allé manger une glace en secret tout seul avec maman, comme Garance et Lulu avaient pas fini leur travail et qu’ils faisaient que de se disputer. Mais c’était que UNE boule dans un mini verre, et c’était la plus petite boule que j’ai jamais vue !

 

Ça c’était la glace quand on a marché dans le cimetière à mon hôtel de luxe. On a eu de la chance parce que le magasin allait fermer devant nous, mais on n’a pas eu de chance parce qu’il y avait qu’une sorte de glace comme on voit sur les bâtons, et c’était que au chocolat au lait. Ici il n’y a jamais de chocolat noir, c’était mieux en Australie !

 

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Maman Ourse

 

1/. Naviguer pendant deux jours dans la baie de Bai Tu Long devant des paysages de toute beauté. On aurait pu rester des heures sur le pont à ne rien dire, ne rien faire, juste contempler.

Et dormir sur le bateau. Le lit dans notre cabine du bateau. Les babi avaient leur cabine à eux, un peu plus loin dans le couloir (lire ici à propos du bonheur des chambres séparées).
J’adore les grands lits comme ça, avec un matelas très large et très épais, tout moelleux, sur lequel je peux dormir en diagonale, voire carrément dans la largeur, sans que Mickaël dise tout le temps qu’il dort « sur la tranche »
Avec une couette très blanche, sans aucune tache, super fluffy mais légère à la fois dans laquelle on se roule tout(e) nu(e) et roule encore. J’adore j’adore j’adore !

Le luxe c’est super bien dans la vie. L’alcool aussi.

 

Le lit dans la cabine du bateau sur la baie de Bai Tu Long. Sur la photo, je trouve qu’on ne voit pas assez comme il est grand mais c’était vraiment un super lit !

 

2/. Trouver du réconfort dans ma correspondance mailesque quand j’étais si malade, toute la première moitié de notre voyage au Vietnam.

3/. M’endormir AVANT Mickaël et dormir profondément, sans me réveiller, les trois nuits qu’on a passées dans l’hôtel pour l’anniversaire de Chouch à Hué.

 

La piscine extérieure qui répond à la photo de la note n°3. On voit que je suis fatiguée mais c’est ici, dans cet hôtel à Hué, au quinzième jour de notre voyage au Vietnam, que j’ai commencé à aller mieux et à reprendre des forces, peu à peu.

 

4/. Boire un café vietnamien d’autant plus délicieux que totalement inespéré dans la barque sur la rivière, au marché flottant de Cai Rang.

 5/. Le chauffeur de tuk-tuk qui m’a offert son briquet tout neuf le premier soir de notre arrivée au Vietnam, à Can Tho, alors qu’on n’a même pas pris de tuk-tuk. Juste il m’a vue errer dans la rue, les yeux hagards, après une journée de voyage en bus interminable depuis le Cambodge, en galère avec le pauvre briquet Alain-Delon que j’avais trouvé par terre à Otres Beach et qui ne marchait plus.

Et c’est terrible d’avoir des cigarettes mais pas de feu ! Et si t’es en Australie ou en Nouvelle-Zélande, y’a personne qui fume autour de toi, personne à qui demander du feu, alors que là, au Vietnam, à n’importe quel homme tu peux demander. Et ce formidable chauffeur de tuk-tuk m’a vue et il m’a offert son briquet tout neuf qu’il a enlevé du plastique avant de me le tendre. Merci à lui.
Encore plus aujourd’hui que nous sommes arrivés au Japon après un transit par la Chine, je veux le remercier. Car il y a une suite à cette histoire de briquet… Je vous la raconte à la fin de l’article !

 

Dans le vieux quartier d’Hanoï, juste à côté d’une église dont la façade est une tentative de reproduction de l’architecture Notre-Dame-de-Paris. On sent bien ici le passé colonial français…

 

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 Papa Écureuil

 

1/. La croisière dans la baie de Bai Tu Long. C’est tellement beau !
La vue incroyable de toutes ces concrétions rocheuses, le coucher du soleil, le lever du soleil, et puis la taille, le confort et la qualité du service sur le bateau, du grand luxe !

 

J’aime beaucoup le ciel et l’ambiance de cette photo avec le bateau de marchandises dans la baie de Bai Tu Long. C’était le lendemain matin de notre nuit sur le bateau, il pleuvait et les convoyeurs avaient bâché les marchandises qu’ils transportaient.

 

2/. Le café dans la barque, en plein milieu du marché flottant de Cai Rang (quand on était à Can Tho).
Le marchand approche sa barque de nous sans se faire remarquer au moment où je me dis : j’aimerais bien un café mais faut pas rêver, on est au milieu de la rivière… La perfection de l’instant et du café, ni trop chaud, ni trop froid, avec un léger goût épicé.

 

La barque du marchand de café sur le marché flottant de Cai Rang. Sa barque est toute petite mais il y a tout ce qu’il faut dedans pour préparer du café comme on veut : chaud, froid avec glaçons, allongé avec du lait de soja, de coco, de vache, sucré, etc.

 

3/. Visiter le mausolée de l’empereur Minh Mang à Hué.
Nous y sommes arrivés après deux heures de bateau le long de la Rivière aux Parfums, sous une chaleur suffocante. Les conditions pour que les babi apprécient la balade n’étaient pas réunies… Et là, miracle, tout le monde apprécie de visiter ce lieu, à la fois palais, jardin et mausolée. Un chouette moment.

 

Photo rapide à l’ombre (et il fait au moins 40°, à l’ombre).

 

4/. Regarder défiler les paysages par la fenêtre du mini-van quand on est allés de Hoi Han à Hué (en repassant par Da Nang) : la mer, les montagnes, les rizières avec les buffles qui paissent tranquillement. Et surtout : la moto qui transportait les canards !
Nous avions vu une photo dans le fascicule de l’hôtel où nous étions à Hoi An qui montrait des scènes incroyables de deux-roues, mais c’est comme si on n’y croyait qu’à moitié. Et là, devant nos yeux ébahis, la vision se produit !

 

Dans le fascicule de l’hôtel à Hoi An : tout en bas à gauche, la photo des canards. J’ai aussi vu un homme transporter un frigo sur sa moto comme tout en haut au centre, et Audrey a vu des cochons en direction de l’abattoir sur une mobylette comme tout en bas à droite !

 

Photo prise avec mon téléphone depuis le min-van : tous ces canards hilares qui profitent du vent une dernière fois car c’est la livraison aux restaurants…

 

5/. Le burger dans l’hôtel de Hué.
Après quatorze semaines en Asie du Sud-Est, j’avoue avoir pris un sacré plaisir à commander trois soirs de suite un hamburger, toujours le même, dans l’hôtel de Hué où nous résidions pour l’anniversaire de Marcel (renommé depuis par les babi : « l’hôtel de luxe de Chouch »).
Ce hamburger était vraiment bon mais je pense que la lassitude quant à la nourriture du sud-est asiatique lui a fait gagner quelques points faciles dans mon classement du meilleur burger.

Note de Maman Ourse
Sur l’échelle du burger de Marshall par exemple, tu le mettrais à combien ?…

 

 

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La Petite Souris

 

1/. Faire du kayak avec le Pap’ dans la baie de Bai Tu Long.
J’en avais déjà fait à Moorea et j’ai adoré ! (Sauf avec la Mam’ qui va trop vite et fait n’importe quoi. Je veux pas être méchante mais c’est vrai.)

 

La Mam’ et Chouch dans le kayak, que nous avons pu prendre en photo car le Pap’ et moi sommes arrivés en premier !

 

2/. Jouer avec le Pap’ et Tibisse [c’est Lu] dans la piscine de l’hôtel de luxe de Chouch.

3/. Manger du tiramisu au petit-déjeuner buffet de l’hôtel NamuNamu à Da Nang. Ou, encore meilleur, le tiramisu de la boulangerie française à Hué. Miam miam miam !

4/. Dormir dans un lit moelleux pour moi toute seule quand on était sur le bateau.
Et prendre un bain, toute seule aussi, dans la grande baignoire de ma cabine. Maman a dit qu’elle allait mettre les garçons au bain dans la chambre du Pap’ et de la Mam’, et j’ai pu avoir un moment TOUTE SEULE dans mon bain sans les entendre. C’était calme, je me sentais tellement bien !

 

Ici c’est sur la proue du bateau, pendant le coucher de soleil dans la baie de Bai Tu Long. J’étais contente d’être toute seule avec le Pap’ et la Mam’ pendant que les garçons jouaient à crier et à faire n’importe quoi dans la mini piscine du bateau. 

 

5/. Manger des ramen dans un restaurant japonais quand on est arrivés le premier jour à Hanoï.
C’est tellement délicieux par rapport aux soupes de nouilles qu’on mange au Vietnam ! Ce que je préfère dans les bols de ramen, c’est le bouillon au miso avec les algues douces qui sont si bonnes, et les tranches très fines de porc avec le gras qui est fondant et jamais écœurant.

Les Japonais savent très bien faire la cuisine. Pour moi, la nourriture japonaise est la troisième meilleure du monde, après en premier la France, et en deuxième l’Italie.

 

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Le Grand Lièvre

 

1/. Regarder un spectacle de marionnettes sur l’eau comme dans Mouk au Vietnam.
Dommage que les dragons ne crachaient pas du feu comme dans Mouk, mais quand même ils crachaient de l’eau !

 

C’est le spectacle de marionnettes sur l’eau, quand les paysans vietnamiens cultivent le riz dans les rizières avec les buffles d’eau.

 

2/. Dessiner les cartes des pays où on est allés pour faire nos itinéraires.
[Voir les articles « façon guide » pays par pays dans la rubrique DÉCOUVRIR. Toutes les cartes de ces articles sont dessinées par le Grand Lièvre.]

3/. Relire des histoires de la mythologie grecque que j’avais déjà lues dans le camion en Australie et en Nouvelle-Zélande pendant que le Pap’ ou maman conduisait.
Surtout Ulysse et Persée, j’aime bien. Mais j’ai pas encore lu Hector, c’est le préféré de Papa.

4/. Faire du kayak avec madame Minh et qu’elle me montre les tout petits poissons blancs et les gros crabes noirs quand on a pris le passage secret.

5/. Faire du judo avec Marce dans le petit bain de l’hôtel de luxe à Hué.

 

Ça c’est quand Marce essaye de me faire une prise de judo dans la piscine !

 

 

Came onne Vietnam.

Merci pour l’accueil, les millions de deux-roues, les camions-toupies de bétong Truong qui ont ouvert la voie à toutes nos blagues miteuses, les jus de citron pressé sans sucre, et le reste…

 

 

* Suite et fin de la vie de mon briquet vietnamien *
(lire le 5e de mes meilleurs moments, plus haut dans cet article)

 

Et donc nous avons quitté le Vietnam pour le Japon. Nous sommes arrivés tard à Tokyo. Le temps de déposer nos bagages dans l’appartement-hôtel que nous avons loué pour la semaine, d’aller faire quelques courses pour satisfaire les désirs de sushi maki de tout le monde qui ne pouvaient plus attendre, puis de revenir les bras chargés de sacs du 7-Eleven, et moi, toujours avant de dîner, je fume.

À Tokyo, c’est interdit de fumer dans la rue mais il y a une smoking area derrière l’hôtel.
Il est 22h. Je m’y précipite, passablement fébrile, je sors mon paquet de cigarettes, et alors seulement me revient en mémoire que je n’ai plus de feu parce que les douaniers chinois m’ont pris mon briquet au contrôle de sécurité de l’aéroport de Guangzhou où nous étions en transit !
Je suis comme une dingue.

Déjà quand t’es fumeur et que t’as envie de fumer ta première cigarette de la journée, et que tu peux pas, t’es énervé(e).

Mais quand, en plus, tu viens de te taper une journée entière de voyage après que tu t’es levé(e) à 5h du matin et qu’il est maintenant plus de 22h, et que TU PEUX PAS FUMER parce que les Chinois t’ont pris le seul briquet que tu avais et qui, de surcroît, t’avait été offert avec tout son cœur par le premier Vietnamien que tu as rencontré en arrivant dans son pays, tu deviens enragé(e). Moi je deviens enragée.

Regarde les nerfs qui sortent d’ma tête… Ça y est, j’suis encore énervée. Le monde, ça y est, j’vais l’déglinguer. Amène-moi quelque chose, moi j’vais tout casser !

 

 

Au début, après le contrôle de sécurité à Guangzhou, Mickaël se marrait de me voir fulminer dans mon coin. Il a moins rigolé quand il n’a pas pu se connecter à sa boîte Gmail parce que tous les accès à Google sont bloqués par le gouvernement chinois. Pas de Google, pas de Gmail, pas de Google Maps, pas de YouTube. Pas de lemonde.fr non plus. Censure et propagande des « 12 valeurs socialistes fondamentales ». Et vol de briquet.

Pitain. J’allais même pas en Chine !

D’ailleurs si tu veux y aller (vraiment ?), commence à t’entraîner tout de suite pour essayer d’obtenir ton visa. Et verse une bonne dose d’alcool de sorgho dans ton thé Oolong parce que ça va pas être facile. Essaye encore une fois, comme disait la Dictée Magique de quand j’étais petite. Puis une autre, et sûrement encore d’autres après ça.
Mais moi j’étais EN TRANSIT, pitain, j’allais pas enflammer la Grande Muraille !

 

 

Depuis presque huit mois, je passe avec mon briquet partout, dans tous les aéroports, même en Nouvelle-Zélande. Et là je ne bouge pas de l’aéroport de Guangzhou, je mange un burger mou dégueulasse dans leur Dicos de merde, et ils me volent mon feu ! Rhâââ j’ai la haine (comme un lapin de garenne). J’ai envie de crier des insultes genre Nadal o Mouk.
Ou bien je pourrais dire plein de gros mots, il paraît que c’est libérateur. Citizen zoom zen.

22h05 à Tokyo, je suis retournée au 7-Eleven en courant sous la pluie. Une furie j’étais.

Mais bon. Maintenant j’ai un nouveau briquet. J’ai acheté un Bic noir.
C’est pour faire un clin d’œil à ceux qui sont proches de moi et qui savent que ce que je cherche le plus souvent, non sans une pointe d’angoisse, c’est mon Bic noir (pas le briquet, l’autre).

 

Un paquet de cigarettes japonaises à 500 yens (soit 4 €), mon Bic noir tokyoïte, et le cendrier de la smoking area de notre appart-hôtel à Tokyo. J’ai bien aimé cette évocation de l’évanescence de la vie d’une cigarette comme une sorte de haïku dessiné…

 

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Et vous, êtes-vous déjà allé(e) au Vietnam (sans transiter par la Chine) ?
Quels sont vos meilleurs souvenirs ?