Newsletter 26 # 14 avril 2019

Luang Prabang (Laos, mars 2013).
Photo de Patricia Esteban. 

 

Qui crois-tu que je suis ?

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https://www.youtube.com/watch?v=gzsRZx5gzWg

Amy Winehouse, What is it about men, album « Frank », 2003.

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Male or female… or monk ?

 

 

Salut les abonnés !

 

Cette semaine m’a laissée perplexe. Des choses que je croyais avoir comprises et finalement non. Ou plus. (Pas plusse, plus. Au sens de : avant oui mais maintenant non.)
D’autres que je croyais sentir en moi et finalement c’était pas ça, c’était l’émotion d’à côté.
Il y a tout ce qu’on se dit qu’on va faire et qu’on ne fait pas. Parce qu’on n’y arrive pas, ou peut-être qu’au fond, on ne veut pas. Le corps sait mieux, souvent.
Il y a ce qu’on n’ose pas aussi, et qui n’est pas tout à fait la même chose.
Et toutes ces turpitudes, toutes ces hésitations, on les reproche aux autres, parfois, quand c’est eux. Mais quand c’est nous-même ?

Quand on est perplexe, quand on doute, les choses les plus indubitables deviennent douteuses.
Les formulaires à remplir pour acheter des tickets de bus locaux en Asie du Sud-est par exemple. Il faut cocher la bonne case :

>> Male
>> Female
>> Monk

 

Étonnant, non ? Que les moines ne payent pas les transports et forment donc une catégorie d’usagers à part, d’accord, mais pourquoi homme OU femme OU moine ??
Est-ce pour éviter de placer une femme à côté d’un moine dans un bus, alors qu’on peut placer une femme à côté d’un homme à condition qu’il ne soit pas moine ?

– Mais maman, est-ce que toi tu es une tom boy ?
– Non, moi j’ai juste les cheveux très courts.

Tellement courts que je pourrais aussi bien être un(e ?) moine. Sauf que non en fait. Pas du tout. À cause que.
C’est d’ailleurs toute la question que je me pose (qui me laisse perplexe, si vous préférez) quand je vois le sourire des moines. Sans aucune sexualité, comment peut-il être aussi entier, aussi lumineux ? Il y a une part de mystique dans ce sourire qui, certainement, m’échappe.
C’est pour ça, je ne suis pas moine.
Mais je sais qui je suis et même d’où je viens. Je coche ma bonne case sans hésiter.

 

Je ne sais pas où je vais en revanche. Déjà que quand j’étais retournée en Thaïlande, vous me croyiez encore au Laos, maintenant je ne suis même plus en Thaïlande, je suis à Yeure. Où à Yeure, me direz-vous ? Il y a tant d’à Yeure possibles…
Écoutez ça :

« Il y a des gens qui peuvent être ailleurs quand ils veulent, ils n’ont pas besoin d’avoir un passeport. »

C’est du Prévert. Poème « J’ai connu Giacometti… », dans le recueil posthume Soleil de nuit.

 

Je vous laisse deviner mon à Yeure de en ce moment à moi. En plus de la cabane dans ma tête.
C’est facile, j’ai changé la bannière du blog pour vous aider. Je triche un peu parce que la photo a neuf ans déjà. Mais c’est l’endroit exact où nous serons au moment où vous recevrez cette newsletter dans votre boîte aux lettres. J’aime bien l’idée.  😉

 

Bon dimanche à tous.

 

Audrey

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12 avril 2019 : Lââ konne Lao !

 

10 avril 2019 : Sur un malentendu

 

8 avril 2019 : Laos façon guide