Photo : Mon moi d’il y a quinze ans, par David Waldman (Montréal, Québec, juillet 2007).
D’accord, le mois dernier (Paye ta question #4), je vous ai dit qu’en mai je me dévoilerais avec un vrai portrait (photo). D’accord mais… reconnaissez que ce mois de mai, c’est pas un VRAI mois de mai ! Il pleut, il fait gris, il fait froid : on dirait pas le mois de novembre franchement ?
Mais si. Carrément. On dirait tellement le mois de novembre que je vous en reparlerai dans ma prochaine newsletter de dimanche (Newsletter 116 # 21 mai 2023).
En attendant ce portrait qui n’est pas prêt, c’est donc une vieille photo de moi qui tient la tête d’article. Une vieille photo d’il y a quinze ans, prise par mon pote David de l’autre côté de l’Atlantique un matin au réveil (tu la vois, la marque de l’oreiller sur la joue ?).
Une vieille photo d’avant d’avoir des enfants, une vieille photo d’avant de vieillir… et retiens bien vieillir car c’est mon lien avec la suite ! 😉
Je rappelle le principe de l’exercice de Paye ta question : chaque mois je partage avec vous une question que vous emportez ensuite pour y réfléchir devant la glace en regardant dans vos yeux le temps qui passe.
À ce point de mai, tout le monde chez moi a pris son chiffre supplémentaire. Personnellement, de supplémentaire j’aurais préféré un poumon, particulièrement en ce moment, mais bon. Même si cette année je n’ai fait aucun gâteau d’anniversaire, pour aucun·e de nous cinq, et que donc, aucun·e de nous cinq n’a soufflé de bougies, concrètement, physiquement, nous avons quand même tous et toutes pris un an. Et en pleurant devant la dernière saison de « This is us », j’ai pas mal pensé à ce foutu temps qui passe, si lentement quand on est petit·e, quand on s’ennuie aussi, et si vite tout le reste de la vie.
Votre question du mois est :
Est-ce que vieillir, c’est renoncer ?
Ou renoncer, c’est vieillir ?
C’est une vieille question que l’on m’a posée il y a longtemps et que je n’arrive pas à embrasser totalement. Si vous êtes abonné·e à ma newsletter, vous vous souvenez peut-être de mes interrogations de voyage, le jour des 40 ans de Mickaël (Newsletter 27 # 21 avril 2019).
Depuis le temps, j’ai développé ma propre réponse. Partiale, incertaine.
Ce week-end quelqu’un m’a dit : vieillir, c’est continuer de grandir.
Et tout de suite sont revenus à mes lèvres les mots de Maya Angelou dans cette chanson de Ben Harper que j’ai tant écoutée : I’ll rise.
You may shoot me with your words
You may cut me with your eyes
And I’ll rise
I’ll rise
I’ll rise, rise, rise
Cette photo Internet m’a été envoyée par ma copine Adeline. Ou bien était-ce Marlène ? Je ne sais plus. Nous sommes devenues tellement proches toutes les trois que mes enfants non plus ne savent plus. J’entends des : mais t’étais où maman ? T’étais avec Marline et Adeleine ? Ou encore, dans les rues de Naples : tu fais quoi maman ? Tu cherches un cadeau pour Arline et Madeleine ?
Voyez l’idée.
Nous trois on se dit qu’on vieillira ensemble, c’est sûr. Et que, vieilles, dans plusieurs fois quinze ans, disons au moins deux, on sera toujours les mêmes : à se serrer au café clandé, fumer des clopes qui comptent pas, s’écouter, s’aimer, se soutenir. Nous trois face au reste du monde. On aura renoncé à rien.
Je vous ai déjà dit que les ami·es c’est la vie ?
Si vous avez manqué les questions précédentes :
Paye ta question #1
Paye ta question #2
Paye ta question #3
Paye ta question #4
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Et pour vous, c’est quoi vieillir ?
