Newsletter 105 # 30 octobre 2022

Photo : La mer à Veules-les-Roses (1er octobre 2022).

 

Pour un seul mot de vous

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https://www.youtube.com/watch?v=VhFnQ03I_-U

Santigold, Don’t blame me, album « I don’t want : The Gold Fire Sessions », 2018.

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j’ouvre en moi des cachettes

 

Salut les abonnés !

 

D’abord l’histoire qui précède la photo, au début du mois, en week-end en Normandie avec mes cops.

– C’est quand même tout pourri cette barrière, là…
Non ma flèche, c’est pas pourri. Des fois il faut qu’il y ait des barrières dans la vie.

La flèche c’est moi. La sage c’est ma copine Adeline quand elle revêt le Arnaud style.
(En l’écrivant, je pense à mon mari qui va manquer de s’étrangler en lisant. La sage, c’est qui ???)

 

Ensuite, la chanson.
J’avais envie de vous mettre une autre de mes chansons préférées d’Aretha Franklin que j’écoute tout le temps en ce moment parce que j’ai grave la pêche et je braille avec ma voix dont j’aurais tellement aimé qu’elle chante juste parce qu’alors je serais devenue une superstar internationale :
Don’t play that song (you lied, you liiied, you liiiiiied, you liiiiiiied)

 

Mais… j’avais déjà choisi Aretha Franklin pour ma dernière newsletter (newsletter 104 # 4 octobre 2022).

Et puis, dans le roman de Fanny Chiarello que j’étais en train de lire, je trouve, deux pages après Aretha Franklin (ouais, les synchronicités on en a déjà parlé et la vie est remplie de ces facéties), le nom de Santigold. Je ne connais pas, ça m’interpelle, je pose mon marque-ta-page et je file sur l’ordi. Je tape le titre de la chanson de Santigold qui est évoquée dans le livre, Don’t blame me, et là bam ! Tout de suite je kiffe. Tout de suite je sais que moi aussi je vais courir avec ça dans les oreilles. (C’est un livre qui parle de course. Pas que, mais bon.)

Les paroles en gros c’est : ne m’en veux pas si ton mec rêve de moi dans mon minishort et que ça le rend dingue. Voilà. Alors évidemment on est loin de Brel ou de Barbara hein, je dis pas… Quoique Madame promène son cul dans son minishort qui le rend dingue, ça passe, pourquoi ça passerait pas ?
Mais quand tu cherches des musiques sautillantes pour continuer à courir tout l’hiver, Brel et Barbara ça marche pas. Je vous avertis, au cas où vous penseriez que. Mais non. Non non.

 

Square des Batignolles, dans un de mes quartiers préférés de Paris (fin octobre 2022).

 

Don’t blame me, c’est ce que j’ai dit à mon mari il y a un mois quand j’ai fait une grosse bêtise sur mon ordi et que j’ai effacé TOUTE la musique d’iTunes… Toute la musique, toutes mes playlists, j’ai tout perdu, c’est pour ça depuis un mois, je n’ai plus rien pour courir, plus rien pour rien ! Je dois réenregistrer chaque chanson une par une à la main. Je sais pas si tu imagines…

Mais qu’est-ce qui s’est passé ? tu demandes, fébrile et le cœur inquiet.

Il s’est passé que j’ai encore pété les plombs voulu faire de la place sur mon disque dur parce qu’il est trop rempli pour supporter les nouvelles mises à jour Apple et que la dernière fois ça l’a complètement planté, mon écran est resté tout noir et j’ai pleuré jusqu’à ce que ce soit réparé. J’ai VRAIMENT pleuré. Très fort. Très longtemps. Jusqu’à ce que Mickaël arrête tout ce qu’il était en train de faire, enfile sa cape de superhéros, et retrouve tous mes fichiers d’écriture.

Je ne voulais plus que ça arrive. Plus jamais. Alors il y a un mois, quand les alertes de mise à jour sur mon ordi ont commencé à devenir quotidiennes, puis pluri-quotidiennes, j’ai paniqué et j’ai juré : ça n’arrivera plus. La musique c’est lourd, je vais faire de la place. Et ça m’a pris clac d’un coup à la sauvage, j’ai tout supprimé, puis vidé consciencieusement la corbeille en pensant qu’il y avait forcément une sauvegarde à un autre endroit. Dans le cloud comme on dit, dans la sphère immatérielle de iTunes, là où la musique vit sa vie hors de mon ordi.
C’est ce que je pensais.
En fait non.

 

– Si seulement ça pouvait te servir de leçon… mais non ! Je sais déjà que NON, et que ça va arriver encore, la prochaine fois qu’il te prend un coup de sang, tout va recommencer pareil !

Voilà ce que j’ai entendu de la part de mon superhéros. Et c’est dur de ne pouvoir le démentir.

Aujourd’hui j’en ai pour des mois et des mois de remise à niveau. Des mois de, patiemment, lettre après lettre dans l’alphabet, chanson après chanson, tout réintégrer. Un an et plusse peut-être. Comme si j’avais pas déjà d’autres longs chantiers de travail sur ordi, de mémoires trouées à combler.
J’ai tellement le vertige à l’idée du temps que ça va me prendre que depuis un mois je fais comme si cette réalité n’existait pas. Comme si je n’avais rien touché, comme s’il ne s’était rien passé.

Je n’ai plus de playlist de course ?
Je m’en fiche, désormais je cours sans musique. C’est très bien sans musique. C’est mieux même.

Je n’ai plus de playlist qui donne la patate quand je cuisine ?
Pas besoin de patate, j’écoute un podcast sur la tablette. C’est très bien les podcasts. C’est mieux même.

Je n’ai plus de playlist pour les massages ?
Un massage ? Quel massage ?

 

Vis ma vie le déni. Non, moi, au jour d’aujourd’hui sur mon iTunes, j’ai UNE chanson.
Santigold, Don’t blame me.

Elle dure deux minutes et vingt secondes.

Don’t blame me pour courir (33 fois de suite et ça me fait ma sortie running).
Don’t blame me pour cuisiner (à la 54e fois, le repas doit être prêt).

Vous connaissez Santigold ?
Ça vous dit de venir écouter quelque 40 fois Don’t blame me sur mon iTunes pendant que vous me massez la nuque et les épaules parce que j’ai mal de tout ce que je fais mal ?

 

Audrey

 

Précision : Tous les calculs de boucles et de minutes de chanson ont été réalisés par Lucien (11 ans). J’avoue que je suis totalement perdue sans lui maintenant quand je dois faire des conversions…

Et quelques fenêtres

 

31 octobre 2022 : S’il n’en restait qu’un(e) # octobre 2022

 

16 octobre 2022 : Marilyn.