Newsletter 111 # 5 mars 2023

Photo : L’enfant n’a pas les tendons qui permettent de fléchir les pouces en leur milieu.

 

Faut que tu saches un secret important

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https://www.youtube.com/watch?v=BQsyuFMTp9A

Grand Corps Malade, Des gens beaux, réédition Deluxe de l’album « Mesdames », 2021.

 

https://www.youtube.com/watch?v=DdTbvzmlLLg

Hoshi, Et même après je t’aimerai, album « Étoile flippante », 2021.

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Il faut des gens différents

 

Salut les abonnés !

 

Deux chansons au lieu d’une cette fois encore, mais avouez qu’elles sont liées : celle de Grand Corps Malade a été écrite en soutien à Hoshi contre les propos insultants du journaliste Fabien Lecœuvre.

Je dédie la première à ma mère, qui m’a envoyé une autre chanson de Grand Corps Malade au début du mois (et parce qu’aujourd’hui c’est la fête des grands-mères, ne l’oubliez pas  😉 ).
Je dédie la seconde à ma sœur, qui écoute Hoshi et dont c’est l’anniversaire aujourd’hui.

 

Ces deux chansons liées l’une à l’autre sont aussi liées à mon article Cher Corps, paru ce mois-ci.

Dans cet article, je parle de ce qui me révolte dans notre société qui attache tant d’importance à l’apparence physique, qui glorifie un modèle de corps unique (tout en faisant semblant que non). J’ai trouvé que c’était difficile d’en parler sans être aussitôt taxée de « politiquement correcte » tellement nous vivons une époque moderne cynique. Cette époque où l’on feint l’ouverture d’esprit mais où le modèle unique imposé génère de la pensée unique. Cette époque où l’on se préoccupe de plus en plus de notre image, de ce que les autres vont penser de nous.

 

Moi franchement j’ai peur pour mes enfants.
J’ai peur qu’ils se comparent, peur qu’ils se trouvent moches, petits, gros, j’ai peur qu’ils se dévalorisent, peur qu’ils perdent leur estime d’eux-mêmes, j’ai peur qu’à force de se trouver nuls et sans intérêt par rapport aux autres, ils finissent par trouver que c’est leur vie qui est nulle et sans intérêt, j’ai peur qu’ils se suicident.

J’ai peur parce que, personnellement, même si je n’ai pas de réseaux sociaux, même si je travaille quotidiennement sur mon détachement de toutes les injonctions auxquelles je ne veux plus soumettre mon corps, je sais que moi non plus je ne suis pas toujours un exemple solide.
Pas plus tard que la semaine dernière, j’ai arraché de mon visage de tout petits poils qui poussaient au-dessus de ma lèvre supérieure. Alors que dans mon article sus-cité, j’évoquais Frida Kahlo putain !
J’ai eu honte. Je vous jure, j’ai eu honte devant le miroir au moment même où je tirais la bande collante.
Mais j’ai été punie.
Avec les poils je me suis arraché 3 mm2 de peau juste sous le nez. J’ai saigné, puis ça a fait une croûte et depuis j’ai une marque rouge, on dirait Hitler (mais sans la moustache puisque bon). J’aurais pu vous montrer, mais j’ai choisi une photo de l’enfant à qui l’orthopédiatre a dit jeudi :

– Ils sont différents, tes pouces. Mais ils fonctionnent, c’est bien tout ce qu’on leur demande !

 

Et voilà. Un corps beau, c’est peut-être juste un corps vivant. Différent mais vivant.

 

Audrey

Tout février sur le blog

 

28 février 2023 : Mon trésor du mois de février 2023

 

21 février 2023 : Cher Corps

 

14 février 2023 : Paye ta question #2

 

7 février 2023 : Leçon d’amour de soi